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Survie Midi Pyrénées

31 janvier 2008. BIENS MAL ACQUIS DES DICTATEURS AFRICAINS : une information doit être ouverte

31 Janvier 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

31  janvier 2008

BIENS MAL ACQUIS DES DICTATEURS AFRICAINS
une information doit être ouverte. Communiqué de Survie, Global Witness, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora.

Lire également le dossier du Monde du 31 janvier 2008 :

-  Le patrimoine des chefs d’Etat africains en France

-  La victoire de l’"Afrique de Papa" sur le droit


Une enquête préliminaire française pour le chef de détournement de biens publics contre plusieurs présidents africains vient d’être classée sans suite en dépit de la révélation de biens de luxe, de voitures et de dizaines de comptes en banque valant des dizaines de millions de dollars appartenant aux dirigeants, à des membres de leurs familles ainsi qu’à de proches collaborateurs.

 

Bien que constituant la première du genre en France, l’enquête constituait un test-clé suite à l’appel du président Sarkozy pour « un nouveau partenariat entre l’Afrique et la France dans leur engagement en faveur de la lutte contre la corruption ». L’investigation a pris fin en novembre 2007, suite à la décision du Parquet de Paris jugeant les infractions « insuffisamment caractérisées ».

 

L’enquête fut lancée en juin 2007 à la suite d’une plainte déposée par trois organisations non gouvernementales - Sherpa, Survie et la Fédération des Congolais de la Diaspora - alléguant que des familles dirigeantes d’Angola, du Burkina Faso, du Congo Brazzaville, de la Guinée équatoriale et du Gabon avaient acquis des biens en France pour des millions d’euros, sommes qui ne pouvaient provenir du fruit de leurs salaires officiels.

 

« Sherpa et Survie, comme l’a fait Global Witness, ont mené une campagne contre le manque de transparence, la corruption et le détournement des biens publics en Afrique, particulièrement dans les pays africains riches en ressources naturelles et nous sommes extrêmement préoccupés que cette affaire ait été classée sans suite, considérant le nombre important de preuves apportées par l’enquête policière » déclare William Bourdon, Président de Sherpa. « Nous envisageons de déposer plainte avec constitution de partie civile en France pour garantir la poursuite de cette action emblématique ».

 

Selon des documents vus par Sherpa et Global Witness en janvier 2008, la police française a dévoilé des centaines de pages de preuves documentaires relatives aux biens des familles dirigeantes du Burkina Faso, du Congo, de la Guinée Equatoriale et du Gabon.

 

Les points clés de l’enquête policière incluent :

 

-   Teodorin Obiang, le fils du dictateur de la Guinée équatoriale, pays riche en pétrole, a acheté de nombreuses voitures de luxe incluant deux Bugatti Veyrons - considérée comme la voiture la plus rapide du monde - coûtant plus d’un million d’euros l’unité début 2006. Une enquête menée par Tracfin, la cellule française anti-blanchiment, relative aux paiements effectués conclut en novembre que « les flux [financiers] mis en exergue [...] sont des lors susceptibles de traduire le blanchiment du produit d’un détournement de fonds publics ». Une semaine plus tard, l’enquête fut classée sans suite.

 

-   En 2004, la femme du président Bongo, qui n’est pas membre du gouvernement, a acheté une voiture de luxe Maybach de 300 000 € payée intégralement par le Trésor du Gabon. Aussi, le Trésor a versé 70 000 € supplémentaires qui ont servi à l’achat d’une Mercedes pour la fille du Président. Cette fille a acheté une autre Mercedes payée également en partie par le ministère des Finances gabonais.

 

-   Des membres de la famille des présidents Sassou Nguesso du Congo Brazzaville et Omar Bongo du Gabon détiennent des douzaines de maisons et appartements à Paris et dans le sud de la France, dont certains ont une valeur de plusieurs millions d’euros.

