Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Survie Midi Pyrénées
Articles récents

Du 21 au 31 Mars 2008 - Toulouse FOUTEZ-LEUR LA PAIX !

24 Mars 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Festivals, concerts, théâtre,...

Du 21 au 31 Mars 2008 - Toulouse
 

  Festival - FOUTEZ-LEUR LA PAIX ! 
 
 Un an après la première édition qui avait réuni plus de 1000 personnes autour d’un grand concert (MAP, malpolis, et d’autres) et de la venue de Soha Bechara, résistante libanaise, le collectif "la guerre tue" organise la deuxième édition de "Foutez-leur la paix !". Pendant quinze jours, des conférences, concerts, projections, débats seront organisés sur Toulouse pour réfléchir s’organiser et agir contre l’escalade guerrière.

programme complet sur:
http://www.laguerretue.org/spip.php?article43

Mardi 25 mars

 

CONFERENCE / DEBAT, « Comprendre, Agir contre les logiques de guerres »
20h00, Salle de Barcelone, (22, allée de Barcelonne - Canal de Brienne)

Avec :

  • Vincent Munié (Survie 31)
  • Denis Godard (Agir Contre la Guerre)
  • Jamalat Abu Youssef (Militante palestinienne)

Affiche : Foutez-leur la paix

Lire la suite

Raharimanana, écrivain malgache, à Castres le 25.03.2008

24 Mars 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Débats, films et conférences

mardi 25 mars 2008, partir de 18h00
CASTRES, MJC Baraque 21, 82 rue Maroulet


HISTOIRE A PARTAGER

18h00 : rencontre
Raharimanana, écrivain malgache,
évoque l'histoire de Madagascar après la seconde guerre mondiale.

Raharimanana poursuit son travail de mémoire entamé depuis 1989, en nous livrant des textes puisant dans l'imaginaire malgache, et qui dépassent largement les frontières de l'île. En 2007, il publie Madagascar, 1947, essai et photographies. Dans ce petit ouvrage, sa réflexion s'accompagne de photos du fonds Charles Ravoajanahary montrant Madagascar de la fin du XIXe siècle jusqu'en 1947 (Éditions Tsipika/Vents d'ailleurs). En 2008, Raharimana publie un roman, Za, aux éditions Philippe Rey.


20h00 : projection
Tabataba,
Film de Raymond Rajaonarivelo

Avec : Francois Botozandry - Lucien Dakadisy - Soatody - Soavelo - 1987, 1h24
Raymond Rajaonarivelo
est le réalisateur malgache le plus titré dans les festivals étrangers. Son pres du Festival de Cannes en 1988, Prix du Jury au Festival de Taormina en Italie en 1989 et a aussi reçu le Prix de la Première Oeuvre au Festival de Carthage la même année. Son second long métrage a aussi connu le succès puisqu'il s'est vu attribuer le Grand Prix du Festival d'Istanbul en 1998. Enfin, son dernier film, Mahaleo, un documentaire co-réalisé avec César Paes en 2005, a fait le tour du monde et a reçu de nombreuses distinctions, notamment à l'occasion du cinquième Festival International du Film Insulaire de l'Ile de Groix dont l'édition 2006 était consacrée à Madagascar.
L'histoire : Fin 1946. La paix est troublée dans un petit village à l'est de Madagascar, par l'arrivée d'un étranger venu apporter l'idée nouvelle qu'il faut refuser l'exploitation des blancs et chasser les français. Les villageois crédules se préparent tant bien que mal à combattre, mais l'insurrection ne durera pas longtemps..
.

Organisation : Mrap (05 63 51 25 09), et Traversées africaines (06 12 76 56 97)
à l'occasion des Semaines d'éducation au refus du racisme, coordination FOL 81 (05 63 54 10 09)
Participation aux frais (libre)
Lire la suite

Eviction de J.M. Bockel - Communiqué de Survie

20 Mars 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Communiqué de Survie, le 21 mars2008

 

Eviction de J.M. Bockel
La Françafrique, on l’aime ou on la ferme



Le dessaisissement de Jean-Marie Bockel du portefeuille de Secrétaire d’Etat à la Coopération, dans le cadre du remaniement ministériel post-municipales, est une véritable sanction à l’encontre de celui qui avait annoncé en janvier dernier vouloir « signer l’acte de décès de la Françafrique ». Dans une dépêche de l’AFP du 19 mars, un ministre affirmait qu’il n’excluait pas « qu'il y ait eu des pressions, notamment d'Omar Bongo (président du Gabon), pour faire partir Bockel du Quai d'Orsay », ce que confirmait une source proche du pouvoir gabonais : « Libreville a bien demandé un changement de tête à la Coopération » (AFP, 20 mars).
En cédant aux pressions du dictateur gabonais, co-auteur de facto de ce remaniement ministériel, Nicolas Sarkozy pose ici un nouvel acte françafricain confirmant une nouvelle fois, si besoin en était, la perpétuation de pratiques vieilles de 50 ans.

