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Survie Midi Pyrénées

Rencontre « L’Or noir du Nigeria » le 24 octobre 2012

17 Octobre 2012 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Débats, films et conférences

Mercredi 24 octobre 2012 à 19h à la librairie terra Nova

 

L'association Survie Mp et terranova vous proposent: 

Rencontre avec Xavier Montanyà autour de son livre

« L’Or noir du Nigeria »,

aux éditions Agone.

 

La situation du delta du Niger est un des plus grands scandales politique, écologique, humain, dans le monde et le plus ignoré. La tragédie se déroule dans le plus grand silence, et pour cause, elle est l’œuvre des grandes puissance qui profitent des ressources du Nigeria via leurs multinationales.

 

Le delta du Niger est un cas extrême et paradigmatique pour saisir l’ampleur du désastre auquel les pays africains font face : la dévastation humaine et écologique qu’engendre l’extraction sans limites depuis des décennies de leurs ressources naturelles – du pétrole et du gaz en l’occurrence – pour le plus grand bonheur des multinationales et des pays occidentaux.

Chaque année depuis cinquante ans, quarante milles tonnes de brut se répandent dans le delta du Niger, l’équivalent de la marée noire causée par le pétrolier Exxon Valdez.
Le torchage des gaz, officiellement interdit, engendre des pluies acides et représente une part importante du total mondial des émissions de CO2.
Les terres et les cours d’eau sont empoisonnés, la faune et la flore sont dévastées.

Véritable eldorado pour les compagnies pétrolières qui agissent en dehors de tout respect des droits humains élémentaires, ce territoire fournit 10 % du pétrole consommé en France.
Face à la résistance des peuples d’agriculteurs et de pêcheurs du delta – pacifique pour les Ogonis ayant chassé Shell de leurs terres en 1993 ou armée pour d’autres à partir des années 2000 –, la répression sanglante est menée conjointement par les compagnies pétrolières et l’armée nigériane.

Xavier Montanyà, journaliste et auteur de nombreux documentaires, est auteur chez Agone de l’ouvrage Les Derniers exilés de Pinochet (2009).

 

Librairie Terra Nova
18 rue Gambetta 31000 Toulouse

 

Le delta du Niger est le deuxième plus grand delta du monde. Depuis la nuit des temps un delta est un lieu béni, du fait de la fécondité de ses terres alluviales, régulièrement irriguées par les crues du fleuve. Il appartenait au XXe siècle et à la civilisation occidentale d’en faire un lieu de damnation. « The flares of Shell are the flames of hell », dit une chanson Ogoni. Depuis qu’on a découvert dans ce delta un pétrole de très grande qualité, le désastre a commencé pour la population.


L’exploitation s’est faite voracement dans le plus grand mépris des lieux et des habitants, avec la seule recherche du profit maximum. Il y a le scandale du « torchage » des gaz. L’extraction du pétrole s’accompagne d’émission de gaz.

Comme il faudrait des investissements pour capter ce gaz, les compagnies préfèrent le brûler. Ainsi est dilapidée cette ressources énergétique non renouvelable. Elle sert seulement à faire du site du delta le lieu où la couche d’ozone terrestre est la plus détruite. Les retombées du torchage se font en pluies acides qui détruisent la végétation et stérilisent la terre la plus féconde de la planète. La population sur place est toujours privée d’eau, d’électricité, d’éducation et de soins de santé. Qu’importe puisque Shell et compagnie y trouvent leur compte.


Il y a le scandale des fuites de pétrole. Chaque année des millions de tonnes de brut se déversent sur les terres du delta. Les fuites sur les pipeline sont occasionnées par le manque d’entretien et de surveillance de l’acheminement. Les villages pataugent littéralement dans l’huile qui suinte des canalisations qui les traversent. C’est le plus grand désastre écologique du monde, bien avant ceux qui se sont produits en Alaska, dans le golfe du Mexique ou sur les côtes bretonnes. Toute la faune et la flore disparaît et les gens meurent sur leur terre devenue invivable.

 

Mais malheur à ceux qui s’opposent au rouleau compresseur du profit. Ken Saro Wiwa, écrivain, poète, a été exécuté par pendaison le 10 novembre 1995, pour ses actions de défense du peuple Ogoni, avec le MOSOP ((MOvement for the Survival of the Ogoni People).

Le delta du Niger est aussi le théâtre d’une lutte de libération, avec le MEND (Movement for the Emancipation of the Niger Delta). Les combattants pratiquent des prises d’otages de techniciens étrangers travaillant sur les sites d’extraction. L’insécurité caractérise maintenant toute la région, sinistre retombée des profits évaporés via les paradis fiscaux au profit des compagnies étrangères et de l’oligarchie corrompue qui gouverne l’État.

Combien de temps cette criminelle exploitation pourra-t-elle se poursuivre dans une totale impunité ? Tant que le monde se bouchera les yeux et les oreilles devant tant de violence faite aux peuples engagés dans un affrontement tellement inégal.


Chronique rédigée par Odile Tobner dans Billets d’Afrique n°216 - septembre 2012.

 

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