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Survie Midi Pyrénées

actualites francafricaines, communiques, archives.

Table ronde: migrant-e-s, quel avenir ici et là-bas ?

16 Septembre 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Vendredi 23 Septembre 2011 à 20h30 en la Salle du Sénéchal à Toulouse

Organisée par le CCFD Terre Solidaire,

 

Table ronde: migrant-e-s, quel avenir ici et là-bas ?

 

a table-ronde sur les migrations verra la participation de Frère Alain Richard initiateur des Cercles de silence, de Cécile Ntoutoume de la Pastorale des migrants, de Nina Marx du réseau Migrations au CCFD Terre solidaire, de la Cimade et des migrants donneront leur témoignage. 

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Robert Bourgi : derrière les mallettes, le pillage de l’Afrique et le naufrage de notre démocratie

15 Septembre 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

 

14 septembre 2011

 

 

Robert Bourgi : derrière les mallettes,
le pillage de l’Afrique et le naufrage de notre démocratie

 

Ce n’est certainement pas une soudaine bonne conscience qui vient de pousser Robert Bourgi à détailler au Journal du Dimanche comment il a transmis pendant des années d’importantes sommes d’argent liquide aux plus hautes autorités de l’État français et à une frange de la classe politique de droite. Quelles que soient les motivations réelles de ces « révélations », elles démontrent plus que jamais la nécessité d’un changement radical dans les relations franco-africaines et d’un assainissement du monde politique et de nos institutions.

L ’association Survie lutte depuis plus de 25 ans contre le système françafricain, dont le financement occulte des partis politiques français n’est qu’une facette. Il s’accompagne du pillage des matières premières des pays africains, d’une position quasi monopolistique des entreprises hexagonales sur bien des marchés des anciennes colonies françaises et surtout du soutien à des régimes autoritaires par la diplomatie et les forces armées. La conséquence directe de cette politique est la paupérisation de populations entières qui ne bénéficient pas de l’exploitation des ressources naturelles de leurs pays et subissent depuis les indépendances le joug de régimes soutenus à bout de bras par une diplomatie française complice des détournements et des exactions. S’il restait des naïfs pour y croire, l’image d’Epinal de la France « amie » de l’Afrique qui distille de l’ « aide » au développement en prend une nouvelle fois sérieusement pour son grade.


L’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, au-delà d’un discours de façade sur une prétendue « rupture avec la Françafrique ». Le soutien aux putschistes mauritaniens, les félicitations à l’élection frauduleuse d’Ali Bongo, la complaisance passée envers le régime de Ben Ali, mais toujours d’actualité envers ceux de Blaise Compaoré au Burkina Faso, d’Idriss Déby au Tchad ou encore de Denis Sassou Nguesso au Congo Brazzaville et de Paul Biya au Cameroun sont autant de signes que si la forme a peut-être changé, l’essence demeure. Sous Sarkozy, les interventions françaises au Tchad en 2008, dans le Sahel, et cette année en Côte d’Ivoire et en Libye marquent même un regain dans le volet militaire de la Françafrique.


Au regard de cette continuité, difficile de croire au désintéressement de l’actuel président français, quand tous ses prédécesseurs ont profité d’un système si lucratif. Celui-ci a bel et bien adoubé Robert Bourgi en toute connaissance de cause concernant les agissements occultes de ce fils spirituel de Jacques Foccart et a fait de lui une pièce importante de son réseau de contacts et de négociations parfois occultes avec les chefs d’Etat africains, Omar Bongo en tête, avec lequel Nicolas Sarkozy affichait une proximité confondante.


A l’heure où certains commentateurs, ceux là même qui parfois s’étonnaient que l’on parle encore de Françafrique, s’amuseraient presque de cette « course à la valise » presque aussi « folklorique » et croustillante que les diamants de Bokassa, il est utile de dépasser la cap de l’anecdote. Au-delà des mallettes et des millions d’euros évoqués dans cette affaire, il est utile de rappeler que l’Afrique est victime d’une prédation économique et financière particulièrement sophistiquée. Depuis l’affaire Elf, il est ainsi de notoriété publique que les paradis fiscaux offrent une opacité parfaite pour les transactions occultes. Sur ce plan aucun doute que l’Afrique est bien entrée dans l’Histoire et dans la mondialisation, pour ceux qui se sont permis d’en douter.


Il est également utile de rappeler que cette affaire illustre l’absence totale de contrôle de la politique de la France en Afrique, que ce soit par le Parlement, la société civile et autres contre-pouvoirs. Au-delà des mécanismes institutionnels défaillants il y a aussi le renoncement de beaucoup qui « savent » ou « devinent » et se taisent.


Toute la lumière doit aujourd’hui être faite, en particulier par la Justice, sur les faits mentionnés par Robert Bourgi, Michel de Bonnecorse et les autres acteurs françafricains qui s’affrontent aujourd’hui par déclarations et révélations interposées.


À l’aube de cette nouvelle campagne électorale, Survie réaffirme également la nécessité d’un examen complet de la relation franco-africaine qui pourrait être mené dans le cadre d’une commission d’enquête associant chercheurs, parlementaires, représentants de la société civile et africaines, témoins clés, etc. Contrairement aux travaux précédents, un tel audit devra poser toutes les questions qui fâchent, qu’il s’agisse du soutien aux dictateurs africains et aux contreparties obtenues, du financement occulte de la vie politique française, du rôle de l’armée française et de ses multiples ingérences, des multinationales, du franc CFA, etc.


Pour commencer, notre association appelle les médias et les candidat-e-s à la présidentielle à oser enfin mettre la Françafrique au cœur des débats. Comme d’autres « affaires » actuelles, l’actualité démontre une nouvelle fois qu’il s’agit bien d’un enjeu crucial pour la démocratie française et nos institutions.


En complément :

- Sur le site du Journal du Dimanche : L’association Survie dénonce la persistance de ces pratiques sous Nicolas-Sarkozy (interview)
- Dans le journal télévisé de La Chaîne Parlementaire

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Fathi Chamkhi : « Pour un moratoire immédiat de la dette tunisienne ! (...)