 

La Guinée équatoriale est l’un des pays les plus pauvres du monde en terme de développement humain, bien qu’ayant le 4e PIB per capita mondial. En novembre 2006, Global Witness a révélé que Teodorin Obiang avait acheté une maison de 35 millions de dollars à Malibu, son salaire n’étant que de 5 000 dollars par mois. Le Gabon et le Congo Brazzaville, également des pays riches en pétrole, empochent des milliards de dollars mais restent englués dans la pauvreté.

 

En juillet 2007, la Haute Cour de Londres a bloqué une tentative du fils du président congolais Sassou Nguesso d’interdire Global Witness de publier des documents suggérant qu’il avait réalisé, selon les mots du juge, des « profits personnels secrets » de la vente de pétrole de l’Etat et qu’il avait dépensé des milliers de dollars en biens de marque de luxe.

 

La France a ratifié la Convention des Nations Unies contre la corruption et soutient l’initiative de transparence des industries extractives (ITIE), un effort global pour réduire la corruption et le détournement des revenus issus du pétrole, du gaz et de l’extraction minière. Sarah Wykes, chargée de campagne à Global Witness a commenté : « Il est incroyable que cette enquête n’ait pas été poursuivie par les autorités françaises. Quel est le sérieux du message envoyé par la France dans la lutte contre la corruption des dirigeants politiques et la promotion du développement en Afrique ? »

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Migrations et mondialisation (avec Patrice Cuperty)

31 Janvier 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Débats, films et conférences

Jeudi 31 janvier 2008 {horaire: 20h30} (Salle du Sénéchal)
Migrations et mondialisation (avec Patrice Cuperty)

Réunion publique organisée par Attac Toulouse et les Amis du Monde Diplomatique

 

Les migrations font partie de l'histoire de l'humanité et ne sauraient donc poser "problème" sauf à considérer que l'humanité pose elle-même un "problème". Par contre ces migrations sont profondément marquées par la mondialisation en même temps qu'elles en constituent l'un des éléments essentiels. Une alternative à la dérive sécuritaire de la mondialisation néolibérale est essentielle.

Patrice Cuperty est membre du Conseil Scientifique d'Attac

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Les «Oscars de la honte» décernés à Davos : Areva élue entreprise la plus irresponsable

23 Janvier 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

23 janvier 2008.
Les «Oscars de la honte» décernés à Davos :
Areva élue entreprise la plus irresponsable

En marge du Forum économique mondial de Davos, le courtier zougois en matières premières Glencore et le groupe nucléaire français Areva se sont vus désignés entreprises les plus irresponsables de l'année. Pour la quatrième année consécutive, les ONG organisaient à Davos leur cérémonie des Public Eye Awards, ainsi nommée en référence aux Academy Awards (ou Oscars) d'Hollywood. [...].

Le Public Eye Global Award est revenu au groupe Areva, qui extrait de l'uranium au Nord du Niger dans des conditions totalement scandaleuses. Ainsi, les mineurs ne sont pas informés des risques sanitaires qu'ils courent, alors que les analyses révèlent une contamination de l'air, de l'eau et du sol. Almoustapha Alhacen, président de l'organisation nigérienne Aghirin'man, a ainsi dénoncé des «décès suspects» chez les travailleurs d'Areva. A noter que le géant français fait coup double, puisqu'en plus du Global Award, il reçoit également le People Award, ou prix du public. Plus de la moitié des 12 000 internautes ayant pris part au vote lui ont aussi décerné le titre peu envié de société la plus irresponsable.

Visitez le site : http://www.publiceye.ch/fr/p63000080.html
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Soirée du 23 Janvier 2008: L'or africain. Pillages, trafics & commerce international.

22 Janvier 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Débats, films et conférences

MERCREDI 23 JANVIER

à 19H45 Salle Osette - espace Duranti, rue du Col Pelissier, métro Capitole

Survie Midi Pyrénées et Oxfam - Agir Ici Proposent:

"LE PRIX DE L'OR"
Un film documentaire de Camille de Vitry

Suivi d'une rencontre avec Gilles Labarthe
Auteur du Dossier Noir n°22: "L'or africain"
img0501-1-copie-2.jpgLe Mali produit l'or le moins cher du monde…
à quel prix ?

