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Survie Midi Pyrénées

actualites francafricaines, communiques, archives.

Rencontre autour du livre "Françafrique, la famille recomposée"

11 Octobre 2014 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives., #Ouvrages, dossiers, essais et romans...

Le 22 Octobre 2014 à la Librairie Terra Nova

18 Rue Léon Gambetta - Toulouse

 

Les membres de Survie Midi-Pyrénées vous présentent le dernier ouvrage de l'association "Françafrique, la famille recomposée"

A l'occasion de ses 30 ans, sous un gouvernement socialiste qui multiplie les interventions militaires, les soutiens à des dictactures du pré carré et les appuis au multinationales françaises qui opèrent en Afrique, Survie a souhaité publier cette grille de lecture réactualisée de la Françafrique.

L’expression « Françafrique » est popularisée par l’association Survie dès les années 1990 sous la plume de François-Xavier Verschave pour dénoncer les pratiques néocoloniales de l’État français. Alors que le terme, parfois vidé de son sens, s’est imposé dans le débat public, que les gouvernements successifs quelque soit leur couleur politique clament sa disparition, et que les mécanismes de la domination ont évolué, la Françafrique reste, malheureusement, un combat d'actualité.

 

Les contributeurs de cet ouvrage sont des militants, chercheurs, écrivains, tous bénévoles et mobilisés dans le combat contre la Françafrique de l’association Survie.

Rencontre autour du livre "Françafrique, la famille recomposée"
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27 septembre 2014 : Inauguration de la stèle à la mémoire des victimes du génocide des Tutsi du Rwanda

26 Septembre 2014 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives., #Manifestations, commemorations

Ce samedi 27 septembre 2014, à 11H au Jardin Raymond VI, aura lieu l'inauguration de la stèle à la mémoire des victimes du génocide des Tutsi au Rwanda, qui a fait un million de morts en 1994.

Nous nous joignons à l'association de la Diaspora Rwandaise de Toulouse pour vous inviter à venir partager ce moment de recueillement et à manifester notre soutien à nos amis rwandais. Venez nombreux !!

Cette année, les 20 ans du génocide ont été commémorés partout à travers le monde entre avril et juillet. A cette occasion, des tensions diplomatiques entre les gouvernements rwandais et français, liées à la question du rôle de la France dans les événements de l'époque, ont éclaté. M. Moudenc a alors décidé d'annuler la cérémonie d'inauguration de la stèle, initialement prévue pour le 12 avril.

Une nouvelle date finalement été fixée, mais la Mairie de Toulouse semble souhaiter en faire un événement discret, plutôt qu'un signe fort de reconnaissance par la ville de cette histoire terrible et signe de solidarité avec les rescapé-e-s rwandais-es et leurs familles.

Aussi, nous comptons sur vous pour donner à cet événement l'importance qu'il mérite en venant vous associer à cet hommage, et en témoignant votre soutien aux rescapés du génocide qui vivent ici, à Toulouse.

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Il y a 20 ans... le génocide des Tutsi au Rwanda était en préparation et la France savait

26 Janvier 2013 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

24 janvier 2013
Il y a 20 ans...
le génocide des Tutsi au Rwanda était en préparation et la France savait

 

De 2013 à 2014, Survie rappelle un certain nombre d’événements qui ont jalonné le déclenchement du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 et qui mettent en lumière le rôle qu’y a joué la France.

 

24 janvier 1993.

Au JT de France2 de 20h, devant des millions de téléspectateurs, Jean Carbonare alerte l’opinion publique française sur les crimes commis au Rwanda par le pouvoir en place, soutenu par la France. Il supplie pour que la France, qui en a le pouvoir, enraye le processus d’extermination qui se met en place. Nous sommes plus d’un an avant le début du génocide de 1994.

Jean Carbonare, président de Survie, rentre à peine du Rwanda où, pour la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, il vient de participer à une commission internationale d’enquête sur les crimes commis dans ce pays. Depuis plusieurs années, des massacres à caractère ethnique contre les Tutsi ont lieu au Rwanda, organisés par les autorités du pays : massacres dans le Mutara en octobre 1990, massacre des Bagogwe de janvier à mars 1991, massacres dans le Bugesera en mars 1992….

Le reportage de France 2 commence par des images de fosses communes, et par ces mots : « Voici la preuve de la purification ethnique et politique érigée en principe par le pouvoir du Rwanda ». Les derniers commentaires sont eux aussi sans ambiguïté : « plusieurs centaines de militaires français détachés au Rwanda assurent un semblant de calme, pendant qu’au loin, dans le secret mal gardé des montagnes, on purifie ».

Jean Carbonare répond aux questions de Bruno Masure : « Ce qui nous a beaucoup frappé au Rwanda, c’est à la fois l’ampleur, la systématisation, l’organisation même, de ces massacres. […] Il y a un mécanisme qui se met en route […] On a parlé de purification ethnique, de génocide, de crimes contre l’humanité […] nous insistons beaucoup sur ces mots ». Génocide, le mot est prononcé. Plus d’un an avant le 7 avril 1994.

