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Survie Midi Pyrénées

ouvrages, dossiers, essais et romans...

La complicité de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda. 15 ans après. 15 questions pour comprendre

3 Avril 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Ouvrages, dossiers, essais et romans...

Vendredi 3 avril 2009

La complicité de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda. 15 ans après. 15 questions pour comprendre


Vous pouvez le commander directement auprès de Matthieu Vanpeene : matthieu.vanpeene(a)survie.org


ou auprès de votre groupe local le plus proche de chez vous.

Edition L’Harmattan, 160 pages, 13 €


Le génocide des Tutsi du Rwanda a fait d’avril à juillet 1994 environ 1 million de victimes, massacrées sous le prétexte d’être tutsi ou pour s’être opposées aux massacres. Planifié par les extrémistes hutu du régime du président Habyarimana, ce génocide a pu être mis en œuvre grâce au silence de la communauté internationale et surtout à l’appui apporté par la France aux génocidaires.


Alors que les plus hautes autorités françaises savaient qu’un génocide pouvait survenir au Rwanda, elles n’ont rien fait pour l’enrayer. Au contraire, elles ont soutenu ceux qui le préparaient puis ont apporté un appui décisif, tant politique que militaire, à ceux qui le commettaient. Ce soutien constitue bien, en droit, une « complicité » de génocide.


C’est ce qu’entend rappeler ce livre, 15 ans après les faits. Autour de 15 questions-clés, il s’attache à démontrer les éléments constitutifs de cette complicité et tente de répondre aux interrogations qu’une telle accusation pose.


Pourquoi la France s’est-elle ainsi engagée au Rwanda ? Est-il possible de juger les responsables français ? Que penser des arguments de ceux qui réfutent la complicité de la France dans le génocide ? Depuis le génocide, quelle est l’attitude de la classe politique française ? Quelle est celle des militaires engagés au Rwanda ? Quelle connaissance l’opinion française a-t-elle de l’implication française ? Qu’est-ce qu’une Commission d’enquête parlementaire apporterait de plus que la Mission d’information de 1998 ?

Au travers des réponses à ces questions, ce livre entend aider les citoyens français à comprendre en quoi cette tragédie « africaine » fait à jamais partie de l’histoire de notre pays et met directement en cause le fonctionnement de nos propres institutions.

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Nicolas Sarkozy : La Françafrique décomplexée, S. Foutoyet Edition Tribord

13 Décembre 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Ouvrages, dossiers, essais et romans...

Publication. "Nicolas Sarkozy : La Françafrique décomplexée" de Samuël Foutoyet   lundi 15 décembre 2008



préfacé par Odile Tobner.

Edition Tribord, 160 pages, 4,5 €


Pendant la campagne des élections présidentielles en 2007, le candidat Nicolas Sarkozy a multiplié les annonces de rupture avec la politique africaine de ses prédécesseurs, dénonçant le soutien aux dictatures, la diplomatie secrète, le clientélisme, ou encore les détournements de l’aide au développement, bref la « Françafrique ».


Pourtant, au regard des actes posés depuis sa prise de fonction à l’Elysée, le président français n’a pas tenu ses promesses : perpétuation de relations clientélistes, discours essentialiste de Dakar sur l’ « homme africain », soutien à des dictateurs (Bongo, Khadafi…), défense de l’affairisme français (Bolloré, Bouygues…), intervention militaire au Tchad, rôle joué par certains émissaires officieux (Bourgi, Balkany…), la politique africaine de Nicolas Sarkozy s’inscrit plus dans une continuité que dans une rupture. Elle est une perpétuation de la politique néocoloniale que chaque président français a poursuivit depuis les « indépendances » africaines.


C’est ce que montre ce livre en examinant les évènements les plus marquants du début de quinquennat de Nicolas Sarkozy. Se basant sur des informations et des faits avérés, ce livre propose également un rapide retour en arrière sur les grandes lignes de la politique française en Afrique depuis 1958.


Au-delà de la simple dénonciation, il s’agit pour Survie d’informer les citoyens français et de susciter une réforme de la politique de la France en Afrique.


Sommaire :


- Introduction : Le temps des promesses
- 1/ Depuis 1958, la Françafrique
- 2/ Dans le sillage de Charles Pasqua
- 3/ Des dictateurs à l’Élysée
- 4/ L’insulte de Dakar
- 5/ France-à-fric
- 6/ L’Afrique sous contrôle
- 7/ Ouvertures ?
- Conclusion : Pour en finir avec la Françafrique


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Texte de positionnement de Survie sur les migrations

5 Octobre 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Ouvrages, dossiers, essais et romans...


Texte de positionnement de Survie sur les migrations


S’agissant de la question de l’immigration, Survie s’intéresse surtout à celle venant des pays qui ont été colonisés par la France et dont la situation est étroitement dépendante de la politique française, à la fois économiquement et historiquement. Il se trouve que c’est cette immigration-là qui est particulièrement visée par les dispositions de lutte contre l’immigration mises en œuvre actuellement.


Un droit fondamental : la liberté de circuler

On peut vouloir quitter son pays momentanément pour voyager, ou pour s’établir durablement ou définitivement en un autre lieu. Il faut donc d’abord réaffirmer que la liberté d’aller et venir est une liberté qui figure au nombre des droits de l’homme. L’assignation à résidence est une sanction ou un abus. La première constatation choquante est de voir traiter comme des délinquants des êtres humains qui ont voulu exercer cette liberté. Plus les moyens de se déplacer sont faciles, plus la liberté de circulation se restreint. Avec les progrès de ces moyens de déplacement, les Européens ont cependant, depuis plus de quatre siècles, peuplé les Amériques, l’Australie et autres lieux. Ils décrètent aujourd’hui l’interdiction de circulation pour les peuples, qui, pour les mêmes raisons qu’eux, éprouvent le besoin de s’expatrier. C’est une prétention difficilement justifiable. Pourtant c’est ce que veut négocier le gouvernement français avec ses satellites africains. On donne aux gouvernements des moyens policiers avec l’obligation de contrôler et d’empêcher la sortie de leurs concitoyens, violant ainsi l’article 13 de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui stipule : Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien.


Immigration profitable ou jetable

S’agissant de la France, le pays, depuis longtemps, a profité de l’immigration. Les nécessités de la reconstruction et du développement industriel de la France après 1945 ont amené l’État à encourager le recrutement massif de main-d’œuvre immigrée, notamment dans les pays du Maghreb. Pendant la guerre froide les États occidentaux ont milité pour la libre circulation des personnes, s’opposant au fait que l’URSS et les pays du bloc soviétique empêchaient leurs ressortissants de se rendre à l’étranger. L’épisode de la construction du mur de Berlin illustre cette situation.

Parallèlement, dès les années soixante dix, des dispositions restrictives de l’immigration en provenance du Sud ont été prises en France. Elles n’ont fait que se durcir depuis, engendrant l’augmentation des immigrants clandestins ou « sans-papiers ».


Il s’est constitué de fait une population de « hors la loi », indésirables, qui, bien loin d’être traités suivant les principes des droits de l’homme, sont assimilés à des délinquants et font l’objet d’un traitement policier, détention, contrainte etc.


