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Survie Midi Pyrénées

VOTEZ POUR LE PRIX FRANCAFRIQUE 2010 !

25 Janvier 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

 

VOTEZ POUR LE PRIX FRANCAFRIQUE 2010 !


L’année 2010 a vu la célébration par la France du cinquantenaire des Indépendances de ses anciennes colonies d’Afrique.

Mais en fait d’indépendances c’est plutôt d’une relation d’exception dont il s’agit, faite du soutien de la France à des dictatures, de corruption et de pillage des ressources naturelles du continent par des entreprises tricolores, avec la complicité des dirigeants africains.

Ainsi, l’année 2010 a plutôt été celle du cinquantenaire de la Françafrique que celui des véritables indépendances, politiques et économiques, des anciennes colonies françaises.

Plusieurs entreprises et personnages se sont tout particulièrement distingués cette année dans la perpétuation de ce système qui continue de priver les populations africaines de leur entière souveraineté.

C’est ce qu’entend dénoncer l’association Survie en organisant ce « Prix Françafrique 2010 ».

Vous aussi, élisez le Françafricain de l’année, parmi les 2 entreprises et 4 personnalités qui ont été présélectionnées !

Cette année les candidats au Prix Françafrique 2010 sont :


Pour voter cliquez ici: www.afrique2010.fr


Le Prix Françafrique 2010 sera remis le 19 février 2011 à la Bellevilloise : 19, 21 rue Boyer dans le 20è à Paris (Métro Ménilmontant) à partir de 18h, en même temps que le prix du colonialiste de l’année, organisé dans le cadre de la Semaine anticoloniale.

Vous pouvez également voter pour le Prix du colonialiste de l'année, cette année les candidats proposés par la Semaine Anticoloniale sont :
Brice Hortefeux, Jean Paul Guerlain, Eric Zemmour, Michèle Alliot-Marie, Riposte Laique et Hubert Falco

Pour voter cliquez ici :  www.anticolonial.net

Diffusez ce message sans limite autour de vous !

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4e Festival International du Film des Droits de l’homme à Toulouse

22 Janvier 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Débats, films et conférences

 

4e Festival International du Film des Droits de l’homme

du 23 au 28 Janvier 2011

 

Cinq organisations de solidarité internationale (Acat, Amnesty International, CCFD-Terre solidaire, Oxfam France, Secours Catholique) soutenues par de nombreux partenaires, dont Survie MP, organisent pour la quatrième année consécutive un Festival International du Film des Droits de l’Homme à Toulouse et sa région.


Dossier de presse

 

 

 

 

Cinéma ABC - Toulouse 13 rue Saint Bernard Tarif : 5,5 €  

 

Lundi 24 janvier19h30 : Inauguration du Festival
 

  20h30 : Reconstruire l’Espoir – Soudan, thème : la fragile reconstruction du Sud Soudan
Intervenants : Christian Mailhes, président de l'association Soudan Solidarité
Vincent Mudry, responsable des programmes Urgences Soudan Secours Catholique
 

Mardi 25 janvier 19h00 : Les Enfants perdus de M’Bour – Sénégal, thème : l’exploitation des enfants talibés
Intervenants : Marc Dubreuil, relais Toulousain des Amis de l'hebdomadaire La Vie.

 

Avec table de presse de Survie MP, programme complet : Programme FIFDH 2011 

ou sur http://www.friture.net



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Samedi 22 janvier à 15h, place du Capitole : manifestation pour laTunisie

20 Janvier 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Manifestations, commemorations

Ben Ali est parti, la lutte continue en Tunisie

 

La fuite du dictateur Ben Ali est une grande victoire pour le peuple tunisien. Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, soutenu jusqu'au bout par le gouvernement français, complice et "ami" du despote, a quitté le pays sous la pression de manifestations de plus en plus  massives, expression d'une révolte de tout un peuple qui a payé un lourd tribut à la politique de Ben Ali et à la répression sanglante de ces deux dernières décennies.

Ce mouvement, rassemblant les jeunes, les chômeurs et précaires, les salariés , les syndicalistes, les étudiants et les enseignants, les avocats a fait preuve de courage , de détermination et d'unité. Il a mis en avant, face à des exigences sociales et démocratiques: "le droit au travail", le « droit à une juste répartition des richesses », la « lutte contre la corruption et le népotisme », et la liberté des medias.

 

Ce qui se passe en Tunisie, ce qui se déroule aussi en Algérie, montrent que rien n'est inéluctable. Face au musellement des mouvements sociaux, à la répression, les révoltes populaires sont légitimes.


Le gouvernement tunisien actuel composé en très grande majorité de ministres de Ben Ali, ne représente pas le changement pour le peuple tunisien. En Tunisie la lutte continue contre les anciens de la mafia au pouvoir qui peuplent l'appareil d'Etat et continue à détenir les fruits de leur pillage.


En France la pression ne doit pas se relâcher pour que les avoirs des familles Ben Ali, Trabelsi et leurs satellites soient saisis et restitués au peuple tunisien et afin que toute la lumière soit faite sur la complicité des gouvernements successifs et particulièrement sur celle  éhontée de Sarkozy et son gouvernement qui ont soutenu à bout de bras jusqu'au dernier moment ce régime, proposant même, par la bouche du ministre des  Etrangères Michèle Alliot-Marie, leurs services pour mieux aider le dictateur à réprimer une population en lutte contre la tyrannie. 