Or depuis 1990, c’est la France qui soutient à bout de bras le régime rwandais. « Notre pays, qui soutient militairement et financièrement ce système, a une responsabilité. [...] Notre pays peut, s’il le veut, peser sur cette situation ».

Conscient du pouvoir de la France sur le régime rwandais, Jean Carbonare essaie de nous convaincre d’agir, parce qu’il est encore possible d’arrêter cette descente vers l’abîme. « J’insiste beaucoup : nous sommes responsables ! Vous aussi, Monsieur Masure, vous pouvez faire quelque chose, vous devez faire quelque chose…, pour que cette situation change, parce qu’on peut la changer si on veut ! […] On peut faire quelque chose, il faut qu’on fasse quelque chose… ».

 

 

Il y a 20 ans... le génocide des Tutsi au Rwanda était en préparation et la France savait

La France savait

Juste après cet appel, Jean Carbonare est reçu à l’Elysée, où il rencontre Bruno Delaye, le conseiller Afrique du Président de la République François Mitterrand. Il lui explique tout ce que cette commission d’enquête a pu voir sur la purification ethnique, les fosses communes, les témoignages reçus par la commission d’enquête de la responsabilité au cœur du pouvoir. La France est au courant des crimes commis par le régime rwandais.

Peu après, le 12 février 1993, Bruno Delaye s’envole pour le Rwanda... pour annoncer le renforcement du soutien militaire de la France à la dictature ethniste de Juvénal Habyarimana, sur la simple décision de François Mitterrand. Pour le président français, le risque de perdre la guerre face au FPR est plus important que le risque de génocide.

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Les zones d’ombres de l’intervention française au Mali

24 Janvier 2013 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

24 janvier 2013: Dossier d’information

 

Les zones d’ombres de l’intervention
française au Mali

Conformément aux objectifs de l’association Survie, ce document se concentre sur le rôle de la France au Mali et aborde de façon moins approfondie le rôle des autres acteurs clé de la crise. Il ne s’agit pas de les dédouaner ou de faire porter à la France l’entière responsabilité de la crise au Mali.

Il s’agit de décrypter le rôle qu’a joué la France dans la genèse de cette crise et le jeu diplomatique qu’elle a mené pour une intervention militaire dont elle est aujourd’hui la principale force, à la lumière des enjeux français dans la zone.

Ce document a été élaboré collectivement par des militant-e-s de Survie qui suivent la situation au Mali depuis plusieurs mois ou plusieurs années. C’est un document qui ne prétend pas à l’exhaustivité, et qui pourra être amené à être complété, actualisé.

Sommaire :

  1. Le Mali, une « vitrine » démocratique qui a volé en éclats
  2. Participation à la guerre en Libye et posture équivoque vis-à-vis du MNLA : les autorités françaises portent une part de responsabilité dans l’éclatement de la crise au Mali
  3. L’implication de la France au Sahel est étroitement liée à la préservation de ses intérêts économiques
  4. L’intervention, préparée de longue date, permet de légitimer la présence contestée de l’armée française dans la région
  5. Les « amis » de la CEDEAO sont la ‘caution africaine’ de l’intervention
  6. L’intervention de l’armée tchadienne aux côtés de la France vise à légitimer ce régime dictatorial
  7. La France bafoue la souveraineté du Mali et contribue à la mise sous tutelle du pays
  8. La France cherche à utiliser le paravent de l’ONU au Mali
  9. La France, gendarme de l’Afrique pour l’Union européenne
  10. L’objectif de la lutte contre le terrorisme vise à créer un consensus autour de l’opération militaire française et évite toute analyse des enjeux
  11. Une intervention à l’issue incertaine pour le Mali, sa population et pour la région toute entière
    • Conflit durable, présence de troupes étrangères, atteintes aux droits de l’homme
    • Sur les prises d’otages
    • Risque d’aggravation de la situation économique et humanitaire
    • Risque de déstabilisation d’autres États et d’extension du conflit à l’ensemble de la région
  12. L’exercice d’un contrôle parlementaire vigilant, une urgence

Téléchargez le dossier :

                                                             PDF - 1.4 Mo

Contact Presse :

  • Danyel Dubreuil 01 44 61 03 25 - 06 52 21 15 61 danyel.dubreuilatsurvie.org
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La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique

16 Janvier 2013 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Communiqué Survie, le 14 janvier 2013

 

La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique

C’est finalement le 10 janvier 2013 que la France est entrée en guerre au Mali. La communication du gouvernement français, reprise sans questionnement par les principaux médias, tend aujourd’hui à légitimer par tous les moyens et tous les arguments cette nouvelle intervention militaire française sur le sol africain et son rôle de "gendarme de l’Afrique". Pour Survie, association qui dénonce depuis longtemps l’ingérence et la domination de la France envers ses anciennes colonies africaines, il est important de rappeler quelques éléments de contexte et d’analyse critique sur cette intervention française, sans minimiser l’ampleur de la crise que connait le Mali.

