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Parution : nouvel ouvrage de Survie, sur l’ingérence française en Côte d’Ivoire
L’association Survie publie cette semaine Un pompier pyromane - L’ingérence française en Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny à Ouattara (coll. Dossiers noirs, éd. Agone-Survie). Cette synthèse sur le rôle de la France dans cet important pays d’Afrique de l’Ouest revient sur une des pages les plus sombres de l’interventionnisme militaire français en Afrique ces dernières années, et devrait alimenter le débat sur notre politique africaine.
Présentation du dossier noir
« Dans la nuit, plusieurs dizaines de milliers de manifestants descendent dans les rues à l’appel de Charles Blé Goudé, leader des “jeunes patriotes”, et se dirigent vers l’aéroport et la base militaire française. Les Ivoiriens se heurtent rapidement aux hélicoptères et aux chars des soldats français, qui tirent à balles réelles et à la grenade offensive, faisant une trentaine de morts. Le lendemain, l’état-major français ne reconnaît pourtant que “des tirs d’intimidation”. Le soir, le général Bentégeat admet qu’ils ont “peut-être blessé ou même tué quelques personnes”, mais ne parle que de “pillards” et se déclare “très fier de la réaction qu’a eue le détachement Licorne. Ils ont montré qu’on ne tue pas impunément les soldats français”. La suite des événements confirmera qu’on peut en revanche tuer impunément des civils ivoiriens.»
Derrière une neutralité affichée, la France n’a cessé d’intervenir dans la vie politique ivoirienne, défendant âprement ses intérêts économiques et son influence régionale. De la mort d’Houphouët-Boigny à la chute de Gbagbo, tout l’arsenal de la Françafrique s’est déployé en Côte d’Ivoire : diplomatie parallèle, réseaux officieux, affaires troubles, coups tordus et crimes de guerre.
Les auteurs
Raphaël Granvaud
Membre de l’association Survie, Raphaël Granvaud est également l’un des rédacteurs de Billets d’Afrique, bulletin mensuel d’information alternative sur les avatars de la politique africaine de la France.
Les livres de Raphaël Granvaud chez Agone
David Mauger
Membre de l’association Survie, David Mauger est également l’un des rédacteurs de Billets d’Afrique, bulletin mensuel d’information alternative sur les avatars de la politique africaine de la France.
Liens
Rencontre autour du livre "Françafrique, la famille recomposée"
Le 22 Octobre 2014 à la Librairie Terra Nova
A l'occasion de ses 30 ans, sous un gouvernement socialiste qui multiplie les interventions militaires, les soutiens à des dictactures du pré carré et les appuis au multinationales françai
L’expression « Françafrique » est popularisée par l’association Survie dès les années 1990 sous la plume de François-Xavier Verschave pour dénoncer les pratiques néocoloniales de l’État français. Alors que le terme, parfois vidé de son sens, s’est imposé dans le débat public, que les gouvernements successifs quelque soit leur couleur politique clament sa disparition, et que les mécanismes de la domination ont évolué, la Françafrique reste, malheureusement, un combat d'actualité.
Les contributeurs de cet ouvrage sont des militants, chercheurs, écrivains, tous bénévoles et mobilisés dans le combat contre la Françafrique de l’association Survie.
Biens communs et biens publics : enjeux d’une organisation sociale durable
18 avril 2012
Le texte ci-dessous est une contribution à la réflexion sur le concept de Biens Publics à l’Echelle Mondiale (BPEM) et sur sa nécessaire opérationnalisation.
Il s’agit d’une communication de François Lille, sur le thème « Biens communs et biens publics : enjeux d’une organisation sociale durable », lors du séminaire « Quel nouveau type de développement ? » organisé par Espace Marx et la Fondation Gabriel Péri en 2010 et 2011.
François Lille, économiste CNAM, fut le co-fondateur avec François-Xavier Verschave de l’association Biens publics à l’échelle mondiale, et signa et cosigna de nombreuses publications de cette association et de l’association Survie sur ce thème, notamment À l’aurore du siècle, où est l’espoir – Biens communs et biens publics mondiaux, BPEM, Tribord, Bruxelles, 2006 (118 pages).
Nous partirons de l’idée simple que des ensembles de biens, de ceux que l’on appelle usuellement communs, publics, essentiels, fondamentaux, et autres expressions de l’intérêt général, devraient constituer le centre naturel de toute politique de « développement », comme ils ont été depuis les origines humaines à la base de toute organisation sociale durable. Que sont ou devraient être, à ce niveau global, de tels biens ? Il en est de toutes sortes, des conditions basiques de la vie sur terre à la galaxie des biens de connaissance et de culture. Les multiples mouvements citoyens concernés ont tous leur mot à dire, mais pas toujours les mots pour le dire en un langage accessible aux autres. À l’échelle planétaire, la question d’un langage commun des biens et services mondiaux se pose maintenant avec acuité, pour la convergence des débats et des luttes.