Par millions de tonnes le minerai aurifère est traité au cyanure - et dégage vers l'Occident des millions de $ de bénéfices.

Sur place, restent les poussières et les boues toxiques, les nappes phréatiques infestées ;
les ouvriers sacrifiés à un apartheid silencieux ; et la dette extérieure malienne, infinie...

Mais, face aux multinationales minières qui "mettent en valeur" le gigantesque gisement de Sadiola, les populations locales se mobilisent. La société civile se coalise.
La Commune de Sadiola constate - et dénonce publiquement.

La Société d'Exploitation doit alors organiser un atelier de concertations.

Peu à peu, la situation s'améliore… globalement.
Polar véridique, documentaire scientifique ou farce tragique ?

L'or africain. Pillages, trafics & commerce international, de Gilles Labarthe
Edition Agone, 224 p, 12 euros.

L’or africain est un livre-enquête qui s’attache à dévoiler les dysfonctionnements chroniques et les aspects occultes de l’exploitation de l’or (à partir de l’exemple de Sadiola au Mali) pour les mettre en relation avec les caractères généraux et les enjeux de l’exploitation des ressources naturelles en Afrique.

Un éclairage particulier y est porté sur le rôle des paradis fiscaux et des multinationales européennes et américaines dans ce qui s’apparente à un véritable pillage.

L’ouvrage s’attache également à mettre en avant les mouvements de résistance qui, au Mali, dans le reste de l’Afrique et dans le monde, s’opposent à une exploitation incontrôlée des ressources de ce continent qui paye depuis trop longtemps le prix le plus fort de la mondialisation "libérale".

Gilles Labarthe , ethnologue et journaliste suisse, a effectué plusieurs séjours en Afrique, notamment pour des enquêtes concernant la criminalité financière internationale. Cofondateur de l'agence de presse indépendante DATAS, il travaille aujourd'hui comme correspondant aux Nations unies. Il est également l’auteur de Le Togo, de l’esclavage au libéralisme mafieux, Dossier noir n° 20, Agone, 2005, 206 p.


Pour adhérer ou soutenir Survie, aller sur:
http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=1

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18 janvier : "Elf, la pompe Afrique"

18 Janvier 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Festivals, concerts, théâtre,...

Samedi 19 janvier 2008 à Castanet-Tolosan (31) à 20H 30 -

Salle Jacques Brel - avenue P. Mendes France
elf, la pompe Afrique
(lecture d'un procès) Un spectacle de/par Nicolas Lambert
Un imbroglio politico-judiciaire raconté par ses protagonistes.
Les vraies paroles d’un procès qui nous regarde.
Histoire de comprendre…