La menace que font peser ces groupes armés sur la population et l’intégrité du Mali est indéniable. Leurs exactions sont connues et ont provoqué la fuite de centaines de milliers de personnes. Après le calvaire vécu par les populations dans le Nord, le soulagement des Maliens en ce moment est compréhensible. Si l’intervention française semble effectivement avoir mis un coup d’arrêt à l’offensive vers le sud du pays de mouvements armés qui se revendiquent d’un islam radical, il existe cependant d’autres motifs, militaires et politiques, à l’opération Serval rendant la conduite française des opérations critiquable.  

 

Le camouflage multilatéral d’une opération française


Cette intervention ne s’inscrit pas dans le cadre des résolutions de l’ONU. Des mois de négociations ont permis de faire voter trois résolutions du Conseil de Sécurité, ouvrant la voie à une intervention internationale sous responsabilité africaine et pouvant faire usage de la force, mais officiellement sans implication directe des militaires français. En informant simplement le Conseil de Sécurité sur le fait que son intervention urgente "s’inscrit dans le cadre de la légalité internationale" eu égard aux dispositions de la Charte de l’ONU, elle a finalement pu justifier une décision bilatérale. Ce changement majeur, qui met ses « partenaires » devant le fait accompli, est complaisamment occulté afin de laisser à nouveau croire que la France met en œuvre une volonté multilatérale actée au sein de l’ONU. Il est donc nécessaire qu’elle respecte au plus vite les résolutions de l’ONU. 

Une fois de plus, la France joue le rôle de gendarme de l’Afrique, en appuyant sa stratégie sur ses relations bilatérales avec des "régimes amis" africains, sur la présence permanente de son armée dans la région et sur sa capacité de projection de forces. Ainsi, les hélicoptères utilisés pour stopper l’offensive adverse sont ceux des forces spéciales françaises de l’opération Sabre, présentes au Burkina Faso voisin (et en Mauritanie) depuis deux ans et renforcées au mois de septembre. C’est surtout le dispositif Epervier, en place au Tchad depuis 1986 alors qu’il était supposé provisoire, qui est mobilisé. À travers l’opération baptisée Serval, ce sont donc les liens que Paris entretient avec des régimes totalement infréquentables, ceux d’Idriss Déby et de Blaise Compaoré, qui se trouvent une nouvelle fois renforcés. Le rôle phare de la France est reconnu par la plupart de ses partenaires occidentaux qui lui emboitent le pas timidement dans cette intervention (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne) sans pour autant engager de troupes combattantes, tandis que d’autres restent en retrait.  

 

Une intervention directe décidée dans l’ombre


Ce scénario rentre dans la logique développée par le nouvel exécutif français, prônant l’intervention militaire comme un "préalable" à la restauration de la paix dans le pays (également en proie à une crise institutionnelle grave). Ces derniers mois, la France n’avait en rien contribué à l’émergence d’une solution collective discutée par l’ensemble des Maliens et de nature à favoriser un consensus politique, préalable à une réorganisation rapide des forces de sécurité. Aujourd’hui, la présence de soldats français jusque dans Bamako - sous couvert de protection des ressortissants - représente une pression importante sur les autorités maliennes en état de grande faiblesse.

 

L’option d’une intervention directe et rapide des forces françaises était déjà prévue, au vu de la rapidité de mise en œuvre, et ce bien avant que l’offensive ne se rapproche de Sévaré-Mopti. L’aval du Parlement n’est pas nécessaire à l’Élysée pour déclencher une opération extérieure, ce qui marque l’insuffisance de la modification constitutionnelle de juillet 2008 relative au contrôle parlementaire des opérations extérieures. De rares réactions critiques dans la classe politique soulignent cette absence de concertation. La nature préméditée de cette intervention armée aurait indiscutablement dû susciter une prise de décision parlementaire.

Dans l’immédiat, l’opération Serval a déjà basculé dans une phase offensive et semble devoir se prolonger dans la durée. Cette logique occulte délibérément les risques pour la population malienne et les Etats de la région, de même que les perspectives politiques et la période post-conflit. Le bilan accablant des récents antécédents français en Afrique montre pourtant que ces risques sont bien réels. Les interventions de 2011 en Côte d’Ivoire et en Libye ont en effet débouché sur des situations internes explosives, passées sous silence.

 

En conclusion, la crise malienne et cette nouvelle intervention militaire française en Afrique révèlent l’échec de 50 années de "coopération" avec l’Afrique : armées incapables de protéger leurs populations, chefs d’Etat médiateurs de crises eux-mêmes putschistes, accords de défense et bases militaires qui ont perpétué le rôle de gendarme de l’Afrique que la France s’est historiquement octroyé. On ne peut que constater l’incapacité des institutions africaines et multilatérales à organiser la moindre opération de sécurisation dans la région sans avoir recours au poids lourd français, qui a tout fait pour se rendre incontournable. Ces événements appellent une fois de plus à une remise en cause de l’ensemble du cadre des relations franco-africaines.

