Un défilé problématique
L'association Survie milite pour une refonte de la politique étrangère de la France en Afrique.
Samedi 17 Avril, à 13H00, Campus FM (94FM)
Radio Françafrique n°23
Spécial Afrique 2010,
50 ans d'indépendance volée?
Drapeaux africains
2010 : Libérons-nous de 50 ans de Françafrique!
Ce mois ci, l'émission françafrique n° 23, l’émission radio de l’association SURVIE sur la Françafrique, cette relation particulière de la France avec ses anciennes colonies, revient sur sur le cinquantenaire des indépendances africaines et principalement sur la mise en place du système françafricain à l'aube des années 1960... avec Fausto Giudice, Journaliste écrivain, et Boubacar Sagna, historien.
Pour écouter l'émission en ligne: http://www.afriradio.net/auteur51.html
Le jeudi 25 février dernier le président Nicolas Sarkozy s’est rendu au Rwanda. C’était la première visite
d’un chef de l’Etat français depuis 1994, date du génocide des Tutsis et du massacre des Hutus qui s’y opposèrent.
À l’occasion de cette visite le Président de la République a évoqué de « graves erreurs d’appréciations », des « erreurs politiques » et une certaine « forme d’aveuglement » en parlant de la
politique de la France au Rwanda entre 1990 et 1994.
Depuis 1994, ces « erreurs » ont commencé à être décrites et analysées par la Mission d’Information
Parlementaire Française de 1998 et précisées par des organisations internationales, des chercheurs, des historiens, des associations de droits de l’homme… Ces travaux font apparaître que les
responsabilités françaises vont au-delà de simples erreurs. Il est indispensable de les préciser et d'en comprendre les causes.
Que s’est-il réellement passé ? De quelle nature juridique ces faits doivent-ils être qualifiés ? S'agit-il de fautes ? Y a-t-il eu des crimes ? Comment les autorités politiques et militaires
françaises ont-elles pu soutenir, par des conseils militaires, la fourniture d'armes, et l'engagement direct de troupes, un régime qui avait fait du racisme anti-tutsi un point central de son
identité et de son action ? Comment ces mêmes autorités, très bien informées par les coopérants militaires restés sur place après le 6 avril 1994 du démarrage du génocide, ont-elles pu appuyer au
sein du Conseil de sécurité la diminution des effectifs militaires des Nations Unies et s'opposer à l'utilisation du mot génocide pendant des semaines ? Comment ont-elles pu continuer à organiser
la fourniture d'armes au gouvernement génocidaire ?
Il est essentiel d’apporter des réponses claires à ces questions et de préciser la responsabilité de ces
autorités, pour les victimes du génocide, et pour nous tous, qui ne voulons pas qu’une telle tragédie se reproduise. Ce travail de compréhension doit nous conduire à revoir le fonctionnement de
nos institutions politiques : l’enjeu est de développer le contrôle de la politique étrangère par nos députés ainsi que le droit de regard et d'interpellation des citoyens, en vue d'obtenir une
nouvelle orientation de la politique de la France en Afrique fondée sur le respect de la dignité de tout homme.
Au cours de ce printemps où vont se succéder la 16ème commémoration du génocide le 7 avril, puis le sommet réunissant les chefs d'Etats africains et français à Nice du 30 mai au 1er juin, il est
essentiel pour notre pays de faire un nouveau pas en avant dans la compréhension du rôle qu’a joué la France au Rwanda à cette époque.
Pour cela :
- Nous demandons à tous les partis politiques de notre pays de prendre une position publique sur la nécessité de faire ce travail historique et de s'engager en faveur d’une
recherche de vérité et de justice.
- Nous demandons aux députés et au gouvernement de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faire la lumière sur le rôle joué par la France avant, pendant et après le génocide.
Comme première étape nous demandons l'ouverture des archives et la levée du secret défense sur tout ce qui se rapporte à l’action de la France au Rwanda depuis 1975.
- Nous demandons aux autorités politiques et judiciaires de notre pays de tout mettre en oeuvre afin que les procédures judiciaires concernant des présumés auteurs ou
complices de génocide soient conduites rapidement.