 
Dans l'affaire Elf, où la réalité a souvent dépassé la fiction, l'auteur comédien dénonce le pillage par la France de ses anciennes colonies et met en cause l'exploitation du pétrole africain. Ce spectacle est conçu comme un acte citoyen, il donne matière à réfléchir sans donner de jugement, sinon celui du procès.
Vous n'aviez rien compris à l'affaire Elf? L'interminable procès, de mars à juillet 2003, vous a laissé perplexe? Allez voir "Elf, la pompe Afrique", un spectacle écrit, mis en scène et interprété par Nicolas Lambert. Un spectacle (d)éton(n)ant inspiré du procès Elf: les prochaines dates sont consultables ici. A la manière de Philippe Caubère, Nicolas Lambert interprète tous les personnages: le président du tribunal, Michel Desplan, le PDG Loïk Le Floch-Prigent, durant la présidence duquel, de 1989 à 1993, ont eu lieu toutes les turpitudes de la caisse noire de la République, les hommes de l'ombre Alfred Sirven et André Guelfi, le Monsieur Afrique André Tarallo… C'est drôle, percutant et lumineux.
Le plus étonnant, dans ce spectacle, est que tous les dialogues sont tirés des compte rendus du procès, auquel Nicolas Lambert a assisté en se faisant passer pour un journaliste. Le montage des extraits est particulièrement pédagogique et l'on finit par comprendre l'ampleur du scandale – la compagnie pétrolière française poursuivait 37 prévenus pour abus de biens sociaux – mais aussi les limites de ce grand déballage. Derrière les hommes, c'est le fonctionnement de la République française qui est en procès: son fleuron énergétique n'est qu'un jouet, un porte-monnaie aux mains de ceux qui la dirigent et se servent bien plus qu'ils ne la servent. Ils invoquent une mystérieuse "raison d'Etat" pour justifier leur pillage. L'Afrique (le Congo-Brazzaville et le Gabon, surtout, les deux mamelles d'Elf dans le golfe de Guinée) n'est qu'un décor, un coffre-fort ouvert.
Le décor est simplissime, raide comme la justice: un baril sert de pupitre au président du tribunal Au fond, les portraits présidentiels de De Gaulle, Mitterrand et Chirac veillent. Lors de suspensions d’audiences, des intermèdes musicaux et engagés offrent un contrepoint réjouissant. Tout à la fin retentit une ironique Marseillaise. Nicolas Lambert vient alors sur scène délivrer sa morale de l'histoire. Si des individus ont été condamnés, le système – celui du financement des partis politiques – a été épargné. Depuis, fait aussi remarquer le comédien, Philippe Jaffré, dernier PDG d'Elf avant l'OPA de Total, a touché comme indemnité de départ ("parachute en or" en novlangue business) autant que Le Floch-Prigent, Sirven, Guelfi et Tarallo réunis. En toute légalité… 

CA. Libération


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AWADI feat KIRIKOU : ON NE SIGNE PAS ! - Rap anti APE

11 Janvier 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Documents audios et vidéos

AWADI feat KIRIKOU : ON NE SIGNE PAS !

 Rap anti APE (Accords de Partenariat économique) et les ACP (Afrique - Caraibes - Pacifique)

 

Dara la gnou signewul ! On signe rien !

 

« On signera pas tes accords de la mort. On ne signera pas notre propre décret de mort. On signera pas la sentence de la mort proposée par l’Europe pour nous conduire à la mort »

«  On signe pas ! », une chanson du rappeur sénégalais Didier Awadi qui dénonce les Accords de partenariat économique (APE) proposés par l’Union européenne (UE) aux pays en développement.

« APE : Arnaques et Pillages Esclavagistes »
 

Le clip d’« On ne signe pas ! »

AWADI feat KIRIKOU : ON NE SIGNE PAS !

Les Accords de Partenariat Economique : Une arme de destruction massive des économies africaines et ACP


Les organisations de la société civile africaine se sont à plusieurs reprises exprimées à propos des accords de partenariat économiques. Elles ont tenté d’alerter les pouvoirs public et les populations de leurs effet potentiellement désastreux sur les économies africaines et ACP. Malheureusement les pouvoirs publics n’ont pas été à l’écoute de leur propre société civile. L’Union européenne a imposé jusqu’au bout sa propre vision libre échangiste et déploie toute sa force de pression pour obliger les pays africains à signer ces accords au détriment de l’intégration régionale et africaine.

 

Ces accords, s’ils sont signés, condamneront les économies africaines à rester dépendantes de l’Europe.

 

1- Nous considérons que les APE sont en flagrante contradiction avec les objectifs de lutte contre la pauvreté et d’intégration régionale affichés dans l’Accord de Cotonou. L’intégration régionale et le développement économique des ACP impliquent des niveaux élevés de protection du marché intérieur notamment pour les produits de l’agriculture, l’industrie et les services alors que les APE prévoient de les éliminer avec leur principal partenaire commercial qui est l’Union européenne. L’histoire des pays riches témoigne que ceux-ci ont du protéger leur agriculture et leurs industries naissantes. Faut t-il rappeler qu’à ce jour l’Union européenne maintient, hors accords préférentiels avec les ACP, des taux de protection des produits alimentaires de base de 3 à 8 fois supérieurs à ceux de l’UEMOA ?