 

 

Contact presse :

Danyel Dubreuil

danyel.dubreuil@survie.org

Association Survie

107, Boulevard de Magenta

75010 Paris

Tél : 01 44 61 03 25

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CP: Hollande fait la paix avec Déby et prépare la guerre

6 Décembre 2012 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

CP du 4 décembre 2012 par Survie

 

Hollande fait la paix avec Déby
et prépare la guerre
François Hollande et son homologue tchadien Idriss Déby échangent la traditionnelle poignée de main après leur rencontre, mercredi, à l'Élysée.
François Hollande (à droite) et Idriss Déby, le 5 décembre 2012 à Paris.

Après quelques hésitations, le dictateur tchadien Idriss Déby sera reçu à l’Elysée par François Hollande mercredi. Cette rencontre plusieurs fois reportée, aura lieu sur fond de négociation sur une intervention militaire au Mali appuyée par la France, qui souhaite mobiliser les troupes claniques de l’armée tchadienne.


L’accueil annoncé à l’Elysée du dictateur tchadien Idriss Déby le 5 décembre conclut un vrai-faux suspense qui a duré plusieurs semaines. Les reports de ce rendez-vous sont probablement le signe de houleuses tractations dans lesquelles les questions liées aux violations des droits humains au Tchad n’auront au final pas pesé lourd face à la volonté de la France d’obtenir le soutien de N’djamena dans le dossier malien. En effet, pour des raisons géostratégiques décidées en dehors de la volonté souveraine du Mali, la France fait depuis plusieurs mois pression sur le président tchadien pour obtenir la participation de ses troupes et de ses moyens militaires dans l’ « opération africaine » qu’elle promeut. Une participation évidemment compromise si Hollande n’accepte pas de donner un minimum de caution diplomatique à Déby en le recevant à l’Elysée.


Le cas tchadien illustre cette incapacité de l’exécutif français à définir une ligne diplomatique claire et assumée concernant ses relations avec les dictateurs africains. A quoi bon en effet tenir un discours sur les droits humains sur les terres d’un dictateur à Kinshasa en octobre et se pincer le nez face à lui, si c’était pour rencontrer discrètement dans la même journée les despotes congolais et camerounais Denis Sassou Nguesso et Paul Biya ou si c’est pour recevoir à l’Elysée le dictateur tchadien Idriss Déby quelques semaines plus tard ? Rappelons qu’Idriss Déby, souhaitant faire jouer au maximum son potentiel de négociation, avait pris soin de décliner l’invitation à Kinshasa, sans doute d’en l’attente d’être « mieux traité » à Paris. C’était prendre peu de risques. Les visites ministérielles au Tchad en juillet dernier de Laurent Fabius et Pascal Canfin avaient en effet laissé envisager, sur fond de crise au Mali, une continuité dans la politique française de soutien « pragmatique » au dictateur, le chef de la diplomatie française y faisant étalage des « relations d’amitié qui demeurent » .


En fait d’amitié, c’est l’armée tchadienne qui est soutenue sans discontinuer par le dispositif militaire français Epervier, lancé en 1986 par le gouvernement Fabius – ce dispositif est constitué d’un millier d’hommes, d’une force d’aviation et de renseignement sophistiqué, renforcé ces dernières semaines. L’armée tchadienne, en phase avec la volonté farouche d’Idriss Deby de se maintenir au pouvoir, est une des plus puissantes de la région. Habituée à des opérations dans des zones désertiques, elle compterait « 30.000 hommes équipés d’armes modernes et de moyens aériens » [1] . Dans un pays classé parmi les plus pauvres de la planète, l’armée plétorique de ce pouvoir couvé par les bons soins de la France aurait davantage de quoi inquiéter que de réjouir quiconque.


En effet, Idriss Déby est responsable d’une partie des massacres et atrocités commises sous le régime d’Hissène Habré, dont il fut le chef d’État major, avant de le renverser en 1990 avec l’appui de la France. A la tête de l’État, il n’hésita pas à ordonner de nouveaux massacres et des exactions insoutenables [2] , et s’est maintenu au pouvoir par les armes, toujours soutenu par la France. Un soutien tricolore multiforme : économique, via les largesses en aide publique ; diplomatique, par la validation d’élections truquées (quand la France n’a pas elle-même contribué à organiser la fraude comme lors de la présidentielle de 2001) ; militaire enfin, l’armée française repoussant les rébellions de 2006 ou 2008 et continuant à fournir en armes un régime qui a renoncé à investir dans les secteurs sociaux de base et n’hésite pas, comme le dénonce Amnesty International, à recruter des enfants soldats.