Après avoir passé dix mois au Secrétariat d’Etat à la Coopération et à la Francophonie, Jean-Marie Bockel vient d’être « déplacé », le 19 mars, au Secrétariat d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants. Cette « sanction » constitue un nouvel épisode dans la vie de la famille françafricaine.
Déjà, en janvier dernier, le président Bongo avait appelé son ami Nicolas Sarkozy pour lui faire part de son mécontentement au lendemain du discours de J.M. Bockel, s’auto-désignant ainsi comme un des dictateurs corrompus visés par le Secrétaire d’Etat.
Plus récemment, c’est la diffusion dans les médias français (Le Monde du 31 janvier et France2 le 3 mars) de sujets sur son immense patrimoine immobilier acquis en France grâce au détournement de l’argent public gabonais qui a amené le despote gabonais à rappeler les intérêts français au Gabon à l’ordre.
La « rétrogradation » de Jean-Maire Bockel trouve incontestablement son origine dans ce discours prononcé en janvier par ce dernier dans lequel il rappelait le président français à ses engagements et l’appelait à accélérer la « rupture » promise avec la Françafrique.

Car c’est bien Nicolas Sarkozy lui-même qui avait évoqué, à plusieurs reprises, qu’il fallait « débarrasser [les relations franco-africaines] des réseaux d'un autre temps, des émissaires officieux qui n'ont d'autre mandat que celui qu'ils s'inventent » (discours de Cotonou au Bénin en mai 2006), et que « nous ne soutiendrons ni les dictatures, ni les pays dirigés par des régimes corrompus » (programme électoral de l’UMP en 2007).

L’illusion n’a toutefois pas duré longtemps, aux vues du rapide retournement de veste de Nicolas Sarkozy depuis son accession à la Présidence de la République : les visites officielles et accolades amicales avec les principaux dictateurs du continent : Bongo (Gabon), Sassou Nguesso (Congo-B.), Khadafi (Libye), Déby (Tchad) et autre Biya (Cameroun), défenseurs fidèles des intérêts privés français en Afrique (Total, Bolloré, Bouygues, etc.) ; le caractère « politique » du classement sans suite injustifié d’une plainte de trois associations dont Survie sur les « biens mal acquis » en France de plusieurs dictateurs africains ; et l’intervention militaire emblématique de la France au Tchad pour sauver le régime d’Idriss Déby, sont autant d’actes d’une politique qui entend se perpétuer.

En accédant à la demande du président gabonais d’écarter l’indiscipliné Secrétaire d’Etat, Nicolas Sarkozy solde définitivement ses promesses de rupture avec la Françafrique réduisant par ailleurs considérablement la portée et la crédibilité de ses annonces faites en Afrique du Sud. L’hypocrisie atteint des sommets, dans un jeu qui s’inscrit dans la logique d’un système qui prévaut à l’échelle internationale, qu’il faut corriger en profondeur.
Dans ce contexte, quelle sera la position du nouveau Secrétaire d’Etat à la Coopération, Alain Joyandet ? Et qu’elle sera l’attitude de J.M. Bockel en tant que Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants ? La fidélité aux convictions qu’il a publiquement affirmées, ou un retour dans les rangs ?
Toujours est-il qu’à l’examen des événements, on ne peut que constater que la Françafrique, que d’aucuns voient déjà morte, a certainement encore de beaux jours devant elle. Elle reste un des éléments clefs d’un système destructeur à l’œuvre.

Téléchargez le communiqué

Document PDF - 57.4 ko
Lire la suite

Omar Bongo a eu la peau de Jean-Marie Bockel

20 Mars 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Omar Bongo a eu la peau de Jean-Marie Bockel

 

Omar Bongo. Jean-Marie Bockel (Ch. Platiau/Reuters).

"C'est un signe intéressant." Le porte-parole du gouvernement gabonais a accueilli chaleureusement la "bonne nouvelle" du départ de Jean-Marie Bockel du secrétariat d'Etat à la Coopération. En clair: victoire par KO d'Omar Bongo qui, ayant demandé sa tête, a obtenu la dépouille du maire Gauche moderne de Mulhouse. Celui qui, dans ses vœux à la presse, appelait à signer "l'acte de décès de la Françafrique". Vous avez dit "rupture"?…

"L’un des premiers freins au développement, c’est la mauvaise gouvernance."

L'affaire avait fait grand bruit du côté de Libreville. A peine revenu de vacances, dans la litanie monotone des vœux, Jean-Marie Bockel avait lâché un pavé dans le marigot. Bien que réécrit par les conseillers de l'Elysée, son discours entendait marquer une certaine rupture…

"L’un des premiers freins au développement, c’est la mauvaise gouvernance, le gaspillage des fonds publics, l’incurie de structures administratives défaillantes, la prédation de certains dirigeants. Quand le baril est à 100 dollars et que d’importants pays producteurs de pétrole ne parviennent pas à se développer, la gouvernance est en question. Quand les indicateurs sociaux de ces pays stagnent ou régressent, tandis qu’une minorité mène un train de vie luxueux, la gouvernance est en question. Que deviennent ces revenus pétroliers? Pourquoi la population n’en bénéficie-t-elle pas? Est-il légitime que notre aide au développement soit attribuée à des pays qui gaspillent leurs propres ressources?"

Devant les journalistes, Bockel avançait un message très clair: fini les liens occultes des coulisses franco-africaines, vive la transparence! Le secrétaire d'Etat à la Coopération appelait même à renforcer les mécanismes d'évaluation des programmes d'aide, en les conditionnant à la "bonne gouvernance". Une idée pas vraiment neuve (voir le discours mitterrandien de la Baule en… 1990), mais pas forcément inutile.

