"Sakié" de Djéliba (hiphop reggae Africain)
Clip OTTOPRODUCTION 2010 produit tourné et réalisé par Jaaryce au Burkina faso monté par Thomas Bonnel, étallonage par Sofiane Mehelleb
Plus d’info sur Survie et les artistes et musiciens :
L'association Survie milite pour une refonte de la politique étrangère de la France en Afrique.
23 Octobre sur Telerama.fr :
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Professeur d'histoire et de sciences politiques à l'université du Witwatersrand, à Johannesburg, et au département de français à Duke University, aux Etats-Unis, Achille Mbembe est l'un plus grands théoriciens du post-colonialisme. Alors que s'achèvera en novembre la célébration du cinquantenaire des indépendances africaines, son analyse des relations calamiteuses entre l'Hexagone et le continent noir, de leur nécessaire transformation et de la révolution radicale que l'Afrique doit opérer, est décapante. C'est à un travail critique sans concession que se livre cet observateur de l'intérieur, inlassablement occupé à sillonner l'Afrique et à se colleter avec les acteurs politiques, sociaux, économiques et culturels. Profondément impliqué « dans le sort de ce bout de notre monde », le politologue camerounais Achille Mbembe bataille, livre après livre, pour que vienne le temps de l'Afrique.
Le cinquantenaire des indépendances africaines est l'occasion de nombreuses commémorations en Afrique comme en France. Ces festivités relèvent-elles du
symbole ou sommes-nous aujourd'hui à un moment charnière de l'histoire de l'Afrique ?
Au regard de ce qui s'est passé depuis 1960, ces festivités sont incongrues. Elles n'ont ni contenu ni symbolique. On cherche à recouvrir de quelques haillons ce
que l'écrivain congolais Sony Labou Tansi appelait « l'Etat honteux ». La vérité est pourtant simple. Un demi-siècle plus tard, presque tout est à reprendre. Plutôt que de cérémonies,
les peuples africains ont besoin d'une transformation radicale de leurs structures politiques, économiques, sociales et mentales. C'est leur rapport au monde qui doit changer. Le drame est que
les forces aptes à conduire ce changement manquent à l'appel, quand elles ne sont pas fragmentées et dispersées. Et pourtant, le continent est à la veille d'extraordinaires mutations : bientôt
plus d'un milliard de consommateurs potentiels ; un nouveau cycle de migrations internes et externes, en même temps que l'afflux de nouveaux immigrants, chinois en particulier ; le
développement d'une civilisation urbaine sans précédent ; le renforcement d'une diaspora entreprenante, notamment aux Etats-Unis ; une explosion culturelle et un renouveau religieux qui
tranchent avec la sénilité des pouvoirs en place.
“La France a a décolonisé
sans ‘s'autodécoloniser’.”
Pourquoi la France a-t-elle autant de mal à penser de manière critique l'histoire de la colonisation, puis des indépendances africaines
?
Parce qu'elle a « décolonisé » sans « s'autodécoloniser ». La colonisation fut, au fond, une forme primitive de la domination de race. Après la décolonisation, la
France a gardé presque intacts les dispositifs mentaux qui légitimaient cette domination et lui permettaient de brutaliser les « sauvages » en toute bonne conscience. Ces structures racistes de
la pensée, de la perception et du comportement refont d'ailleurs surface aujourd'hui – même si c'est sous des formes différentes – dans le contexte des controverses sur l'islam, le port du
voile ou de la burqa, la question des banlieues, de l'immigration ou de l'identité. Le racisme ayant été l'un des ingrédients majeurs de la colonisation, décoloniser signifie automatiquement
déracialiser. Pour s'autodécoloniser, il eut fallu entreprendre un immense travail, à la manière des Allemands au moment de la dénazification. Il n'a pas eu lieu.
Par ailleurs, la France estime que même si cette histoire a été commune, elle n'est pas digne d'être partagée. Celà dit, je pense que les Africains qui cherchent à réinventer leur futur gagneraient à oublier la France. Elle n'est pas le centre du monde. Il est temps de regarder ailleurs et de ne pas lui reconnaître plus de pouvoir qu'elle n'en dispose vraiment.
Cinquante ans après, les indépendances africaines sont-elles une réalité ?
Les Africains ne sont toujours pas à même de choisir librement leurs dirigeants. Les anciennes colonies françaises se sont transformées en satrapies gérées comme
des fiefs privés, que l'on se transmet de père en fils. C'est l'une des raisons pour lesquelles, si on leur donnait le choix entre rester chez eux ou partir, plus de la moitié des habitants
choisiraient de s'en aller. Plus que tout autre constat, ce désir généralisé en dit long sur la réalité des indépendances nègres. A peu près partout plane le spectre de Haïti – enkystement de
situations autoritaires, « tonton-macoutisation » des élites et des classes populaires, recul de toute perspective révolutionnaire, et dans la plupart des cas, violences épileptiques sans
projet émancipateur.
Pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s'était fait le héraut d'une rupture avec la Françafrique. Trois ans plus tard, ce système est-il ou
non en voie de disparition ?
Il ne faut pas s'attendre à ce que cette rupture vienne de l'Elysée. Ni Nicolas Sarkozy, ni aucun autre dirigeant de droite comme de gauche n'y mettront fin de
leur plein gré. C'est aux forces sociales africaines d'imposer la rupture avec ce système de corruption réciproque, ou alors il perdurera. Le temps est venu de tirer un trait sur cette histoire
ratée. Elle n'est porteuse d'aucun futur digne de ce nom. Au fond, cela aura été une relation passablement abusive qui ne reflète en rien la richesse et la densité des rapports humains établis
depuis plusieurs siècles entre Français et Africains.
”Depuis l'Elysée, le prince gère,
par le biais de mille courtiers et courtisans
tant français que négro-africains, ce qui
ressemble bel et bien à une basse-cour.”
Les intérêts privés ont depuis une vingtaine d'années supplanté ceux de l'Etat dans la relation franco-africaine. Quelles en sont les conséquences
?
La privatisation de l'Etat n'a jamais été aussi patente dans la relation franco-africaine. Depuis l'Elysée, le prince gère, par le biais de mille courtiers et
courtisans tant français que négro-africains, ce qui ressemble bel et bien à une basse-cour. Il entretient des relations non avec des Etats, mais avec des fiefs à la tête desquels se trouvent
des satrapes, dont certains voyagent avec des passeports français, disposent de propriétés immobilières en France et de comptes dans des banques suisses. Cette logique patrimoniale, sans cesse
lubrifiée par des prébendes et par une corruption réciproque, sert directement les intérêts des classes au pouvoir en Afrique et des réseaux affairistes français. Ni le Parlement français,
encore moins les parlements africains n'exercent de droit de regard sur cette relation. Elle est en soi un vaste champ d'immunités qui contredit radicalement les principes démocratiques qui
fondent la vie des nations libres.
Comment caractérisez-vous la nature de cette relation aujourd'hui ?
Sénile et abusive. Paternalisme mâtiné de racisme d'un côté, et, de l'autre, servilité, fourberie et crétinisme. Un miroir aux fantasmes. Rien de nature à séduire
l'esprit. Un incroyable gaspillage à la fois de temps, de ressources et d'énergies.
L'arrivée de nouveaux investisseurs sur le continent africain (Chine, Inde...) sans lien néocolonial offre-t-elle de nouveaux modèles de coopération
économique ?
Tout dépendra de la capacité des Africains à négocier ces nouvelles opportunités. Il faudrait utiliser les leviers chinois, indien ou brésilien pour ouvrir la
voie à une redéfinition des termes de l'insertion africaine dans l'économie mondiale.
Pour ce faire, encore faut-il avoir des idées. Encore faut-il développer une stratégie continentale à long terme. Pour l'heure, le risque est grand que ces nouvelles opportunités ne soient récupérées au service de classes dirigeantes autochtones, dont la capacité de reproduction a toujours, historiquement, reposé principalement sur l'extraction et la prédation des richesses et jamais sur le pouvoir d'en créer et de fournir du travail à la population. Il faut sortir de cette vieille logique d'accaparement et de destruction, car elle ne contribue pas à la formation de patrimoines collectifs.
“Les rapports entre l’Afrique et la Chine
ne devraient pas se limiter aux échanges
économiques mais recouvrir aussi
les champs de la culture et de l'art.”
Vous écrivez que le fait majeur des cinquante prochaines années en Afrique sera la présence de la Chine. Quelles en seront les effets pour l'Afrique et
ses autres partenaires historiques, la France et le Royaume-Uni ?