Aujourd’hui, alors que les Tchadiens réclament la démocratie, la fin de la répression contre les opposants, victimes d’arrestations arbitraires, la vérité dans les multiples affaires criminelles impliquant le régime tchadien (dont la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamet Saleh en février 2008), et surtout des politiques publiques au service des populations, la France accepte de redonner une caution d’honorabilité à Idriss Déby. Avec pour seul espoir que les soldats tchadiens, supposés spécialistes du Sahel (du moins quand la France les appuie), sinistrement réputés pour leur clanisme, leurs exactions et leurs multiples retournement d’alliances dans les différents conflits internes, ne constituent un soutien utile sur le terrain malien.


Naïvement ou à dessein, le Président de la république française s’engouffre dans une realpolitik promue avec son Ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius et opte délibérément, sous des prétextes fallacieux, pour une politique criminelle de réhabilitation d’un des pires despotes du continent. Un manque de lucidité particulièrement étonnant tant les exactions du régime Déby sont connues et documentées, y compris par des conseillers du président de la République, telle l’ancienne députée Marie-Hélène Aubert [3] qui de part ses travaux passés est bien informée de la nature du régime d’Idriss Déby .


Une diplomatie française qui s’évertue à voir Idriss Déby comme une solution plutôt que comme un problème n’est décidément pas prête à rompre avec la Françafrique.


Contact Presse : danyel.dubreuil@survie.org 01.44.61.03.25

 


Exemples d’exaction­s commises par Idris­s Deby:

PDF - 2.1 Mo

Conference de press­e de Laurent Fabius:

PDF - 18.6 ko

[1] « On y trouve aussi huit hélicoptères de combat, Mi-17 et Mi-8 ainsi que deux avions de chasse Sukhoï et des avions de reconnaissance aérienne » selon RFI ( jeudi 15 novembre 2012, Nord du Mali : option militaire et dialogue politique menés de front).

[2] Cf. Annexe 1 - Exemples d’exactions commises par Idriss Déby

[3] Auteur d’un rapport parlementaire en 1999 sur les entreprises pétrolières qui avait consacré plusieurs pages au cas tchadien. Voir http://www.assemblee-nationale.fr/l... Mme Aubert avait par ailleurs témoigné en faveur du Président de Survie François-Xavier Verschave lors d’un procès intenté en 2001 par trois chefs d’Etat africains dont Idriss Déby, où elle avait décrit les exactions commises par Idriss Déby et son armée sur les populations civiles (cf. Annexe 1).

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La Françafrique évolue, le combat continue ! Soutenons Survie !

29 Novembre 2012 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

20 novembre 2012


La Françafrique évolue, le combat continue !
Soutenons Survie !

Ali Bongo serait-il devenu un grand démocrate fréquentable?

 

Des projets concrets pour 2013

 

Comme en 2012, Survie poursuivra en 2013 son travail de recherche, de mobilisation des citoyen-ne-s grâce à ses groupes locaux et nombreux militant-e-s, et d’interpellation des élu-e-s et de l’exécutif français.


Nous prévoyons d’ores et déjà des chantiers spécifiques :

  • le Moi(s) contre la Françafrique dans toute la France en mars,
  • la participation envisagée au Forum Social Mondial qui se tiendra à Tunis,
  • l’organisation d’un colloque pour faire le bilan des relations franco- africaines 10 mois après l’élection de François Hollande et d’une Assemblée nationale à majorité socialiste,
  • la publication d’une brochure sur le franc CFA, mécanisme clé du système françafricain.
  • la préparation d’une mobilisation importante de Survie en 2014, année de commémoration du 20ème anniversaire du génocide des Tutsi au Rwanda.
  • le renforcement du suivi des dossiers judiciaires, concernant en particulier le Rwanda
Survie réclame un réel changement

 

Depuis plus de 25 ans, Survie documente et dénonce la Françafrique, et mobilise et interpelle les citoyen-ne-s et les élu-e-s pour exiger un assainissement des relations franco-africaines et la fin du néocolonialisme français en Afrique.


La Françafrique a certes évolué mais le réel changement se fait encore attendre, celui qui permettrait aux peuples africains de retrouver leur souveraineté et à la démocratie française d’être digne de ce nom.


Les visites de chefs d’Etat africains en France se sont succédées depuis le printemps (Ali Bongo, Alassane Ouattara, Blaise Compaoré), et alors que l’Elysée avait promis un discours ferme, son silence face à la répression des mouvements sociaux en Afrique a été criant, preuve que les « relations d’amitié » perdurent.


La France continue de cautionner des régimes autocratiques lors de déplacements diplomatiques (en particulier le sommet de la francophonie à Kinshasa) et cherche même à légitimer sa présence militaire sur le continent en se positionnant pour intervenir militairement au Mali. La mainmise des entreprises françaises sur le continent reste également plus que jamais d’actualité, comme l’a notamment montré le dossier noir sur Areva en Afrique publié en février 2012.