L’accent mis actuellement sur le fait que seuls doivent compter les « besoins » du pays d’accueil, en dehors de toute considération de droits humains, notamment les droits familiaux qui sont bafoués, montre une politique exclusivement fondée sur la puissance et le profit comme seuls principes.


La question démographique et la question culturelle

La France n’est pas un pays surpeuplé, c’est un pays où la population vieillit. La question de l’emploi, toujours mise en avant quand on parle d’immigration, est un trompe l’œil. La réalité sociale montre que des secteurs entiers d’activité (bâtiment, restauration) dépendent de l’immigration, Il ne devrait donc pas y avoir, en France, un « problème » de l’immigration, mais il y a, de toute évidence, un problème de racisme à l’égard des populations du tiers-monde, particulièrement celles qui sont issues de l’empire colonial français, qui représentent pourtant, du fait de la langue et de l’histoire, une communauté de prédilection. La mise en exergue de faits divers isolés sert la propagande qui présente comme inassimilable une population au contraire déjà francisée par la colonisation et qui ne demande qu’à s’intégrer. Le défaut d’intégration vient essentiellement de la ghettoïsation forcée des pauvres, c’est-à-dire surtout des immigrés, nouveau prolétariat voué à l’exploitation, à qui on n’a laissé que le repli identitaire comme consolation. Déplorer bruyamment ensuite le communautarisme a quelque chose d’indécent et marque la volonté de « démoraliser » par tous les moyens une population mise au pilori, désignée au rejet xénophobe.

Des pays invivables

La focalisation sur l’immigration, présentée comme un danger et une menace, masque également le problème, passé sous silence, de la politique néocoloniale de la France en Afrique. L’appauvrissement des populations africaines tient essentiellement au fait de la domination qui s’est exercée et s’exerce encore, politiquement et économiquement, sur leurs pays. Ce qu’on appelle aujourd’hui le co-développement est voué, comme naguère la coopération, à l’échec, si on se contente de saupoudrer les fonds d’une pseudo charité sans attaquer à la racine l’ordre économique inique qui règne sur les échanges Nord-Sud.


Il faut savoir d’ailleurs que l’aide la plus importante et la plus efficace vient de l’immigration africaine elle-même, qui effectue des transferts d’un montant plus élevé que celui de l’aide gouvernementale. Malgré cet effort des Africains émigrés, les flux de richesses qui quittent l’Afrique sont toujours plus importants que ceux qui y viennent, engendrant un appauvrissement inéluctable.


En effet avant de penser à guérir, il faudrait d’abord ne pas nuire. Le maintien dans la pauvreté des pays du Sud est dû d’une part au pillage des matières premières, appuyé sur la corruption des classes dirigeantes, dans les pays qui disposent de ces ressources et d’autre part aux obstacles au développement mis par les subventions accordées à l’agriculture des pays du Nord, sur le marché mondial de la production agricole, qui ruinent les paysans majoritaires dans les pays du Sud.


Un ordre mondial féroce

La résistance de l’OMC à tout changement dans l’organisation des échanges voue irrémédiablement des populations entières à l’exode. Et tous les discours vertueux sur l’aide au développement ou le co-développement n’y changeront rien. L’espoir pour les pays du Sud ne peut venir que de la lutte qu’ils mèneront pour se défendre contre les contraintes imposées par la domination des pays riches qui monopolisent le pouvoir dans les organisations internationales et n’agréent dans les pays du Sud que les dirigeants qui relaient leurs choix.


Il est vital d’instaurer un ordre mondial plus juste, qui permettra à chacun de choisir librement où il veut vivre, au lieu de subir la contrainte de la pauvreté qui vous pousse à partir, et celle de la police qui vous expulse.


Une politique de la haine

Mais le plus élémentaire respect de l’humanité commande aussi de ne pas soumettre à des traitements dégradants les immigrés, qui sont une richesse humaine.


La chasse aux immigrés et l’expulsion créent des situations inhumaines : vies brisées, familles disloquées. Les lois sur l’immigration ne servent qu’à fabriquer des sans papiers, dont on déplore ensuite le nombre : refus du regroupement familial, refus de régulariser ou de proroger automatiquement le séjour de dix ans.


Les conditions de délivrance des visas sont de plus en plus humiliantes et font se détourner de la France un nombre croissant de gens conscients de leur dignité. L’instrumentalisation du fantasme de l’immigration à des fins électoralistes sème les germes des haines civiles, génératrices de tempêtes sociales.


Symptôme du désordre mondial, le phénomène de contrainte migratoire doit conduire à un changement politique dans la lutte contre la pauvreté. Il s’agit de s’attaquer à ses racines pour supprimer les injustices les plus criantes.



Survie et les migrations. Questions/Réponses

Michel Rocard, il y a quelques années, au sujet de l’immigration avait eu cette phrase : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde ». L’immigration est-elle forcément synonyme de misère ?

En premier lieu, la phrase complète prononcée par Michel Rocard était : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit y prendre sa part  ».

Dire que l’immigration, c’est toute la misère du monde est une vision réductrice d’une immigration en réalité diverse. Les migrants chassés par les conflits, les catastrophes écologiques, la famine se déplacent principalement dans le sens sud-sud. Les Africains en quête de travail, ceux qui fuient la misère ou la guerre, ne convergent pas tous vers l’Europe. Loin de là. Ils n’arrivent que marginalement en Europe.


Tandis que l’Afrique subsaharienne compte 17 millions de migrants internes au continent, les trente pays riches de l’OCDE en accueillent moins de 4 millions. D’autre part, les migrants les plus pauvres sont de plus en plus entravés dans leurs migrations vers les pays riches par l’élévation de barrières policières et militaires de plus en plus importantes dans un contexte de mondialisation prévoyant la libre circulation des marchandises mais pas celle des hommes. Ce renforcement du contrôle des mouvements humains s’accompagne d’un discours populiste et d’exclusion dans lequel les migrants sont présentés comme un danger pour les équilibres sociaux. C’est une politique du bouc émissaire.


Quelle est la réalité de l’immigration en France ?

Selon une étude de l’Insee, sur les 4,9 millions d’immigrés que comptaient la France en 2004, 1,7 million venait de 25 pays de l’UE actuelle, un million et demi d’immigrés venait du Maghreb, presque exclusivement des Algériens et Marocains. Le reste du monde totalise 1,4 million de personnes, 29 % des immigrés, venues essentiellement d’Asie et à l’Afrique sub-saharienne dont les natifs, issus des anciennes colonies françaises, étaient 570.000 (+ 45 % en 5 ans).


L’étude relève que depuis 1982, "le niveau de formation des immigrants a fortement progressé". Certes, il y a encore 41 % des 30-49 ans qui détiennent au mieux un certificat d’études primaires (17 % chez les non-immigrés), mais près d’un immigré sur quatre (24 %) est diplômé du supérieur, guère moins que les Français de souche (29 %). Cette amélioration est due à l’arrivée de nouveaux migrants mieux formés : 33 % de ceux installés en France depuis moins de 10 ans sont diplômés du supérieur, contre 27 % arrivés il y a 10 à 19 ans.