Dans l'après-midi de ce mardi 15 janvier, le secrétaire d'Etat fait un addendum public à son discours où -détail important- il n'a pas lâché un seul nom. Dans un entretien au Monde, Jean-Marie Bockel cite un nom, un seul, celui du "président du Gabon". Badaboum! Au Palais du bord de mer, le sang du "sage" Omar Ondimba Bongo ne fait qu'un tour. A tel point qu'un communiqué officiel du conseil des ministres rappelle, le 17 janvier, à la France les règles de bienséance:

"De tels propos ne peuvent être mus que par l'ignorance des réalités de la coopération franco-africaine. Aussi, le gouvernement gabonais marque-t-il sa surprise face au constat suivant: à savoir que, depuis l'arrivée à la tête de la France du président Nicolas Sarkozy, soient véhiculés a un tel niveau de responsabilité des clichés méprisants faisant des Etats africains de vulgaires mendiants sollicitant sans fin l'aumône de la France.

Le Gabon s'étonne de cette attitude d'autant plus inacceptable quand on sait les avantages que tirent la France et les autres Etats occidentaux de leurs rapports économiques avec notre pays depuis toujours, avantages mutuels par ailleurs."

En coulisse, le syndicat des chefs d'Etat africains s'organise. Bongo, Sassou (président du Congo) et Biya (président du Cameroun) prennent leur téléphone pour réclamer à Nicolas Sarkozy la tête de l'impétrant. Les jeux sont faits.

"Tuer les petites pratiques moribondes et renouveler notre manière de dialoguer avec les Africains"

Deux mois plus tard, la sanction tombe, alors même que le flamboyant Bockel s'est ravisé. D'ailleurs, le secrétaire d'Etat à la Coopération faisait preuve d'une grande modération dans sa volonté de "rupture", misant sur la volonté du président de la République:

"Pour faire évoluer les choses, on peut provoquer le conflit. Ma méthode est différente, forte et pédagogique, non idéologique. Il s'agit de conditionner notre aide à une bonne gouvernance, faire comprendre à l'opinion et aux dirigeants que ce serait plus efficace.(…) Le moment est venu d'une piqûre de rappel pour aller plus loin dans la démarche de rupture et mettre nos principes en actes. Tuer les petites pratiques moribondes et renouveler notre manière de dialoguer avec les Africains. Le président sera en Afrique à la fin de février: c'est le bon moment."

Présomptueux… En Afrique du Sud, devant le Parlement réuni au Cap, Nicolas Sarkozy a bien proposé une révision des accords militaires. Mais de vraie rupture, point. Et surtout, il n'a pas précisé sa méthode.

Jean-Marie Bockel a-t-il été victime d'un reportage de France 2?

Mais un reportage diffusé sur France 2 début mars n'a sans doute pas aidé à reconduire le patron de la Coopération. Reprenant les informations mises au jour par les policiers l'été dernier, la chaîne publique montre l'étendue du patrimoine immobilier du président Bongo: 33 appartements ou maisons, un hôtel particulier de 18 millions d'euros…

Re-colère d'Omar Bongo qui, en guise de représailles, expulse deux ressortissants français. Evoquant une véritable "cabale" et un "complot contre le Gabon et son président", le porte-parole du gouvernement, René Ndemezo’ Obiang, fustige la diffusion du reportage dans un communiqué:

"En autorisant la diffusion par les chaînes publiques de reportages divulguant l'adresse privée du président de la République gabonaise en France, mettant ainsi en danger son intégrité physique ainsi que celle de sa famille, les autorités françaises ont manqué à leurs obligations de protection d'un chef d’Etat en exercice."

Le ton menaçant et inhabituellement peu diplomatique laisse augurer des conversations houleuses échangées entre les deux palais. Deux semaines plus tard, Bockel fait ses valises pour les Anciens combattants, où il pourra méditer sa propre réponse faite au Monde, qui l'interrogeait sur le précédent de Jean-Pierre Cot, écarté en 1982 de la Coopération par François Mitterrand pour cause de réformisme trop enthousiaste:

"C'est un vieil ami. Il s'est vite isolé et n'a pas forcément fait la bonne analyse. Moi, je suis avant tout un pragmatique. Je sais gérer les gens, les budgets, les contradictions. Je sais qu'on ne décalquera pas du jour au lendemain notre morale en Afrique. Je sais aussi que l'Afrique est le continent de demain, et qu'il en va de l'intérêt de la France de mettre en œuvre cette rupture. La jeunesse africaine l'attend."

Elle attendra encore un peu, la jeunesse africaine.