L'Afrique dispose de trois atouts : sa démographie – elle pèsera bientôt plus lourd que l'Inde –, pourvu que ces populations soient formées ; ses inépuisables
ressources naturelles, hydrauliques et énergétiques ; ses grands espaces relativement vierges. C'est pour ces raisons que, dans sa stratégie de montée en puissance, la Chine a fait une place à
l'Afrique. Elle est le seul grand acteur qui prête d'énormes capitaux publics aux Etats africains à des conditions défiant toute concurrence. Elle est le seul qui encourage l'émigration de ses
surplus de population en Afrique. Aujourd'hui, il n'est presque plus de grandes métropoles africaines qui ne disposent de son « quartier chinois ». Pour autant, si le nouveau monde
sino-africain qui se dessine doit être différent du vieux monde afro-atlantique, c'est aux Africains de l'imaginer. Il serait dommage qu'au vieil échange inégal entre l'Afrique et l'Occident
vienne se substituer un nouveau cycle où le continent continue de jouer le rôle de pourvoyeur de matières premières, mais cette fois au profit de l'Asie. Les rapports avec la Chine ne devraient
pas se limiter aux échanges économiques mais recouvrir aussi les champs de la culture et de l'art. C'est à cette condition qu'ils ouvriront la voie à une configuration inédite de la relation du
continent au monde.
Les locations des terres arables à des entreprises étrangères – Arabie saoudite, Emirats, Chine – pour y implanter des cultures d'exportations se
multiplient. Quelles en sont les répercussions ?
Tout dépend du contenu des accords signés entre les Etats africains et les pays ou les compagnies en question. L'Afrique dispose de terres qui pourraient servir à
nourrir la moitié de la population mondiale à des conditions qui ne détruisent pas l'environnement. Mais elle a aussi besoin d'investissements colossaux dans les infrastructures de base -
routes, ports, aéroports et chemins de fer intracontinentaux, voies d'eau, télécommunications, réseaux d'approvisionnement en énergie hydraulique et solaire. Pour mettre une partie de la
population au travail, elle a besoin d'initier un cycle de grands travaux sous la houlette d'autorités continentales mi-publiques, mi-privées, comme le fit Roosevelt aux Etats-Unis avec le New
Deal. Si la location des terres arables s'accompagne de ces investissements, elle pourrait offrir de nouvelles perspectives de travail à une population qui n'a aujourd'hui le choix qu'entre la
conscription dans des guerres sans fin ou la migration. Le seul pays où cette stratégie a été mise en place avec succès est l'Afrique du Sud. J'ajoute que, pour réussir pleinement ce type
d'opération, il est aussi nécessaire d'investir dans les secteurs sociaux, l'éducation et la santé en particulier.
“Le temps de l'Afrique viendra.
Il est peut-être proche.
Mais on ne pourra guère faire l'économie
de nouvelles formes de la lutte.”
Vous avez une vision très sombre de l'évolution de l'Afrique, et particulièrement de l'Afrique francophone. Quels sont les fondements de cet «
afro-pessimisme » ?
Les situations ne sont pas les mêmes d'un pays à l'autre et il y a, ici et là, quelques éclaircies. Il faudrait cependant être soit parfaitement cynique, soit
aveugle et de mauvaise foi pour faire croire à qui que ce soit que l'Afrique est sur la bonne voie et qu'en bien des cas elle n'est pas en train de se fourvoyer.
La relation que l'Afrique entretient avec elle-même et avec le monde se caractérise par une vulnérabilité de nature historique. Celle-ci s'est souvent manifestée par l'incapacité des classes dominantes à mettre les gens au travail de manière à accroître les richesses collectives. Elle s'est aussi traduite par une relative impuissance à dicter ou à transformer les termes de l'échange avec le monde extérieur. Si s'interroger sur la nature de cette vulnérabilité et ne point se voiler la face par rapport aux impasses actuelles, dont certaines sont de notre fait, participe de l'afro-pessimisme, tant pis !
Le temps de l'Afrique viendra. Il est peut-être proche. Mais, pour en précipiter l'avènement, on ne pourra guère faire l'économie de nouvelles formes de la lutte.
Quelle part de responsabilité les élites africaines portent-elles dans ce bilan ?
Elle est considérable. Chaque pays a les élites qu'il mérite. C'est un problème de rapports de force entre les classes dominantes et la société. Quitte à utiliser
un langage quelque peu anachronique, je dirais que la démocratie ne s'enracinera pas en Afrique sans un minimum d'antagonismes de classe. Tant que la structure sociale demeure gélatineuse et
que les classes dirigeantes n'ont aucun compte à rendre à personne, elles peuvent faire ce qu'elles veulent des richesses nationales et n'ont aucune raison de servir l'intérêt public. Elles se
servent par contre de l'alibi ethnique pour discipliner des groupes humains entiers et les détourner de toute volonté de changement en consolidant leurs propres intérêts.
En 2010, malgré la crise, la croissance en Afrique tourne autour de 4,5 %, beaucoup plus qu'en Europe ou aux Etats-Unis. Un signe encourageant pour
l'avenir ?