Les organisations signataires, solidaires avec la lutte des peuples tunisien et algérien, s'associent pleinement aux espoirs du peuple tunisien et des forces démocratiques pour que s'ouvre une nouvelle page de l'histoire en Tunisie, pour que cette première victoire ne
soit pas confisquée. Nous soutenons les revendications du peuple tunisien: 

-amnistie pour tous les militants injustement condamnés et spoliés par le régime Ben Ali,

-identification et condamnation des responsables des massacres et du pillage économique,

-satisfaction des droits sociaux,

-une vie digne pour tous et des élections réellement démocratiques.

 

MANIFESTATION

Samedi 22 janvier à 15h

Place du Capitole

à TOULOUSE

 

 Premiers signataires : Association France-Tunisie, ATTAC Toulouse, UD-CGT31, Collectif 31 de soutien à la 

jeunesse algérienne, Coup de Soleil MP, CUAL Toulouse Centre, ETM31, FSU31, Gauche Unitaire, LDH, L

utte Ouvrière, Maison de Quartier de Bagatelle, Mouvement de la Paix (Comité 31), MRAP, NPA31,

PCF, Parti Communiste Tunisien, PCOF31, Parti de Gauche31, Parténia, Solidaires31, SUD Etudiants Mirail,Tunisie Solidarité, Tunisie Eveil et Vigilance, UNEF, Survie MP  

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Manifestation toulousaine de solidarité aux peuples tunisien et algérien

13 Janvier 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Manifestations, commemorations

 Journée Internationale de solidarité et de soutien aux luttes des peuples tunisien et algérien et contre les massacres en Tunisie

 

En Tunisie, le pouvoir de Ben Ali est aux abois. Les manifestations populaires prennent de l’ampleur à travers le pays, malgré la répression violente de la police. On estime le bilan à une cinquantaine de morts à ce jour. Le mouvement, déclenché par le suicide d’un chômeur, sur fond d’absence dramatique d’emplois et de perspectives, notamment pour les jeunes diplômés, traduit désormais un rejet du régime. Des journalistes, des syndicalistes, des artistes, des jeunes… sont arrêtés dans la logique terroriste d’un pouvoir qui vacille. La terreur, l’accroissement des inégalités, l’absence totale de démocratie, un modèle de développement basé sur les très bas salaires, l’accaparement des richesses par quelques familles, autant de souffrances intolérables imposées au peuple Tunisien qui aspire au départ de Ben Ali et au rétablissement de la démocratie.

Les Algériens et les Tunisiens se soulèvent contre la misère et la corruption pour avoir un emploi et une vie digne et meilleure. Les gouvernements répondent par le mépris, la répression et les éternelles promesses rarement suivies d’effets. La répression est  féroce et sanglante.

Les jeunes algériens et tunisiens refusent la misère et la corruption, ils veulent pouvoir vivre chez eux dignement et librement.

 

Pour les droits syndicaux

Pour les droits démocratiques

Pour exiger l'arrêt de la répression et la libération des militants

Pour dénoncer le silence du gouvernement français et sa complicité avec le régime de Ben Ali

Contre la politique de restriction des visas de la France

Nous appelons à une manifestation

Samedi 15 janvier à 11h

Place Jeanne d'Arc

à TOULOUSE

Solidarité avec les luttes des peuples tunisien et algérien

Ni régime policier ni intégrisme, DEMOCRATIE

 

Premiers signataires : ATTAC Toulouse, Collectif 31 de soutien à la jeunesse algérienne, CUAL Toulouse Centre, ETM31, Europe Écologie-Les Verts, FSU31, LDH, Lutte Ouvrière, Maison de Quartier de Bagatelle, Mouvement de la Paix (Comité 31), NPA31, PCF31, PCOF31, Parti de Gauche, Parténia, Solidaires31, Survie M.P.

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ATTAC France et Survie solidaires des peuples algériens et tunisiens

12 Janvier 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Communiqué, le 12 janvier 2011

 

ATTAC France et Survie solidaires
des peuples algériens et tunisiens 

 

  Attac France et Survie dénoncent les agressions des gouvernements tunisien et algérien contre les jeunes et les manifestants qui expriment leur désespoir contre le chômage, la flambée des produits de première nécessité et l’absence d’avenir.

 

Aux cris de désespoir, ces gouvernements opposent un déchaînement de violence, tournant au carnage en Tunisie. Ben Ali se distingue par un cynisme cruel : au lieu de créer les emplois promis, il crible les jeunes de balles.

Nous demandons l’arrêt immédiat des violences policières, la liberté de manifestation, la mise en accusation des responsables du massacre des manifestants, la libération des détenus politiques et des manifestants arrêtés.

Attac France et Survie rappellent la responsabilité des gouvernements occidentaux et des organisations internationales (FMI, Banque mondiale, notamment) dans la désorganisation des marchés et la spéculation sur les prix alimentaires.

Nous dénonçons leur complicité avec des gouvernements locaux organisés en véritables mafias exploitant leurs peuples, et la complaisance du gouvernement français à propos de la répression sanglante en Algérie et en Tunisie, alors qu’il se prétend un ardent défenseur des droits de l’Homme.


Une longue complicité avec le pouvoir de Ben Ali et la position de la France comme premier client, premier fournisseur et premier investisseur étranger (hors énergie) en Tunisie expliquent qu’il persiste à fermer les yeux sur l’inacceptable. Attac France et Survie expriment leur solidarité avec les peuples algériens et tunisiens.

Emeutes en Algérie et en Tunisie

 

Contact presse :

Stéphanie Dubois de Prisque - Chargée de communication

stephanie.duboisdeprisque@survie.org 

01 44 61 03 25

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Côte d'Ivoire : comment sortir de la crise ? Les propositions de la société civile ivoirienne

10 Janvier 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Côte d'Ivoire : comment sortir de la crise ?
Les propositions de la société civile ivoirienne

  Depuis la publication de notre communiqué sur la situation en Côte d’Ivoire, nous avons reçu de nombreux appels. Le plus souvent, on approuve et on nous remercie, certains cependant nous prennent à partie. Notamment on nous accuse d’ingérence dans la politique de la Côte d’Ivoire, ce qui est assez piquant à un moment où l’ONU, les USA, la France, l’UE, ont pris en main les affaires de ce pays.