La France est aujourd’hui globalement bien en-dessous des niveaux d’immigration du début du 20ème siècle. Aujourd’hui si nous avions des niveaux d’immigration analogues, la France gagnerait environ 600.000 habitants. Avec l’arrivée pour la seule France, en 2004, de quelque 140.000 entrants réguliers, et de 80.000 à 100.000 entrants irréguliers (chiffre cité par Nicolas Sarkozy), on est loin du compte (source : Institut nationale des études démographiques). Selon l’OCDE, la France se situe, avec deux entrées d’étrangers pour 1.000 habitants en 2002, tout en bas de l’échelle des pays de l’OCDE, juste avant la Finlande et la Hongrie. A titre de comparaison, le Canada et le Royaume Uni comptent huit entrées d’étrangers pour 1.000 habitants, l’Italie sept pour 1.000 et la Suède cinq pour 1.000. Les flux migratoires n’ont donc pas l’importance qu’on veut leur donner. Ainsi, face aux 7 à 11 millions d’immigrés irréguliers qu’il a été question de régulariser aux Etats-Unis, en 2004, à proportions égales, il s’agirait de régulariser, en France, quelque 1,4 millions de sans-papiers.


Pourquoi « choisir » les immigrés pour ne plus les subir ?

En réalité, la France n’a jamais été dans un autre cadre que celui de l’immigration « choisie ». La France a choisi depuis longtemps de contrôler l’entrée en France des ressortissants étrangers. Il existe, depuis 1945, un Etablissement public, l’Office national d’immigration (ONI) devenu OMI puis plus récemment ANAEM par la fusion de l’OMI et du SSAE (Service social d’aide aux Etrangers) dont l’une des missions est précisément d’assurer la régularité de l’entrée des étrangers en France. L’immigration choisie existe donc depuis longtemps. C’est celle qui est dûment autorisée par les préfets ou les directions départementales du travail selon qu’il s’agit de familles ou de travailleurs. L’ANAEM se charge ensuite, en lien, avec ses délégations à l’étranger ou avec les services des consulats de France, d’acheminer ces personnes dans notre pays. Depuis 20 ans, tous les ministres de l’Intérieur ont signés leur loi sur l’immigration. Nicolas Sarkozy en même fait adopter trois en trois ans avec toujours plus de surenchère. Il a fait recette et n’a jamais cherché à dépassionner le débat. Au contraire, il a aggravé le ressenti des français sur la question et capitalisé en désignant clairement l’immigration comme un problème. La réalité des chiffes le contredit.


Pourquoi les lois sur le durcissement du regroupement familial sont-elles associées à la lutte contre l’immigration « subie » ?

Rappelons d’abord que le regroupement n’a concerné en France que 17.309 personnes en 2006. Les trois quarts du rapprochement familial concernent les conjoints de Français (9.093 conjoints et 8.216 enfants, source Terre d’asile). Dans un pays de 64 millions d’individus, c’est un chiffre dérisoire.


On exploite là tous les fantasmes : la peur de l’envahissement, la polygamie ou le nombre d’enfants réputé innombrables. Le débat sur l’introduction de tests ADN pour les candidats au regroupement familial et la mise en avant systématique de la notion d’identité nationale entretient un racisme pernicieux dans la société française. Hervé Morin, aujourd’hui ministre de la Défense, ne s’y trompait pas en déclarant en 2006 : « les lois pour contenir l’immigration ne sont que de la poudre aux yeux » tant que « des gens crèvent de faim à nos frontières », « on raconte des histoires aux Français en permanence sur l’immigration » . « On leur explique qu’il suffit de changer les lois pour que l’immigration n’existe plus ». « Ce sont des discours pour les gogos »

Les discours politiques actuels parlent de déferlantes d’immigrés en France et en Europe

C’est une affirmation très largement exagérée. La pression migratoire des pays africains sur l’Europe reste modeste, selon un rapport publié, le 23 juin 2008, par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). On estime que ce sont des dizaines de milliers de ressortissants ouest-africains en situation irrégulière qui entrent chaque année dans les pays d’Europe et non pas des centaines de milliers souligne le rapport. Selon ce même rapport, l’Europe accueille 800.000 immigrés légaux originaires d’Afrique de l’Ouest, contre 2,6 millions qui viennent d’Afrique du Nord. De manière plus générale, les réalités des migrations internationales dépassent largement les fantasmes trop souvent véhiculés en France car ce phénomène ne concerne que 200 millions de personnes, soit à peine 3% de la population mondiale. Seuls 3% des 4 millions des expatriés maliens sont en France. Bon nombre de nos suppositions ou croyances en ce domaine trouvent leur origine soit dans une certaine propagande politicienne soit dans des raccourcis médiatiques.


Quel est le coût de l’immigration ? La France peut-elle l’assumer économiquement ?

Avant de « coûter », elle rapporte ! La grosse majorité des sans-papiers travaillent. Ils sont en effet très « attractifs » pour des patrons qui par le biais des horaires qu’ils imposent et du travail à la tâche, parviennent, en les employant, à abaisser considérablement le coût du travail. Le même mécanisme joue d’ailleurs pour les étrangers réguliers dotés d’un titre de séjour précaire. De plus, lorsqu’un immigré pénètre sur le sol français, il est directement opérationnel et même s’il connaît des périodes de chômage, c’est quelqu’un qui n’aura rien couté en termes d’éducation ou de formation professionnelle. Dans le domaine de la santé, la Sécurité sociale espagnole a calculé qu’elle ne serait pas bénéficiaire s’il n’y avait pas les cotisations des immigrés. L’apport des immigrés au système de Sécurité sociale espagnole représente approximativement le surplus de 7,7 milliards d’euros du budget 2007. En Espagne, il y avait, en 2007, dans la population immigrée trente actifs cotisants pour un retraité alors que parmi les autochtones espagnols la proportion était de 2,65 pour 1. Ce sont des données jamais prise en compte par ceux qui dénoncent le prétendu « coût » de l’immigration.


En France, la première génération d’immigrés d’après-guerre a contribué à la prospérité, la deuxième l’a renforcée. La troisième est aujourd’hui marginalisée et humiliée. Ce qui « coûte » en revanche, ce sont les expulsions. Familles disloquées, enfants séparés, personnes renvoyées dans un pays où leur vie est en danger ….le coût de cette frénésie de l’expulsion est avant tout humaine. Mettre en parallèlle le coût financier que représente cette politique renforce encore le caractète inhumain d’une logique du chiffre poussé à l’absurde. Ainsi, au cours de l’été 2008, le préfét des Pyrénées-Atlantiques n’a pas hésité à affréter un avion privé, avec escorte policière, pour renvoyer une famille albanaise. Damien de Blic, enseignant et chercheur, coauteur de « Sociologie de l’argent » (La Découverte 2007) estimait que l’expulsion des sans-papiers avait coûté, entre 2003 et 2006, 3 milliards d’euros aux caisses de l’Etat. Il évaluait également à près de 15 000 équivalents temps plein, le nombre de fonctionnaires dédiés à la seule politique de reconduite à la fontière.


