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Survie Midi Pyrénées

Soirée ciné débat: "LES MOTS QU'ELLES EURENT UN JOUR"

21 Juin 2025 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com

Mardi 24 juin à 20h à  Utopia Borderouge, séance suivie d’un échange avec Raphaël Pillosio le réalisateur en partenariat avec 4ACG (Anciens appelés contre la guerre) et Survie (lutte contre le néocolonialisme français en Afrique sous toutes ses formes).
Avec la participation et le soutien de Bambaritfa et Noustoustes31

LES MOTS QU'ELLES EURENT UN JOUR

Film documentaire écrit et réalisé par Raphaël PILLOSIO - documentaire France 2024 1h24mn VOSTF -

Du 11/06/25 au 01/07/25 à Toulouse (Borderouge)

LES MOTS QU'ELLES EURENT UN JOUR

C’est un film formidable en forme de fascinant voyage immobile, un périple quasi archéologique à la recherche d’une mémoire et d’une histoire disparues, tout cela à partir de quelques dizaines de minutes d’images muettes ! Avec sa part de hasards heureux, de déceptions, c’est une fascinante enquête qui n’aurait jamais existé si un jour, un mystérieux donateur n’était venu déposer quelques bobines sur la péniche de Yann le Masson. Yann le Masson, vieux loup de mer et aventurier caméra à l’épaule, partageait entre autres avec son compatriote breton René Vautier (l’homme du premier film anti-colonial français : Afrique 50, et de Avoir 20 ans dans les Aurès) un sens de l’engagement politique qu’il traduisit en images notamment en Algérie, où il accompagna la révolution en marche à la fin des années 50 et au début des années 60.

Raphaël Pillosio avait réalisé en 2004 Algérie, d’autres regards, un film qui donnait la parole à ces cinéastes français dont les images s’engageaient pour la cause de l’indépendance algérienne : Pierre Clément, Olga Poliakoff… et donc René Vautier et Yann le Masson. Alors quand, au soir de sa vie, ce dernier reçoit ces fameuses bobines, c’est à Raphaël Pillosio qu’il confie la mission d’en « tirer quelque chose ». Sur ces images récupérées par miracle, la captation d’un moment étonnant : la libération en 1962, suite aux accords d’Evian, d’un groupe de femmes révolutionnaires algériennes qui sont transférées de la prison de Rennes au local de la CIMADE, créée en 1939 et qui devint rapidement lors de la guerre un allié du FLN. On voit ces jeunes femmes, complices, sœurs de combat, assises par terre les unes contres les autres, souriantes et élégantes, malgré les mois d’emprisonnement et parfois de tortures. On a du mal à imaginer que ces femmes révolutionnaires furent pour certaines des poseuses de bombes et furent par la suite condamnées à mort…

Le document est exceptionnel, saisissant, mais anque un élément essentiel : la bande son ! Raphaël Pillosio va se lancer dans une quête pour redonner la parole à ces femmes… Pour cela, le réalisateur va utiliser des archives postérieures, et surtout retrouver la trace en Algérie de quelques-unes des femmes du film de 1962 : elles sont forcément très âgées et se souviennent parfois mal de cet événement qui remonte à soixante ans. On sent quand même dans leurs mots une sorte de désillusion face à leurs espoirs de l’époque quant à l’émancipation de la femme algérienne…
Dernier outil décisif utilisé par Raphaël Pillosio : il va demander à des interprètes sourds-muets, capables de lire sur les lèvres, une éventuelle retranscription des propos tenus par les femmes du film ! On ne vous dira pas à quel point la démarche a porté ses fruits : suspense…

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