-------------
Vous pouvez trouver plus d'informations sur l'origine de cette démarche sur :
http://appel-citoyen-france-rwanda.over-blog.org/
Pour signer l'appel en ligne cliquez-ici
Mercredi 7 avril 2010 à 17h30
Premier film de fiction du documentariste Jean-Christophe Klotz, Lignes de front (qui sort mercredi prochain) revient sur le génocide rwandais du printemps 1994. Faisant écho à son propre reportage Rwanda : la vie en sursis, diffusé sur France 2 en mai 1994, et à son documentaire Kigali, des images contre un massacre (2006), le réalisateur suit les pas d'Antoine Rives (Jalil Lespert), journaliste français qui part au Rwanda pour filmer Clément (Cyril Gueï, vu l'an passé dans L'Autre), étudiant rwandais d'origine hutue, dont la fiancée tutsie a disparu. Pour Antoine, c'est le début d'une traversée de l'horreur...
Basé sur l'expérience traumatisante de Jean-Christophe Klotz, Lignes de front traite de l'impuissance du témoin face au génocide et de l'incapacité des médias à susciter une indignation capable d'entraîner une action politique. Le sujet est ambitieux et le film décrit bien l'atmosphère de chaos et d'abomination qui ont caractérisé ce massacre de masse. Evitant la surenchère, la mise en scène rend habilement compte de la proximité spatiale et temporelle du génocide rwandais.
Pourtant, l'approche cinématographique manque de force et d'acuité. Lignes de front se contente ainsi de dérouler sagement des situations prévisibles, à
l'image de l'évolution du personnage d'Antoine, passant au fil du récit de la naïveté la plus absolue à l'indignation la plus farouche.
De même, la responsabilité écrasante de la France dans le génocide est évoquée, mais l'analyse reste parcellaire, le film restant rivé au point de vue d'Antoine.
Au final, Lignes de front a le mérite de revenir sans emphase sur une des pages les plus tragiques de l'Histoire récente, affirmant coûte que coûte sa croyance dans les pouvoirs de l'image.
- Bande-annonce :
Le cinéma ABC est situé au 13 rue St Bernard/31000 TOULOUSE
Communiqué de Survie, le 7 avril 2010
16 ans de refus par l’Etat français de reconnaître le rôle du pouvoir politique et militaire français dans le génocide des Tutsi
16 ans après le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994, et un peu plus de 11 ans après la Mission d’information parlementaire de 1998[1], l’essentiel de ce que l’on sait aujourd’hui du soutien que des dirigeants politiques et militaires français de l’époque ont apporté aux génocidaires – avant, pendant, puis après le génocide – l’est grâce au travail de quelques chercheurs, associations et citoyens. L’Etat français, quant à lui, utilise le déni et le secret défense, et espère avec le temps enterrer la vérité et la justice. Comme pour le rôle du régime de Vichy dans la déportation des Juifs, nié pendant 50 ans. Comme pour le rôle de l’Etat français et de hauts gradés dans l’institutionnalisation de la torture en Algérie.
Il est clair aujourd’hui que la France a soutenu politiquement et diplomatiquement les génocidaires, qu’elle leur a fourni armes et entraînement militaire, qu’elle les a laissé se financer, qu’elle les a aidé à échapper la justice (cf. annexe). Aucun présumé génocidaire présent sur le sol français n’a encore été jugé.
16 ans après, il reste de nombreuses zones d’ombre afin de comprendre comment un tel soutien a pu avoir lieu. Aucun homme politique français n’a eu à rendre de comptes. Aucune conséquence n’a été tirée quand au fonctionnement de nos institutions, alors même qu’il a permis au pouvoir de soutenir ceux qui commettaient un génocide. Quand au récent rapprochement entre la France et le Rwanda, il s’apparente à un donnant-donnant indigne : une amnésie voulue et une auto-amnistie réciproque concernant d’une part les crimes commis par le Front patriotique rwandais (FPR au pouvoir) au Rwanda et en République démocratique du Congo (RDC), et d’autre part le rôle de la France pendant le génocide.
Pour rappel, d’un point de vue juridique, « [u]n accusé est complice de génocide s’il a sciemment et volontairement aidé ou assisté ou provoqué une ou d’autres personnes à commettre le génocide, sachant que cette ou ces personnes commettaient le génocide, même si l’accusé n’avait pas lui-même l’intention spécifique de détruire en tout ou en partie le groupe national, ethnique, racial ou religieux, visé comme tel »[2].