Le combat de Survie pour exiger la fin du soutien aux dictatures ne doit donc pas faiblir et nous avons plus que jamais besoin de votre soutien pour le faire aboutir.


Un soutien financier indispensable

 

La réalisation de ces projets n’est possible qu’avec une situation financière solide, garante notamment de la stabilité de l’équipe salariée de Survie. Or le contexte actuel nous place dans une situation incertaine : l’association dépend pour l’essentiel des contributions de ses adhérent-e-s et de ses donateurs et donatrices, garant-e-s de son indépendance ; et ces contributions stagnent voire diminuent.


Grâce à votre soutien, le résultat de l’exercice de l’association des deux années précédentes a tout de même été positif, ce qui nous a permis de nous stabiliser. La situation financière de Survie est aujourd’hui différente : le nombre d’adhérent-e-s n’augmente plus, les aides à l’emploi diminuent, les droits d’auteur sont en baisse. Mais la Françafrique, elle, ne faiblit pas. Poursuivre notre combat en menant à bien nos projets est donc indispensable.


Notre capacité à relever ce défi dépend non seulement de l’engagement et du dynamisme des militant-e-s et salarié-e-s, mais aussi de votre soutien financier.


C’est la raison pour laquelle nous vous sollicitons en cette fin d’année pour vous inviter à contribuer encore davantage aux activités de Survie grâce à un don, et en invitant vos proches à nous soutenir également.


Pour les personnes imposables, nous rappelons les dispositions fiscales liées aux dons qui permettent de déduire 66% de ceux-ci du montant de l’impôt sur le revenu.

 

Soutenons l'association Survie (suivre le lien)


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Lettre ouverte à Monsieur Pierre Cohen, Maire de Toulouse.

1 Octobre 2012 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Lettre ouverte à Monsieur Pierre Cohen, maire de Toulouse.

 

Le maire de Toulouse instrumentalisé

par la propagande de la dictature gabonaise

 

Monsieur le Maire,

 

            Lors de l'université d'été du Parti Socialiste à La Rochelle, une délégation du Parti Démocratique Gabonais (PDG) s'est invitée afin d'usurper un peu de la légitimité qu'une parodie d'élections ne lui avait pas apportée[1].

 Cohen-et-PDG.JPG


            De quoi parlons nous ? Le Parti Démocratique Gabonais n'a de démocratique que le nom. Au pouvoir depuis quarante-quatre ans (dont vingt-trois ans comme parti unique), sous la présidence d’Omar Bongo, puis de son fils Ali Bongo, il a réussi l'exploit de maintenir une population peu nombreuse (1,5 million d'habitants environ) dans une pauvreté généralisée alors que le pays regorge de ressources naturelles (le pétrole bien sûr, mais aussi le bois, l'uranium, le manganèse...). Le pouvoir gabonais est spécialisé dans les détournements de l'argent du pétrole et des biens publics, L'affaire des « Biens mal acquis[2] » qui vise la famille Bongo en est le meilleur exemple), ainsi que  l'étouffement de toute protestation par la violence. Encore récemment, face à l'opposition politique et au mouvement de la société civile, le pouvoir a gravement intensifié la répression : selon le mouvement citoyen « Ça suffit comme ça ! », « désormais, le Gabon compte plus de prisonniers politiques qu’il n’en a connu aux pires moments du parti unique »[3].

 

            Au delà de la violence, ce pouvoir se maintient grâce à des efforts importants de communication visant à améliorer son image. Ainsi, pendant que les femmes accouchent à même le sol dans les hôpitaux de province et même dans celui de Libreville, 7 milliards de francs CFA (10 300 000 euros) ont été dépensés par le pouvoir pour le « New York Forum Africa » organisé avec Richard Attias au Gabon ![4]

 

Dernier coup de communication en date, la présence d'une délégation du Parti démocratique Gabonais à l'université d'été du PS à La Rochelle. Outre une fausse invitation officielle, dont le PS a démenti l'origine par la voix de M. Cambadelis[5], ces représentants du PDG se sont fait filmer en présence de nombreuses personnalités socialistes, dans un but clairement propagandiste en direction de l'opinion publique gabonaise. Le journal télévisé du 1er septembre sur la chaîne publique gabonaise en a même fait son premier et principal titre d'information (cf. http://www.youtube.com/watch?v=dUTEqgAlzj0&feature=plcp)

 


 

            Monsieur le Maire, votre image et votre nom, ainsi que ceux de nombre de vos confrères du PS ont été utilisés par un régime dictatorial et prédateur. Le reportage mentionne notamment, alors que la délégation discute avec vous devant « la Maison des élus-Condorcet » : « [...] le chef de la délégation a décliné le message de la délégation gabonaise, en présence de Monsieur Pierre Cohen, Maire de Toulouse, et président de la Fédération Nationale des Elus Socialistes et Républicains. Un exposé qui a été bien accueilli par les socialistes, et a permis d'établir une convergence de vue entre les deux partis »

 

            Monsieur le Maire, nous, citoyen-e-s toulousain-e-s membres de l’association Survie Midi Pyrénées, sommes choqué-e-s de vous voir associé, même malgré vous, à cette manœuvre de communication d'un parti peu recommandable.  Afin de lever toute ambiguïté et d'apporter votre soutien à la société civile et aux démocrates gabonais,  nous vous demandons de bien vouloir faire connaître officiellement votre positionnement à l'égard de ce pouvoir dictatorial.