2- L’Union européenne prétend que les APE doivent être compatibles avec les accords de l’OMC, en mettant en avant l’article 24 du GATT. Cet argument est trompeur car plusieurs autres dispositions de l’OMC laissent aux pays en développement un traitement spécial et différencié (TSD) (par exemple l’article 36.8 du GATT, la Clause d’habilitation du GATT de 1979…). Or les APE accorderaient même à l’Union européenne les bénéfices de ce traitement dans la mesure où les ACP seraient les seuls à devoir éliminer leurs protections douanières que l’UE a déjà éliminées pour leurs exportations. De surcroît depuis la Décision « Tout sauf les armes » de 2002 l’UE a décidé d’abandonner toute restriction quantitative et tarifaire à l’accès à son marché pour les Pays les moins avancés (PMA).

 

3- L’UE entend imposer aux ACP, à travers les APE, la libéralisation dans des domaines que ces pays ont catégoriquement refusée à Doha et à Cancun (notamment sur la propriété intellectuelle, l’investissement, la concurrence, l’accès aux marchés publics et la facilitation des échanges).

 

Les organisations signataires attirent plus particulièrement l’attention des parlementaires ACP et européens sur les risques liés au APE dans les domaines suivants :

 

1- Pertes de revenus : des pertes considérables de revenus budgétaires sont attendues en raison de la baisse des tarifs douaniers prévue par les APE. Les Etats, déjà fortement affectés par les programmes d’ajustement structurel en seront davantage affaiblis dans leurs capacités à faire face à la demande sociale et par conséquent discrédités et à terme déstabilisés. La plupart des conflits qui ensanglantent l’Afrique découlent de cette incapacité de l’Etat à créer des richesses dans l’intérêt des populations. Ces pertes de revenus ne pourront être compensée ni par l’aide publique (faite de conditionnalités et en baisse) ni par la fiscalité interne sur les entreprises (qui ont vu se dégrader leur compétitivité) ni par les ménages, gravement affectés par la baisse de leurs pouvoirs d’achat tout le long de ces dernières décennies d’ajustement structurel.

 

2- De nouvelles menaces sur l’agriculture : l’agriculture emploie encore les 2/3 de la population active de la majorité des ACP. La mise en concurrence directe des producteurs ACP avec ceux d’Europe évincerait définitivement les premiers de leur propre marché intérieur, avec des effets catastrophiques sur la sécurité et la souveraineté alimentaires, la pérennité des exploitations familiales et le revenu agricole. Concrètement les APE mettraient en concurrence un producteur céréalier européen produisant par exemple 1000 tonnes par actif avec un autre d’Afrique qui fait 1 tonne par actif, sachant que le premier reçoit environ 60 000 euros d’aide directe et que le second ne reçoit rien. Les pertes d’emploi et de revenus ruraux intensifieraient indiscutablement les flux migratoires des campagnes vers les centres urbains qui regorgent déjà de chômeurs, de mendiants et de candidats au départ pour l’Europe.

Compte tenu de l’importance cruciale de l’agriculture pour les ACP, l’opposition de l’UE à la création d’un groupe de travail sur le secteur (dans le cadre des négociations avec l’Afrique de l’ouest) et sa volonté de renvoyer cette question devant l’OMC est inacceptable dans la mesure où le débat au sein de cette organisation est caractérisé par des ententes entre l’UE et les Etats-Unis et par leur réticence à remettre en question leurs politiques de subventions qui ruine l’agriculture au Sud.

