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Survie Midi Pyrénées

La paix en Afrique ne doit pas se décider à l'Elysée avec les dictateurs!

15 Novembre 2013 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com

La paix en Afrique ne doit pas se décider à l’Elysée avec des dictateurs !
14 novembre 2013 par Survie

 A l’initiative de François Hollande, un Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique aura lieu à Paris les 6-7 décembre. Il s’agit du premier Sommet France-Afrique organisé sous François Hollande, qui, a convoqué lui même ce sommet, choisi son thème et décidé de l’organiser à Paris, dans un lieu aussi symbolique que l’Elysée.

Comme ses prédécesseurs, le Président français parait ainsi considérer le continent africain comme une zone qui ne doit pas échapper à l’influence de la France.

Dans la tradition des Sommets France-Afrique, la plupart des dictateurs africains du « pré-carré » francophone seront présents. Parmi eux, le tchadien Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990, Paul Biya (Cameroun, depuis 1982), Denis Sassou Nguesso (Congo-B, depuis 1979), Blaise Compaoré (Burkina Faso, depuis 1987), sans oublier les héritiers des régime Bongo et Eyadéma au Gabon et au Togo et le président djiboutien Oumar Guelleh. Tous ont en commun de bénéficier du soutien diplomatique, économique (via l’aide publique) et militaire ou policier de la France. Tous ont été reçus au moins une fois à l’Elysée depuis l’élection de François Hollande. Tous soutiennent la France dans ses nombreuses interventions militaires menées sur le continent africain, où elle dispose toujours de bases militaires et de forces pré-positionnées. En échange du soutien à ces interventions, comme celle menée récemment au Mali, c’est le silence de la France sur les exactions commises qui est attendu. Les démocrates tchadiens, togolais et djiboutiens ont ainsi subi dans leur chair en 2013 les conséquences diplomatiques du soutien de leurs chefs d’Etat à l’opération Serval .

Les dictateurs de la Françafrique sont auteurs de nombreuses violations des droits de l’Homme documentés par un grand nombre de rapports émanant d’ONG et organisations internationales. Le soutien de la France à des dictateurs, les ventes d’armes et les nombreuses interventions militaires menées par la France sur le continent africain pour les soutenir (comme au Tchad en 2008) n’ont en rien amélioré la sécurité et les conditions de vie de leurs populations. La situation actuelle en Centrafrique, où la France a installé et/soutenu tous les dictateurs qui se sont succédés est une des illustrations des conséquences de cette funeste politique. Et lorsque la France prétend intervenir au nom des droits de l’Homme et dans un cadre multilatéral, comme elle l’a fait en Côte d’Ivoire, en Libye ou au Mali, c’est toujours avec des motivations ambiguës, liées à ses intérêts géostratégiques.

Considérant qu’un sommet sur la paix et la sécurité en Afrique ne doit pas se tenir à l’initiative et sur le sol d’une ex-puissance coloniale caractérisée par son ingérence sur le continent et en présence de dictateurs qui y ruinent tout espoir de paix, nous, associations et citoyen-ne-s français-e-s et africain-e-s réclamons :

  • L’annulation de ce sommet
  • La fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d’armes aux régimes répressifs
  • La suppression des bases militaires françaises en Afrique

Premiers signataires : Survie, Afriques en lutte, La Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD), Sortir du Colonialisme,

 

Pour dénoncer cette hypocrisie et dresser un bilan citoyen de l’interventionnisme militaire français en Afrique, nous proposons deux autres mobilisations en plus de la pétition

1. Le tribunal citoyen de la Françafrique : le mercredi 4 décembre, de 18h à 22h, au Grand Parquet à Paris.

2. Un rassemblement inter-organisations, le jeudi 5 décembre à 18h place de la République à Paris

La paix en Afrique ne doit  pas se décider à l'Elysée avec les dictateurs!
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