14 Septembre 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

 

 

Billets d'Afrique 205 - septembre 2011. Pour recevoir l'intégralité des articles publiés chaque mois, abonnez vous:

 

 

 

Fathi Chamkhi : « Pour un moratoire immédiat de la dette tunisienne ! (...)

 

 

Les nouvelles autorités tunisiennes ont très vite, après la chute de Ben Ali, donné des assurances aux créanciers internationaux leur assurant un remboursement de la D’après le gouverneur de la Banque centrale, la Tunisie doit rembourser 1120 millions de dinars (560 millions euros) alors que le pays a besoin de consacrer toutes ses ressources financières à ses budgets sociaux.Témoignage de Fathi Chamkhi, porte- parole de Raid Attac et Cadtm Tunisie, qui milite activement pour la suspension du remboursement, l’audit de la dette et l’abolition de sa partie odieuse.

 

 


Billets d’Afrique : Pourquoi ne pas avoir suspendu le remboursement de la dette au lendemain de la révolution ?

Au lendemain de la révolution, la décision de suspendre le paiement du service de la dette est la décision qui paraît être la plus logique, vu l’ampleur des besoins sociaux auxquels il faut répondre en toute urgence. Au lieu de cela, le gouvernement s’est hâté à rassurer les créanciers, quelques jours à peine, après la fuite du dictateur, en affirmant poursuivre le paiement de la dette. Rassurer les riches créanciers internationaux, plutôt que d’apporter secours à une population saignée à blanc par plus de deux décennies de politique économique ultralibérale, voilà la priorité de ce gouvernement. Cela en dit long sur sa nature politique et sociale. Il est en effet issu du régime de Ben Ali !

Chose assez curieuse, la révolution s’est contentée de décapiter le pouvoir sans l’abattre. Après le 14 janvier, tout le gouvernement de Ben Ali est resté en place. Il a fallu attendre le 24 février pour qu’il en soit chassé. Mais, celle qui prend la relève est, elle aussi, issue du même pouvoir. De ce fait, il ne faut pas s’étonner qu’elle maintienne le cap de la politique du dictateur, c’est-à-dire de continuer d’agir contre les intérêts vitaux des classes populaire, malgré la révolution.

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                                     Fathi Chamkhi
        « en 1956, le pouvoir tunisien a été obligé de racheter  les terres agricoles (environ la moitié de la surface agricole) que les colons français avaient accaparé sous le régime colonial, avec des crédits accordés par l’Etat français ! »

 

La bataille pour la prise du pouvoir paraît donc primordiale pour la réalisation des objectifs de la révolution. La bataille pour la suspension du paiement de la dette met en évidence cette vérité.


Billets d’Afrique les revendications sociales de la Révolution tunisienne peuvent-elles s’accommoder de cette continuité ?

Le régime de Ben Ali est un régime antisocial, c’est ce qui explique la révolution. La chute du dictateur n’a pas suffit pour abattre son régime. Le gouvernement actuel est un gouvernement contre-révolutionnaire qui tente de main­tenir ce régime. Il est donc clair qu’il n’apporte aucune réponse aux revendications sociales de la révolution.

La question est de savoir s’il pourra-t-il se maintenir en place malgré cela ? Les classes populaires sont-elles prêtes à se soumettre de nouveau ? A l’heure actuelle rien n’est décidé, même si le gouvernement est en train de marquer des points, par exemple en poursuivant le paiement de la dette, et surtout en reprenant progressivement le contrôle de la situation.

Je pense néanmoins que le calme actuel est très fragile et qu’une nouvelle explosion populaire, dans les prochaines semaines, voire les prochains mois, n’est pas à exclure. Le sort de la révolution n’est pas encore scellé. Je continue de croire à sa victoire, car se soumettre de nouveau et se laisser exploiter et opprimer comme cela été toujours le cas, me paraît fort peu probable. Il est bien normal que le régime de Ben Ali essaye de s’accrocher et de se restaurer mais il ne pourra plus résister assez longtemps car il n’a pas de réponses aux immenses attentes sociales.


Billets d’Afrique : On sait que la quasi- totalité de l’économie tunisienne était aux mains du clan Ben Ali, n’est-ce pas plutôt la dette de celui-ci davantage qu’une dette publique ?

Je pense qu’il est exagéré d’affirmer une chose pareille. Certes, les Ben Ali, les Trabelsi (clan de l’épouse du dictateur) et les familles alliées locales se sont approprié un pan entier de l’économie, toujours est-il qu’une bonne partie échappait à leur contrôle.

Par exemple, les intérêts économiques étrangers qui sont importants en Tunisie, ont toujours été en dehors de leur zone de contrôle. Cela étant dit, il est vrai de dire qu’une bonne partie de la dette, qui est dite publique, est en fait une dette privée du clan mafieux des Ben Ali-Trabelsi.


Billets d’Afrique : l’annulation de la dette est-elle un thème populaire en Tunisie ?

La dette était une question totalement ignorée des classes populaires avant le 14 janvier. Grâce à la campagne initiée par notre association, nous pouvons affirmer qu’elle l’est beaucoup moins aujourd’hui.

Par exemple, plusieurs partis politiques l’ont, d’ores et déjà inscrite à leur programmes et un débat national commence à s’organiser autour de cette question. Beaucoup de chemin a été réalisé en si peu de temps, et cela grace bien évidemment à la révolution.

Je pense que cette question va devenir l’une des questions centrales du processus révolutionnaire dans les semaines et les mois à venir.mensuel


Billets d’Afrique : voyez-vous des similitudes avec la crise des dettes souveraines en Europe ?

Bien entendu, il existe beaucoup de similitudes, notamment en ce qui concerne les intérêts sociaux auxquels la dette porte atteinte. Ce mécanisme est conçu pour privatiser les profits et pour socialiser les pertes. La dette ramène derrière elle l’austérité, le chômage et la précarité.