"C’est l’immigration qui nettoie le métro !", tranche de vie

Les centaines d’ouvriers qui nettoient le métro la nuit à Paris sont quasiment tous des immigrés venus de Tunisie, du Maroc, du Portugal, du Mali ou du Sénégal (sources syndicales). "C’est l’immigration qui nettoie le métro !", témoigne l’un de ces agents d’entretien. Après 30 ans de travail nocturne, il perçoit tout juste 1.500 euros net mensuels, selon sa fiche de paie. Il est employé par l’une des quatre sociétés qui se partagent le marché du nettoyage du métro : Comatec, Onet propreté métro, Challancin, TEP métro. "Tous les cinq ans environ, la RATP lance de nouveaux appels d’offre, explique-t-il. Pour proposer les prix les moins chers, le sous-traitant décide souvent de ne pas remplacer des employés : sur une ligne, c’est comme cela qu’il a été demandé de faire le même chantier avec 13 salariés en moins…" Certains de ses collègues cumulent deux emplois : "ils font huit heures dans le métro la nuit, puis trois heures ailleurs le matin. Ils sont un peu fatigués… D’autant plus qu’ils sont mal logés." " Une chose est sûre, conclut-il, "les patrons préfèrent embaucher des immigrés", des gens qui "ne regardent pas leur montre" et qui "ont très peur de faire grève comme s’ils allaient en mourir !"


Brice Hortefeux se félicite du chiffre de 30 000 expulsions en 2007. Que recouvre ce chiffre ?

C’est avant tout une communication politique. Ce chiffre de 30 000 expulsions cache surtout quelques grosses ficelles. Ainsi, 13 000 de ces expulsions concerne l’ile de Mayotte, eldorado au milieu d’un l’archipel des Comores misérable. La police de l’air et des frontières n’hésite plus à interpeller des étrangers qui quittent d’eux-mêmes le territoire en train, bus ou autres pour gonfler les chiffres en les faisant par la case Centre de rétention. De même, elle interpelle des étrangers, de passage en France, en situation régulière dans les autres pays européens de l’espace Schengen. Des méthodes indignes pour simplement gonfler les chiffres et atteindre les quotas fixés par le ministre de l’immigration.


Quelle est l’image de la France hors de ses frontières ?

Exécrable ! Dans un texte daté du 22 juillet et adressé à l’Etat français à propos de l’application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Comité des droits de l’Homme de l’Onu a tancé la France sur la manière dont les étrangers sont traités par l’Etat.


L’organisme note avec préoccupation que de très nombreux sans papiers et demandeurs d’asile "sont retenus dans des locaux inappropriés - zones d’attente dans les aéroports et centres et locaux de rétention administrative", dénonçant plus particulièrement la situation de l’Outre-mer et celle des mineurs non accompagnés. Il regrette également que l’Etat français n’ait "pas ouvert d’enquête" sur des allégations de mauvais traitements d’étrangers et de demandeurs d’asile dans des prisons et des centres de rétention, "ni sanctionné comme il convient leurs auteurs". Le comité des droits de l’homme s’est aussi inquiéter du fait que des étrangers aient été renvoyés par la France "dans des pays où leur intégrité était en danger", relevant par ailleurs que les étrangers ne sont "pas correctement informés de leurs droits", notamment de celui de demander l’asile ou d’être assisté par un conseil. Il condamne la procédure dite "prioritaire", permettant que l’expulsion physique d’un étranger ait lieu "sans attendre la décision d’un tribunal si la personne est renvoyée vers un pays d’origine sûr" et épingle la France pour la durée des procédures de regroupement familial pour les réfugiés statutaires. En octobre 2007, Le projet de loi français introduisant des tests ADN pour les candidats étrangers au regroupement familial a suscité une levée de boucliers en Afrique. Le président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, avait ainsi sévèrement accueilli le texte, le jugeant "inconcevable" et "inacceptable au niveau éthique, moral et culturel".


Que penser des accords de gestion de flux migratoires signés par la France ?

Prenons l’exemple du premier de ces accords signés, en 2006, à Dakar alors que Nicolas Sarkozy était encore ministre de l’Intérieur. A l’époque qualifié « d’historique et sans précédent », il n’avait en fait rien de novateur. Sur les visas de circulation : «  la France et le Sénégal poursuivront leurs efforts tendant à faciliter la délivrance des visas de circulation aux ressortissants de l’autre partie. ». Rien de nouveau sous le soleil sénégalais puisque les consulats de Dakar et de Saint Louis avaient mis en place depuis longtemps un dispositif permettant à certaines personnes de figurer sur des listes dites « d’attention spécifique ». Etaient concernés les hommes d’affaires, intellectuels universitaires, scientifiques, commerçants, avocats et sportifs de haut niveau. Sur le retour des clandestins, «  la France et le Sénégal s’engageaient à accepter et à organiser conjointement, dans le respect de la dignité et des droits fondamentaux de la personne le retour sur leur territoire de leurs ressortissants se trouvant en situation irrégulière que le territoire de l’autre partie. » Cette mesure n’était pas nouvelle non plus. Des équipes de policiers sénégalais voyageaient déjà à bord des avions d’Air France, de Dakar à Paris pour prendre en charge depuis Paris, les migrants clandestins expulsés, pour prêter main forte à l’équipe de policiers français. Quant au catalogue de mesures annoncées en faveur du co-développement, Nicolas Sarkozy avait puisé sans vergogne dans les dispositifs qui fonctionnaient depuis plusieurs années déjà au Mali mais aussi au Sénégal et en Roumanie et qui étaient à la charge des services de coopération des Ambassades.


Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, la France a signé avec le Gabon et le Congo-Brazzaville les mêmes accords qualifiés par Brice Hortefeux d’accords de "de nouvelle génération à la conception très équilibrée qui tient compte à la fois des impératifs et des réalités des pays d’origine, ainsi que des impératifs et des réalités des pays de destination". En revanche, le Mali en refuse toujours la signature malgré les fortes pressions.


A quoi sert le co-développement ?

Remarquons d’abord qu’il est sous la tutelle du ministère de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité nationale. Après avoir aidé en priorité les pays les plus riches en matières premières (Congo, Gabon), les pays les plus favorables à ses entreprises (aide liée), la France désormais son aide à la maîtrise des flux migratoires, ce qui dénature la notion d’aide publique au développement. Celle-ci est désormais tournée, d’après les dernières orientations d’Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la Coopération vers le seul soutien aux entreprises françaises. En résumé, Alain Joyandet gère le business français, Brice Hortefeux contrôle les migrants. Il siège même depuis peu à la Commission Nationale de la Coopération Décentralisée (CNCD).