En effet, même si le Parti socialiste a démenti avoir officiellement invité cette délégation, leur affirmation d'une  « convergence de vues entre les deux partis » mérite des éclaircissements : un silence pourrait être interprété comme un consentement tacite, aussi souhaitons-nous que les personnalités prises à témoin par ce reportage de propagande, ne se contentent pas de relever une présence fortuite devant leur caméra, mais condamnent officiellement cette instrumentalisation de leur personne et les pratiques dictatoriales du pouvoir gabonais.


En vous remerciant par avance de votre réponse, qu'attendent également les démocrates et militants progressistes du Gabon, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos meilleurs sentiments.

 

Association Survie Midi Pyrénées

S/c CIDES,   1, rue Joutx-Aigues

31000 TOULOUSE                              

http://survie31.over-blog.com

Contact: survie.midipyrenees@gmail.com

[3]   Lettre ouverte du  mouvement « Ça suffit comme ça ! » au Parti socialiste français, le 27 août 2012,

[4]   Interview de Georges Mpaga, du mouvement «Ça suffit comme ça!», Billets d'Afrique n°215, juillet-août 2012

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Rencontre Grands lacs: Dépasser la haine, construire la paix (livre)

4 Septembre 2012 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Mercredi 12 septembre à 19h00 à la librairie Terra Nova

(18 Rue Gambetta  31000 Toulouse, métro Capitole)

 

Rencontre proposée par la Diaspora Rwandaise de Toulouse et l'association Survie:


Dépasser la haine, construire la paix
Témoignages de paix de la région des

Grands Lacs

avec : 

Laurien Ntezimana (Rwanda), Jean-Pierre Lindiro Kabirigi (RDC) et Jérôme Strobel (Suisse)

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Plus d'informations sur le livre et la démarche:

«Dépasser la haine, construire la paix » est un livre courageux et nécessaire, destiné à faire connaître des témoignages de paix de la région des Grands Lacs africains. Ce projet a été rêvé et conçu par un artisan de la réconciliation, Justin Kahamaile. Au coeur des drames de cette région, il a fondé l’Initiative de Genève pour la paix dans les Grands Lacs en rassemblant des acteurs de paix de tous bords et en les invitant à raconter leur action en faveur du vivre ensemble. Pari fou, pari tenu.

Deux créateurs suisses, la dramaturge Sandra Korol et le photo graphe Serge Boulaz, ont également fait le voyage dans les Grands Lacs. A partir des rencontres avec ces femmes et ces hommes, ils partagent, à leur tour, leur parole et leur vision de cette région ravagée et en reconstruction. Ces étincelles d’humanité apportent une réflexion de portée universelle sur l’émergence de la résistance et du pardon en temps de crise.

Le livre a été très bien reçu en Suisse où de nombreuses présentations ont été réalisées, en Belgique, et dans la région des Grands Lacs, puisque un colloque a été organisé sur le thème "Dépasser la haine, construire la paix: quelles pratiques de terrain dans les Grands lacs ?" à Bujumbura en mars 2012. La démarche a bénéficié d'une large médiatisation auprès des radios et télévisions d e la région (TV Rwanda, Voice of America, Mishapi TV, Radio-télévision renaissance, RTNB,...).


Plus d'informations sur le site du réseau de l'"Initiative de Genève pour la paix dans les Grands Lacs" qui est à la base de ce travail:
http://www.initiative-de-geneve.org/index.php?option=com_content&view=article&id=13&Itemid=17
http://www.initiative-de-geneve.org/index.php?option=com_content&view=article&id=16&Itemid=21

 

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Élections législatives des 15 et 29 juillet au Congo-Brazzaville

24 Juillet 2012 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

24 juillet 2012

 Communiqué du   Collectif de solidarité avec les luttes sociales et politiques en Afrique

Élections législatives des 15 et 29 juillet au
Congo-Brazzaville : c’est maintenant qu’il faut dire stop aux scrutins mascarades des dictatures « amies de la France »

Les élections législatives des 15 juillet et 29 juillet au Congo-Brazzaville se déroulent en plein été en France, alors que les élections françaises viennent de provoquer l’alternance. La nouvelle politique africaine française, soumise à des contraintes diplomatiques comme au poids du passé, tarde à se définir. Pourtant, l’arrêt sans ambiguïté du soutien aux dictatures, le soutien à la démocratisation sont attendues en France comme en Afrique : aucun scrutin servant à protéger un régime dictatorial n’est admissible.