Nous reproduisons ci-dessous un communiqué de la CSCI (convention de la société civile ivoirienne). Il nous semble œuvrer dans le sens le plus souhaitable, qui est l’effort pour trouver une solution à l’affrontement actuel entre les deux prétendants à la victoire lors de l’élection présidentielle.

Nous ne souscrivons pas exactement à l’ensemble de cette déclaration, en particulier nous réitérons notre demande du retrait de Côte d’Ivoire de la force française Licorne, qui ne peut, par son histoire passée, constituer un élément d’apaisement et de médiation dans l’épisode actuel aigu d’une crise qui perdure depuis huit ans et qui a coupé le pays en deux.

Odile Tobner, Présedente de l'association SURVIE


CONVENTION GENERALE EXTRAORDINAIRE
SUR LA SORTIE DE CRISE, LES 5 ET 6 JANVIER 2011COMMUNIQUE FINAL

  

La Convention de la Société Civile Ivoirienne a tenu sa deuxième Convention Générale Extraordinaire les 05 et 06 janvier 2011 à la Bibliothèque Nationale en présence de 64 organisations membres sur la centaine que compte la CSCI. L’objectif principal est de proposer des solutions pouvant aider à sortir la Côte d’Ivoire de l’impasse post électorale actuelle. Les propositions portent sur quatre préoccupations majeures : l’apaisement du climat social, une meilleure sécurisation des prochaines élections (législatives, municipales et régionales), une meilleure appréhension du rôle de la communauté internationale en Côte d’Ivoire dans la sortie de crise et la contribution au dénouement de l’impasse du bicéphalisme au sommet de l’Etat.


I –Au titre de l’apaisement du climat social post électoral La Convention Générale Extraordinaire a noté que les principales sources des tensions politiques et sociales sont les médias, les partis politiques, les forces armées et les populations. A cet effet, la CGE fait les recommandations suivantes :


I-1- Concernant les médias

Le pays n’étant pas en guerre, la raison d’Etat invoquée pour confisquer les médias publics à des fins de propagande au profit d’un seul camp est inopportune. Les dispositions suivantes devront être prises avec urgence :

- amener les organes de régulation, notamment le Conseil National de la Communication Audiovisuelle (CNCA), à faire leur travail avec beaucoup plus de rigueur, de vigilance et de professionnalisme ;
- arrêter la propagande politique et la diffusion de messages de haine et de violence dans les médias publics ;
- assurer un traitement équilibré et impartial de l’information dans les médias publics, notamment la RTI (Radiodiffusion Télévision Ivoirienne).
- assurer l’accessibilité des médias publics à toutes les personnes physiques et morales ;
- assurer la couverture de toute l’étendue du territoire national par la RTI ;
- prévoir des tranches horaires dans les programmes de la RTI pour l’éducation civique et citoyenne ;
- faire des émissions dans les langues nationales pour promouvoir la paix et la cohésion sociale ;
- autoriser la réouverture de tous les médias internationaux fermés, dans le strict respect des lois nationales ;
- fermer les médias (écrits et audio-visuels) qui échappent au contrôle du CNCA et du CNP, sur toute l’étendue du territoire national. Ces médias devront, avant d’émettre, se conformer aux lois et règlements en vigueur en Côte d’Ivoire ;
- accorder une plus grande représentation de la société civile dans les organes de régulation (CNCA et CNP).


I-2- Concernant les partis politiques

La CGE a déploré une radicalisation dans les discours et les comportements des partis politiques. Par conséquent, la CGE demande aux partis politiques de :

- éviter le recours aux considérations ethniques, régionales ou religieuses ;
- éviter l’usage d’armes et de la violence comme moyens d’expression et d’action ;
- éviter l’usage des moyens de l’Etat (finance, personnel, matériel, force publique) dans les actions ;
- faire preuve de modération dans leurs prises de position politique ;
- respecter le code de bonne conduite des partis politiques ;
- éduquer les militants à la tolérance et aux valeurs démocratiques. Enfin, la CGE demande aux deux protagonistes (MM. Gbagbo et Ouattara) d’adresser des messages d’apaisement à leurs militants qui devront être diffusés dans les médias publics.


I-3- Concernant les Forces Armées

La Convention Générale Extraordinaire déplore les attitudes partisanes et bellicistes des FDS et FAFN. Elle demande donc :
- la cessation immédiate, par les FDS et FAFN, de toute hostilité, de défiance ou d’annonce d’intention d’hostilité ;
- la réactivation du Centre de Commandement Intégré (CCI) et sa dotation en moyens conséquents pour accroître son efficacité ;
- l’encadrement pacifique des marches et des manifestations conformément à la législation en vigueur ;
- la libération immédiate et sans condition du quartier général du RHDP ;
- la levée immédiate du blocus de l’hôtel du Golf imposée par les FDS ;
- la cessation des rackets sur les routes, entrainant parfois les mouvements de grèves dans le secteur des transports ;
- l’arrêt immédiat dans les zones CNO des blocages récurrents des convois de ravitaillement du marché national en vivres et en bétail ;
- le non recours à toute intervention armée pour le règlement de la crise. Enfin, la CGE demande que les négociations pour la sortie de crise ne s’enlisent pas et qu’elles permettent un dénouement rapide.