A l’origine, le co-développement désigne l’investissement des migrants dans leurs pays d’origine. Il est désormais présenté abusivement comme un moyen de freiner l’immigration. Depuis 1977, les dispositifs liés au co-développement se sont succédées (du million Stoléru, à l’accord franco-algérien de 1980 qui prévoyait une aide financière d’un montant de 17.000 francs, aux aides publiques à la réinsertion (APR) de 1984) n’ont jamais donné de résultats : en 5 ans de fonctionnement, un de ces dispositif le plus abouti : le PDLM (Le Programme Développement Local/Migrations) a permis la réinsertion de 63 personnes au Sénégal. Pourquoi aussi peu de résultats : simplement parce que le co-développement n’est regardé que comme un instrument d’incitation au retour des migrants installés en France et non comme un dispositif profitant économiquement aux pays. A aucun moment, on ne s’attaque à la racine de l’ordre économique qui règne sur les échanges Nord-Sud.


"Les causes de l’immigration sont le reflet de l’échec des politiques de coopération entre l’Europe et l’Afrique depuis 40 ans" déclarait d’ailleurs, en 2006, le ministre malien de l’Extérieur, Oumar Dicko. Il rajoutait : "Aucun barbelé ne va arrêter cette jeunesse désemparée. On a fait semblant de n’avoir pas entendu leur voix, aujourd’hui on est bien obligé d’accepter que le mal-développement est une réalité". Le problème du développement des pays africains "ne se règlera pas en construisant un pont par-ci, un puits par-là ".


De fait, les flux financiers générés par les migrants vers leur pays d’origine représentent chaque année huit milliards d’euros. Une somme très largement supérieure aux fonds de l’aide au développement. Et si cette manne est davantage orientée vers le fonctionnement que l’investissement, c’est que la corruption atteint des niveaux tels qu’elle interdit tout développement.


Quels sont les dangers à voir l’Europe cherche à externaliser en Afrique du Nord, la gestion des flux migratoires ?

L’Europe cherche, en votant des financements destinés à des pays comme la Lybie ou le Maroc, à tarir les sources d’immigration depuis leur propre territoire. Elle externalise ses basses œuvres en quelque sorte dans des pays encore bien moins attentifs aux droits des migrants. Le risque est grand de voir des pays comme le Maroc destabilisé. Ce pays qui était espace de transit, voire d’installation pour de nombreux subsahariens se ferme chaque jour davantage et cristallise le ressentiment des pays voisins qui l’accusent de faire le « sale boulot » des européens.


Quelques grands repères sur les migrations

TENDANCE GENERALE A LA HAUSSE :

A l’échelle mondiale, le nombre de migrants, au sens de personnes vivant dans un autre pays que leur lieu de naissance, a doublé depuis 1975, selon les estimations internationales pour atteindre 200 millions de personnes en 2005, soit 3% de la population mondiale (pourcentage comparable à celui du début du 20ème siècle).


LOCALISATION DES MOUVEMENTS :

Ces migrants se concentrent dans les pays riches (60% des migrants y vivent aujourd’hui), dans lesquels ils représentent une personne sur dix, contre une sur 70 dans les pays en développement.

En 2005, selon les Nations unies, les mouvements migratoires se répartissaient ainsi : Sud-Sud (61 millions de personnes), Sud-Nord (62 millions, le flux en augmentation la plus rapide depuis 20 ans), Nord-Sud (14 millions) et Nord-Nord (53 millions).

Les grands flux migratoires vont principalement de l’Afrique vers l’Europe, de l’Amérique latine vers les Etats-Unis ou le Canada et des pays asiatiques, comme l’Indonésie ou les Philippines, vers le Japon, les Etats-Unis, les pays du Golfe ou l’Europe.


PLUS GRANDS PAYS DE MIGRATION, PLUS GRANDS PAYS D’ACCUEIL :

Avec près de 20 millions de personnes vivant dans d’autres pays, l’Inde est le plus grand pays de migrants tandis que la plus forte proportion de migrants rapportée à la population totale du pays se trouve aux Philippines et au Mexique, où 10 % de la population a migré.

Le plus grand pays receveur est toujours les Etats-Unis : 35 millions de résidents sont nés à l’étranger, soit 12 % de la population. En Europe de l’Ouest, cette proportion est de 10 %, avec 32 millions de personnes nées ailleurs. Le plus fort taux d’immigrants est en Australie, avec 4 millions de personnes, soit 23 % de la population totale.


EVALUATION DU NOMBRE DES PERSONNES EN SITUATION ILLEGALE

Par définition, le nombre de clandestins est impossible à comptabiliser. Toutefois, selon les estimations, les Etats-Unis abriteraient près de 12 millions de personnes en situation illégale (sur une population de 300 millions), l’UE entre 3 et 5 millions (sur une population de 500 millions).


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Brochure: Biens mal acquis des dictateurs

1 Juillet 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Ouvrages, dossiers, essais et romans...

Juin 2008 Nouvelle Brochure de Survie.

Biens mal acquis des dictateurs africains en France.

L’association Survie publie une nouvelle brochure pédagogique qui décode les dessous de la criminalité économique de la Françafrique à travers les mécanismes des biens mal acquis. La restitution des fonds aux populations spoliées serait un signe fort pour tous ceux qui réclament une réforme de la politique de la France en Afrique.




Brochure de 52 pages, vendue 3€ (4,5€ avec les frais de port pour la France, autres destinations nous consulter) est disponible à Survie sur commande auprès d’Alexandre au 01 44 61 03 25 ou à alexandre.picheral(at)survie-france.org


Présentation :


« Bien mal acquis ne profite jamais », voudrait le proverbe. La réalité prouve le contraire. Les dictateurs et leurs familles profitent en toute impunité des milliards qu’ils ont volés dans les caisses publiques et placés à l’étranger. Ils érigent ainsi la corruption en horizon indépassable et signent la condamnation du développement économique de leurs pays qu’ils maintiennent dans la dictature.


Les soutiens étrangers dont bénéficient la plupart de ces dictateurs et l’opacité qui règne autour de l’acquisition de leurs biens immobiliers font des pays du Nord - et tout particulièrement la France - des complices, en toute connaissance de cause, de l’enrichissement personnel de « dictateurs amis » protégés au plus haut niveau.


C’est pour lutter contre cette criminalité économique que trois associations, dont Survie, ont porté plainte en 2007 contre plusieurs chefs d’Etats africains pour « recel de détournement d’argent public ». Véritable défi lancé au droit international, cette procédure judiciaire s’est trouvée confrontée à la raison d’Etat : l’enquête préliminaire a été classée sans suite, alors que les informations réunies permettaient l’ouverture d’une information judiciaire.


Une mise au placard qui révèle une décision éminemment politique et plonge la justice française dans les méandres de la Françafrique, en contradiction totale avec les engagements officiels de la France en faveur de la restitution des biens détournés.


Déterminée à ne pas laisser enterrer ce scandale, Survie entend poursuivre son travail en sensibilisant et interpellant sur le sujet.


Tel est l’objet de cette brochure qui, au moyen d’exemples concrets, propose le décryptage d’un enjeu majeur dans la lutte contre la corruption et l’impunité des dictateurs africains. Au-delà de la saisie des biens immobiliers et de leur restitution aux populations spoliées, il s’agit de mener un combat pour faire avancer la justice internationale en s’attaquant à la criminalité économique dont les relations franco-africaines se nourrissent voracement.