Cette croissance est très fragile. Elle n'est pas structurelle et se trouve donc à la merci d'un retournement de conjoncture. Nous continuons d'exporter des
matières premières sans valeur ajoutée au lieu de les transformer sur place - ce qui, en plus de créer du travail et de l'expertise, procurerait de nouvelles rentrées fiscales aux Etats. Les
conditions d'un véritable saut qualitatif ne sont toujours pas réunies.
A lire
Sortir de la grande nuit. Essai sur l'Afrique décolonisée, dernier essai d'Achille Mbembe, qui sort aux éditions La Découverte, 244 p., 17 €.
Lundi 25 octobre à 19h à l'Esav, 56 rue du Taur, Toulouse
D’avril à juillet 1994 au Rwanda, quelques hutu résistent à la terreur génocidaire et décident d’accueillir et de sauver des tutsi. Quinze ans plus tard, malgré des tentatives symboliques de reconnaissance, ils sont toujours marginalisés : traîtres pour certains et tueurs potentiels pour d’autres. Joseph, Joséphine, Léonard, Augustin et Marguerite racontent comment, au péril de leur vie, ils ont caché des tutsi et les ont aidés à s’enfuir. Leurs paroles résonnent dans les lieux où ils ont résisté, des collines de Nyanza aux rives du lac Kivu, et rendent ainsi sensible l’humanité dont ils ont fait preuve.
Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, Préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.
49 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, - en particulier la Guerre d’Algérie- non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elle a entraînés ou dans ce crime d’État que constitue le 17 octobre 1961. Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des "bienfaits de la colonisation" et le pouvoir encourage les nostalgiques de l’Algérie Française et de l’OAS, comme dans les tentatives pour empêcher la projection du film "Hors la Loi". Malgré un discours, parfois ambigu et contradictoire, sur le passé colonial de la France, la politique menée par le Président de la République témoigne d’une réelle volonté de sa réhabilitation.
Depuis sa nomination, Hubert Falco, le Secrétaire d’État aux Anciens Combattants multiplie les actes d’allégeance à ces nostalgiques. Le 19 0ctobre prochain, il installera la "Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie", dotée de plus de 7 millions d’euros, en application de l’article 3 de la loi du 23 février 2005. Même si un alinéa de l’article 4 qui voulait initialement inciter les enseignants à présenter les "aspects positifs de la colonisation" a aujourd’hui disparu, cette Fondation semble être sous la coupe d’associations nostalgiques qui voudraient pouvoir exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de "certains" témoins.
Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues, entre les deux rives de la Méditerranée. Or, la loi sur les archives, votée en 2008, fixe des délais de consultation aux dossiers judiciaires qui retardera en particulier les recherches sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein même du parti du Président de la République, cherchent à réhabiliter.
La recherche de la vérité s’impose pour cette période sombre de notre histoire comme elle s’est imposée pour la collaboration vichyste avec l’Allemagne nazie. Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyens ou de ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières parfois meurtrières.
Pour exiger :
Rassemblement : Dimanche 17 octobre à 17 h. à la Place Saint Michel à Paris
Là où tant de victimes furent jetées à la Seine il y a 49 ans.
Organisations signataires : (13/10/2010 à 15h30)
17 octobre 1961 contre l’oubli, 93 au cœur de la république, ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui), AFASPA (Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique), Les Alternatifs, AFAPREDESA-FRANCE (Association des Familles et des Prisonniers et Disparus Sahraouis), AL (Alternative Libertaire), AMF (Association des Marocains en France), Association les amis de Max Marchand - de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons, ANPROMEVO (Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS), APCV (Agence de promotion des cultures et du voyage), Au Nom de la Mémoire, ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), ASDHOM (Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc), ASF ( Association des Sahraouis en France), ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins en France), ATTAC, CEDETIM (Centre d’Etudes et d’Initiatives de solidarités internationale), Cercle Frantz Fanon Paris, CORELSO ( Comité pour les Respect des Libertés et des Droits de l’Homme au Sahara Occidental), FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique), FTCR (Fédération des Tunisiens Pour Une Citoyenneté Des Deux Rives), IJAN (International Jewish Antizionist network, réseau international juif antisioniste) LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Mouvement de la Paix, MOUVEMENT DES OBJECTEURS DE CROISSANCE, MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), PCF (Parti Communiste Français), PCOF (Parti Communiste Ouvrier de France), PG (Parti de Gauche), Respaix Conscience Musulmane, Réveil des Consciences, Ruptures, Sortir du Colonialisme, Fédération SUD Education, Survie, Les Verts/Europe Ecologie,
La publication du rapport du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, dressant le bilan d’une décennie de guerres atroces à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) appelle à renforcer d’urgence la justice internationale.