L’association Survie rappelle qu’une instruction est en cours au Tribunal aux armées de Paris (TAP), suite à une plainte contre X pour des faits qu’auraient commis des militaires français contre des Rwandais : personnes jetées intentionnellement depuis des hélicoptères, viols, maltraitances, génocidaires non désarmés qui continuaient leur œuvre. Or le gouvernement a refusé de lever le secret défense sur une partie des documents dont la déclassification a été demandée par l’instruction. Que contiennent-ils de si compromettant ? En quoi la défense nationale serait-elle en danger du fait du contenu de documents vieux de 16 ans ?
Par ailleurs, de nouveaux éléments viennent d’apparaître, notamment suite au travail du journaliste Jean-François Dupaquier dans la revue XXI ou celui de Serge Farnel, repris dans le Wall Street Journal : selon de nombreux témoignages concordants, des militaires français auraient été présents mi-mai 1994, soit un mois avant l’opération Turquoise, et auraient aidé à débusquer les Tutsi qui se cachaient.
L’association Survie demande à l’exécutif et aux parlementaires français :
-la levée du secret défense concernant tous les éléments liés à l’action de la France au Rwanda et vis-à-vis des génocidaires, plus généralement,
-l’ouverture au public de l’ensemble des archives,
-la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire.
De nombreux présumés génocidaires continuent de vivre sur le sol français. De nombreuses instructions sont en cours, la première plainte remontant à 1995, sans qu’aucun de ces présumés génocidaires n’ait encore été jugé. Aussi, l’association Survie demande à l’exécutif et aux parlementaires français :
- de permettre aux instances judiciaires de faire avancer le plus rapidement possible le dossier des présumés génocidaires,
- faire en sorte que ce soit l’Etat français qui s’investisse enfin dans la recherche de présumés génocidaires, alors que pour le moment tout ce travail n’est réalisé que par des associations,
- de répondre aux sollicitations de l’ONU pour l’identification des soutiens aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)[3] et d’empêcher que cette organisation puisse communiquer ou œuvrer depuis la France
Survie demande enfin que le pouvoir politique français tire les leçons de ce qui s'est passé et réalise les changements qui s'imposent dans le fonctionnement de nos institutions. Le rapport des députés (qui date de 1998) et leurs principales recommandations ne sont toujours pas mises en application, notamment la plus importante : l’instauration d’un véritable contrôle parlementaire sur la politique étrangère de la France, tout particulièrement sur le plan militaire. Le refuser reviendrait pour le président de la République, le gouvernement et les députés à considérer que les « graves erreurs d’appréciations » et les « erreurs politiques » commises – pour n'en rester qu'à ce qui a été reconnu officiellement par Nicolas Sarkozy à Kigali en février dernier – n'ont finalement pas d'importance... Il y a un devoir de changer le fonctionnement des institutions.
Lire aussi l’article de Survie paru dans Politis le 11 février 2010
Signer l’Appel Citoyen France-Rwanda : Faire toute la lumière sur les "erreurs"
[1] Cette Mission avait commencé à soulever le voile sur le rôle de la France pendant le génocide mais n’a pas pu faire le travail qu’aurait pu réaliser une Commission d’enquête parlementaire qui dispose de plus de pouvoir d’investigation.
[2] Définition du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui s’applique en droit français en vertu de la loi d’adaptation de mai 1996 qui donne compétence aux tribunaux français pour appliquer les statuts du TPIR.
[3] Forces extrémistes hutu regroupant de nombreux génocidaires et présentes dans l’est de la RDC.
--
Stéphanie Dubois de Prisque
Chargée de communication
stephanie.duboisdeprisque@survie.org
Vendredi 2 Avril 2010, revue de presse:
Cinquantenaire des indépendances africaines
L’empire contre-attaque
(Nouvel observateur)
Le 1er avril a marqué le début des commémorations du "cinquantenaire des indépendances africaines", organisé par Jacques Toubon à l'initiative de Nicolas Sarkozy. Problème : aucun Africain n'était présent à la tribune. Le récit de Christophe Boltanski.