Sommaire :

1 Les biens mal acquis : quand l’argent public devient fortune personnelle
-  Les biens mal acquis... qu’est-ce que c’est ?
-  Les biens mal acquis : comment ça marche ?

2 Les biens mal acquis, symptômes d’une corruption qui ronge le développement
-  Un fléau contre le développement économique et démocratique
-  Palmarès des dictateurs kleptocrates : le face-à-face avec les populations

3 La France, une terre de refuge pour les biens mal acquis
-  La Françafrique : une criminalité économique organisée
-  Petit catalogue des biens mal acquis de la Françafrique
-  La perpétuation et la défense d’un système

4 Restituer les biens mal acquis : beaucoup de mots pour très peu d’actes
-  Un arsenal de textes juridiques : des tigres de papier ?
-  Les étapes vers la restitution : le parcours du combattant
-  Restituer les biens mal acquis, c’est possible

5 Mobilisés ensemble contre les biens mal acquis
-  Les mobilisations au Nord
-  Les mobilisations au Sud

6 Et moi... que puis-je faire ?

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2 juin 2008. Mayotte, laboratoire du « droit du sang » communiqué

1 Juin 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Ouvrages, dossiers, essais et romans...

2 juin 2008. Communiqué de Survie

Mayotte, laboratoire du « droit du sang » : un projet sans fondements.

Le prétexte de l’immigration d’accouchement pour avoir des enfants français, utilisé par les autorités françaises pour remettre en question le droit du sol au profit du droit du sang dans l’obtention de la nationalité française, est battu en brèche par une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).


Cette étude sur l’accès aux soins à Mayotte, commandé par l’Agence française de développement (AFD), a porté incidemment sur les motifs des séjours à Mayotte des Comoriens des trois autres îles de l’archipel. Les vraies raisons de cette émigration seraient, selon un exposé fait à Mayotte par l’Inserm, le 20 février 2008 [1]. :



motif de venue

motif d’installation

économique

49,4 %

49,70%

familial

26,4 %

30,50%

avenir des enfants

2,4 %

8%

autres

2 %

8%

santé

8,8 %

3,80%

études

2,5 %

3,80%

politique

1,5 %

0,30%


On ne retrouve pas ici de ruée de femmes enceintes qui iraient à Mayotte pour y accoucher et ainsi obtenir la nationalité française pour leur enfant [2]. Or, François Baroin affirmait au Figaro (du 17 septembre 2005), alors qu’il était ministre de l’Outre-mer, que « les mères viennent accoucher [à Mayotte] pour que leurs enfants obtiennent la nationalité française ». Il entendait appuyer le projet de proposition de loi du député de Mayotte d’alors, Mansour Kamardine, relative au renforcement des dispositions de lutte contre l’immigration clandestine à Mayotte (n° 2534, enregistré le 28 septembre 2005). Dans l’exposé des motifs de celle-ci, il est affirmé : « La situation est [...] alarmante et les chiffres sont édifiants : 80 % des accouchements à la maternité de Mamoudzou sont le fait de femmes étrangères en situation irrégulière ; sur la base des naissances enregistrées depuis, ce sont environ 50 000 naturalisations, par l’effet mécanique du droit du sol, qui interviendront dans les 15 prochaines années, soit un tiers de la population mahoraise actuelle ». Une proportion édifiante... si elle était vraie.

 

Cette motivation des immigrés est toujours mise en avant par le gouvernement actuel, pour faire de Mayotte le laboratoire du droit du sang. Cette orientation politique, qui touche aux fondements de notre République puisqu’il s’agit de l’attribution de la citoyenneté française, reposerait ainsi sur une justification erronée, voire mensongère. Il nous paraîtrait aberrant et désastreux que le législateur engage la France dans cette voie sur une telle erreur. Au minimum, il devrait étudier la question des raisons de l’immigration à Mayotte, et celle de la réalité ou non du phénomène de reconnaissance de paternité de complaisance.

 

Au-delà de l’intention, réelle ou prétendue, de modifier le mode d’obtention de la nationalité, rappelons les effets de l’annonce de ce chantier politique. Comme nous l’indiquions dans notre communiqué du 20 décembre 2005, Alerte à Mayotte :

 

« Les propos tenus en septembre 2005 par François Baroin, ministre de l’Outre-mer, suggérant qu’il fallait remettre en question le droit du sol au profit du droit du sang dans “certaines Collectivités Territoriales”, ont déclenché des défoulements haineux à Mayotte, où des leaders d’opinion appellent les Mahorais à la chasse contre leurs cousins comoriens, qu’ils hébergent ou qu’ils emploient à bon compte grâce au statut de "clandestins", en les désignant comme responsables de tous les maux qui les frappent, et ce dans une large indifférence médiatique. Or, en droit international, ces "clandestins" ne franchissent aucune frontière. En effet, le 12 novembre 1975, l’archipel des Comores, composé de quatre îles (Ngazidja, Anjouan, Moheli, et Mayotte), était admis à l’ONU comme un État nouvellement indépendant. [...] Les maisons de ces "clandestins" sont régulièrement incendiées avec la bénédiction de maires, du préfet et sous la protection de la gendarmerie. »

 

Le rattachement de Mayotte à la France est un facteur de déstabilisation de l’archipel des Comores, qui a subit de multiples coups d’Etat perpétrés ou appuyés par Bob Denard, ou d’autres, puis, à partir de 1997, a été marqué par une crise séparatiste sans précédent, dans laquelle les réseaux français ont joué un rôle majeur. Le colonel Bacar en a été l’un des derniers éléments. En mettant une île sous perfusion économique au milieu d’un archipel dévasté par les services secrets français, la France a fait naître un important flux migratoire qu’elle tente d’endiguer par tous les moyens.

 

Les déclarations sur le « droit du sang » ont joué comme un coup d’envoi pour cultiver la haine à Mayotte. Cette manipulation des pulsions violentes sur cette île ne grandit pas notre pays, mais sert des finalités politiques de Nicolas Sarkozy. Les expulsions depuis Mayotte dépassent les objectifs chiffrés du gouvernement, et surtout constituent plus de la moitié de ces objectifs au niveau national (plus de 13 000 expulsions de Mayotte sur 25 000 visées au total en 2007). Aujourd’hui, suite à la protection injustifiable que la France accorde au colonel Bacar, ex-dictateur d’Anjouan attendu par la justice comorienne pour répondre de ses crimes, la colère des Anjouanais résidant à Mayotte a porté la tension à son comble sur cette île. Il est temps que le gouvernement français sorte de la culture de la division, car il devra rendre des comptes sur les conséquences qui pourraient advenir.