I-4- Concernant les populations

La CGE déplore la manipulation des masses populaires par les partis politiques. Trois partis ayant réunie à eux seule 95,5% des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle exercent une réelle hégémonie sur les populations. La CGE contacte qu’une telle hégémonie est de nature à entrainer par moments, à entrainer les populations dans des logiques de méfiance, d’hostilité voire de violence. Par voie de conséquence, la CGE demande :

- à la jeunesse de ne pas céder à la manipulation et de refuser de servir de chaire à canon,
- aux chefs traditionnels et aux leaders religieux d’éviter les positions partisanes prise en publique,
- à la population d’utiliser les moyens d’expression démocratique (meetings et marches pacifiques) dans leurs revendications.
- à la population de respecter le droit à la différence.
- la tenue de conseils locaux dans les familles, les quartiers, les communautés etc.
- l’utilisation et la promotion des alliances inter-ethniques pour détendre l’atmosphère post électoral actuel.


II- Au titre des propositions pour améliorer la gestion et la sécurisation des prochaines élections

La Convention Générale Extraordinaire note que des problèmes et des défaillances ont été constatés dans la gestion et la sécurisation du deuxième tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Ces problèmes et ces défaillances sont en partie responsables de l’impasse post électoral actuel que vit le pays. En conséquence, la CGE suggère :
- la reconstitution entière de la CEI et l’administration de cette institution par la société civile.
- le remaniement partiel du Conseil Constitutionnel en vue du renforcement de sa crédibilité et de son impartialité.
- le désarmement total de tous ceux qui détiennent illégalement des armes en Côte d’Ivoire,
- la réunification effective de l’armée ivoirienne


III- Au titre du rôle de la communauté internationale et de ses rapports avec les autres acteurs.

La CGE reconnait l’importance du rôle joué par la communauté internationale dans la sortie de crise. Elle note cependant que les activités et les prérogatives de la communauté internationale sont souvent méconnues et mal comprise par les ivoiriens. La CGE Suggère donc :

- que l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) poursuivre ses missions en Côte d’Ivoire, mais que celles-ci soient davantage expliquées aux populations ;
- que les forces impartiales complémentaires ne comprennent pas de ressortissants de la CEDEAO et que leur désignation soit faite en accord avec les autorités nationales ;
- que les structures internationales appuient les organisations nationales sans se substituer à elles et sans les concurrencer.


IV- Au titre du dénouement du bicéphalisme au sommet de l’Etat.

La CGE propose :

- la poursuite des négociations jusqu’à la fin du mois de Janvier 2011.
- En cas d’échec des négociations, propose la reprise de l’élection présidentielle conformément à l’article 64 du code électoral en ayant réuni les conditions d’une meilleure sécurisation et d’une totale transparence des élections.

- Enfin la CGE propose parallèlement aux efforts de négociation et de médiation internationale actuellement en cours, la constitution d’un groupe de médiateurs nationaux comprenant :

  • - La société civile ivoirienne,
  • - Les organisations professionnelles et syndicales,
  • - La chefferie traditionnelle,
  • - Et les confessions religieuses.

 

Fait à Abidjan le 06/01/2011

La Convention Générale Extraordinaire

 

Qu'est-ce que la CSCI ?

La Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) est une coalition organisationnelle ivoirienne créée en janvier 2003 au départ par la Ligue ivoirienne des droits de l'homme en réponse à la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire débutée en octobre 2002. Puis, elle s'est renforcée en 2005 pour représenter l'ensemble des citoyens ivoiriens. Elle a pour but de faire participer les forces vives aux objectifs de la Côte d'Ivoire, de réunir l'ensemble des ivoiriens autour du projet de la nation.

La CSCI est dotée depuis le 15 février 2008 d'une charte de 38 articles définissant la composition et le fonctionnement de la convention. La CSCI est composée de l'ensemble des organisations représentant le peuple ivoirien (centrales syndicales, ONG, partis politique, chefferies traditionnelles, organisation religieuses). Elle comprend au total 132 structures nationales.

Sa mission est de rebâtir la Côte d'Ivoire, mettre en place un nouveau contrat social, assurer la stabilité politique et une démocratie participative, et mettre en place un contrat de développement économique. Le coordonnateur de la Convention de la société civile ivoirienne est Patrick N’Gouan. Son slogan officiel est “Agir ensemble et bâtir durablement”.
Site web : http://societecivile-csci.org/

Le Bureau de Coordination et l'équipe technique de la Mission d 'observation électorale de la CSCI
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Radio françafrique n° 28: Guinée, Burkina, Côte d'Ivoire

8 Janvier 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Documents audios et vidéos

Dimanche  9 janvier 17h rediffusion  samedi 28 janvier à 9h

sur Radio Campus Toulouse 94 mhz  


 Radio françafrique n° 28
Actualités en Guinée, Burkina, Côte d'Ivoire
Ce mois ci, françafrique n° 28, l’émission radio de l’association SURVIE sur la Françafrique, cette relation particulière de la France avec ses anciennes colonies, revient sur les élections en Guinée, au Burkina-Faso et en Côte d'Ivoire avec Ousmane Diallo, Antoine Souef et Babacar Gaye, tous trois membres de Survie.En intermèdes musicaux Lapiro de Mbanga "Constitution Constipée" et les flûtes peuls guinéennes du Futa Jalon de Mohamed Saïdou Sow "Kor Soumayé".

Pour écouter l'émission en ligne: http://www.afriradio.net/auteur51.html 

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Côte d’Ivoire : élections, piège à c... !

7 Janvier 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Billets d'Afrique et d'ailleurs

 


Côte d’Ivoire : élections, piège à c... !
 par Rafik Houra

 

Qu’on ne s’y trompe pas, les victimes de cette élection ne sont pas à chercher du côté des candidats. Tout porte à croire que chaque camp préparait depuis longtemps le troisième tour. Celui dans lequel s’opposent actuellement Gbagbo et la « communauté internationale ».