(Suite sur le pdf...)
Areva en Afrique, Une face cachée du nucléaire français
Une face cachée du nucléaire français
Contrecarrant « le mythe de l’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire », puisque l’uranium alimentant le nucléaire civil et militaire provient depuis longtemps et pour une large part du sous-sol africain, Raphaël Granvaud détaille les conditions dans lesquelles la France et Areva se procurent un uranium au meilleur coût, au prix d’ingérences politiques et de conséquences environnementales, sanitaires et sociales catastrophiques pour les populations locales.
Dans un contexte international d’intensification de la concurrence sur le continent africain, mondialisation capitaliste oblige, Areva obtient un tiers de son uranium au Niger, qui reste pourtant en dernière position du classement des pays selon leur indice de développement humain.
L’entreprise a toujours pu compter sur l’aide active des représentants officiels de l’État français, mais aussi sur l’appui des réseaux les moins ragoûtants de la Françafrique pour sauvegarder son droit de pillage, en échange de leur soutien politique et militaire aux régimes autoritaires amis. L’auteur dévoile enfin les efforts considérables d’Areva pour que les différents éléments de cette réalité et de sa stratégie de dissémination nucléaire ne viennent pas ternir une image de marque qu’elle voudrait immaculée, alors que « l’Afrique sera dans les années à venir le coeur de [son] activité ».
Membre de l’association Survie, Raphaël Granvaud est l’auteur de Que fait l’armée française en Afrique ? (Agone, 2010).
Télécharger le document de présentation du livre par Survie , le réseau Sortir du nucléaire et le collectif « Areva ne fera pas sa loi au Niger ».
Comme l’explique à l’envi Areva, son succès tient à sa capacité de proposer un modèle « intégré » sur toutes les activités du cycle du combustible et la construction de centrales nucléaires,
autrement dit de pouvoir fournir à ses clients aussi bien les centrales que le carburant nécessaire et le traitement des déchets. Or le premier maillon de cette chaîne est bien évidemment le
carburant : « Nous ne pouvons pas vendre de centrales si nous n’avons pas de minerai », explique Anne Lauvergeon. La valeur commerciale du minerai seul ne reflète donc pas forcément sa
valeur réelle…
Quelques autres indicateurs permettent de mesurer mieux ce qu’Areva et la France doivent au Niger. En France, pays le plus nucléarisé du monde en proportion de sa population, 80% de
l’électricité est d’origine nucléaire. Même si EDF a diversifié ses sources d’approvisionnement, Areva n’étant plus son fournisseur exclusif, un tiers de l’uranium
nécessaire aux 58 centrales françaises provient encore du Niger. Areva est devenu en 2009 le premier producteur mondial d’uranium, avec 8600 tonnes sur une production mondiale de 50 000
tonnes, devant ses concurrents Camco et Rio Tinto (8000 tonnes chacun). Sur ces 8600 tonnes, 3000 provenaient du Kazakhstan (devenu premier producteur mondial avec 14 000 tonnes) ; 3000
du Canada et 2300 tonnes du Niger (sur une production de 3200 tonnes), soit environ 30 % de la production totale d’Areva.
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C’est en République Démocratique du Congo qu’Areva a peut-être touché le gros lot. En France comme en RDC, c’est au plus haut niveau de l’État que l’accord a été négocié. Selon Jeune Afrique, « c’est le président congolais en personne qui a donné son feu vert au groupe français lors de son séjour à Paris, à la mi-2008 », et, à nouveau, c’est à l’occasion d’un voyage officiel du président Sarkozy en Afrique que l’accord sera officialisé. Là aussi Areva a bénéficié des bons offices des « facilitateurs » qui avaient officié au sujet de l’uranium centrafricain, Balkany et Forrest, mais également des émissaires plus officiels comme Bruno Joubert, le monsieur Afrique de la cellule diplomatique de l’Elysée. Avant de se rendre au Congo-Brazzaville pour y saluer son ami dictateur Denis Sassou Nguesso, puis au Niger, Nicolas Sarkozy débarque donc à Kinshasa le 26 mars 2009 pour une brève escale de cinq heures. Le président français amène, comme à l’accoutumée, les patrons français dans ses bagages. Le contrat qui retiendra l’attention est l’accord de coopération signé entre Anne Lauvergeon et le ministre des Mines Martin Kabwelulu Labilo. Celui-ci prévoit en effet un partenariat avec la société nationale minière congolaise (la Gécamines), ouvrant la porte à « l’exploration uranifère sur l’ensemble du territoire congolais ». Areva en salive déjà : « Notre accord va faire des jaloux », se réjouit Anne Lauvergeon. Zéphirin Diabré, son conseiller pour l’Afrique, n’est pas moins enthousiaste : « Je crois bien que nous sommes l’unique entreprise dans le monde à avoir ce type de mandat ». Non seulement Areva brise un monopole d’État, mais « depuis la fin de l’époque coloniale aucun groupe occidental n’avait obtenu le permis d’explorer seul la totalité de la superficie d’un pays africain », confirme Jeune Afrique.