 

3- L’entrave à l’industrialisation : la baisse de la protection des activités industrielles des ACP et la mise en concurrence de leurs entreprises avec celles de l’UE auront pour conséquences non seulement la destruction du tissu industriel existant, mais limiterait également les possibilités de poursuivre les efforts d’industrialisation que ces pays envisagent. Il en découlerait une réduction de l’emploi industriel qui aurait pu absorber une partie des flux migratoires en provenance des zones rurales. Il faut signaler que les pays africains ont déjà été obligés, sous l’égide des programmes d’ajustement, de libéraliser l’essentiel de leurs activités et de leur commerce de produits industriels.

 

4- La violation des droits sociaux : les ACP ont déjà libéralisé l’essentiel de leurs services dans le cadre des programmes d’ajustement structurel, le plus souvent au bénéfice des entreprises européennes. Si l’on considère les secteurs des banques, de l’assurance, des télécommunications, de la distribution de l’eau et de l’électricité,… les entreprises étrangères, et principalement européennes, sont en situation dominante ou de quasi monopole dans la plupart des ACP. La poursuite de cette libéralisation, qui s’accaparerait de la santé et de l’éducation, des domaines qui lui ont jusqu’ici échappés, consisterait à parachevait la marchandisation des services au profit du secteur privé étranger. Une plus grande ouverture du secteur des services irait de surcroît à l’encontre des arrangements de l’OMC qui n’obligent pas tous les pays en développement à présenter des offres de libéralisation.

Par ailleurs, la volonté de l’UE d’imposer la libéralisation des marchés publics et de l’investissement, va non seulement à l’encontre de l’arrangement décidé à l’OMC pour ne pas inclure ses dimensions dans les négociations, mais ouvrirait la porte à davantage de domination des entreprises européennes sur les secteurs clé des ACP en excluant les entreprises nationales de leur propre économie.

 

5- Le torpillage de l’intégration africaine : la volonté de l’Union européenne d’interpréter l’intégration régionale en termes de consolidation et d’élargissement de son propre marché est en contradiction avec les aspirations et les droits des peuples à des espaces économiques, sociaux et culturel solidaires qui leur garantissent une vie digne, la paix et la prospérité.

Les APE portent en eux la compétition et les germes de la violence sous toutes ses formes. Le refus d’étendre les avantages de l’initiative « Tout sauf les armes » aux pays non PMA est de nature créer un double standard quant à l’accès au marché européen. Cette situation va entraîner d’une part des déplacements d’activités des pays à revenus intermédiaires vers les PMA et, d’autre part, une divergence des politiques contraire aux objectifs d’harmonisation recherchés.

 

6- Concernant le rythme et les modalités de négociation : l’accélération du rythme des négociations pour des raisons de calendrier ne permet nullement le débat démocratique et la consultation des acteurs les plus concernés.

Alors que plusieurs groupes thématiques sont constitués pour négocier des politiques qui engagent la vie et le destin de toutes les catégories de la population, les élus des peuples et les sociétés civiles sont pratiquement exclus. Ils ne disposent pas d’espaces et de temps pour le débat démocratique et l’approfondissement de l’analyse sur les différentes positions.

Par ailleurs les disparités dans les capacités de négociation constituent un facteur d’inégalités qui va à l’encontre des intérêts fondamentaux des ACP.

Nous considérons que ces négociations sont conduites de façon contraire aux principes de démocratie, d’équité et de participation dont l’Accord de Cotonou se réclame.

 

Les organisations signataires du présent document invitent les parlementaires ACP et européens à repenser fondamentalement les objectifs et les stratégies de négociation de l’Union européenne de manière à faire des APE des instruments de développement et de solidarité au service des peuples ACP et européens plutôt qu’un moyen de renforcer l’hégémonie économique.

 

1- Les APE devraient permettre une protection significative des marchés des ACP aussi longtemps que l’exigent les besoins de développement économique et social de ces pays. Ils devraient en particulier promouvoir un renforcement de l’intégration des économies des différentes régions ACP de manière à atténuer la souffrance humaine, source d’intolérance et de violence.

Afin de contribuer à la paix, la stabilité politique et la prospérité qui profite au plus grand nombre, les APE devraient permettre le maintien d’un niveau de préférences et d’un degré de non réciprocité élevés. Pour éviter la compétition entre pays de la même sous région, les APE ne doivent pas permettre de différentiation tarifaire dans l’accès au marché européen.