Mais, le contexte politique est bien évidemment complètement différent. Dans le Sud, la dette s’inscrit dans des relations dominants-dominés, où la dette pose, en plus de questions relevant de la justice sociale, ceux de la souveraineté populaire nationale. Les crises de la dette, qui éclatent ça et là dans les pays du Nord, ou bien qui risquent d’éclater dans un avenir proche, en plus de ceux que connaissent les pays du Sud, ont « le mérite » de mettre un peu plus en évidence les intérêts communs des peuples, aussi bien ceux du Nord que ceux de Sud, face à un ennemi commun.


Billets d’Afrique : quelle est la part des créanciers français dans la dette publique tunisienne ?

En tant qu’ancienne puissance coloniale, la France occupe une place importante dans la dette de la Tunisie, sa part dans l’encours total de la dette extérieure publique s’élève à environ 14%, mais il ne s’agit là que de la part bilatérale, c’est-à-dire celle revenant à l’Etat français, sans compter le secteur financier privé.

Mais il paraît tout de même assez difficile d’admettre que la Tunisie doit de l’argent à la France. D’une part, la Tunisie a déjà remboursé le double de ce qu’elle a emprunté à la France. D’autre part, la France, qui a colonisé la Tunisie pendant trois quarts de siècle, pillant et exploitant librement le pays, a une dette historique envers elle, qu’elle n’a jamais honorée.

Bien plus, quelques années après l’indépendance en 1956, le pouvoir tunisien a été obligé de racheter les terres agricoles (environ la moitié de la surface agricole) que les colons français avaient accaparé sous le régime colonial, avec des crédits accordés par l’Etat français !


Propos recueillis par Raphaël De Benito

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Biafine Sarkozy à Bourgi : "Reste à l’ombre pour ne pas attraper de coups de soleil"

12 Septembre 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Le 12 septembre 2011
Par la cellule Francafrique --- www.cellulefrancafrique.org
Collectif pour une autre politique de la France en Afrique.
Biafine Sarkozy à Bourgi : "Reste à l’ombre pour ne pas attraper de coups de soleil"


Qui peut croire une minute que Robert Bourgi, tel le nuage de Tchernobyl bloqué à la frontière, ait cessé tout portage de valises depuis son ralliement à Sarko ??


Le 27 septembre 2008, Nicolas Sarkozy remet la Légion d’honneur à l’Elysée à Robert Bourgi devant notamment des représentants du Gabon, de Côte d’Ivoire et du Congo-Brazzaville. Il lui dit : « sur le terrain de l’efficacité et de la discrétion, tu as eu le meilleur des professeurs [en parlant à Jacques Foccart]. Reste à l’ombre pour ne pas attraper de coups de soleil ». La vidéo vaut son pesant de cacahouètes (après 1h02) !

 

Mais cette Légion pourrait avoir altéré la mémoire de Bourgi. Sa volonté déclarée de nettoyer les relations entre la France et l’Afrique semble un tout petit peu sélective. A l’écouter, le président Bongo (pour ne prendre que lui !) aurait complètement cessé de huiler les rouages de la Françafrique sous Sarkozy. Nous avons quelques raisons de douter de la parole de l’homme d’affaires franco-libanais à ce sujet :

 

1. « Le 14 janvier 2007, au Congrès UMP d’investiture du candidat Sarkozy, il y avait au premier rang, parmi les contributeurs de la campagne, Pascaline, la fille du président Omar Bongo, qui gère toutes ses participations dans les sociétés commerciales et ses comptes en banques à l’étranger, et Paul Toungui, le ministre des Finances du Gabon ». Voyez plutôt, encore, le film La Françafrique épisode 2 (allez directement à 1h01 de visionnage).

 

2. En mars 2007, à quelques semaines du premier tour, Nicolas Sarkozy (de même que Dominique de Villepin et François Bayrou) se rend chez Omar Bongo à Paris... pour s’incliner devant le Vieux Sage ? La télé gabonaise en a parlé ; curieusement la télé française, moins !

 

3. Le 6 mai 2007, quelques minutes avant la proclamation officielle des résultats du second tour des présidentielles, le nouveau chef de l’Etat appelle Omar Bongo pour le remercier de ‘ses bons conseils’ ? Mais quels types de conseils celui qui était alors au pouvoir au Gabon depuis 40 ans a-t-il donc pu lui prodiguer ?

 

4. Nicolas Sarkozy recevra Omar Bongo dès sa première semaine à l’Elysée et obligera la moitié de son gouvernement à faire des courbettes devant le doyen des dictateurs.

5. Il fera peu après cadeau à Bongo d’une remise de dette du Gabon à hauteur de 20% de la dette contre l’avis de Bercy qui refusait de dépasser 5% d’allègement... Les ONG s’en étaient émues !

 

6. Et ce n’est pas tout : Nicolas Sarkozy se rendra à Libreville dès sa première tournée africaine en juillet 2007. Selon Jean-François Probst, cité par Le Parisien, le chef de l’Etat en aurait profité pour engranger un milliard de francs CFA (1,5 million d’euros) ! Juste rétribution d’une remise de 150 millions d’euros de dette ?

 

7. N. Sarkozy fera tout pour étouffer l’affaire des biens mal acquis qui menace de révéler comment les clans Bongo, Sassou Nguesso et Obiang Nguema dilapident l’argent de leur pays : il ordonne une première fois d’enterrer l’affaire en 2007, puis demande au Parquet de faire appel chaque fois que l’enquête menaçait d’être ouverte... Heureusement il a perdu.

 

8. Surtout, il est le premier président de la République à destituer un ministre pour faire la volonté d’un dictateur africain quand, en février 2008, il cède aux demandes d’Omar Bongo en retirant à Jean-Marie Bockel son portefeuille de secrétaire d’Etat à la Coopération, lui qui avait eu le tort de croire aux promesses sarkozyennes de rupture avec la Françafrique. Son glorieux successeur Alain Joyandet ne manquera pas d’aller se prosterner devant "Le Vieux". La Cellule ne l’entendait pas de cette oreille...