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« Pourquoi laisser à d’autres le soin d’informer ? « Le groupe s’attache à fournir une information fiable et pertinente » affirme AREVA qui se flatte d’« assurer une communication constante » à destination des populations. Elle en veut par exemple pour preuve « l’étude d’impact environnemental et sociétal » qu’elle a organisé « conformément à la réglementation en vigueur et aux bonnes pratiques internationales » avant le démarrage du nouveau site d’Imouraren au Niger. « Cette étude est également rendue publique avant d’être présentée aux populations lors d’une audience publique », explique Areva, qui prétend avoir tiré les leçons de toutes les critiques antérieures en matière d’opacité. « Un atelier de validation composé d’experts de l’administration, de membres de la société civile (ONG, syndicats, presse, etc.) et de représentants d’Areva est ensuite réuni pour valider l’étude. Faute de validation par le comité ad hoc, le projet minier ne peut être mis en œuvre. À titre d’exemple le contenu du projet Imouraren a ainsi été largement débattu avec l’administration, les ONG, les élus et responsables coutumiers à Agadez en mai 2008. » Selon cette présentation idyllique, la population, clairement informée, disposerait donc d’un droit de veto. En fait, les participants – et encore, pas tous – n’ont pu prendre connaissance des 1500 pages du dossier, très pointues (connaissances nécessaires en géologie, hydrogéologie, radiodétection, radioprotection, etc) que quelques jours avant l’audience. Très opportunément, « le comité ad hoc, pourtant missionné en 2006 par le ministère nigérien de l’Hydraulique et de l’Environnement, [avait] été mis à l’écart, en avril, par un arrêté ministériel. » À la demande de qui ?, peut-on se demander. Par ailleurs, le rapport d’Areva s’appuyait sur des recherches universitaires de terrain qu’elle avait financées. « Mais Areva en arrive ni plus ni moins à inverser les résultats de l’enquête pour affirmer qu’il n’y a pas de nomades sur le permis d’exploitation. » En outre, ce texte « inaccessible en France » est « consultable dans certaines mairies de l’Aïr », mais « il est impossible d’utiliser les informations qui y sont contenues sans autorisation écrite préalable d’Areva… ». On ne saurait faire plus transparent. Enfin l’audience publique s’est tenue à Agadez, et non à Dannet, commune dont dépend administrativement le nouveau site minier : une manière de fuir les populations nomades directement concernées, dont Areva nie jusqu’à l’existence. L’audience s’est par ailleurs déroulée alors que l’état d’urgence était décrété sur la région. « Areva profite de cette situation : qui osera, dans un tel contexte, venir exprimer son désaccord avec le projet du géant nucléaire qui agit en toute impunité avec la bénédiction du pouvoir central nigérien » accuse le collectif « Areva ne fera pas la loi au Niger ».
Le scandale des biens mal acquis Enquête sur les milliards volés de la Françafrique
Enquête sur les milliards volés de la Françafrique
par Xavier HAREL et Thomas HOFNUNG
Quand un secret de Polichinelle de la Ve République vire à l’affaire d’État ! Depuis les indépendances des années 1960, les initiés savaient que certains
dirigeants africains « amis de la France » menaient grand train à Paris ou sur la Côte d’Azur : hôtels particuliers, voitures de collection, vêtements de luxe…. Mais qui s’en souciait vraiment
?
Au printemps 2007, une plainte déposée à Paris par une poignée d’ONG, accusant plusieurs chefs d’État africains de détournements de fonds publics, a lancé l’affaire
de ces « biens mal acquis » sur le dos de leurs peuples. Après moult péripéties judiciaires, la Cour de cassation a autorisé, en novembre 2010, l’ouverture d’une enquête inédite sur ces fortunes
accumulées en France par les présidents du Gabon, du Congo-Brazzaville et de la Guinée équatoriale.
Les journalistes Xavier Harel et Thomas Hofnung dévoilent dans ce livre, révélations à l’appui, les dessous de ce scandale majeur. Après l’affaire Elf, l’affaire
des BMA pourrait bien faire trembler les fondements de la République. Par quels circuits financiers transitent les fonds détournés ? De quelles complicités ont bénéficié ces dirigeants pour
placer leurs pétrodollars dans l’Hexagone ? Le silence des partis politiques français serait-il liéà des fi-nancements occultes ? Autant de questions liées à ce scandale de la corruption
ordinaire aux parfums de Françafrique.