Malheureusement, on n’en prend pas le chemin. Il faut craindre que 2010 reste l’année où la justice internationale aura connu quelques déboires.
Ainsi, le récent congrès pour la révision des statuts de la Cour pénale Internationale (CPI) a vu nombre de pays, parmi lesquels la France, s’efforcer de limiter la compétence de cette juridiction (Billets d’Afrique n°193). De même, le communiqué final du sommet sur le Soudan, organisé le 23 septembre en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, ne porte aucune mention des enquêtes ouvertes par la CPI sur les crimes commis au Darfour.
Le texte publié à l’issue de la rencontre ne fait aucune référence au mandat d’arrêt émis par la CPI à l’encontre du président soudanais Al-Bachir.
Les participants, dont Barack Obama et le Secrétaire général Ban Ki-moon, ont au contraire salué les engagements du gouvernement du Soudan « à mettre fin à l’impunité, à traduire en justice les auteurs de crimes et à protéger les civils ». Une déclaration choquante pour la Coalition française pour la Cour pénale internationale (CFCPI dont Survie est membre), laquelle rappelle la récente décision judiciaire de la CPI du 25 mai 2010 informant le Conseil de sécurité du manque de coopération perpétuel de la part du gouvernement soudanais.
Par ailleurs, la visite express de Ban Kimoon à Kigali après les fuites dans la presse du projet de rapport du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, est un autre mauvais signal donné à la justice internationale.
C’est peu dire que les huit Etats de la région mis en cause ont peu apprécié le contenu d’un rapport circonstancié et rigoureux, doublant systématiquement des sources indépendantes identifiées et qui détaille les massacres, viols et pillages commis par leurs militaires et leurs milices satellites.
Tous sont impliqués, l’Angola, le Rwanda, le Zimbabwe, le Tchad, le Burundi, l’Ouganda avec son instrumentalisation du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, détenu à la CPI pour ses crimes en Centrafrique ou les forces rebelles congolaises de Laurent-Désiré Kabila (père de l’actuel président congolais). Ce rapport est un travail de police précis et documenté qui vient corroborer ce que nous avons dénoncé, ici même comme dans Noir Silence (F-X Verschave, p.106,107, 2000)
Les enquêteurs ont interrogé près de 1300 témoins et 200 représentants d’ONG locales, qui ont révélé des crimes jamais documentés auparavant. Le rapport décrit quatre périodes : les dernières années de pouvoir du maréchal-président Mobutu de mars 1993 à juin 1996, la guerre menée de juillet 1996 à juillet 1998 par Laurent-Désiré Kabila et ses alliés rwandais, ougandais et burundais, la deuxième guerre d’août 1998 jusqu’à l’assassinat du président Kabila en janvier 2001, qui correspond à l’intervention d’au moins huit armées étrangères et 21 groupes armés irréguliers et enfin la mise en oeuvre progressive du cessez-le-feu jusqu’à juin 2003.
La protestation la plus bruyante est donc venue du président rwandais, Paul Kagamé, menaçant de retirer ses 3550 soldats de la MINUAD (Mission des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour) alors que l’Armée patriotique rwandaise (APR) et son alliée, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), sont gravement mises en cause pour des « faits de génocide ». Selon les chiffres de l’ONU et les organisations humanitaires, plus de 200 000 Hutus ont disparu à l’époque de l’avancée de l’APR au Zaïre et de l’administration rwandaise du Congo puis du Kivu par le RCD Goma (Rassemblement Congolais Démocratique basée à Goma). D’après le canadien Luc Côté qui a co-signé le rapport et qui a travaillé auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda de 1995 à 1999, l’APR a « systématiquement visé, pourchassé, massacré, immolé et tiré » sur des Hutu au Zaïre entre 1996 et 1997, lors de la première guerre du Congo. Il se réfère également à des faits imputés aux alliés rebelles de Kigali, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL). C’est cette coalition qui avait permis à Laurent-Désiré Kabila de chasser du pouvoir à Kinshasa le maréchal Mobutu en mai 1997. D’après le rapport, Paul Kagamé aurait fourni des armes, des munitions et des camps d’entraînement à la rébellion congolaise.
Toujours d’après le rapport, les bourreaux auraient ainsi utilisé des armes blanches, des haches et des baïonnettes pour massacrer des Hutu rwandais et congolais. L’immense majorité des victimes étaient des « femmes, des enfants, des personnes âgées, des malades, qui ne représentaient aucun danger pour les belligérants ». Sous prétexte de les rapatrier au Rwanda, les soldats regroupaient des réfugiés hutu et « tiraient sur eux de manière indiscriminée à l’arme lourde » ou les frappaient « à coups de marteau ou de houe ».