 

9. A en croire des câbles diplomatiques révélés par Wikileaks le 29 décembre 2010, 28 millions d’euros auraient été détournés de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) par Omar Bongo pour financer les activités politiques de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Le 12 juin 2009, un haut fonctionnaire de la BEAC expliquait à un diplomate américain en poste à Yaoudé (Cameroun) que « Les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, ont remis une partie de l’argent à des partis politiques français, y compris en soutien au président Nicolas Sarkozy. ».

 

10. Enfin, Nicolas Sarkozy a manifestement choisi de prolonger le clan Bongo au pouvoir au Gabon en avalisant la soi-disant élection d’Ali Bongo en août 2009, alors que plusieurs repentis parmi les autorités françaises admettent qu’il était nettement devancé. Là aussi, le film La Françafrique parle de lui-même (4ème minute).

 

Jean Denard


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Le carnet de Colette Braeckman ! Paul Kagame très attendu à Paris

9 Septembre 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

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France-Rwanda : Le business dans les Grands Lacs contre une amnistie mutuelle de crimes imprescriptibles ?

9 Septembre 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Communiqué de Survie, le 8 septembre 2011

 

France-Rwanda : Le business dans les Grands Lacs contre une amnistie mutuelle de crimes imprescriptibles ?


 

À l’occasion du déplacement du président Kagame à Paris les 12 et 13 septembre 2011, l’association Survie dénonce les conditions du réchauffement diplomatique entre Paris et Kigali, qui sacrifie la justice, la vérité et le respect des droits humains sur l’autel des intérêts économiques.


Le réchauffement progressif des relations franco-rwandaises se confirme avec cette visite en France de Paul Kagame, visite qui fait suite à celle de Nicolas Sarkozy à Kigali le 25 février 2010. Ces relations étaient très tendues depuis l’arrivée au pouvoir, en 1994, au Rwanda, du FPR (Front Patriotique Rwandais), qui mit un terme au génocide des Tutsi. Ce génocide avait été perpétré avec la complicité des décideurs politiques et militaires français, soutien du régime d’Habyarimana, puis du Gouvernement Intérimaire Rwandais (GIR) auteur du génocide. La visite de Paul Kagame pose problème, à cause du risque que ce rapprochement diplomatique ne s’opère au détriment de la justice sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi, mais aussi du fait de la nature même du régime rwandais et des crimes qui lui sont reprochés.


Le Rwanda, malgré un essor économique important, est en effet loin d’être un exemple démocratique et d’exercice des droits civiques, comme l’indique la victoire à 93% de Paul Kagame lors de la dernière élection présidentielle. L’Armée Patriotique Rwandaise (APR) qu’il a dirigée est par ailleurs accusée de crimes qualifiables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité au Zaïre en 1996-97, comme Survie l’a souligné à plusieurs reprises. Un rapport d’août 2010 du Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU (Mapping Report) mentionne ainsi des dizaines de milliers de Hutu massacrés dans les forêts congolaises et les responsabilités rwandaises[1] dans ce massacre. Ce rapport, sur lequel s’appuient aujourd’hui les plus féroces opposants à Kagame, ne se prononce pas sur la qualification juridique des faits et n’étaye pas la thèse d’un second génocide, thèse relayée en France par ceux qui tiennent à faire « oublier » le rôle des autorités françaises en minimisant le génocide des Tutsi. Contrairement au travail mené par l’ONU dans le rapport précité, il demeure primordial de ne pas négliger le rôle de la communauté internationale, et en particulier celui de la France, dans la genèse de la tragédie qui continue de dévaster cet immense pays.


Alliée du régime Habyarimana malgré les signaux précurseurs du génocide, la France a soutenu en 1994 le Gouvernement Intérimaire Rwandais (GIR), Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, allant alors jusqu’à recevoir en plein génocide, son homologue du GIR. La France a continué des livraisons d’armes jusqu’en juin 1994 alors que l’ONU a voté l’embargo le 17 mai[2]. Elle a également permis la fuite des génocidaires au Zaïre et les a réarmés. Depuis 1994 la France reste une terre d’asile pour les présumés génocidaires, qui ne sont toujours pas poursuivis avec l’opiniâtreté nécessaire. Aucun procès n’a eu lieu sur notre sol. Dans ces dossiers de présumés génocidaires, comme dans celui qu’instruit le juge Trévidic sur l’attentat du 6 avril 1994 ou dans l’examen des plaintes déposées contre des militaires de l’opération Turquoise pour complicité de génocide, les autorités françaises de l’époque ont beaucoup à craindre[3],[4] .


Paris et Kigali ont donc toutes les deux un lourd passé à faire oublier. Les deux capitales ont amorcé un dégel de leur relation avec deux objectifs en ligne de mire : le retour de la France en tant que partenaire économique dans la région et l’amnistie mutuelle des crimes respectifs. Afin que les autorités rwandaises passent l’éponge sur l’implication française dans le génocide des Tutsi, les autorités françaises ne dénoncent pas le rôle du Rwanda dans les conflits du Kivu. Il s’agit une nouvelle fois pour Nicolas Sarkozy de positionner la France et ses entreprises dans la compétition internationale qui se joue pour l’accès aux ressources naturelles de la région des Grands Lacs, alors qu’il n’agit pas pour la justice et la démocratie.


Survie demande aux autorités françaises :

Concernant le génocide des Tutsi du Rwanda :

- De donner à la justice française les moyens pour juger les présumés génocidaires en créant le pôle d’instruction spécialisé dans les crimes contre l’humanité.

- De mettre en place une commission d’enquête parlementaire qui fasse totalement la lumière sur l’implication de la France au Rwanda.

- De lever le Secret Défense sur les archives concernant l’ensemble de l’action française


Concernant la paix, la justice, et la démocratie en République Démocratique du Congo :

- De participer à la mise en place d’enquêtes sur les responsabilités des sociétés minières étrangères dans les crimes commis en RD Congo pendant les guerres de 1996 à 2003, notamment sur SDV la filiale de l’entreprise française Bolloré dont les activités ont été dénoncées par l’ONU[5].