 

2- Avant tout approfondissement des négociations, les ACP devraient étudier toutes les alternatives aux accords de libre échange, et identifier toutes les marges de manœuvre permises par les accords économiques et commerciaux multilatéraux. Les ACP ne devraient accepter aucune disposition allant au-delà de ce qu’ils ont déjà concédé au sein de l’OMC. Ils ne doivent pas permettre à l’UE d’utiliser les négociations inégalitaires des APE pour créer des précédents et atteindre ses objectifs au niveau multilatéral.

 

3- Les Etats ACP ne devraient permettre aucune perte de revenus budgétaires qui entamerait davantage leur capacité à remplir leurs fonctions économiques et sociales. Ils devraient exiger des compensations financières à tout effort qui leur est demandé et refuser tout alourdissement de la fiscalité interne sur leurs entreprises et sur les ménages. La situation explosive qui prévaut au Niger au moment où la présente session de l’Assemblée paritaire a lieu, à Bamako, devrait être méditée.

 

4- Dans le domaine de l’agriculture, les ACP doivent viser la sauvegarde de leur souveraineté alimentaire et la préservation des intérêts des exploitations familiales. Ceci passe par le maintien de protections tarifaires significatives, par le refus du dumping européen en particulier sur les produits qui représentent un intérêt économique et alimentaire pour les populations des ACP. Les APE doivent permettre aux ACP de venir en appui à leurs paysans et à investir dans la préservation des ressources naturelles.

L’accès au marché européen doit être ouvert à tous les produits pour lesquels les ACP ont un avantage commercial. Les normes sanitaires et phytosanitaires ne doivent pas être utilisées comme moyen de protection.

 

5- Dans le domaine industriel, les ACP devraient exiger des niveaux de protection compatibles avec les besoins de préservation de leurs activités industrielles naissantes et leur emploi, ainsi que les possibilités futures d’industrialisation. Ils devraient, en conformité avec leur demande à l’OMC exiger un traitement spécial et différencié dans le domaine du commerce des produits non agricoles.

 

6- Dans le domaine des services, les ACP ne doivent pas accepter de libéralisations supplémentaires. Ils doivent au contraire revenir sur des libéralisations, telles que celles de la distribution d’eau et d’électricité, qui ont débouché sur des situations des plus préjudiciables pour les couches sociales démunies, à l’égard desquelles les entreprises européennes n’ont pas tenu leurs engagements.

Les ACP doivent extraire définitivement des domaines de négociation les secteurs de l’éducation et de la santé afin de renverser la tendance actuelle à l’instauration de systèmes à double vitesse défavorables au plus démunis.

S’agissant de l’amélioration de la situation des groupes vulnérables, en l’occurrence les femmes et les enfants, les pratiques traditionnelles doivent être dénoncées au même titre que les pratiques commerciales qui appauvrissent les populations, les privent d’information, d’éducation et de soins de santé. Les réponses les plus adéquates doivent émaner d’une large consultation entre les femmes concernées.

 

7- Concernant les modalités et le rythme des négociations, les ACP doivent exiger que des mécanismes de consultation approfondie et de participation des acteurs soient mis en place à tous les niveaux, et que les élus ACP et européens exercent un contrôle effectif sur le contenu des négociations des APE.

En tout état de cause, les organisations signataires de cette déclaration considèrent qu’il ne peut y avoir de négociations équitables tant que les processus d’intégration régionale ne sont pas suffisamment consolidés et des politiques communes ne sont pas mises en œuvre. La négociation d’accords avec des régions qui n’ont pas encore atteint un degré d’intégration suffisant, ou qui ne sont que des regroupements artificiels de pays, ne pourra déboucher que sur des entités encore plus soumises aux règles édictées par l’Union européenne. Les parlementaires et les décideurs ACP devraient refuser toute négociation commerciale tant que les processus d’intégration régionale n’ont pas aboutis.