Dossier noir N°19: Comores-Mayotte : une histoire néocoloniale
Dossier noir n°19, édition actualisée
Comores-Mayotte : une histoire néocoloniale
de Pierre Caminade
Survie, éditions Agone
En 1975, lors de la décolonisation des Comores, la France viole le droit international en arrachant Mayotte à son archipel. Condamnée plus de vingt fois par l’ONU, avec l’approbation de nos partenaires européens, cette occupation reste illégale. Depuis 1995, les Comoriens des trois autres îles se sont vu imposer un visa les empêchant de se rendre librement à Mayotte – situation qui sera encore renforcée par la départementalisation de l’île en 2011. Dans le même temps, des tribunaux expulsent des Comoriens de la métropole vers… Mayotte.
Ce « Dossier noir » propose un examen des motivations à la présence – notamment militaire – française dans cette région où passent deux tiers du pétrole exporté du Moyen-Orient. On y voit à l’oeuvre la « démocratie du coucou » qui, selon la formule de Jean-Marie Tjibaou, « s’installe chez vous puis demande un référendum pour savoir à qui appartient la maison ».
Il analyse le processus de « domtomi sation » puis ses conséquences, notamment pour le reste de l’archipel, chasse gardée d’une clique de mercenaires, feu Bob Denard en tête.
Petit guide de la Françafrique: Un voyage au coeur du scandale
Un voyage au coeur du scandale
Depuis son élection à la présidence de la république, Nicolas Sarkozy n’a de cesse d’évoquer une supposée rénovation des relations entre la France et l’Afrique, notamment les pays du traditionnel pré-carré. Des relations pourtant basées depuis les indépendances officielles sur le détournement de l’aide publique, le pillage des matières premières, le soutien à des régimes autocratiques et corrompus, la participation directe ou indirecte à des coups d’état et des guerres civiles, etc. qui se perpétuent aujourd’hui, malgré leurs évolutions. Pour vous aider à découvrir cette Françafrique trop méconnue, l’association Survie vous propose ce guide, indispensable à tout voyageur tourné vers l’Afrique et la solidarité internationale. Vous pourrez ainsi découvrir un à un les pays, les principaux acteurs officieux et institutionnels, ainsi que les exemples parmi les plus marquants de ces relations criminelles qui perdurent entre la France et le continent africain. Mais le voyage ne serait pas complet sans une virée vers les résistances et les alternatives, que ce guide n’omettra pas de vous suggérer.
Une décolonisation inachevée
Offensives françafricaines
Choisissez la destination...
... et suivez le guide !
Voyagistes ayant pignon sur rue
Les entreprises françaises en Afrique : pillage et dictatures
Institutions : quelques idées de visites
À ne pas manquer (pour bien comprendre)
Devoir d’indignation, devoir de mobilisation
Résistances africaines
Réinventer la solidarité internationale
Libérons-nous de 50 ans de Françafrique !
Le "Dossier noir" de l'armée française en Afrique, entretien (Africultures)
Le "Dossier noir" de l'armée française en Afrique
entretien de Dénètem Touam Bona avec Raphaël Granvaud
" Que fait l'armée française en Afrique ? (1) ", c'est le titre du dernier " Dossier noir " de l'association Survie paru aux éditions Agone. Un dossier on ne peut plus actuel en cette année de commémoration du cinquantenaire des indépendances africaines. Rencontre avec son auteur, Raphaël Granvaud, qui revient sur certaines questions abordées dans ce dossier.
La troisième partie de votre livre s'intitule "la réhabilitation du colonial", j'ai ressenti un vrai malaise à sa lecture. Je ne savais pas que l'armée française, du moins les forces
spéciales opérant en Afrique, étaient travaillées à ce point par la nostalgie du colonialisme. Je me demande s'il ne faut pas voir dans la forte implication militaire française en Afrique,
au-delà des enjeux économiques et géopolitiques, une manifestation de puissance. Comme si la France n'avait toujours pas digéré les indépendances africaines, comme si elle ne pouvait renoncer à
être une "plus grande France" (formule qui désignait l'empire français)…
Les hommes politiques le revendiquent très clairement, qu'il s'agisse de Mitterrand, de Chirac ou de Sarkozy, on retrouve toujours dans leurs discours l'idée que
"la France doit garder son rang dans le monde". On sent bien que c'est l'argument qui légitime le maintien de cette présence militaire en Afrique. Bien sûr cette présence offre de nombreux
avantages : elle conditionne, dans une large mesure, la possibilité d'entretenir des situations de monopole économique dans certains pays et de surveiller des ressources
stratégiques.
D'ailleurs certains régimes africains comme ceux du Tchad ou de la Centrafrique ne tiennent que par la force des armes, que par le soutien de l'armée française.
Depuis les indépendances, le prétexte majeur du maintien de la présence militaire française c'est de défendre les pays africains, avec lesquels on a passé des
accords militaires, contre des agressions extérieures. Dans les faits, il n'y a quasiment jamais eu d'agressions extérieures, l'armée française n'a servi qu'à gérer les problèmes internes à des
régimes confrontés à des rébellions armées ou à des mouvements populaires.