Cherchez l’erreur. "Cinquantenaire des indépendances africaines", proclame le logo. Sur l’écran, s’étale une carte du continent noir constellée de petits points jaunes : une étoile pour chacune des quatorze anciennes colonies de la France. Assis aux côtés d’un collaborateur, d’un conseiller de l’Elysée et d’un diplomate du quai d’Orsay, l’ex-garde des Sceaux, Jacques Toubon, vient annoncer solennellement, en ce 1er avril, le début des "commémorations" marquant la fin de l’"empire" français au sud du Sahara. A son invitation, quelques ambassadeurs des pays concernés sont bien présents dans la salle. Mais à la tribune, point d’Africains. Aucune figure de la société civile ou de représentants officiels. Pourquoi faire ? "Je parle moi, en tant que secrétaire général du Cinquantenaire du point de vue qui est celui de notre gouvernement", se défend Jacques Toubon. Une absence qui traduit toute l’ambiguïté de cette initiative voulue par le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, mais diversement appréciée par les parties intéressés. "S’agit-il d’une réconciliation entre l’ancienne puissance coloniale et ses ex-pays colonisés ou l’occasion de célébrer l’empire colonial perdu ?", finira par demander un journaliste africain.
Des oubliés ?
Pendant les deux heures de sa conférence tenue, au centre d’accueil de la presse étrangère (CAPE), à Paris, Jacques Toubon parle longuement de "l’hommage aux soldats qui combattaient dans les
rangs de la France (…) appelés abusivement 'tirailleurs sénégalais'", de Savorgnan de Brazza et de son "exploration du (fleuve) Congo" qualifié d"événement considérable dans l’Histoire de
l’humanité", du "manifeste de la France libre" proclamé à Brazzaville ou encore de la remontée triomphale de la "colonne Leclerc". Tous ça fleure bon l’exposition coloniale. Des Africains, ceux
qui ne servaient pas "l’Empire", ceux qui peuplaient les rives du Congo, avant l’arrivée des "explorateurs", ceux qui n’ont jamais entendu parler de Savorgnan de Brazza et encore moins du
"général Leclerc", il n’en est guère question.
Un lapsus embarrassant
Aux journalistes qui l’interrogent sur la "Françafrique", le "bilan mitigé" des accessions à l’indépendance ou les "griefs" des ex-colonisés envers la métropole, Jacques Toubon s’abrite derrière
les travaux à venir des historiens. "C’est justement l’objectif de ce cinquantenaire, dit-il, qu’on n’ignore plus l’Afrique et son histoire". Et puis, il y a ce formidable lapsus. Evoquant la
coopération militaire entre la France et ses anciennes possessions, Jacques Toubon cite les nombreux "accords de défiance, euh, de défense qui viennent déjà d’être profondément modifiés". Encore,
sans doute, un passé qui passe mal.
Christophe Boltanski
Source:http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20100401.OBS1763/l-empire-contre-attaque.html
Elikia M’ Bokolo, historien, écrivain et journaliste congolais : « Si les Voltaïques ne s’étaient pas battus, il n’y aurait pas de Burkina Faso aujourd’hui »
FESTIVAL FOUTEZ-LEUR LA PAIX! : du 24 Mars au 8 Avril 2010. Retrouvez toutes les infos de en cliquant ici..
Salle du Sénéchal, 17 rue de Rémusat, M° Capitole
Samedi 13 mars 2010 à 13h00
rediffusée dimanche 4 avril à 9h
émission "Françafrique" n°22
Bref retour sur l'actualité:
Niger, Rwanda, Togo, le 50aire des indépendances.
"A la veille du ciquantenaire des indépendances pour 14 pays africains, espoirs et craintes pour la démocratie en Afrique de l'Ouest- Le cas du Togo ": conférence-débat de Comi Toulabor, chercheur au CEAN (Centre d'Etudes de l'Afrique Noire) à Sciences-Po Bordeaux et membre de Survie, invité le 3 février à l'IEP Toulouse par le GERCA, So'Act et Survie MP.
Musique extraite du morceau Baldamore du groupe toulousain Hadouk Trio et le rappeur toulousain du groupe "Eau Forte"Adé Libré accompagné par le chanteur Pape dans le morceau "Afrique".
Pour écouter l'émission en ligne: http://www.afriradio.net/auteur51.html
Le Mercredi 17 Mars 2010 à 20h15
au REX (15 avenue Honoré Serres, Toulouse)
Concert du MAP (Ministère des Affaires Populaires)
Table de presse de Survie Midi Pyrénées
MAP est en tournée du 4 mars au 10 avril pour son album ’Les bronzés font de la résistance’.
Ensuite, les chanteurs continuent avec
Le groupe Saltimbank avec HK et Jeoffrey
Le groupe ZEP avec Saidou
Dans le cadre du festival Foutez leur la paix!