 

Un autre monde est possible. Il exige une autre coopération EU/ACP

Signataires :

ENDA Tiers Monde (Sénégal) Forum pour l’Autre Mali (Mali)

ROPPA-Afrique de l’ouest CONGAD (Sénégal)

ACDIC (Cameroun) SAILD (Cameroun)

Africa Trade Network (Afrique) ACORD (Afrique de l’Ouest)

GRAPAD (Bénin) CECIDE – Comité ACP UE (Guinée)

GAWU of Ghana TUE ( Ghana ) Comité ACP-UE ( Niger )

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Pétition Biens mal acquis

2 Janvier 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Actualités:

Pétition. Biens mal acquis des dictateurs, Restitution aux populations spoliées !


Petition initiée par les associations Survie, Sherpa, la Fédération des Congolais de la Diaspora et la Plate Forme Paradis Fiscaux et Judiciaire.

Membres de la Plate-forme Paradis Fiscaux et Judiciaires : Attac France - CADTM France (comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde) - CCFD (comité catholique contre la faim et pour le développement) - CRID (centre de recherche et d’information sur le développement) - Droit pour la justice - Eau Vive - Oxfam France Agir ici - Réseau Foi et Justice Afrique Europe - Secours catholique Caritas France - Sherpa - Survie - Transparence International France.
 
Biens mal acquis des dictateurs
Restitution aux populations spoliées !
 
Selon un récent rapport de la Banque Mondiale : la corruption, les activités criminelles et les fraudes fiscales font perdre chaque année aux pays africains 25 % de leur PIB, soit de 100 à 200 milliards de dollars. Ces pratiques, qui s’accompagnent généralement de la prédation des richesses naturelles, du détournement de fonds publics aux dépens des populations et des conflits meurtriers, constituent les principaux obstacles au développement des pays du Sud et à l’émergence de régimes démocratiques.

Suite sur:   http://survie-france.org/article.php3?id_article=1051

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11 janvier 2008: Théophile Obenga

2 Janvier 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Débats, films et conférences

MARDI 8 Janvier à 19H00
Réunion mensuelle du groupe local de SURVIE au CIDES (1, rue jouxt Aigues)
(Ouvert à tous)
Site du CIDES: http://cidesdoc.free.fr

survie.midipyrenees@free.fr

Si vous souhaitez être tenu au courant de nos activités tout au long de l'année,
n'hésitez pas à vous inscrire sur la newsletter ci contre:


Vendredi 11 janvier- 17h - Salle AR 128 

Université Toulouse I-Sciences Sociales, 2 rue du Doyen Gab 31riel Marty 31 000 Toulouse

Le GERCA (Groupe d'études et de recherches sur le continent africain), dans le cadre de son cycle de conférences en collaboration avec le KEMIT, a le plaisir de recevoir :

Théophile Obenga, Professeur d'égyptologie, San Francisco State University, Directeur de ANKH, revue d'égyptologie et des civilisations africaines
 
sur le thème
 
" La civilisation négro-africaine : histoire et dynamique
 
kemit contact
 

Plus d'informations sur:  http://www.gerca.eu

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Sortie du "Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente"

1 Janvier 2008 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Ouvrages, dossiers, essais et romans...

Publication du "Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente" par la Plateforme citoyenne France-Afrique

(Image JPEG)Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente, Plateforme citoyenne France-Afrique, L’Harmattan, 2007, 160 p, 13,50 euros.

 
 Ce Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente reprend une grande partie des travaux du "Sommet citoyen France-Afrique" organisé en France en février 2007, alimentés par des propositions de la campagne « 2007 : état d’urgence planétaire, votons pour une France solidaire ! », coordonnée par le CRID. Il se fait également le relais de l’ "Appel des organisations de la société civile africaine pour une autre relation et la France avec l’Afrique" finalisé lors du Forum Social de Nairobi en janvier 2007 par 150 organisations africaines.
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