- De s’en tenir à des relations minimales avec le régime rwandais du fait de ses manquements démocratiques et de ne rien entreprendre sur le plan diplomatique ou judiciaire qui puisse contribuer à dédouaner les dirigeants rwandais de leurs responsabilités dans des crimes commis en RD Congo.


Contact presse :

Odile Biyidi-Awala, Présidente de Survie

Tél. : 06 13 45 35 02

[1] http://survie.org/billets-d-afrique...

[2] Rapport de Human Rights Watch de 1995 « Rwanda/Zaïre Réarmement dans l’impunité. Le soutien international aux perpétrateurs du génocide rwandais.” http://www.hrw.org/legacy/reports/1...

[3] Il y a complicité de génocide, même s’il n’y a pas volonté de participer au génocide, à partir du moment où il y a aide en toute connaissance de cause à ceux qui commettent le génocide.

[4] Sachant que les militaires étaient aux ordres des responsables politiques de l’époque, ces derniers pourraient in fine avoir à rendre des comptes devant la justice.

[5] http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huri...

http://survie.org

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Areva, un avenir radieux sous les cocotiers: bientôt une enquête parlementaire ?

21 Juin 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Lundi 20 juin 2011


Areva, un avenir radieux sous les cocotiers: bientôt une enquête parlementaire ?

 

De l’uranium africain aux paradis fiscaux de la Caraïbe
 
par Rosa Moussaoui, L'Humanité, 15/6/2011
Une holding du géant nucléaire français Areva est immatriculée aux îles Vierges britanniques, 
un paradis fiscal.
De l’Afrique australe à la mer des Caraïbes… Areva Resources Southern Africa, la holding regroupant les activités minières du géant nucléaire français en Afrique (à l’exception du Niger et du Gabon), affiche une géographie à vous faire perdre le nord. Cette entité regroupe les gisements d’uranium autrefois détenus par la société canadienne UraMin, cotée à Londres et Toronto, rachetée par Areva en juin 2007 pour un montant de 2,5 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros). Rebaptisée Areva Resources Southern Africa, cette structure dispose aujourd’hui de filiales en Namibie, en République centrafricaine, au Sénégal et en Afrique du Sud. Devenue propriété du groupe nucléaire français, cette holding est pourtant toujours immatriculée... aux îles Vierges britanniques, un paradis fiscal notoire. Pas aux yeux de l’OCDE, qui a retiré l’archipel de sa « liste grise » après qu’il eut signé, en 2009, des conventions portant sur l’échange de renseignements en matière fiscale avec douze pays, parmi lesquels… d’autres paradis fiscaux. Comme les îles Caïmans ou les îles de Jersey et Guernesey, les îles Vierges britanniques figurent désormais sur la « liste blanche » des « juridictions qui ont substantiellement mis en place la norme fiscale internationale ».

Crise globale oblige, les temps ont changé, l’heure est à la « moralisation du capitalisme financier ». Ne dites plus « paradis fiscal », mais « pays à la fiscalité très faible ou avantageuse ». Avec la signature, l’an dernier, d’une convention bilatérale, la France a elle aussi blanchi ce territoire d’outre-mer du Royaume-Uni où l’impôt sur les sociétés n’existe pas. Championnes des avantages fiscaux, comptables et juridiques accordés aux banques, fonds de pension et autres trusts immatriculés sur leur territoire, les îles Vierges britanniques sont classées au 16e rang des paradis fiscaux les plus opaques et les plus nocifs par le Tax Justice Network, une coalition d’ONG. À une centaine de kilomètres à l’est de Porto Rico, sous les cocotiers de cette cinquantaine d’îles, dont seulement une quinzaine sont habitées, on ne compte pas moins de 830 000 sociétés enregistrées, pour seulement 24 000 habitants. Soit 34 sociétés par habitant… Tout à ses projets de filialisation des activités minières d’Areva, qui doivent servir de prélude à l’ouverture du capital, voire à la privatisation du groupe nucléaire, l’État français, actionnaire majoritaire (87 % des titres et 93 % des droits de vote), ne semble pas s’émouvoir de cette immatriculation exotique. Contacté, Areva n’avait pas donné suite à nos sollicitations, hier, à l’heure où nous mettions sous presse. Mais après tout, où est le problème ? Nicolas Sarkozy lui-même l’avait annoncé, dès le 24 septembre 2009 : « Il n’y a plus de paradis fiscaux. Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est fini. »
L’affaire qui embarrasse le nouveau PDG d’Areva
par François Labrouillère - Parismatch.com, 19/6/2011
L’affaire qui embarrasse le nouveau PDG d’Areva Luc Oursel et Anne Lauvergeon. | Photo Remi OCHLIK/IP3/MaxPPP
Le remplacement d’Anne Lauvergeon par Luc Oursel à la tête d’Areva fait resurgir l’embarrassant dossier de la filiale UraMin, révélé par Paris Match en avril dernier. Immatriculée dans un paradis fiscal –les Iles Vierges Britanniques-, cette société a été rachetée par Areva, en 2007, au prix astronomique de 1,8 milliard d’euros. Mais, à ce jour, ses gisements d’uranium, en Afrique du Sud, Centrafrique et Namibie, n’ont toujours rien produit.


