États d'urgence de la Kanaky à l'Algérie, rencontre avec Leopold Lambert
A l'approche de la date prévue pour le 3ème référendum sur l'indépendance de la Kanaky Nouvelle Calédonie, Survie Toulouse vous propose de venir d'échanger avec Leopold Lambert, auteur de États d'urgence, une histoire spatiale du continuum colonial français aux éditions Premiers matins de novembre.
« Loi contre-révolutionnaire par excellence, l'état d'urgence lie les trois espaces-temps de la Révolution algérienne de 1954-1962, de l'insurrection kanak de 1984-1988 et du soulèvement des quartiers populaires en France de 2005.
Cet ouvrage revient en détail sur chacune de ces trois applications ainsi que celle, plus récente, de 2015 à nos jours en tentant de construire des ponts entre chacune. Dans cette étude, l'auteur utilise le concept de continuum colonial tant dans sa dimension temporelle que géographique. En son sein circulent notamment un certain nombre d'officiers militaires et hauts fonctionnaires coloniaux, mais aussi des populations immigrées et des révolutionnaires.
Architecte de formation, l'auteur ancre sa lecture dans la dimension spatiale de l'état d'urgence en liant aussi bien les camps de regroupement en Algérie, la ville blanche de Nouméa, les commissariats des banlieues françaises, que la Casbah d'Alger, les tribus kanak ou encore les bidonvilles de Nanterre.»
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Rencontre avec Philippe Baqué : le pillage des objets d’art en Afrique
Rencontre avec Philippe Baqué autour de son livre
Un nouvel or noir : le pillage des objets d’art en Afrique
Paru dans la collection Dossiers noirs coédité par Agone et Survie. Dans le cadre du festival Wugbo (Jardin du Museum à Borderouge).
Le marché lucratif des arts africains est alimenté par un pillage généralisé touchant tous les secteurs du patrimoine du continent, dégradant éhontément les pays du Sud au profit des pays riches.
« Le Ghana fut vidé de la totalité de son patrimoine au profit des boutiques, salles de vente et musées de l’Europe et des États-Unis. En 1998, le musée Barbier-Mueller de Genève exposait quelques statuettes koma, présentées avec la remarque : “Un peuple dont on ne connaît rien.” Le mystère dopant les prix, les “terres cuites koma” se vendirent d’autant mieux qu’elles représentaient les dernières traces d’une civilisation engloutie. Que les archéologues, doublés par les pilleurs, n’aient pu achever leur étude, c’était une perte pour la science, mais une multiplication des gains pour les marchands. »
Le marché de l’art peut bien remplacer l’expression « art nègre » par « art primitif », son seul souci demeure de satisfaire les demandes de ses consommateurs. Pour durer, il s’adapte, sans renoncer aux expropriations qui lui procurent son oxygène : peintures rupestres découpées à la tronçonneuse, manuscrits volés, squelettes d’animaux préhistoriques, vestiges revendus sur les marchés touristiques, tombes profanées. C’est le plus pernicieux des marchés et la plus symbolique des destructions que subissent les pays du Sud, où matières premières, sources d’énergies, productions agricoles et culturelles continuent d’être drainées vers une poignée de pays riches.