Mais c’est bien la population ivoirienne, à qui l’on servait depuis 2007, que la présidentielle allait clore la crise, qui se retrouve otage d’une situation politique binaire et violente. Les positions sont tranchées et les moyens mis en avant extrémistes.

 

De Marcoussis aux isoloirs, huit ans de statu-quo militaire, de tensions toujours entretenues, de régression sociale et de marginalisation de la société civile. Huit ans ponctués d’accords politiques de dupes, de reconduction des contrats aux Bouygues et Bolloré. Huit ans dont le bilan le plus marquant est celui des exactions. Celles des rebelles, celles des milices et paramilitaires loyalistes, ou celles des soldats français.

On se souvient de Michel de Bonnecorse, conseiller de Chirac pour l’Afrique, sortant, en janvier 2007, d’une audience avec Blaise Compaoré, le président burkinabé. C’était quelques semaines avant les accords de Ouaga qui fi rent du leader rebelle, Guillaume Soro, le premier ministre de Gbagbo. Bonnecorse annonçait (Billets n°157) un règlement de la crise seulement à l’issue des élections : « Le but des pays raisonnables est qu’il y ait des élections libres et honnêtes en octobre, ce qui donnera un président légitime qui sera soit élu, soit réélu, et c’est à ce président de mettre un terme à cette crise. »


Il sous-entendait des élections sans réunification du pays et sans désarmement des rebelles. Au lendemain des accords de Ouaga, la rumeur annonçait Gbagbo tranquille jusqu’en 2010. Bonnecorse et la rumeur ont eu raison. Dans son communiqué de presse du 23 décembre, « Côte d’Ivoire : la France pyromane ne doit pas jouer au pompier », Survie constatait donc la « responsabilité de la diplomatie française dans l’impasse » actuelle. Rappelant plus particulièrement la tuerie de novembre 2004, l’association Survie réclamait de la France « le retrait de son opération militaire au profit de troupes internationales sous commandement onusien.  »

Par ailleurs, le descriptif du Programme d’appui au processus électoral impulsé par l’UE au travers du PNUD annonçait : « Pour les prochaines échéances électorales, il est à prévoir que le problème de confiance se posera avec une acuité encore plus grande et exigera le recours à des pouvoirs décisionnels exceptionnels pour contrecarrer l’incapacité d’atteindre des consensus politiques en temps utile. »


De 2006 à aujourd’hui, deux programmes se sont succédé, au bénéfice principalement de la Commission électorale Indépendante (CEI) pour des montants de 58 et 75 millions de dollars. Les organisations de la société civile en ont aussi bénéficié, dans une moindre mesure.


La résurrection du vieux parti d’Houphouët-Boigny ?

 

Fin 2010, c’est enfin l’heure du vote pour les Ivoiriens. Le premier tour a vu la mise à la retraite de l’ancien président Henri Konan Bédié, héritier du vieux parti unique (PDCI) d’Houphouët- Boigny.

L’entre-deux tours a vu la réactivation de l’accord politique scellé à Paris en 2005 réconciliant Ouattara et Bédié pour défaire Gbagbo au second tour. Oublié, le fait que le second instrumentalisa l’ivoirité, dans les années 1990, pour écarter le premier de l’arène politique. Le PDCI et le RDR de Ouattara, né d’une scission PDCI, se retrouvent artificiellement réunis au sein du nouveau parti Houphouëtiste, le RHDP.


Commission électorale non indépendante contre Conseil constitutionnel aux ordres

 

La composition de la CEI a été fixée par l’accord de Pretoria de 2005, qui se réfère aux signataires de l’accord de Linas-Marcoussis. Ces derniers accords rassemblaient trois mouvements rebelles – qui rapidement n’en firent plus qu’un –, quatre partis aujourd’hui rassemblés au sein du RHDP, le FPI de Gbagbo, et deux partis plus ou moins associés à Gbagbo. Compte tenu de son alliance réussie avec les rebelles et les Houphouëtistes, la CEI est très majoritairement favorable à Ouattara. Pour compenser sa composition partisane, les décisions de la CEI doivent être prises par consensus. Début 2010, Gbagbo avait obtenu la démission de la CEI après des manoeuvres douteuses de son président lors de la constitution des listes électorales. Le camp présidentiel avait tenté en vain de changer la distribution des cartes. À peine évoquée, l’idée d’y faire entrer la société civile avait avorté.


En revanche, le Conseil constitutionnel, calqué sur le modèle français, est contrôlé par le camp Gbagbo. Le scénario qui a mené au bicéphalisme actuel est le suivant : alléguant des fraudes, les membres de la CEI favorables à Gbagbo ont bloqué tout consensus sur les résultats du second tour. Le porte-parole de la CEI – issu des rebelles – tenta de passer outre et voulu annoncer des résultats régionaux. Devant les caméras, il en fut empêché par deux autres membres. Après trois jours de blocage, le Conseil constitutionnel prit le dossier en main. Avant que ce dernier ne se prononce, Youssouf Bakayoko, le président de la CEI, se rendit à l’hôtel du Golf, d’où il déclara Ouattara vainqueur. Le lendemain, le Conseil constitutionnel invalida le scrutin dans sept départements et déclara Gbagbo vainqueur.