 

Lire la suite

L'Afrique répond à Sarkozy : Contre le discours de Dakar

13 Mars 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

 L’Afrique répond à Sarkozy
Contre le discours de Dakar
Collectif sous la direction de Makhily GASSAMA


Format : 14,5 x 22 cm
480 pages
Prix de vente TTC : 19,8 €
ISBN : 978-2-84876-110-7
Parution le 21 février 2008


Présentation

Le 26 juillet 2007 à Dakar, lors de sa première visite en Afrique subsaharienne, Nicolas Sarkozy a prononcé son discours fondateur de la nouvelle politique africaine de la France. Le ton se voulait amical, un salut fraternel adressé aux jeunes d’Afrique. Mais derrière les paroles lénifiantes sur « l’âme de l’Afrique » ou la « Renaissance africaine » qu’il appelait de ses vœux, le président français a tenu des propos qui ont profondément blessé les Africains. Il y a eu, bien sûr, le désormais légendaire « paysan africain », selon Sarkozy, qui « ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles »… Mais aussi, comme certains l’ont noté, dans le ton parfois conciliant du discours, une manière sournoise de réévaluer l’œuvre de la colonisation : « [Le colonisateur] a pris, mais je veux dire avec respect qu’il a aussi donné. Il a construit des ponts, des routes, des hôpitaux, des dispensaires, des écoles. » Aucun signe de repentance qui aurait libéré le dialogue… Par contre le ton, à la fois paternaliste et arrogant, avait surpris et irrité...

Passé ce moment d’exaspération, un groupe d’intellectuels africains ont décidé de donner la réplique en attirant l’attention sur les vrais enjeux, sur les questions essentielles qui interpellent le vieux continent...  Quelle est la responsabilité réelle des Africains dans les souffrances intolérables qu’endurent les populations (violences génocidaires, guerres fratricides, dictatures, gaspillage et pillages des ressources, persistance du pacte colonial, etc.) ? Quelle place pour l’Afrique dans la mondialisation ? Comment lutter contre la collusion de l’État français avec les dictateurs du continent ? Comment mettre un terme aux affreuses manipulations des Indépendances par la classe politique française? Comment combattre le révisionnisme sournois qui réécrit l’histoire de la Traite négrière et de la colonisation ? Pourquoi des arguments racistes peuvent-ils être développés en terre africaine par le chef d’État d’une puissance moderne, d’un pays colonisateur de surcroît ? Quels effets de tels propos peuvent-ils avoir sur la jeunesse africaine en risquant de l’enfermer dans des clichés éculés ?

Ces vingt penseurs et artistes ont décidé de combattre avec vigueur (et rigueur !) les arguments de Nicolas Sarkozy et, surtout, d’élargir le débat aux véritables défis pour l’Afrique d’aujourd’hui et de demain.

Liste des auteurs

• Zohra Bouchentouf-Siagh : professeur de linguistique et de littérature française et francophone (Alger, Vienne)
• Demba Moussa Dembélé : économiste (Dakar)
• Mamoussé Diagne : essayiste,  professeur (Université Ch. Anta Diop, Dakar)
• Souleymane Bachir Diagne : essayiste, professeur (Dakar, Chicago)
• Boubacar Boris Diop : écrivain (Dakar)
• Babacar Diop Buuba : professeur (Université Ch. Anta Diop, Dakar)
• Dialo Diop : médecin biologiste (Dakar)
• Makhily Gassama : essayiste (Dakar)
• Koulsy Lamko : écrivain, professeur (N’Djaména)
• Gourmo Abdoul Lô : avocat, professeur (Nouakchott, Le Havre)
• Louise-Marie Maes Diop : géographe (Dakar)
• Kettly Mars : romancière (Haïti)
• Mwatha Musanji Ngalasso : essayiste, professeur (Université Montaigne, Bordeaux)
• Patrice Nganang : écrivain, essayiste, professeur (Cameroun, USA)
• Djibril Tamsir Niane : écrivain, historien (Conakry)
• Théophile Obenga : égyptologue, linguiste, historien, professeur (France, Université d’État de San Francisco USA)
• Raharimanana : écrivain (Madagascar)
• Bamba Sakho : docteur en sciences, chercheur (France)
• E. H. Ibrahima Sall : économiste
• Mahamadou Siribié : doctorant en Science politique (Nice, France)
• Adama Sow Diéye : professeur (Université Ch. Anta Diop, Dakar)
• Odile Tobner : professeur (Cameroun, France)
• Lye M. Yoka : professeur (Kinshasa)

Lire la suite

11 mars 2008. Demande de création d’une Commission d’enquête parlementaire sur le rôle de la France au Tchad.

9 Mars 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

11 mars 2008. Demande de création d’une Commission d’enquête parlementaire sur le rôle de la France au Tchad. Courrier Acat-France, Survie, Secours catholique, Réseau Foi et Justice, groupe Afrique d’ATTAC, Cédétim/Ipam, Peuples solidaires, Mouvement de la paix.

Courrier pour la création d’une Commission d’enquête parlementaire sur le rôle de la France au Tchad adressé aux membres de la Commission des Affaires Etrangères, de la Commission de la Défense, aux présidents des groupes parlementaires, au président du groupe d’amitié France-Tchad et au président de l’Assemblée nationale.

 

Pour appuyer cette démarche, nous vous invitons à relayer ce courrier auprès du député de votre circonscription.

 

Paris le 11 mars 2008

 

Objet : demande de création d’une Commission d’enquête parlementaire sur le rôle de la France au Tchad

 

Madame, Monsieur,

 

Nos associations suivent avec une extrême inquiétude la dégradation continuelle de la situation politique et des droits de l’Homme au Tchad depuis plusieurs années et dénoncent l’usage régulier de la violence dans le maintien ou pour l’accession au pouvoir dans ce pays.