Luc Côté va même plus loin : « Je suis tombé des nues », « au Congo, j’ai observé des comportements que j’avais déjà vus au Rwanda ». « C’était la même chose. Des dizaines et des dizaines d’incidents se sont déroulés sur le même modèle.
Le fait qu’un groupe spécifique soit visé ; le fait que dans des discours on appelle à se débarrasser de tous ces Hutu, que cela se soit passé de façon systématique, que des cadavres aient été incinérés, que tout ait été fait pour cacher les preuves et empêcher des étrangers d’y aller ; tout ceci, soumis à un tribunal, peut constituer des preuves permettant de conclure qu’il y a eu tentative de décimer un groupe, ce qui est considéré comme un génocide ».
Des Hutu réfugiés au Zaïre auraient donc été visés non pas du fait de leur implication dans le génocide des Tutsi en 1994, mais en tant que Hutu et donc visés comme tels, d’où la qualification possible et évoquée de « crime de génocide ». Reste à savoir, comme le souligne le rapport, si ces actes entraient dans le cadre d’un plan concerté, alors que tous les Hutu ne furent pas visés par ces massacres, nombreux étant aussi ceux qui sont rentrés au Rwanda à la même époque. Comme l’écrit Jean-Hervé Bradol, de Médecins Sans Frontières : « Le regroupement dans une même catégorie, génocide, des violences commises par le pouvoir rwandais actuel et de celles de son prédécesseur, le gouvernement intérimaire d’avril 1994, heurte le sens commun qui fait la distinction entre deux ordres d’une part « tuez les tous » et d’autre part « tuez une partie d’entre eux ». Les auteurs du génocide des Tutsis affirmaient haut et fort l’intention de les tuer tous et sont parvenus à leur fin au Rwanda, dans une forte proportion d’au moins un sur deux. En comparaison, l’envoi par l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) d’escadrons de la mort au Congo (Zaïre, 1996-1997) ne répondait pas à l’intention d’exterminer tous les Hutus rwandais mais de tuer les fuyards dès que les circonstances le rendaient possible : l’ensemble de la population réfugiée était en bloc accusée d’avoir fait partie des « génocidaires ». En revanche l’approche juridique, fondée sur la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948, permet d’appliquer dans les deux cas la même qualification de génocide, et ce n’est pas sans conséquences. »
L’accusation de « génocide » portée contre Kagamé est évidemment pain bénit pour les négationnistes. Elle rappelle forcément la thèse du « double génocide », soutenue par les extrémistes hutu, ceux-là mêmes qui, avant et pendant le génocide des Tutsi, avaient si efficacement pratiqué l’accusation en miroir : « Les Tutsi veulent nous exterminer. Tuons-les avant que ce soit eux qui nous tuent. » Une accusation d’autant plus farfelue que les crimes attribués au Rwanda de Kagame par le rapport de l’Onu ont eu lieu deux ans plus tard.
Le contenu du rapport de l’Onu est insupportable pour Kagamé qui fonde toute sa légitimité sur le fait d’avoir mis fin au génocide de 1994 et qui a bien senti le danger que représentait une telle accusation du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, celui-là même, qui, en 1994, avait déterminé le génocide au Rwanda.
C’est dans ce contexte que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s’est précipité à Kigali, pour apaiser Kagamé jugeant « malveillantes, absurbes et ridicules » les conclusions du rapport. Il est à craindre que le président rwandais, jouant sur la mauvaise conscience de l’ONU et de la communauté internationale, ne se soit pas satisfait d’un simple report de la publication du rapport au seul prétexte d’y intégrer les commentaires des pays visés. D’après l’AFP, le rapport final indique que « la question de savoir » si ces actes « constituent des crimes de génocide a soulevé de nombreux commentaires et demeure irrésolue jusqu’à présent ». Elle ne pourra être tranchée que par « un tribunal compétent, statuant au cas par cas ».
En tout état de cause, celui-ci n’envisage plus aucun retrait de la MINUAD et cherche, dans une alliance de circonstance, à obtenir une réaction commune des autorités de six Etats des Grands lacs, dont la RDC, tendant à remettre en cause le contenu et les conclusions du rapport de l’ONU.