La question de la fraude

 

Les chiffres de la participation ont alimenté les soupçons de gonflement des suffrages. La bonne participation annoncée le jour du vote (estimée entre 65% et 70%) est devenu excellente quelques jours plus tard avec les chiffres de la CEI (84% au premier tour, 81% au second). Six départements auraient connu un bond de participation entre les deux tours de 6 à 9,5 points, atteignant de 87% à 94% de participation au second tour. Tous ces départements, contrôlés par les rebelles, ont accordé leurs faveurs à Ouattara. Dans son rapport sur le second tour, la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) a regretté de ne pas pouvoir confronter ses données avec les procès verbaux recueillis par la CEI. Pour aller dans ce sens, il faut noter que la confrontation des données régionales ou nationales est insuffisante. Dans le même ordre d’idée, le nombre d’observateurs (100 observateur de l’UE, 1000 de la CSCI) devrait être accompagné de leur répartition sur le territoire, surtout dans le cas ivoirien. On sait par exemple que les renforts militaires de l’ONUCI, arrivés du Libéria pour les élections, se sont concentrés dans les zones où la mixité ethnique est la plus forte : Abidjan, Bouaké et les régions de l’ouest et du centre-ouest.


La « République du Golf »


Depuis les accords de Marcoussis, l’hôtel du Golf, où résident les ministres issus de la rébellion, est sécurisé par les casques bleus. Lorsque Bakayoko s’y rend, Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Guillaume Soro, le représentant du secrétaire général de l’ONU et les ambassadeurs français et américain s’y trouvent déjà. Ces derniers lui promettent protection jusqu’à l’aéroport, en échange de la proclamation de résultats. Bakayoko annonce la victoire de Ouattara devant les caméras occidentales avant de s’envoler pour Paris.


Depuis, Ouattara et Soro vivent dans l’hôtel, véritable enclave sous protection de l’ONUCI et des militaires rebelles. Leur stratégie pour obtenir le départ de Gbagbo a connu trois phases. La première fut l’appel à leur partisans avec, le 16 décembre, un mot d’ordre lancé pour « libérer la RTI [Radio Télévision ivoirienne]  », qui s’est transformé en mot d’ordre de grève – peu suivi, sauf dans les transports. La seconde est la demande aux institutions internationales de geler les comptes de l’État ivoirien, de sanctionner l’entourage de Gbagbo et de ne plus reconnaître les ambassadeurs nommés par Gbagbo. Et finalement, l’appel à une intervention militaire étrangère pour déloger Gbagbo.


La mobilisation des jeunes patriotes

 

On note dans le gouvernement de Gbagbo la présence de Charles Blé Goudé, le « général » auto-proclamé des « jeunes patriotes ». Blé Goudé organise des meetings dans certains quartiers d’Abidjan pour mobiliser contre Ouattara, Soro, l’ONUCI, Licorne. Sans appeler directement à la violence, il dérape volontiers, annonçant un génocide à venir perpétré par les « forces impartiales », appelant des manifestations « à mains nues » à déloger par tous les moyens Soro, ses rebelles de la « République du Golf » et les « forces impartiales ».

Il appelle en même temps à ne pas s’en prendre aux résidents français, ni à leurs entreprises. Blé Goudé espère montrer, en mobilisant les foules, que Gbagbo est indélogeable.


Les deux visages d’Abidjan

 

Il existe actuellement deux visages d’Abidjan. La capitale ivoirienne est fortement divisée, comme le montrent les chiffres acceptés par les deux parties, même s’ils sont légèrement à l’avantage de Gbagbo avec 52% des suffrages exprimés et 83% de participation au second tour. D’une part, les quartiers huppés et une partie des quartiers populaires ont majoritairement voté Gbagbo. Les autres sont, depuis la manifestation du 16 décembre, sous l’étroite surveillance des « corps habillés » – policiers, gendarmes, paramilitaires... – restés fidèles à Gbagbo. La journée du 16 a enregistré entre vingt et trente morts selon les deux camps. À en croire l’ONU, un mois après le second tour, le bilan serait proche de 173 morts, principalement parmi les partisans de Ouattara. La peur règne dans les quartiers Dioulas. Des informations inquiétantes circulent, faisant état de barrages tenus par des paramilitaires anglophones, d’enlèvements de nuit. Le 19 décembre, un charnier aurait été découvert près d’Abidjan. L’ONU n’a pas encore pu se rendre sur place.


Soro et Choi, le représentant de l’ONU, évoquent des escadrons de la mort à la solde de Gbagbo, des mercenaires angolais, libériens ou sierra-léonais. Le diplomate français, Alain Le Roy, chef du département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, a confirmé la présence de mercenaires libériens.


Retour à la case CPI ?

 

Comme en 2003, la possibilité de traduire Gbagbo et son entourage devant la justice internationale est évoquée. La liste des crimes impunis en Côte d’Ivoire est longue, tant de la part des loyalistes que des rebelles. Mais jusqu’ici les menaces d’inculpation sont restées au stade du chantage diplomatique.


Début 2003, les médias français se sont fait l’écho d’une enquête en cours liant l’entourage du président ivoirien aux escadrons de la mort qui sévissait à Abidjan (Billets n°113). Elle est toujours restée à l’état d’enquête ouverte et ne s’est jamais concrétisée par une inculpation. Il s’agit manifestement d’un dossier qu’on gardait sous le coude... Le Monde et Paris- Match ont été condamnés pour avoir lié la présidence ivoirienne aux escadrons de la mort. La mouvance rebelle proche d’Ibrahim Coulibaly (surnommé « IB », ancien garde du corps de la famille de Ouattara, mêlé au renversement de Bédié en 1999 et présenté en 2002 comme le parrain de la rébellion) avait constitué un dossier sur les crimes du régime Gbagbo, mais pendant l’été 2003, elle avait été mise hors jeu, suite à l’arrestation d’IB par la DST à Paris, après une enquête du juge Bruguière (Billets n°188).