 

L’engagement militaire, diplomatique et politique de la France a été déterminant dans le maintien au pouvoir du régime du Président Idriss Déby Itno ces dernières années, principalement pour repousser les attaques rebelles sur N’Djamena en avril 2006 et en février 2008.

 

Entre avril 2006 et février 2008, la France, sous couvert de son accord de coopération technique militaire, a fortement armé le régime de Déby : livraison de véhicules blindés belges (AML) et d’avion suisse (Pilatus PC- 7), contrat de missiles, en contradiction avec le Code de conduite de l’Union européenne.

 

De nombreux témoignages mettent en doute la version officielle de la France quant au degré de son intervention lors de ces deux offensives rebelles. Aux plus forts des combats, les 1er, 2 et 3 février 2008, la France a assuré un soutien multiforme sans faille au Président Déby :

  • fourniture de renseignements sur les mouvements des rebelles et sur leurs communications ;
  • acheminement d’armes et de munitions ;
  • des informations concordantes mentionnant un engagement militaire dans les combats ;
  • mobilisation des diplomates au sein des instances internationales pour appeler à la condamnation de l’attaque des rebelles et pour demander aux Etats d’apporter leur appui au gouvernement du Tchad ;
  • mise en garde des rebelles sur une possible intervention militaire française.

Nous constatons que ce soutien inconditionnel au régime de Déby comme garant de la stabilité du Tchad est un échec. Après avoir réussi à repousser l’offensive des rebelles sur N’Djamena, le régime du Président Idriss Déby Itno a fait arrêter trois des principaux opposants démocratiques, dont un est toujours porté disparu, et entrepris des actes d’intimidations à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes indépendants. Aujourd’hui, l’accord électoral du 13 août 2007 est caduc. Seul un dialogue national approfondi tourné vers la paix et la réconciliation, comme le propose le Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation nationale au Tchad, est en mesure d’empêcher une prise du pouvoir par la force et d’assurer une stabilité à long terme.

 

En cette période cruciale de refonte de la politique de la France en Afrique, il nous semble indispensable de rendre davantage transparents les agissements de la France au Tchad. Ce souci de clarté affiché par la Président Nicolas Sarkozy le 28 février lors du discours du Cap en Afrique du Sud doit maintenant se matérialiser par des actes concrets.

 

A cet effet, nous pensons nécessaire que le Parlement français se saisisse pleinement de ce dossier et crée une commission d’enquête pour établir la vérité sur l’implication de la France dans le conflit tchadien.

 

Cette commission pourrait faire remonter ses investigations à l’année 2005, année charnière au cours de laquelle la constitution tchadienne a été amendée pour permettre au président de se présenter une troisième fois, alors que le parlement tchadien modifiait la loi 001, dispositif législatif destiné à contrôler l’utilisation des revenus pétroliers pour éviter leur détournement et leur utilisation à des fins militaires. Ces mesures, perçues comme autant de provocations ont suscité une vague d’hostilité contre le régime et le déclenchement de rebellions armées.

 

Il est donc primordial qu’une commission d’enquête aborde :

 

Sur le plan diplomatique et politique

  • les formes de soutien apportés depuis 2005 par la diplomatie française au régime tchadien à travers les rencontres et visites officielles, la validation des scrutins contestés, la défense du régime devant les organisations internationales, etc
  • les évolutions éventuelles dans la diplomatie intervenues entre 2006 et 2008 pour tenir compte du risque d’escalade de la violence
  • le degré d’implication de la France dans le processus de paix, sa capacité de dialogue avec les partis d’opposition, la société civile, la concertation établie avec les partenaires européens sur ces différents points
  • la gestion diplomatique de la crise de février 2008, l’articulation entre l’Elysée, les ministères et les ambassades, l’information communiquée aux partenaires internationaux (ONU, UA, UE et notamment les pays engagés dans l’Eufor)

Sur le plan militaire :

  • le cadre et les modalités d’intervention des forces françaises au Tchad prévues par les accords de coopération, la pertinence de ces accords au vu des dérives du régime en place
  • les ventes et transferts d’armes opérés au profit de l’armée tchadienne
  • le degré d’engagement de l’armée française, en avril 2006 et en février 2008, l’influence de cet engagement sur l’issue militaire des combats
  • le fonctionnement et les éventuels dysfonctionnements du dispositif de commandement français au Tchad, le processus décisionnel (au niveau de l’Etat major et de l’exécutif), le rôle du Commandement des Opérations Spéciales, l’information transmise au parlement et aux commissions (Affaires Etrangères, défense)
  • le rôle des services de renseignement français (DGSE, DRM) au Tchad pendant et hors période de conflit, le soutien apporté au régime tchadien Sur le plan des violations des droits de l’Homme
  • le degré de connaissance par la diplomatie française des violations des droits de l’Homme commises par le régime pendant et depuis la bataille de février 2008, concernant notamment les opposants emprisonnés et les militants associatifs menacés, les pressions éventuelles exercées sur le régime
  • le dialogue mené avec les associations de défense des droits de l’Homme représentatives dans la perspective de la création de commissions d’enquête sur les violations commises par le régime

Nous vous demandons donc d’agir dans ce sens et de peser de tout votre poids pour que cette Commission d’enquête parlementaire soit instaurée.