Le plus souvent, les armées des Etats africains postcoloniaux se comportent vis-à-vis de leurs propres populations comme des armées d'occupation. Leurs forces armées sont conçues
avant tout pour répondre au péril de l' "ennemi intérieur" et non à celui d'une agression extérieure. Vos analyses montrent clairement la responsabilité de la France dans cet état de
choses.
Absolument, ça faisait partie du kit théorique doctrinal qui a été inculqué aux officiers africains formés dans les écoles militaires françaises. Il faut rappeler
qu'au moment des indépendances, les armées africaines sont créées de toute pièce : elles constituent alors une sorte de prolongement de l'armée coloniale française. Les armées africaines sont des
filiales de l'armée française, elles sont structurées sur le même modèle, formées à partir de la même idéologie : la doctrine militaire de la "guerre révolutionnaire", de la "contre-insurrection"
qui veut que le rôle principal de l'armée soit le "contrôle de la population". Mais pour les armées africaines, il ne s'agit pas du contrôle d'une population étrangère comme dans le cas de
l'armée française en Algérie. La mission des militaires africains est de contrôler leurs propres populations, mais avec les mêmes méthodes que l'armée française a employées dans ses guerres
coloniales. C'est ce qui s'est passé au Cameroun, au moment de l'indépendance, dans la guerre sanglante menée contre les maquis de l'UPC (Union des Populations Camerounaises). Dans le cas du
Rwanda, le chercheur Gabriel Périès a retrouvé des mémoires d'officiers rwandais, formés en France dans les années 80-90, dans lesquels on retrouve cette obsession de lutter contre l'ennemi
intérieur, de mettre en œuvre des tactiques contre-insurrectionnelles. Menée à son terme, la logique du " contrôle de la population " conduit au génocide…
En dressant la généalogie de la guerre contre-insurrectionnelle, votre livre souligne les continuités et similitudes qui existent entre guerres coloniales d'Indochine et d'Algérie et
guerres postcoloniales du Cameroun (une guerre occultée) et du Rwanda.
Je n'ai fait que rapporter des travaux qui existent sur le sujet. Officiellement, depuis la fin de la guerre d'Algérie, ces théories contre-insurrectionnelles sont
remisées et des méthodes comme la torture ou la guerre psychologique proscrites. Dans les faits, il y a eu une première vague d'exportation des tactiques anti-subversives françaises à destination
des dictatures sud-américaines : des gens comme le général Aussaresse (connu pour ses révélations sur l'usage systématique de la torture en Algérie) ont pu ainsi continuer à transmettre leur
" savoir-faire "… Puis ce savoir-faire anti-insurrectionnel a été recyclé en Afrique francophone pour gérer les indépendances et la période post-indépendance. Moi, ce que j'ai essayé de
montrer, c'est que cette tradition de la "guerre révolutionnaire" se poursuit aujourd'hui, de façon plus subtile. Quand on lit les publications militaires contemporaines, on retrouve des
références à des gens comme Trinquier (théoricien principal de la "guerre contre-insurrectionnelle"), mais aussi des références aux techniques de conquête coloniale de Liautey ou de Gallieni
(guerres coloniales de "pacification" fin 19ème - début 20ème siècle) ; des stratèges qui reviennent au goût du jour quand il s'agit de penser des situations de conflit comme celles de
l'Afghanistan ou de la Côte d'ivoire.
Sur le plan des savoir-faire et des discours, l'armée française entretient donc un rapport intime avec son histoire coloniale. Y a-t-il une spécificité de l'armée française de ce
point de vue là ?
Les militaires français considèrent qu'il y a une tradition culturelle française plus forte que celle des anglo-saxons sur le plan du contact avec les populations.
L'armée française prétend détenir un vrai savoir-faire lui permettant de mieux se faire accepter en tant qu'armée d'occupation. C'est la question du "contrôle des populations". Pour les
militaires français, il ne faut pas faire comme les Américains qui arrivent, militairement par la force, et qui ensuite se barricadent. L'armée française se flatte d'être capable d'agir de
manière psychologique, en menant des opérations "civilo-militaires" pour faire accepter auprès des populations civiles la présence des militaires. Toujours avec cette idée, qui remonte à
l'Indochine, qu'on va pouvoir séparer dans la population le bon grain de l'ivraie, et couper les rébellions de leurs bases populaires.
L'armée française a-t-elle recours à des savoirs de type ethnologique dans son approche des populations des pays occupés ?
Quand on gratte un peu, on retombe toujours sur une espèce de prêt à penser, directement issu de la période coloniale. Les forces spéciales françaises sont sensées,
en plus d'un savoir-faire proprement militaire, posséder un savoir culturel, ethnologique qui les rendrait plus à même d'opérer dans certaines zones géographiques du monde, en particulier en
Afrique. Ces savoirs "culturalistes" reposent sur des conceptions complètement dépassées d'un point de vue universitaire. Quand on lit des interventions d'officiers dans des colloques, on trouve
des choses absolument ahurissantes comme : "la présence de l'armée française est nécessaire parce que les Africains ont du mal à se projeter dans l'avenir". Les mêmes clichés éculés qui
émaillaient le discours de Dakar de Sarkozy : ce vieux fond colonial qui prétend être une connaissance permettant une intervention sur des populations.