Denis Sassou N’Guesso, qui a déjà été au pouvoir 27 ans, n’organise pas des élections pour les perdre. Le parlement sera nommé par le parti-Etat, le Parti Congolais du Travail (PCT), qui ne laissera aucune chance à des forces d’opposition. Les listes électorales ne sont pas fiables, puisqu’il n’y a pas eu de recensement administratif convaincant depuis 1997. La répression, la corruption, le népotisme, la construction par le pouvoir de faux partis, ne permettent pas à une opposition réelle de s’organiser. Le découpage électoral avantage le Nord du pays, dont les circonscriptions regroupent beaucoup moins d’électeurs qu’au Sud.

Le pouvoir dispose de moyens considérables et distribue de l’argent contre le boycott des élections. Comme lors de la dernière élection présidentielle en 2009, la population, qui vit toujours dans la peur depuis la guerre de 1997-1999, n’est pas dupe et évite de se déplacer. Ces législatives, qui se tiennent en présence d’observateurs de l’Union Africaine et de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) [1] complices et partenaires de la société civile pro-gouvernementale dénommée Fosocel [2], n’apportent aucune avancée démocratique.

Sassou N’Guesso est fort de l’argent du pétrole, dont une grande partie est arrivé en France. Son pays reste stratégique pour l’approvisionnement français en pétrole au travers des sociétés Total ou depuis les années 2000 Pérenco. La société civile congolaise se bat, avec le réseau international ‘Publiez ce que vous payez’, pour la transparence des contrats pétroliers. Leur rapport de février 2011 « rappelle les mécanismes d’évaporation de la rente pétrolière ainsi que la complaisance du FMI et de la France à l’égard des autorités congolaises alors que le Congo peine à obtenir un statut de conformité avec les critères de l’ITIE. » [3]. La population ne profite en effet toujours pas de cette rente.

Ainsi, tandis que la justice française s’active sur les Biens Mal Acquis de la famille gouvernant la Guinée Equatoriale, la poursuite de la procédure contre Sassou N’Guesso est attendue, sans même parler de la fortune déposée dans les paradis fiscaux et judiciaires.

François Hollande hérite d’une relation marquée par des décennies de compromission avec la dictature. Parmi les derniers exemples en date, Nicolas Sarkozy avait laissé, en juillet 2009, Jean-Michel Fourgous et Jean-François Mancel, députés UMP, et Jacques Toubon et Patrick Gaubert, eurodéputés UMP sortants, valider officieusement l’élection présidentielle, et avait confirmé son appui à Sassou N’Guesso en février 2011 en accordant la Légion d’honneur au contre amiral congolais Jean Dominique Okemba, figure de proue du régime, puis en recevant le président congolais à la fin de son mandat.


Comme celle de ces prédécesseurs, la présidence de Nicolas Sarkozy est marquée par un soutien constant à des dictatures africaines, notamment à l’occasion de mascarades électorales qui ont permis à ces régimes de se maintenir et de gérer leur image à l’international. Rompre avec la Françafrique signifierait mettre maintenant en place une politique française prenant en considération la responsabilité de l’Etat français dans la situation de plusieurs pays. La démocratisation est particulièrement bloquée en Afrique centrale, où l’influence française est forte dans au moins 5 pays subissant des régimes dictatoriaux : Tchad, Cameroun, Centrafrique, Gabon et Congo-Brazzaville.

Dans son 58e engagement de campagne présidentielle, François Hollande promettait de « rompre avec la Françafrique, en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité ». A l’occasion de la nouvelle mascarade électorale au Congo-Brazzaville, le Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique demande donc au gouvernement français :

  • de réformer rapidement la politique française en l’axant désormais sur le soutien à la démocratisation
  • de dénoncer tous les scrutins organisés par des régimes dictatoriaux forts du soutien historique de la France en dehors des normes internationales, sans garantie de transparence et de véritable démocratie
  • de mettre fin à toute coopération militaire et policière avec les dictatures
  • de s’engager davantage pour la transparence des industries extractives et la lutte contre les paradis fiscaux et judiciaires.

 

Signataires du communiqué participants au Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique : Fédération des Congolais de la Diaspora, Survie, Afriques en luttes, Ca suffit comme çà ! (Gabon), La Plateforme Panafricaine, Union des Populations du Cameroun, Parti de Gauche, Europe Ecologie Les Verts, Gauche Anticapitaliste, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique.

 

Plus d’informations :

[1] Déclaration préliminaire de la mission internationale d’observation UA et CEEAC sur les élections législatives du 15 juillet 2012 en République du Congo qui conclut « Les élections législatives du 15 juillet 2012 en République du Congo ont été libres, transparentes et crédibles. »

[2] FOSOCEL : Forum de la société civile pour les élections libres et transparentes

[3] 24 février 2011, « Congo Brazzaville : le pétrole ne coule pas pour les pauvres », rapport du Secours Catholique, de ses partenaires d’Église et de “Publiez Ce Que Vous Payez”

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