 

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de notre considération distinguée.

 

Signataires : Acat-France, Survie, Secours catholique, Réseau Foi et Justice, groupe Afrique d’ATTAC, Cédétim/Ipam, Peuples solidaires, Mouvement de la paix.

Téléchargez le courrier

Document PDF - 66.8 ko

Les associations signataires du courrier sont membres de la Plateforme citoyenne France-Afrique. Lancée en juillet 2007, cette Plateforme regroupe une dizaine d’organisations de solidarité internationale qui souhaitent promouvoir auprès des pouvoirs publics une politique de la France en Afrique responsable et transparente, émancipée des écueils du passé. La Plateforme a notamment publié un Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente (L’Harmattan)

Lire la suite

Mars 2008. Editorial Billets d’Afrique et d’ailleurs. Le déshonneur de la France au Tchad. Odile Tobner

5 Mars 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Billets d'Afrique et d'ailleurs

Mars 2008.

Editorial Billets d’Afrique et d’ailleurs. Le déshonneur de la France au Tchad. Odile Tobner

Billets d’Afrique et d’ailleurs n°167

 

Le déshonneur de la France au Tchad (Edito)

 

Quand Rama Yadé, dans un élan d’indignation, s’est exclamée à la tribune de l’Assemblée nationale que « L’Afrique de papa c’est fini ! », nous étions loin d’imaginer que cela signifiait le pire, c’est-à-dire que l’Afrique de grand-papa était de retour, celle du mépris des Africains, affiché sans états d’âme. Celle de papa c’était un mépris honteux et dissimulé. Foin de ces chichis avec Sarkozy. On en a eu un avant-goût avec le discours de Dakar, on en a en ce moment une confirmation scandaleusement éclatante avec la conduite de la France au Tchad.

 

Le Tchad, c’est d’abord une forteresse militaire française en plein cœur de l’Afrique. Le régime tchadien, sous tous ses présidents successifs, de Tombalbaye à Idriss Déby, a été soutenu militairement. Tous ces présidents se sont distingués par leur férocité à l’égard des Tchadiens qui osaient s’opposer à leur tyrannie. De l’assassinat de Outel Bono en France, signé de pros des services spéciaux, jusqu’aux crimes contre l’humanité qui ont valu à Hissène Habré d’être aujourd’hui traduit devant le Tribunal pénal international, le pouvoir français n’a jamais eu honte de ses choix, quel qu’en soit le prix pour les Tchadiens.

 

L’indéfectible soutien apporté à Idriss Déby, adjoint de Hissène Habré avant d’en être le tombeur, porte à son comble une politique de régression. Aucune considération du respect des Droits de l’homme, encore moins des droits civils et politiques des Tchadiens n’a jamais influencé la politique française, pour qui, à la lettre, les Tchadiens n’existent pas. Seul existe un pouvoir tchadien paravent de la puissance militaire française.

 

Un tel pouvoir est régulièrement contesté par des rébellions. La dernière offensive contre la capitale N’Ddjamena l’aurait emporté sans l’appui français, symbolisé par l’occupation de l’aéroport de N’Ddjamena. Quand les combats ont fait rage dans la ville, la préoccupation unique du gouvernement français, exprimée par Hervé Morin, ministre de la Défense, a été l’évacuation des Français et Européens, dans la plus pure tradition coloniale. Pas un mot pour ne serait-ce que compatir au sort de la population locale. Rien pour protéger les habitants qui ont fui en masse, rien sur le nombre des victimes civiles, détail futile.

 

Enfin quand, au repli des rebelles, la soldatesque de Déby a pu se déchaîner sur la population civile, la réaction française a été déshonorante puisque Hervé Morin encore, aux nouvelles alarmantes sur la disparition de leaders de la société civile a répliqué qu’on verrait plus tard. Le pouvoir français s’est contenté de demander des « clarifications ». A la grande honte de la France, l’Union européenne demandait, elle, la libération immédiate des leaders disparus, tandis que l’Autriche, qui doit fournir quelques centaines de soldats pour l’Eufor, déclarait la présence de ses soldats incompatible avec ces disparitions.

 

Pendant cette tragédie humaine frappant les Tchadiens, Rama Yadé, apparemment devenue aphone après ses éclats de voix contre Kadhafi , a disparu des écrans. Quant à l’homme du « droit d’ingérence », après s’être tu il a fini dans l’ignoble en avalisant les mensonges répandus sur la disparition des opposants. Hervé Morin, tout sourire, serrait la main d’un Idriss Déby triomphant, qui désignait les opposants arrêtés comme des « prisonniers de guerre ». Enfin l’escale de Sarkozy a N’Djamena, avec photos, sourires et poignées de main à un Déby qui a répété « ne pas savoir » ce qui a bien pu arriver aux opposants disparus, porte à son comble la bassesse politicienne. On se demande quelle leçon de « Droits de l’homme » ces gens-là auront encore le front de donner, et à qui ?