Auditionnée par la commission des finances de l’Assemblée nationale, le 14 juin dernier, deux jours avant l’annonce du non renouvellement de son mandat, Anne Lauvergeon, la présidente sortante d’Areva, n’a pas manqué d’être interrogée sur le rachat à prix d’or, en juin 2007, de la petite société UraMin. Le député PS du Maine et Loire Marc Goua, lui a notamment demandé si cette filiale, aujourd’hui rebaptisée Areva Resources Southern Africa, allait nécessiter des provisions supplémentaires dans les comptes d’Areva, signalant le fait que quatre ans après son acquisition elle n’avait toujours pas produit le moindre tonnage d’uranium. Anne Lauvergeon s’en est tirée par des réponses générales, soulignant que le prix d’acquisition d’UraMin avait été avalisé par la banque Rothschild et que l’uranium est un « processus long », où « quand on fait une mine, entre le moment où on repère qu’il y a de l’uranium et celui où on démarre la mine, il y a en moyenne quinze ans ». Ces justifications risquent de paraître un peu courtes à Luc Oursel, le prochain PDG d’Areva, et aux députés de la commission des Finances qui pourraient réclamer des investigations plus approfondies sur le sujet. Certains parlent même d’ « affaire Areva », eu égard à l’ampleur des sommes en jeu et aux conditions de l’acquisition en bourse d’UraMin.

Un titre qui flambe en bourse avant l’offre d’Areva

Tout commence le 15 juin 2007, quand Areva, le champion français du nucléaire, met sur la table 2,5 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) pour s’offrir la petite société d’origine canadienne UraMin Inc., cotée à Londres et Toronto et immatriculée à Tortola, aux Iles Vierges britanniques. C’est l’acquisition la plus importante dans l’histoire du groupe présidé par Anne Lauvergeon. Un coup comme les aime « Atomic Anne », l’une des rares femmes à diriger une entreprise de cette taille. Avec les gisements détenus par UraMin en Afrique son idée est de consolider la place d’Areva parmi les premiers producteurs mondiaux d’uranium. UraMin a été payé au prix fort. Cette « start-up » de l’exploration minière, créée en février 2005, à l’initiative de Stephen Dattels, vieux routier du secteur et ancien du groupe aurifère Barrick Gold, n’a alors que deux ans d’existence. Aucun de ses gisements n’est encore en exploitation. Principale curiosité de l’entreprise : son titre flambe en bourse et sa valeur est multipliée par quatre durant les six mois ayant précédé l’offre d’Areva. Pour le plus grand profit des petits malins ayant achetés des actions UraMin durant cette période. Mais début 2007, les places sont chères dans l’uranium. Les cours du combustible nucléaire atteignent des sommets. Et selon les affirmations du groupe à l’époque, Areva dit pouvoir miser sur une exploitation rapide des gisements rachetés, avec les premières productions attendues pour 2009-2010 en Namibie.

426 millions d’euros de dépréciations

Quatre ans plus tard, la mirifique acquisition d’UraMin, tarde à tenir ses promesses. Comme en témoignent les tableaux du dernier rapport financier d’Areva, aucun des trois principaux gisements africains n’a encore produit le moindre kilo d’uranium. En Afrique du Sud et en Namibie, surtout, les études menées peinent à confirmer les ressources promises des gisements et les quantités d’uranium qui pourront finalement être produites. A Bakouma, en Centrafrique, les réserves ont été revues à la hausse. Toutefois une « rallonge » financière a dû être consentie aux autorités locales, à l’issue de tortueux pourparlers menés par divers émissaires français. Et l’isolement du pays nécessitera de lourds travaux d’infrastructures avant de pouvoir commencer à exploiter industriellement le gisement. En Namibie, l’exploitation du gisement de Trekkopje devrait enfin démarrer en 2013. Mais la faible qualité du minerai impose 1 milliard d’euros d’investissements supplémentaire et une consommation abondante d’eau, ressource rare sous ces latitudes. Pour ne rien arranger, le cours de l’uranium est en chute libre depuis les plus hauts de 2007. Autre coup dur : le groupe chinois CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company), client d’Areva, qui devait racheter au groupe français, fin 2008, 49% de la filiale UraMin, a finalement décidé de renoncer à la transaction.

Autant d’impondérables ayant nécessité pour 426 millions d’euros de « dépréciations d’actifs » dans les comptes 2010 d’Areva. Et ce n’est sans doute qu’un commencement. Le dossier UraMin a certainement pesé dans la balance, au moment où Anne Lauvergeon bataillait pour être reconduite dans ses fonctions. « Des attaques sans fondement, rétorque-t-on au siège du groupe. UraMin est un investissement à long terme, valorisé sur la base des cours de l’uranium, qui ne peut être jugé sur seulement trois ou quatre ans». L’entreprise publique en veut pour preuve la mission demandée par l’Etat à l’expert-comptable René Ricol, qui a récemment conclu à la parfaite clarté des comptes d'Areva. « Le nucléaire fait partie de ces industries où il faut savoir payer un peu cher des actifs stratégiques, plaide un proche du dossier, venant au secours d’Anne Lauvergeon. Chez France Telecom, on a beaucoup accusé l’ex-PDG Michel Bon d’avoir surpayé la filiale de téléphonie mobile Orange. Mais sans Orange, aujourd’hui France Telecom serait mort. » Point final
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Pour le respect des Droits de l'Homme au Sahara Occidental, pétition.

23 Avril 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Courrier à reproduire, à faire circuler massivement avant le 30 Avril
et adresser à vos élus 

Pour le respect des Droits de l'Homme au Sahara Occidental,
Le peuple sahraoui est régulièrement victime d'agressions, d'emprisonnements arbitraires, d'atteintes à la dignité, de disparitions, de violations de toutes sortes de la part des forces d'occupation marocaines. Récemment la manifestation pacifique du campement de Gdeim IZIK a subi une répression d'une violence inexcusable.
La MINURSO chargée de l'organisation du référendum, en place au Sahara Occidental depuis 1991 est la seule mission de l'ONU qui n'a pas pour mission de veiller au respect des Droits de l'Homme.

En tant que citoyen(ne)  je m'indigne de savoir que la France oppose régulièrement son veto à l'extension du mandat de la Minurso à la protection des droits de l'homme. 
Ce 30 avril 2011, comme chaque année,  le mandat de la MINURSO sera réexaminé. 
Je vous demande, en tant qu'élus, d'interférer auprès de nos gouvernants afin que cesse cette situation et que je puisse encore enseigner à mes enfants que la France est la patrie des Droits de l'Homme.