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[1] Données transmises par des membres de Médecin du monde

[2] La dernière partie du documentaire « Un aller simple pour Maore », d’Agnès Fouilleux, illustre très bien le fonctionnement préfectoral pour empêcher l’obtention de la nationalité française

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Noir Canada Pillage, corruption et criminalité en Afrique

1 Juin 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Ouvrages, dossiers, essais et romans...

Noir Canada Pillage,
corruption et criminalité en Afrique


d'Alain Deneault avec Delphine Abadie et William Sacher

Le Canada dans la Mafiafrique. Les mines de diamants, de cobalt, d'or et de cuivre, les gisements pétroliers, les barrages éléphantesques, ou encore les sociétés de chemin de fer constituent la part substantielle du gâteau africain que s'est arrogé le Canada.

Mais à l'aune de leurs profits astronomiques, ce sont ses sociétés minières qui se taillent la part du lion. Elles peuvent compter sur le soutien diplomatique et politique d'Ottawa, ainsi que sur la présence de personnalités influentes issues de la politique ou des affaires dans leur entourage. Elles s'appuient également sur la Bourse de Toronto qui, en accueillant des sociétés enregistrées partout dans le monde, s'impose comme paradis judiciaire mondial des sociétés minières. Plus d’informations : http://www.ecosociete.org/t117.php

Ecouter également l’émission radio, avec William Sacher, co-auteur du livre diffusée le 25 avril 2008 sur Radio Libertaire : http://www.afriradio.net/audio88.html
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Vincent Bolloré, ange ou démon?

15 Avril 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Ouvrages, dossiers, essais et romans...

 
"Vincent Bolloré, ange ou démon ?"
de Nicolas Cori et Muriel Gremillet
(éditions Hugo doc, janvier 2008, 135 p., 12,50€)

Cet ouvrage est à lire absolument pour connaître l’une des transnationales en très bonne place sur le podium de la Françafrique. Trop bref pour entrer dans les détails, il constitue une mise à jour nécessaire. Cette page de Billets se veut être un guide de lecture, car l’ouvrage gagne à être complété par notre Dossier Noir n°15, Bolloré, monopoles Services compris... afin d’approfondir certains aspects scandaleux de la conquête sans vergogne des prébendes africaines , et la constitution d’un sorte d’agence de barbouzerie privée. En complément également, pour mieux comprendre le détail des raids boursiers, les arrangements avec les tribunaux de commerces et certains magistrats, les retournements d’avocats et d’actionnaires, il faut lire aussi Vincent Bolloré. Enquête sur un capitaliste au-dessus de tout soupçon, de Nathalie Raulin et Renaud Lecadre (Denoël 2000). Précisons que la biographie autorisée de Jean Bothorel, Vincent Bolloré, une histoire de famille, (Picollec 2007), ne présente pas plus d’intérêt qu’un article hagiographique sur Blaise Compaoré dans Direct soir.


Vincent Bolloré est atteint, plus que tout autre entrepreneur, d’une allergie à la concurrence. Le leitmotiv de ses projets industriels à long terme est d’assurer la chaîne complète d’un service, ce qu’il appelle le « multimodal intégré » : il l’applique dans le transport, les médias, voire l’influence politique...


Le transport des matières premières

Dans ce domaine, il est parvenu au « service de transport intégré, de bout en bout, de la sortie de l’usine jusqu’à la porte de l’utilisateur final » (V. Bolloré in JAE, 20/10/1997, p. 32). Dans ce secteur, la conquête n’a pas beaucoup progressé depuis les années 1990, le groupe s’est au contraire séparé de quelques branches. On notera toutefois la bataille épique, et perdue, contre le groupe Progosa, pour obtenir l’exploitation du port en eau profonde au Togo. Reprenons au passage cette citation du dialogue entre les chefs d’État français et togolais, en marge du sommet Europe-Afrique de Lisbonne, le 8 décembre dernier, retranscrite d’après témoignage par Le Canard enchaîné (6/02). Elle porte sur cette concession du port de Lomé : « vous en êtes où de ce projet ? », aurait demandé Sarkozy. Faure Eyadema : « les procédures sont en cours. » Sarkozy. « Bolloré est sur les rangs. Quand on est ami de la France, il faut penser aux entreprises françaises. »


Les médias

Dans les médias il assure le service « de la conception d’un message à sa réception par le public » (p. 112-113). Il contrôle à la fois la production de communiqué de presse (Associated Press), de sondage (CSA), la presse et les médias qui les commentent (ce à quoi à tendance à se réduire le journalisme politique), la création de publicité (Euro RSCG), la production (SFP, VCF), l’achat d’espaces publicitaires (MPG France, progression dans le concurrent Aegis), la presse et les médias qui les diffusent (Matin plus, Direct soir, Direct huit)... Via Aegis, il contrôle Carat, « dont les analyses sur les programmes audiovisuels sont largement reprises dans les rubriques médias » (d’après Rue 89) , et il siège (grâce à Euro-RSCG) au conseil d’administration de Médiamétrie qui contrôle l’audimat ! Bravo l’artiste qui, avec une finesse digne de Serge Dassault, étale sa conception de l’indépendance de la presse : « je suis un investisseur industriel. Je dois donc avoir le contrôle éditorial. » (p. 111)


Un réseau économico-politique

Nous pourrions ajouter dans le domaine économico-politique, l’influence dans la banque, l’assurance, la politique et la géopolitique. C’est par cette dernière application du « multimodal intégré » que tient, par dessus tout, le groupe multicarte Bolloré. Avec sa structure en cascade de holdings, Vincent Bolloré ne détient, grosso modo, qu’un million d’euro d’un capital d’un demi-milliard qu’il contrôle. Le reste vient d’actionnaires généralement mal rémunérés en dividendes ou valorisation. Mais Bolloré n’est pas forcément ingrat avec eux dans tous les domaines, puisque d’après un industriel (les sources se laissent rarement nommer quand elles s’expriment sur Bolloré) : « ceux qui mettent des sous dans les structures intermédiaires sont des couillons. Ils ne gagnent rien, mais Bolloré avec son entregent peut leur débloquer des problèmes administratifs. » (p. 50). Jetons donc un œil sur la liste de ces investisseurs désintéressés : des « partenaires traditionnels de la famille » (p.49), la banque Lazard, le Crédit lyonnais, la BNP, une branche du groupe Lagardère, « un groupe saoudien », AGF, Groupama, « une société contrôlée par la famille Agnelli »...


Il pourrait donc leur arriver d’avoir des « problèmes administratifs » à faire « débloquer » ?