 

Odile Tobner

 

Au sommaire ce mois-ci :

 

-  CONGO-BRAZZAVILLE Une leçon de démocratie
-  DJIBOUTI Des législatives aux petits oignons
-  Dossier TCHAD

  • Tchad Une vieille rengaine
  • « Le calvaire de Yoro »
  • Le chef cuisinier nous roule dans la farine
    -  NIGER La malédiction Areva
    -  CAMEROUN Biens mal acquis bien défendus
    -  FRANCE Michel Rocard : « La Françafrique m’a empoisonné la vie »
    -  SARKOZY AU CAP : des fausses promesses de rupture ?

 

Abonnez vous à Billets d’Afrique et d’ailleurs

Lire la suite

Odile Tobner - Biyidi sur Toulouse le jeudi 13 mars 2008

4 Mars 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Débats, films et conférences

JEUDI 13 MARS 2008

Rencontre avec Odile Tobner - Biyidi,
présidente de l’association SURVIE  image-pompafric.jpg
À 12H30 à l’UTM (Mirail) Arche 9
Pour faire le point sur l’actualité de la françafrique
(Quel rôle joue la france dans la situation actuelle au Tchad, au cameroun,...)

À
19h30 à la librairie Terra Nova 

Odile Tobner
Rencontre
à l'occasion de la sortie du livre "Du racisme français", Les Arènes 2007, rencontre avec Odile Tobner, présidente de Survie.

Depuis le Code noir (1685), rares sont les intellectuels français qui ont remis en question le socle raciste sur lequel repose notre regard sur "les noirs", africains ou antillais. Les récentes saillies négrophobes d'Hélène Carrère d'Encausse, Alain Finkielkraut ou Nicolas Sarkozy ne sont pas de malheureux dérapages mais la continuité désolante de préjugés nourris depuis quatre siècles. Qui, en France, sait que Saint-Simon, Bossuet, Montesquieu ou Voltaire ont commis, sur ces questions, des pages monstrueuses? Que Renan, Jules Ferry, Teilhard de Chardin, Albert Schweitzer ou encore le général De Gaulle leur ont emboîté le pas ?
Le pays des Lumières et des Droits de l'homme n'aime pas se voir en ce miroir-là. Odile Tobner révèle que la négrophobie fait pourtant partie de notre héritage. Il est temps de décoloniser les esprits. Enfin.

Professeur agrégé de Lettres, auteur et épouse de l’écrivain Mongo Beti, Odile Tobner a réalisé avec lui, de 1978 à 1991, la revue bimestrielle "Peuples Noirs, Peuples Africain". Elle s’occupe, depuis 1993, de la Librairie des peuples Noirs à Yaoundé, Cameroun... 

 Librairie Terra Nova. 18, rue Gambetta - 31000 Toulouse -. tél :05 61 21 17.47


Présentation de l’ouvrage par l’auteur:

POURQUOI AVOIR ÉCRIT CE LIVRE ?   

Odile Tobner : Présidente de l’association Survie, je constate tous les jours à quel point l’acceptation des liaisons criminelles de la France avec les dictateurs en Afrique s’appuie sur une tradition idéologique ancienne, que François-Xavier Verschave, Boubacar Boris Diop et moi avons baptisée « négrophobie » en 2005. Comme le constate Eva Joly dans son dernier livre, « la décolonisation des esprits n’a pas eu lieu ». Et ce verrou intellectuel permet à la société française d’accepter en Afrique des pratiques qu’elle ne tolèrerait pas en Europe.

COMMENT SE DÉFINIT LA NÉGROPHOBIE ?

Il s’agit du discours raciste appliqué aux noirs. Si on en cite çà et là quelques perles, personne n’en a jamais présenté une vue d’ensemble. Or en reprenant toute l’histoire de ce discours, je me suis rendu compte à quel point il était profondément enraciné dans notre culture, y compris chez les philosophes des Lumières.

EN QUOI PEUT-ON PARLER D’UN RACISME SPÉCIFIQUEMENT FRANÇAIS ?

La France n’a pas le monopole du racisme ni de la négrophobie. Mais notre pays a la particularité d’évacuer totalement une partie de son histoire intellectuelle, peu reluisante. C’est ainsi que le célèbre texte de Montesquieu, De l’esclavage des Noirs, est présenté aujourd’hui comme ironique, ce qui est un contresens absolu. Voltaire et L’Encyclopédie ont commis, sur ces questions, des pages monstrueuses. Et quand l’académicienne Hélène Carrère d’Encaussse ou le philosophe Alain Finkielkraut « se lâchent », dans des interviews récentes, ils s’appuient sur un terreau de préjugés nourri depuis quatre siècles.

CES PRÉJUGÉS DÉCOULAIENT-ILS DE LA CONQUÊTE COLONIALE ?

La colonisation a été une politique souvent violente. Mais ma grande surprise, en réalisant cette histoire de la négrophobie française, c’est de constater qu’il n’y a pas superposition automatique entre les tenants de la colonisation et ceux qui professent la négrophobie – même si, au XIXe siècle et jusqu’en 1945, il ne se trouve pas un intellectuel français pour douter de l’inégalité des races…

QUE PENSEZ-VOUS DES CRITIQUES RÉCENTES DE PASCAL BRUCKNER OU DE NICOLAS SARKOZY STIGMATISANT UNE VAGUE DE « REPENTANCE » QU’ILS ESTIMENT MALSAINE ? Il s’agit de la plus efficace des censures pour empêcher la remise en cause de notre légende dorée, escamotant d’un coup les pans honteux de l’histoire des idées dans un nuage obscur. Certes le passé est le passé, rien ne peut le changer. Mais il est malsain de l’ignorer ou de le déguiser. Les relations fondées sur le mensonge sont destructrices pour tout le monde. Sortons le cadavre du placard, l’atmosphère s’en trouvera embaumée de liberté.