Revenons sur le cas du Cameroun, le premier pays africain, en 1960, à accéder à l'indépendance (le 1er janvier). Du milieu des années 50 au début des années 70, il s'est produit une
véritable guerre dans ce pays : des dizaines de milliers de morts, plus de 100 000 selon certaines sources. Cette guerre menée contre l'UPC par un régime à la solde de la France relève-t-elle,
elle aussi, de la guerre "anti-insurrectionnelle" ?
Le chercheur Gabriel Périès a montré récemment comment les dispositifs mis en place en Algérie ont été décalqués au Cameroun à la même époque (2). Le quadrillage
des territoires, la torture à grande échelle, la déportation des populations, la politique de la terre brûlée, tout ce qui se faisait en Algérie a été repris tel quel au Cameroun. Il faut
signaler sur le sujet l'excellent documentaire "Autopsie d'une indépendance" (3) dans lequel on peut entendre Mesmer déclarer à propos des bombardements des villages au napalm que "ce n'est pas
important". Ce sont des choses qui, ces dernières années, commencent à remonter à la surface.
Cela remet donc complètement en question le mythe d'une "décolonisation douce"…
La " décolonisation en douceur " reste la version officielle si l'on se réfère aux programmes scolaires en histoire au collège ou au lycée. Un des enjeux
de l'étude de la décolonisation c'est de montrer qu'il y a eu, d'un côté, une décolonisation violente, celle de l'Algérie et, de l'autre, une décolonisation qualifiée de pacifique, de "douce".
Les cas du Cameroun et de Madagascar suffisent à montrer que c'est un mythe complet : le mythe des indépendances en douceur préparées par Deferre et de Gaulle après la conférence de Brazzaville
en 46. Dans les faits, tout ce qui a été concédé par la France l'a été contre le gré de la métropole, souvent après des tentatives désespérées de reprise en main violentes. Cela s'est accompagné
d'un processus d'élimination des mouvements indépendantistes et de leurs leaders, mais aussi de la promotion d'hommes politiques à la dévotion des intérêts français. Dans l'après-guerre, il y a
eu une émergence de mouvements indépendantistes, autonomistes, progressistes, révolutionnaires, un vent d'espoir irrésistible : il y avait des idéologies variées qui mobilisaient les populations,
et ces mouvements ont été étouffés, brisés, parfois, comme dans le cas du Cameroun, complètement éradiqués. Il y a donc eu une longue période où les populations africaines ont été orphelines d'un
certain nombre de mouvements et de leaders. Ça commence à renaître maintenant avec les mouvements sociaux africains et les contre-sommets où la question de la domination néocoloniale est au
centre des préoccupations de la société civile ; qu'il s'agisse de la présence française ou de systèmes plus mondialisés comme la dette et les politiques imposées par le FMI et la Banque
Mondiale.
Revenons à l'armée française. Dans votre livre vous mentionnez un "détail" qui fait froid dans le dos : les troupes de marine sont toujours surnommées la
"Coloniale"…
Les questions de tradition et d'identité sont des questions extrêmement fortes, en particulier dans les forces spéciales, dans cette composante de l'armée française
issue de l'armée coloniale. Les troupes de marine sont extrêmement fières de leur passé colonial, elles en revendiquent l'esprit et les méthodes. Les prises d'armes comme les éditoriaux de leur
revue L'Ancre d'or continuent à se clôturer sur ces mots " Et, au nom de Dieu, vive la Coloniale ! "
Et j'imagine qu'on retrouve souvent ces troupes de marine dans les opérations françaises menées en terre africaine.
Elles composent en effet la majeure partie des forces spéciales auxquelles on fait appel lors des opérations sensibles : des opérations "coups de poing", des
opérations à forte teneur en renseignement. On les retrouve également dans les opérations européennes (EUFOR). Lors de la première d'entre elles, en République Démocratique du Congo, en 2003, la
France s'était flattée d'avoir inculqué un certain nombre de méthodes à des forces militaires européennes, en particulier aux forces spéciales suédoises. Depuis on se demande quelles méthodes
puisque parmi ces forces suédoises, certains militaires s'étaient plaints auprès de leur hiérarchie d'avoir eu à subir la vision d'actes de torture pratiqués par des militaires français sur des
congolais. Ca a fait beaucoup de bruit en Suède, beaucoup moins en France…
Est-ce qu'il y a un contrôle du Parlement français sur les opérations militaires menées en Afrique ?