Il n’y a que du beau monde dans l’entourage de Bolloré, ce qui fait sa force. Son pouvoir repose sur la confiance qu’inspire son réseau. Le coup du Paloma a frappé fort pour marquer le début du quinquennat présidentiel : « Nombreux sont les industriels que nous avons interrogés qui estiment que Bolloré est dorénavant “intouchable” pendant cinq ans. » (p. 6). Un symptôme du service médiatique « multimodal intégré » : le sondage informant les français que cette croisière de Nicolas Sarkozy ne les choque pas provient du CSA, détenu à 44 % par Bolloré. L’image est plus que jamais primordiale pour un groupe françafricain qui mue en magnat de la communication. « Personne n’investit dans la presse pour des questions de rentabilités, dit un patron. La presse, en France, c’est l’influence. » (p. 82)


On trouvera bien quelques lacunes dans ce livre, qui est plus une synthèse qu’une enquête gorgée d’éléments inédits : rien sur les incestes avec la magistrature, ni sur le recrutement d’agents secrets de premier rang (voir notre DN n°15). Mais pour le reste, le livre met le doigt où ça fait mal. Le goût pour les paradis fiscaux et judiciaires, et l’opacité financière, est clairement exposé. Constantin Associés effectuent l’audit des comptes de Bolloré depuis 1990, quand la règle est « de faire tourner les auditeurs tous les six ans pour qu’ils ne se retrouvent pas en conflit d’intérêt » (p. 95). Nous apprenons au passage qu’une filiale luxembourgeoise, qui apparait en effet dans les tableaux du rapport annuel 2006 du groupe, est dénommée Carlyle investissement. Pourquoi avoir choisi cette homonymie avec la société américaine qui mêle les intérêts de pétroliers texans, du complexe militaro-industriel, du clan Bush et de l’Arabie Saoudite... ?


L’achat à Firestone d’une exploitation d’hévéas (pour le caoutchouc) au Liberia dès la prise de pouvoir du sanguinaire Taylor est décryptée (p. 127-131) en exploitant un rapport onusien qui nous avait échappé (UNMIL : Human Rights in Liberia’s Rubbers plantations, 2006).


Le nom de Bolloré, contrôlant en toute discrétion l’exploitation via la société Intercultures, n’y était pas cité, et les auteurs décrivent comment leurs confrères journalistes se sont gardés de remonter au vrai propriétaire...


Pierre Caminade

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Sortie du "Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente"

1 Janvier 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Ouvrages, dossiers, essais et romans...

Publication du "Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente" par la Plateforme citoyenne France-Afrique

(Image JPEG)Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente, Plateforme citoyenne France-Afrique, L’Harmattan, 2007, 160 p, 13,50 euros.

 
 Ce Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente reprend une grande partie des travaux du "Sommet citoyen France-Afrique" organisé en France en février 2007, alimentés par des propositions de la campagne « 2007 : état d’urgence planétaire, votons pour une France solidaire ! », coordonnée par le CRID. Il se fait également le relais de l’ "Appel des organisations de la société civile africaine pour une autre relation et la France avec l’Afrique" finalisé lors du Forum Social de Nairobi en janvier 2007 par 150 organisations africaines.
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Sortie du livre d'Odile Tobner: "Du racisme français, Quatre siècles de négrophobie"

20 Novembre 2007 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Ouvrages, dossiers, essais et romans...

Du racisme français, Quatre siècles
de négrophobie

Odile Tobner
Les Arènes, 2007

 

  Les récentes saillies négrophobes d’Hélène Carrère d’Encausse, Alain Finkielkraut ou Nicolas Sarkozy ne sont pas de malheureux dérapages mais la continuité désolante de préjugés nourris depuis quatre siècles.

 

Depuis le Code noir (1685), rares sont les intellectuels français qui ont remis en question le socle raciste sur lequel repose notre regard sur "les noirs", africains ou antillais.

Qui, en France, sait que Saint-Simon, Bossuet, Montesquieu ou Voltaire ont commis, sur ces questions, des pages monstrueuses ? Que Renan, Jules Ferry, Teilhard de Chardin, Albert Schweitzer ou encore le général De Gaulle leur ont emboîté le pas ?

Le pays des Lumières et des Droits de l’homme n’aime pas se voir en ce miroir-là. Odile Tobner révèle que la négrophobie est largement ancrée dans notre héritage. Il est plus que temps de décoloniser les esprits...

Présentation de l’ouvrage par l’auteur

POURQUOI AVOIR ÉCRIT CE LIVRE ?   Odile Tobner : Présidente de l’association Survie, je constate tous les jours à quel point l’acceptation des liaisons criminelles de la France avec les dictateurs en Afrique s’appuie sur une tradition idéologique ancienne, que François-Xavier Verschave, Boubacar Boris Diop et moi avons baptisée « négrophobie » en 2005. Comme le constate Eva Joly dans son dernier livre, « la décolonisation des esprits n’a pas eu lieu ». Et ce verrou intellectuel permet à la société française d’accepter en Afrique des pratiques qu’elle ne tolèrerait pas en Europe.

COMMENT SE DÉFINIT LA NÉGROPHOBIE ? Il s’agit du discours raciste appliqué aux noirs. Si on en cite çà et là quelques perles, personne n’en a jamais présenté une vue d’ensemble. Or en reprenant toute l’histoire de ce discours, je me suis rendu compte à quel point il était profondément enraciné dans notre culture, y compris chez les philosophes des Lumières. 

EN QUOI PEUT-ON PARLER D’UN RACISME SPÉCIFIQUEMENT FRANÇAIS ? La France n’a pas le monopole du racisme ni de la négrophobie. Mais notre pays a la particularité d’évacuer totalement une partie de son histoire intellectuelle, peu reluisante. C’est ainsi que le célèbre texte de Montesquieu, De l’esclavage des Noirs, est présenté aujourd’hui comme ironique, ce qui est un contresens absolu. Voltaire et L’Encyclopédie ont commis, sur ces questions, des pages monstrueuses. Et quand l’académicienne Hélène Carrère d’Encaussse ou le philosophe Alain Finkielkraut « se lâchent », dans des interviews récentes, ils s’appuient sur un terreau de préjugés nourri depuis quatre siècles. 

CES PRÉJUGÉS DÉCOULAIENT-ILS DE LA CONQUÊTE COLONIALE ? La colonisation a été une politique souvent violente. Mais ma grande surprise, en réalisant cette histoire de la négrophobie française, c’est de constater qu’il n’y a pas superposition automatique entre les tenants de la colonisation et ceux qui professent la négrophobie – même si, au XIXe siècle et jusqu’en 1945, il ne se trouve pas un intellectuel français pour douter de l’inégalité des races…

QUE PENSEZ-VOUS DES CRITIQUES RÉCENTES DE PASCAL BRUCKNER OU DE NICOLAS SARKOZY STIGMATISANT UNE VAGUE DE « REPENTANCE » QU’ILS ESTIMENT MALSAINE ? Il s’agit de la plus efficace des censures pour empêcher la remise en cause de notre légende dorée, escamotant d’un coup les pans honteux de l’histoire des idées dans un nuage obscur. Certes le passé est le passé, rien ne peut le changer. Mais il est malsain de l’ignorer ou de le déguiser. Les relations fondées sur le mensonge sont destructrices pour tout le monde. Sortons le cadavre du placard, l’atmosphère s’en trouvera embaumée de liberté.
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"La République centrafricaine : un désastre humanitaire et des droits de l’Homme"

20 Novembre 2007 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Ouvrages, dossiers, essais et romans...

ACTUALITES:

"La République centrafricaine : un désastre humanitaire et des droits de l’Homme". Rapport de Survie et Waging Peace, novembre 2007

En Juillet 2007, les organisations Survie et Waging Peace ont organisé une mission commune de recherche en République Centrafricaine (RCA). Les conclusions de cette mission et du travail de recherche effectué en France et en Angleterre sont contenues dans ce document.

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