Il est inimaginable que ce rapport reste sans suite. Il serait inconcevable que les auteurs de ces crimes de masse ne rendent pas des comptes à l’humanité. Ce serait fermer les yeux sur les centaines de milliers de femmes, enfants et hommes victimes des graves violations commises à l’est de la RDC. Ce serait s’asseoir sur la résolution 1325 du conseil de sécurité de l’ONU condamnant la violence à l’égard des femmes dans les conflits armés. Un tiers des femmes de la province du Kivu auraient été violées, selon Bert Koenders, ministre de la Coopération et du développement des Pays-Bas. Les victimes se comptent par « centaines de milliers », dont 25 000 au Sud-Kivu rien qu’en 2006, d’après le Représentant spécial adjoint de l’ONU en RDC, Ross Mountain. Ces femmes de tous âges (et même des enfants), parfois esclaves sexuelles pendant plusieurs années, sont physiquement mutilées, stériles ou atteintes du sida et psychologiquement détruites.
« Si ces massacres à grande échelle ne sont pas punis, alors la région sera condamnée à vivre de nouvelles atrocités », prévient Reed Brody qui a déjà enquêté pour l’ONU sur ces crimes en 1997 et 1998, mais aussi pour le compte de Human Rights Watch. Ce rapport peut donc servir de base éventuelle à l’inculpation devant la CPI ou un Tribunal pénal international spécialement constitué des responsables de ces crimes de masse.
Constatant les limites de la Cour pénale internationale (CPI) - qui ne juge que des crimes commis après le 1er juillet 2002 - ou les défauts d’un Tribunal pénal international (TPI) - coûts élevés, peu de poursuites et de procès -, les auteurs qualifient de « nécessaire » la mise en place d’un « mécanisme de poursuite mixte, composé de personnel international et national », pour rendre la justice.
Le rapport avance la piste d’un tribunal mixte international, indépendant du système judiciaire congolais (type Sierra Leone) ou bien celle de chambres mixtes spécialisées intégrées au système judiciaire national (type Cambodge).
Un bémol toutefois, le rapport précise que le choix du mécanisme « le plus approprié » revient « exclusivement au gouvernement » de la RDC. Kinshasa a déjà fait son choix. Sans surprise, fin août, le ministre congolais de la Justice, Luzolo Bambi, a annoncé qu’un projet de loi était en cours de rédaction pour créer « des chambres spécialisées au sein des juridictions congolaises », composées uniquement de magistrats congolais. On peut légitimement douter de la partialité d’une justice congolaise aux très maigres moyens qui a déjà du mal à administrer une justice ordinaire.
La justice internationale ne pourra pas faire l’économie d’un examen approfondi des origines historiques de cette tragédie et déterminer toutes les responsabilités.
Elles sont nombreuses. Celles des auteurs directs de ces violations des droits de l’Homme mais aussi celles de la communauté internationale, du HCR (qui installa les camps de réfugiés à la frontière rwandaise, ce qui en fit une véritable poudrière), des membres du Conseil de Sécurité dont la France en particulier à propos de son rôle au Rwanda pendant le génocide de 94 et dans l’est de la RDC par la suite. Car il faut se remémorer les conséquences du génocide des Tutsi du Rwanda dans toute la sous-région : exil des génocidaires, exil de la population hutu parfois encadrée par ces derniers (lire page 8 et 9), réarmement dans les camps, tentatives d’incursion dans le Rwanda postgénocide, constitution des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), protection accordée par la France aux FDLR dont le chargé de communication vit tranquillement à Paris, puis finalement intervention de l’APR avec tous les crimes cités dans le rapport de l’ONU.
Reste à savoir, comme le souligne Reed Brody, si la volonté politique de la communauté internationale le permettra. On peut en douter tant l’éventail des responsabilités sont larges.
La démarche honteuse de Ban Ki-moon ne va d’ailleurs pas dans le sens d’une justice indispensable à l’avenir des Grands Lacs mais donne plutôt des gages à l’impunité alors que se poursuivent les pires exactions dans une guerre qui dure toujours.
Malheureusement, Ban Ki-moon marche dans les pas de son prédécesseur, Kofi Annan, qui avait lancé une mission, chargée d’enquêter sur les crimes perpétrés par les forces rebelles de Laurent-Désiré Kabila lors de leur offensive victorieuse sur l’armée du maréchal Mobutu, d’octobre 1996 à mai 1997. Mais en avril 2008, Kofi Annan avait pris la décision de retirer la mission de la RDC « devant les obstacles répétés mis par le gouvernement de Laurent-Desiré Kabila au travail » des trois experts qui avaient toutefois eu le temps de publier un rapport, aussitôt enterré par le Conseil de sécurité.
Hier comme aujourd’hui, le résultat est que la communauté internationale s’inquiète davantage d’une potentielle déstabilisation de la région, fût-ce en reléguant au second plan les tentatives de mettre fin à l’impunité dans l’est du pays. Car de lourds nuages s’accumulent. Après une parodie d’élection soutenue par l’UE, le Burundi voit resurgir le spectre de la guerre civile alors que la rivière Rusizi recommence à charrier des victimes d’exécutions sommaires.