Théoriquement, depuis la modification constitutionnelle opérée à l'été 2008, il y a un droit de regard du parlement sur les opérations extérieures, mais un droit
extrêmement limité. Les députés ont le droit d'être informé d'une opération extérieure dans les 3 jours après son déclenchement, ils restent donc mis devant le fait accompli. Le parlement ne
possède un pouvoir de contrôle que sur les opérations lourdes de plus de 4 mois (qui ne représentent qu'une petite partie des opérations militaires) dont il peut refuser le renouvellement. Il n'y
a aucun contrôle par contre sur les opérations secret-défense spéciales et les opérations clandestines de la DGSE.
Le Tchad et la République Centrafricaine (RCA) représentent certainement aujourd'hui l'exemple le plus caricatural de l'ingérence militaire française dans certaines régions d'Afrique.
Vous consacrez d'ailleurs une place importante dans votre livre à ces deux terrains d'intervention.
En 2006, en RCA, la France a monté une opération du même type que Kolwezi (sauvetage du régime de Mobutu grâce à l'intervention des parachutistes français) :
l'armée française a largué des parachutistes pour reconquérir Birao, dans l'ignorance totale de la population française mais aussi des parlementaires. Cette opération a sauvé le régime du
président centrafricain Bozizé. Ce type d'opération reste aujourd'hui tout à fait possible. Plus récemment, lors de la dernière offensive sérieuse des rebelles sur la capitale tchadienne, il y a
eu une intervention officielle de l'armée française sous prétexte de sécuriser ses ressortissants. Cette opération a permis de sécuriser l'aéroport d'où ont pu décoller les mercenaires d'Idriss
Deby… D'après le journal La Croix, la "sécurisation" de l'aéroport de N'Djamena s'est accompagnée aussi d'une intervention militaire des forces spéciales françaises qui ont pris
directement part aux combats contre les rebelles : une opération clandestine qui n'est toujours pas reconnue par les autorités françaises...
Dans son dernier rapport sur la Centrafrique, Human Rights Watch est très critique par rapport aux dernières interventions de l'armée française en RCA.
Dans le rapport qu'elle a publié en 2007, l'ONG a pointé un certain nombre de choses : elle a détaillé la politique de terre brûlée menée par l'armée centrafricaine
à l'égard des populations du Nord, des populations accusées de soutenir les mouvements rebelles. Là aussi, on retrouve les techniques coloniales françaises : il s'agit de terroriser les
populations afin de priver de leur soutien les mouvements rebelles. Les exactions les plus graves ont été commises dans le sillage direct des interventions militaires françaises. Après la reprise
de Birao par l'armée française, cette ville a été ravagée par les forces centrafricaines. A l'époque, dans les journaux, les militaires français ont fait peser la responsabilité des destructions
sur les rebelles. On sait depuis qu'il s'agissait d'une tentative de dissimulation qui relève de la complicité de crime de guerre. Il y a également dans le rapport de HRW des photos qui
interrogent : on voit des officiers français à proximité directe de l'OCRB (Office Central de Répression du Banditisme), une sorte de milice qui se livre à des exécutions sommaires.
Vu la nature de ses interventions en Afrique, la France est-elle vraiment en mesure de commémorer le cinquantenaire des "indépendances" africaines ?
On sent qu'il y a un gros malaise au niveau de la commémoration de ce cinquantenaire. Ce malaise n'est pas étranger au fait que toutes les interventions orales de
Nicolas Sarkozy sur la question de l'Afrique affirment une volonté de rupture avec les pratiques de ses prédécesseurs. Mais en dehors des discours, de rupture on n'en voit pas : c'est toujours le
règne des pressions diverses, des émissaires occultes, des accords secrets, des opérations clandestines. On va avoir en guise de célébration des choses assez caricaturales : un défilé du 14
juillet où, sous couvert de rendre hommage aux tirailleurs africains, on va inviter des armées comme celles du Cameroun ou du Congo connues pour leurs exactions envers les populations. La
véritable décolonisation et la célébration de cette décolonisation restent à faire...
1. Que fait l'armée française en Afrique ? Editions Agone, oct. 2009.
2. cf. Une guerre noire, enquête sur les origines du génocide rwandais (1959-1994), Gabriel Périès et David Servenay, Editions La Découverte, 2007.
3. Cameroun, Autopsie d'une indépendance, réalisation Gaëlle Le Roy et Valérie Osouf, durée 52', production : France 5 / Program
33, 2007.
Quelques références :
En Centrafrique, stratégie française et enjeux régionaux
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/02/MUNIE/15569
État d'anarchie (rapport Human Rights Watch sur la RCA)
Rébellions et exactions contre la population civile
http://www.hrw.org/fr/reports/2007/09/13/tat-d-anarchie
Cameroun : retour sur une décolonisation sanglante
http://www.afriscope.fr/spip.php?article182
Où est le "centre" de l'Afrique ?
http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=7250
Marchés militaires et économie de la prédation, des pays du lac Tchad et du Soudan occidental au Golfe de Guinée. http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=4394
Cinquante ans de décolonisation africaine
http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=9139
Brochure: de l’armée coloniale à l’armée néocoloniale (1830 - 1990)
Cette brochure accompagne la parution du n° 23 de la collection des « Dossiers noirs » de Survie intitulé Que fait l’armée française en Afrique ?, écrit par l’auteur et publié par les éditions Agone, en octobre 2009.