C’est à ce moment que Soro a vraiment pris les rênes de la rébellion, que le chemin de fer ivoiro-burkinabé exploité par Bolloré a pu à nouveau circuler. C’est aussi à cette période que l’État ivoirien a renoué avec le grand patronat français. En mai 2008, Gbagbo pouvait déclarer « il faut quand même que les gens sachent que dans tous les grands choix que nous avons opérés, ce sont les entreprises françaises que nous avons choisies ».


Impatience française


Pour le Grigri International (24 décembre), « Aurore Bergé, ambitieuse candidate en 2008 à la direction des Jeunes populaires de l’UMP » est la première à annoncer une victoire de Ouattara, le lendemain du second tour. Deux jours plus tard, le site d’information Euronews affichait un bandeau annonçant la victoire du même Ouattara, avant de s’excuser, invoquant un « problème technique » – (sic). Mais dès la nuit du second tour, le journaliste Jean-Paul Ney annonçait sur son site (LesGrandesOreilles) la victoire de Ouattara en accumulant des faits grossièrement faux : « Le couvrefeu n’est plus respecté par les gens qui dansent dans les rues », « le mouvement militaro-civil pour la libération du peuple (MCLP) menace de faire sauter le président sortant », « À Paris, une source de la DGSE confirme la victoire sans appel de Ouattara ».


L’audiovisuel français tape d’ailleurs fort en matière de désinformation. Sur France 5 les téléspectateurs ont appris qu’en 2000, c’est Gbagbo qui a surfé sur l’ivoirité pour évincer Alassane Ouattara (C dans l’air, 06 décembre). Antoine Glaser, dans une grande confusion, met tout sur le dos de Gbagbo sur France Inter « [Gbagbo] est arrivé au pouvoir en ayant écarté Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Et finalement les socialistes à l’époque quand Henri Konan Bédié a [subi] le coup d’état, on était en cohabitation, Jacques Chirac à l’époque avec le conseiller Michel Dupuech, ils étaient pour remettre Bédié au pouvoir. Les socialistes ont dit non, il y a notre camarade Laurent Gbagbo qui peut quand même arriver » N’oublions pas enfin Michèle Alliot- Marie (Europe 1, 1er décembre) : « La Côte d’Ivoire a toujours été un modèle de démocratie en Afrique ».


Sanctions


Il existe un groupe d’experts nommé par l’ONU dont nous avons salué le travail à plusieurs reprises (Billets n°192). Son rôle est de contrôler l’efficacité de l’embargo sur les armes et de rapporter les infractions relevant du comité des sanctions. On s’étonne que son rôle n’ait pas été mis en avant à l’heure où tombent de nouvelles sanctions. Il a sans doute le tort d’avoir mené son travail en zone rebelle aussi bien qu’en zone gouvernementale. C’est sans doute pour cette raison que son rapport annuel, qui aurait dû être publié mi-octobre, est inaccessible ! Notons que parmi la soixantaine de personnes sous le coup de sanctions de la part de l’UE figure l’ex-légionnaire Frédéric Lafont (Billets n°196).


Offensive sarko-américaine


Devançant l’Élysée, l’administration américaine a été la première à soutenir le « nouveau président » Ouattara. L’offensive diplomatique américaine contre Gbagbo éclaire d’un jour nouveau deux incidents relevés précédemment (Billets n°195) : l’interdiction faite au président du FPI de se rendre aux États-Unis cet été et l’arrestation d’un militaire envoyé par le gouvernement ivoirien pour acheter du matériel de maintien de l’ordre peu avant les élections. Le duo franco-américain à l’ONU s’est dans un premier temps heurté à la Russie avant que celle-ci accepte la position occidentale.


L’Union africaine s’est alignée tandis que la CEDEAO, emmenée par le Nigérian Jonathan Goodluck, prenait les devant, menaçant très tôt Gbagbo d’un recours à la force. Le téléphone a bien fonctionné entre Obama, Sarkozy et Goodluck.


Dès le 8 décembre, donc moins d’une semaine après la dispute électorale, Soro déclarait au Parisien : « J’espère pouvoir compter sur la capacité de tous les défenseurs de la démocratie, des Africains comme de la communauté internationale, pour imposer à Gbagbo de céder le pouvoir comme hier les Etats-Unis l’ont fait avec Charles Taylor au Liberia. » Soro a retrouvé sa hargne du début de la rébellion, celle qui laissait deviner qu’il s’appuyait sur de puissants appuis.


Cet appel fait froid dans le dos à plus d’un titre. L’Ecomog – l’armée nigériane sous couvert de la CEDEAO – avait été envoyée combattre Charles Taylor et c’est bien ce dont on menace aussi Gbagbo. Mais cette force et ses nombreuses exactions sont de sinistre mémoire. Elle fut totalement inefficace. Assez ironiquement, la rébellion ivoirienne dont Soro est le leader avait reçu le soutien du criminel de guerre Charles Taylor. Ce sont finalement des milices libériennes, appuyées par les États-Unis et, régionalement par Gbagbo, qui renversèrent Taylor. Quant au Sierra Leone, l’Ecomog n’y a pas évité l’intervention britannique. Si le Nigeria intervenait en Côte d’Ivoire, ce serait le signe d’un tournant stratégique considérable.


Le consentement de l’Élysée pour cette solution, serait un nouveau signe de la proximité de vue entre le locataire de l’Élysée et la diplomatie américaine. Certains réseaux français verraient d’un très mauvais oeil une intervention anglo-saxonne lourde en Françafrique.


Du point de vue régional, le tandem Foccart-Houphouët avait donné à la Côte d’Ivoire un rôle de pivot de l’impérialisme français dans l’aire ouest-africaine face au géant nigérian. Cette rivalité avait atteint son paroxysme avec la guerre du Biafra et dans une moindre mesure la guerre du Libéria.