A l’est de la RDC, l’armée congolaise se dit prête mener des opérations dans le territoire minier de Walikale après que Kabila a dénoncé l’implication d’autorités locales, provinciales et nationales, civiles et militaires, dans le commerce illicite des minerais. Outre les FDLR et des milices locales, certains officiers des Forces armées congolaises, membres de l’ex-mouvement armé du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), et dont la majorité des combattants ont été « mixés » dans l’armée, sont accusés de tirer profit de l’exploitation des mines. Ceux-ci refusent leur éventuel redéploiement dans d’autres provinces.
Au Rwanda, Kagame, réélu président avec un score « soviétique » (93%) au terme d’un processus électoral sans liberté d’expression ni opposition, est malgré tout affaibli politiquement au sein même du FPR. Quatre anciens de ses proches, parti en Afrique du Sud, dressent un bilan très négatif des libertés individuelles et politiques dans leur pays. Une élection qui n’a provoqué que de très timides réactions de la part des Etats-Unis ou de la France, soucieux de ne pas gêner davantage l’homme fort de la région. C’est là que l’on mesure le cynisme de la communauté internationale, jamais avare d’un deal sur le dos des droits de l’homme afin de garantir la stabilité politique régionale. La visite de Ban Ki-moon à Kigali révèle également ce qui est surtout en jeu : le marché des Grands Lacs et de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) dans un contexte de compétition acharnée pour l’accès aux ressources.
A ce sujet, un des enjeux majeurs du conflit dans l’est de la RDC est le contrôle des vastes ressources minières de la région. Devant les professionnels des métaux précieux réunis à Berlin fin septembre, un expert de l’ONU a dénoncé « l’or du sang ». M. Mthembu-Salter a souligné le lien entre l’exploitation d’or et les viols massifs perpétrés cet été dans le pays. « Nous avons aussi la preuve que l’armée s’est entendue avec les rebelles pour perpétrer les massacres et les viols afin semble-t-il d’entretenir l’insécurité qui justifie sa présence », a-t-il indiqué.
On le sait, la France ne s’embarrasse guère de fioritures humanistes en Afrique lorsqu’il s’agit de faire affaire. En 2009, la France a repris pied dans la région à la faveur du rapprochement franco-rwandais construit sur un deal politico-judiciaire : le Rwanda fait silence sur la complicité de la France dans le génocide des Tutsi et notre pays enterre l’ « enquête » du juge Bruguière, et les mandats d’arrêt lancés contre de hauts responsables rwandais avec le danger que cela suppose pour la vérité historique.
Maintenant que la realpolitik rapproche les deux pays, la France France compte bien retrouver des positions commerciales plus conséquentes. En témoigne l’octroi d’une subvention de 3,29 millions d’euros au gouvernement rwandais pour le financement du Programme national d’accès à l’énergie.
La France monnaiera-t-elle son soutien à Kagamé après la mise en cause de celui-ci par le rapport onusien en entravant la constitution d’une justice internationale ?
Elle aurait d’ailleurs un intérêt à le faire pour elle-même tant sa responsabilité historique dans la tragédie congolaise est grande.
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Ce mois ci, françafrique n° 26, l’émission radio de l’association SURVIE sur la Françafrique, cette relation particulière de la France avec ses
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Avec Ousmane Diallo, Vincent Munié, Boubacar Sagna et Fausto Giudice, nous parlerons du Rwanda, du Burundi, du Sénégal, de la Guinée...Pauses musicales avec Apkass: intro de "En marchant vers le soleil", Eau Forte: "Afrique pompe à fric", et la voix d'Abdallah Ag Oumbadougou de Désert Rebel: "Talla Talline Manine".
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"Sakié" de Djéliba (hiphop reggae Africain)
Clip OTTOPRODUCTION 2010 produit tourné et réalisé par Jaaryce au Burkina faso monté par Thomas Bonnel, étallonage par Sofiane Mehelleb
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Une
exploitation au détriment des droits économiques, sociaux et culturels
Ici, comme ailleurs, en Afrique, l’expérience a montré que le développement de l’industrie extractive n‘a pas permis, jusqu’à présent, de relever
significativement le niveau du développement économique et social du pays. Les études et analyses indépendantes (Oxfam America, FIDH, la réalisatrice française Camille de Vitry, Alain Deneault,
etc.) ont établi que si le secteur minier constitue un el dorado pour les compagnies privées étrangères, son développement ne garantit ni la protection de l’environnement, ni le respect, la
protection et la promotion des droits humains fondamentaux ni l’amélioration à long terme des conditions de vie des populations.
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