Dossier des Arènes: www.arenes.fr/livres/fiche-livre.php?numero_livre=203

 


Pour adhérer ou soutenir Survie, aller sur:
http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=1

Lire la suite

Conférence du GERCA le 12 mars 2008

4 Mars 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Débats, films et conférences

Mercredi 12 mars 2008- 17h - Salle du Conseil
 
Institut d'Etudes politiques de Toulouse, 2 ter rue des Puits Creusés 31000 Toulouse

Le GERCA, dans le cadre de son cycle de conférences, a le plaisir de recevoir :

 

Richard Claude Ratovonarivo, Directeur de MADA (Magazine International de Madagascar)
et
Doudou Sarr Liang, Chef du Desk Politique au quotidien Le Soleil
 
sur le thème "L'exercice de la liberté de la presse en Afrique : étude comparée de Madagascar et du Sénégal
 
 La conférence sera suivie des questions ouvertes de la salle
 
Le GERCA
Lire la suite

3 mars 2008. Cameroun. Violences meurtrières : l’expression d’un "ras-le-bol" généralisé. La répression brutale comme seule réponse. Communiqué de Survie

2 Mars 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

3 mars 2008. Communiqué de Survie

Cameroun. Violences meurtrières :
l’expression d’un "ras-le-bol" généralisé. La répression brutale comme seule réponse.


Depuis la fin du mois de janvier, les manifestations contre la réforme constitutionnelle supprimant la limitation des mandats présidentiels que projette Paul Biya se sont succédées à Douala.

 

En février, le pouvoir a fermé la télévision privée Equinoxe qui avait montré des images de ces manifestations. Le samedi 23 février, une manifestation interdite est dispersée mais l’embrasement spontané d’un quartier populaire de Douala tourne à l’émeute avec des barricades, des pillages et des destructions visant des édifices publics mais aussi, spécialement, les guérites du PMUC, société française gérant les paris sur les courses en France. Les forces de police tirent et font plusieurs victimes. Le lundi 25 février, la grève des taximen contre la hausse du prix de l’essence s’accompagne à Douala d’un redoublement des émeutes qui font encore plusieurs morts. La grève est totale dans les principales villes du Cameroun aussi bien pour les taxis que pour les motos-taxis. Le mardi, les taxis occupent les stations services pour empêcher l’approvisionnement des particuliers. Le mercredi 27, Yaoundé s’embrase à son tour. Le soir, le président Paul Biya fait à la télévision d’Etat une intervention pour menacer les émeutiers et dénoncer l’opposition qui serait derrière eux. Enfin, le 28, la police confisque tout le matériel de la radio Magic FM, qui avait le tort de donner la parole aux auditeurs.

 

Ces journées d’émeute ont fait officiellement une vingtaine de victimes. Le bilan réel dépasse certainement la centaine. L’armée a pris position en permanence aux principaux carrefours des grandes villes. Outre les rafles de manifestants, parmi lesquels de simples passants, la police traque les « meneurs » dans les quartiers. La répression est brutale et devrait inquiéter les organisations internationales des droits de l’Homme. La surveillance de la population se fait plus étroite. Tous les procédés de la dictature sont en vigueur. Les journaux ont été convoqués par le ministre de la Communication pour leur intimer l’ordre de ne pas «  jeter de l’huile sur le feu », c’est-à-dire de s’abstenir de toute opinion critique.

 

En réalité, derrière ces émeutes, il y a les 25 années de gestion calamiteuse, faite de gabegie et de corruption, du régime Biya. Appuyé d’abord sur un parti unique hérité des années Ahidjo, puis sur des élections régulièrement et scandaleusement truquées, le pouvoir, voué uniquement à la conservation de ses prébendes, a laissé pourrir une situation économique et sociale désastreuse, où 10 % de la population active a un emploi, le reste étant voué à l’économie informelle, où la hausse des produits de première nécessité rend chaque jour plus lourd le poids de la misère, tandis que l’enrichissement gigantesque de l’oligarchie au pouvoir s’étale impudemment.

 

Depuis des années, nombreux sont ceux qui ventent les mérites d’un régime « stable » pourvu de richesses : pétrole, bois, minerais, exploitées notamment par des multinationales françaises avec Total et Bolloré en tête. A partir de quel nombre de victimes consentira-t-on à s’intéresser au sort d’une population muselée par la force et spoliée de ses droits et de ses richesses ?

 

Face à la réalité incontournable de ce dont souffrent les populations camerounaises, la France officielle ne semble pas avoir d’indignation à exprimer. Notons que cela ne date pas d’hier. Et rappelons que le Burkina Faso, après 20 ans de pouvoir unique, connaît aujourd’hui une situation du même ordre. Les populations burkinabé qui en souffrent n’attirent pas davantage l’attention de Paris.

Téléchargez le communiqué

 
Document PDF - 55.2 ko
Lire la suite