Collectif pour les droits de l'homme au Sahara Occidental - 
Midi-Pyrénées- c/o CIDES 1 r Joutx-Aigues 31000 Toulouse
Associations: EcolesTiers-Mondes 46, Survie Midi-Pyrénées, Ligue droits de l'Homme 31,CROSI Midi-Pyrénées, CIDES, FSU 31, Sud-Education/Solidaires, EgalitéToulouse Mirail ,Nedjma, ...et tous ceux qui veulent signer...
(double copie courrier à nous adresser ou survie.midipyrenees(at)free.fr)
LISTE DES DÉPUTÉS PAR DÉPARTEMENT




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Génocide des Tutsi du Rwanda : 17 ans d’impunité au « pays des droits de l’Homme »

7 Avril 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

jeudi 7 avril 2011


Génocide des Tutsi du Rwanda : 17 ans d’impunité au

« pays des droits de l’Homme »


Cela fait 17 ans, ce 7 avril 2011, qu’a été déclenché au Rwanda le génocide de près d’un million de Tutsi. Ce génocide n’aurait pas été possible sans la passivité de la communauté internationale, mais surtout sans la complicité d’un cercle restreint de responsables politiques et militaires français de l’époque. Alors que des informations judiciaires sont ouvertes en France contre des militaires français ayant servi au Rwanda et contre des présumés génocidaires résidant sur notre territoire, force est de constater qu’aucun procès n’a encore été ouvert. L’association Survie et le CPCR renouvellent leur appel afin que toute la lumière soit faite sur l’implication française dans le génocide et que cesse le règne de l’impunité sur le territoire français.

Dès 1993, avant même que le génocide soit perpétré, l’association Survie prévenait des risques de massacres et dénonçait le soutien des autorités françaises au régime ethniste du général Habyarimana . Depuis, de nombreux travaux de chercheurs, d’ONG, de journalistes ou de simples citoyens, ont révélé l’ampleur du soutien français aux génocidaires avant, pendant et après le génocide. Selon l’association Survie, ce soutien constitue une complicité de génocide dans la mesure où les moyens humains, militaires et financiers apportés aux tueurs, ont contribué à la perpétration de ce crime imprescriptible .

A partir de 1995, plusieurs plaintes ont été déposées en France visant des présumés génocidaires ayant trouvé refuge sur notre territoire afin de se mettre à l’abri des justices rwandaise ou internationale. Malgré l’implication de plusieurs ONG, dont Survie, aux côtés du CPCR, et l’ouverture de plusieurs informations judiciaires, aucun des présumés génocidaires n’a encore été jugé, contrairement à ce qui s’est passé en Suisse, au Canada, en Belgique, aux Pays-Bas et récemment en Allemagne. La France a au contraire été condamnée en juin 2004, par la Cour européenne des droits de l’Homme, « pour retard apporté à rendre la justice » dans l’affaire Wenceslas Munyeshyaka. Certes, des arrestations de présumés génocidaires, recherchés par Interpol, ont récemment été opérées, mais rien ne garantit qu’ils seront effectivement jugés. C’est la raison pour laquelle l’association Survie et le CPCR appuient la proposition de loi visant à la création d’un pôle d’instruction spécialisé sur les "génocides et crimes contre l’humanité" au Tribunal de Grande Instance de Paris. Après de longs mois d’attente, celle-ci sera enfin examinée par les sénateurs le 14 avril prochain. En outre, nos associations demandent que des moyens réels (notamment humains et matériels) soient donnés à ce pôle d’instruction (qui pourrait voir le jour en 2012) pour qu’il puisse mener à bien ses investigations et renvoyer éventuellement les mis en examen devant les tribunaux français compétents.

Les plaintes contre des présumés génocidaires ne sont pas les seules : neuf plaintes contre X, visant des militaires français, sont toujours à l’instruction devant le Tribunal aux armées de Paris (TAP). Elles ont été déposées pour la plupart d’entre elles en 2005 par des victimes tutsi pour « complicité de génocide et complicité de crime contre l’humanité ». Elles visent notamment des soldats ayant participé à l’opération prétendument « humanitaire » Turquoise. Les militaires français étant aux ordres des responsables politiques, il n’est pas impossible que l’instruction de ces plaintes permette de mettre en cause les décideurs de l’époque. Là encore, si plusieurs ONG dont Survie, la FIDH et la LDH se sont constituées parties civiles dans ce dossier, peu d’avancées sont à noter. La plupart des responsables politiques et militaires restent à auditionner, tandis que de nombreux documents sont encore protégés par le sceau du « secret défense », malgré la déclassification partielle de certains d’entre eux.

C’est pourquoi l’association Survie et le CPCR demandent aux autorités françaises :

- la levée du « secret défense » sur tous les éléments liés à l’action de la France au Rwanda de 1990 à 1994 et en particulier sur les liens avec les auteurs du génocide ;

- l’instauration d’une commission d’enquête parlementaire sur le rôle de la France et des dirigeants français au Rwanda, chargée d’identifier les responsabilités de chacun ;

- la mise en place rapide, une fois la loi votée, du pôle d’instruction sur les génocides et les crimes contre l’humanité et sa dotation en moyens matériels et humains suffisants afin que les juges chargés de ces poursuites puissent mener leurs investigations jusqu’à d’éventuels procès.

Afin de donner échos à ces revendications, l’association Survie a engagé depuis un mois une démarche d’interpellation des élu-e-s locaux et nationaux au travers d’un courrier visant à mobiliser ces derniers pour que toute la lumière soit faite sur l’implication française dans le génocide des Tutsi et que la justice soit enfin rendue .