Tandis que ce « Dossier noir » traite essentiellement de la période la plus récente (1990-2009), cette brochure le précède chronologiquement et présente une synthèse sur l’armée française en Afrique de la période coloniale à la première période néocoloniale, jusqu’à la fin de la guerre froide.
l’armée néocoloniale
- L’essor des troupes coloniales
- Les supplétifs des troupes coloniales
- La guerre coloniale
- Coloniser, administrer, civiliser
- « Politique des races » et sexualité coloniale
- De l’armée d’armistice à l’armée de libération
- La reconquête militaire de l’Empire
- Genèse de la guerre contre-insurrectionnelle
- La Coloniale contre l’ennemi intérieur
- Des indépendances sans décolonisation
- Les filiales de l’armée française
- Les hommes de l’armée française
- Coloniaux et pouvoir politique en France
- Pourquoi l’armée française s’accroche-t-elle à l’Afrique ?
- Les accords militaires
- Les bases militaires françaises en Afrique
- Les interventions militaires françaises en Afrique
- Interventions secrètes et mercenaires
Table des matières du « Dossier noir »
Que fait l’armée française en Afrique ?
Que fait l’armée française en Afrique ? Dossier Noir n°23
Nouvelle publication, disponible en librairie à partir du 10 octobre !
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Alors que le président N. Sarkozy a annoncé une réforme de la coopération militaire et lancé la renégociation des accords de défense liant la France avec plusieurs pays africains, Survie sort un nouveau livre sur l’armée française et la présence militaire de la France en Afrique. Vous pouvez d’ores et déjà le commander auprès de matthieu.vanpeene(a)survie.org ou pour la région toulousaine survie.midipyrenees(a)free.fr
Que fait l’armée française en Afrique ? Et de quel droit s’y trouve-t-elle encore aujourd’hui ? Si l’on en croit les discours officiels, elle n’y aurait plus depuis longtemps que des missions humanitaires et de maintien de la paix. La page du néocolonialisme et de la Françafrique aurait été tournée en même temps que finissait la guerre froide.
Ce « Dossier noir » examine, à travers de nombreux exemples concrets, la réalité de cette présence depuis deux décennies. Après un retour sur le dispositif néocolonial mis en place au lendemain des indépendances, il analyse —notamment à travers les conflits en Côte d’Ivoire ou au Tchad — les interventions militaires censées illustrer la « nouvelle » politique africaine de la France.
Entre héritage colonial et stratégies pour s’adapter à l’évolution des rapports de force internationaux, cette politique n’a jamais cessé d’être criminelle.
Introduction : Que fait l’Armée française en Afrique ?
1ère partie : De l’armée coloniale à l’armée néocoloniale
Chapitre 1 : Doctrines et méthodes de l’armée coloniale.
Chapitre 2 : Les outils militaires du néocolonialisme.
Chapitre 3 : Les interventions militaires françaises en Afrique.
Chapitre 4 : La réforme de la coopération militaire.
2e partie : La coopération dans le crime
Chapitre 5 : Complicité de génocide au Rwanda.
Chapitre 6 : Une coopération criminelle.
Chapitre 7 : Opérations secrètes et mercenariat.
Chapitre 8 : Ventes et trafics d’armes.
3e partie : Le réhabilitation du colonial
Chapitre 9 : Idéologie.
Chapitre 10 : Actualité de la guerre révolutionnaire.
Chapitre 11 : Les actions civilo-militaires (ACM).
Chapitre 12 : Les coloniaux contre l’ennemi intérieur.
4e partie : Crise de légitimité et adaptation à la nouvelle donne internationale
Chapitre 13 : Changement d’époque et crise de légitimité.
Chapitre 14 : Nouvelles rivalités en Afrique.
Chapitre 15 : Ravalement de façade.
Chapitre 16 : L’ONU comme couverture.
Chapitre 17 : L’Europe à la remorque de la France en Afrique.
Chapitre 18 : RECAMP : nouvel alibi, nouveaux tirailleurs ?
5e partie : La rupture ? Quelle rupture ?
Chapitre 19 : Les armées supplétives officieuses.
Chapitre 20 : Nouvelle doctrine mais vieilles méthodes.
Chapitre 21 : « Manœuvres médiatiques » et propagande de guerre.
Chapitre 22 : Crimes ordinaires de l’armée française en Afrique.
Chapitre 23 : Impunité permanente.
Chapitre 24 : Qui contrôle quoi ?
Chapitre 25 : Les promesses de Sarkozy.