Contacts presse :
Stéphanie Dubois de Prisque, Chargée de communication de Survie 01 44 61 03 25
stephanie.duboisdeprisque(a)survie.org
Alain Gauthier, Président du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda
06 76 56 97 61 collectifrwanda(a)aol.com
 Communiqué en PDF
 
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Côte d’Ivoire : la guerre et l’ingérence militaire soulignent et aggravent l’échec de l’ONU et de la France

6 Avril 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

MERCREDI 6 avril 2011
Côte d’Ivoire :
la guerre et l’ingérence militaire soulignent et
 aggravent l’échec de l’ONU et de la France

Survie condamne fermement les agissements belliqueux dont l’ONU et les autorités françaises font preuve en Côte d’Ivoire et rappelle les manquements des prétendus « médiateurs » du conflit, qui ont laissé prévaloir le règne de la violence et de l’impunité.

 

La France et l’ONU ont finalement décidé d’intervenir directement dans le conflit ivoirien. Le scénario qui se joue en Côte d’Ivoire est un des pires qui pouvait avoir lieu. Il n’est pas possible de croire à cette heure que cette intervention armée onusienne et française, dont le seul but sera de remplacer un président contesté par un autre légitimé dans le sang, résoudra durablement la crise ivoirienne. Tous les protagonistes de cette crise, à commencer par les clans politiques et militaires qui s’affrontent depuis 10 ans pour le pouvoir sont responsables de cet enlisement et de la dérive criminelle qui s’accentue aujourd’hui. Mais les prétendus « médiateurs » du conflit ne sont pas en reste.


Les graves manquements de l’ONU

Le mandat de « protection des civils ivoiriens » et d’ « interdiction des armes lourdes » brandi avec opportunisme par l’ONUCI pour intervenir militairement à Abidjan ne peut faire oublier les graves manquements dont ces mêmes forces ont fait preuve, incapables de prévenir ou d’arrêter les massacres perpétrés à Abidjan, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire et ailleurs, particulièrement à Duékoué. Dans la période précédente, l’ONU avait déjà renoncé à accompagner à son terme le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion, pourtant préalable aux élections et condition de leur certification, comme convenu dans les accords de Ouagadougou. Alors que le pays subissait encore les exactions de milices et forces armées (« loyalistes » ou « rebelles ») incontrôlées, le point focal de l’activisme diplomatique multilatéral a été l’organisation de l’élection présidentielle.


La partialité et l’ingérence de la diplomatie et de l’armée française

Dans une continuité historique marquée par une ingérence persistante et la volonté de conserver son d’influence militaire, économique et monétaire, la diplomatie française fait preuve depuis de nombreuses années d’une attitude partiale, voire partisane dans la crise ivoirienne, qui s’est renforcée à l’issue de l’élection présidentielle et de la contestation de ses résultats. Cette attitude est aujourd’hui particulièrement lourde de conséquences dans la mesure où il ne s’agit plus d’un positionnement sur un contentieux électoral mais bien d’une implication directe dans un conflit armé. Les militaires français de la force Licorne étaient les plus mal placés pour une action de maintien de la paix, au vu notamment des événements de 2004, où ils avaient ouvert le feu sur la foule devant l’Hôtel Ivoire.

Aujourd’hui, ce sont ces soldats qui, sous le paravent d’une légitimité onusienne très discutable et toujours sous commandement opérationnel français, contribuent à imposer par les armes à un pays déchiré son nouveau président. Les bombardements du palais présidentiel et de la Radio Télévision Ivoirienne par les hélicoptères français, outre leur côté particulièrement symbolique, outrepassent le mandat onusien. Cette intervention brutale illustre par ailleurs une fois de plus la toute puissance du pouvoir exécutif français dans le déclenchement d’une opération militaire si lourde de conséquences, en l’absence de tout contrôle parlementaire.


Une impunité toujours de mise

Quel que soit le résultat des urnes, Alassane Ouattara ne tire aujourd’hui sa légitimité que des armes, celles des rebelles et celles de l’ONU et de la France. Dès lors, il est difficile d’imaginer une issue pacifique à la situation actuelle. Ajoutons que l’unanimité, en France, pour dénoncer, avec raison, les crimes commis par les forces de Laurent Gbagbo, s’est accompagnée d’un aveuglement sur ceux, tout aussi graves, commis par le camp d’Alassane Ouattara. Il faudra pourtant en passer par la fin de l’impunité des uns et des autres qui règne depuis dix ans. Il est impératif que la Cour Pénale Internationale (CPI) s’empare de manière impartiale et complète de l’ensemble des crimes qui ont été commis en Côte d’Ivoire, comme cette cour le souhaite elle-même. Un processus de Vérité, Justice et Réconciliation doit dans le même temps être mis en œuvre en Côte d’Ivoire, comme le demande la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI).


Des acteurs de la société civile trop souvent écartés

Enfin, les deux camps qui s’affrontent aujourd’hui, en plus des aspects criminels, ont pour point commun d’avoir systématiquement écarté les acteurs de la société civile du jeu politique. Si la communauté internationale espère être crédible dans sa volonté affichée d’œuvrer pour la paix en Côte d’Ivoire, elle doit imposer la présence de la société civile ivoirienne dans tous les scénarios de transition.


L’association Survie demande :

  • à nouveau le retrait définitif des militaires français de Côte d’Ivoire ;
  • que la lumière soit faite sur l’implication de l’armée française et de l’ONU dans l’avancée vers Abidjan des ex-rebelles (dont certains pourraient s’être rendus coupables de crimes de guerre) ;
  • que le parlement français exerce son contrôle sur l’opération Licorne, conformément aux dispositions prévues par la réforme de la Constitution de juillet 2008, et crée une commission d’enquête parlementaire sur l’ensemble de cette action depuis son déploiement en 2002 ;
  • de conditionner les relations avec le nouveau pouvoir ivoirien à l’obligation de poursuivre les responsables des crimes commis dans l’ouest de la Côte d’Ivoire et de les exclure de tout rôle politique.

Survie demande en outre :

  • la publication du rapport du groupe d’experts de l’ONU chargé de surveiller l’embargo de 2004 sur les armes et diamants, dont celle-ci reste bloquée depuis septembre ;
  • la saisine de la CPI pour l’ensemble des crimes commis en Côte d’Ivoire et la mise en œuvre d’un processus Vérité, Justice et Réconciliation, comme le demande la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI).
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