Au moment de l’arrivée annoncée d’un bâtiment militaire néerlandais à la demande des autorités françaises (RNW, 22 décembre), on lit dans un télégramme de la diplomatie américaine que les Néerlandais sont un allié très important en Europe qui « envisage d’accroître sa présence militaire en Afrique », particulièrement, mais pas seulement, en Côte d’Ivoire.


Mi-décembre, le premier ministre kenyan suggérait de déloger Gbagbo par la force. Deux semaines plus tard, l’UA lui demande d’assumer ses propose et « d’assurer le suivi de la situation en Côte d’Ivoire et de renforcer les chances de succès des efforts en cours » !

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La guerre n’est jamais la solution... même en Côte d’Ivoire

5 Janvier 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

5 janvier 2011

La guerre n’est jamais la solution...
même en Côte d’Ivoire

 

Communiqué du Mouvement de la Paix, 5/1/2011


 La Côte d’Ivoire vit des heures difficiles alors que les populations ivoiriennes souffrent déjà beaucoup. La nouvelle crise issue des élections présidentielles des 31 octobre et 28 novembre, entachées de graves irrégularités, ne trouvera de sortie positive que dans le dialogue, pas dans les armes.

Fallait-il ou non organiser ces élections ? On peut aujourd’hui se poser la question. Il devient de plus en plus évident que cette élection n’a pas été préparée dans les meilleures conditions de sérénité nationale et internationale.

Qui peut donc affirmer qu’il y ait eu ou non triche ? Notamment dans les nombreux secteurs non couverts par des observateurs internationaux. La France et les grandes puissances – qui prennent fait et cause pour l’un des deux camps – prennent la terrible responsabilité de brandir une torche embrasée au-dessus d’un tonneau de poudre. Ces prises de position enveniment la situation et entretiennent le « conflit de civilisation » que nombre d’obscurantismes veulent alimenter, en Côte d’Ivoire, en France, et ailleurs.

La culture de la paix, c’est ne pas entraver, ni de près, ni de loin, la prise en mains par les Ivoiriens, de leur propre chemin vers une démocratie.

S’indigner comme le font aujourd’hui les anciennes puissances coloniales, ignorant leurs parts de responsabilités dans cette situation, n’est pas crédible. Cela participe d’une nouvelle forme de colonialisme dont le peuple Ivoirien n’a aucunement besoin.

Le Mouvement de la Paix s’inquiète des appels aux armes et des préparations d’interventions militaires, et affirme haut et fort que « la guerre n’est jamais la solution, ni en Côte d’Ivoire, ni ailleurs ». Au contraire, c’est toujours dans les situations les plus difficiles qu’il faut « oser la paix ».

Le Mouvement de la Paix met en garde contre toutes les conséquences d’un conflit militaire sur les pays voisins, notamment ceux sans accès à la mer dont le port d’Abidjan constitue une source de vie précieuse.

La seule issue durable est une issue pacifique et politique. La guerre ne résoudra rien. Elle engendrera de nouvelles frustrations et amplifiera les antagonismes, prétextes d’ingérences des grandes puissances sous couvert humanitaire. Le Mouvement de la Paix demande au gouvernement français de refuser toute escalade guerrière et de donner la priorité à une solution politique.

Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, issus de la même famille d’hommes politiques et formés aux intérêts de l’oligarchie africaine et des grandes puissances, doivent calmer le jeu et négocier un nouveau processus de consultation populaire.

La communauté internationale doit soutenir ce retour aux urnes en proposant de travailler à définir au préalable – par la concertation de toutes les parties – les conditions de la mise en œuvre d’un contrôle international non contestable. En s’appuyant sur sa charte, dans laquelle la priorité est celle des peuples, l’ONU doit retrouver son rôle de médiateur.

Le Mouvement de la Paix soutiendra en France toutes les initiatives refusant le recours à la force en Côte d’Ivoire et consulte ses partenaires pour que s’exprime haut et fort le rejet de toute intervention militaire.

Le Mouvement de la Paix
Saint Ouen, le 5 janvier 2011  

Contacts :pierre.villard[at]mvtpaix[dot]org - 06 82 92 29 46
Presse : catherine.rio[at]mvtpaix[dot]org - 01 40 12 72 35
 
 LE MOUVEMENT DE LA PAIX

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Site web : www.mvtpaix.org - mail : national[at]mvtpaix.org
Agréé Association Nationale de la Jeunesse et d’Education Populair

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Côte d’Ivoire : la France pyromane ne doit pas jouer au pompier

2 Janvier 2011 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Communiqué de Survie, 23/12/2010


Côte d’Ivoire : la France pyromane ne doit pas jouer au pompier



L’association Survie rappelle que la France porte une grande responsabilité dans la crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis 8 ans. Malgré ce que prétendent l’ONU et les puissances occidentales, les conditions n’étaient pas réunies pour éviter une large fraude, particulièrement au Nord du pays. La seule issue semble désormais l’apaisement entre les deux camps et non l’affirmation de la victoire de l’un sur l’autre. La France doit procéder au retrait de son opération militaire au profit de troupes internationales sous commandement onusien.


Pour la première fois de leur histoire, les citoyens ivoiriens ont voté dans une élection présidentielle véritablement pluraliste et ouverte. Malgré des conditions extrêmement défavorables, la participation fut massive. Mais depuis trois semaines, la Côte d’Ivoire est séquestrée par « deux présidents ». Tandis que l’un, Laurent Gbagbo, se crispe sur son pouvoir, la « communauté internationale » est en passe d’imposer l’autre,Alassane Ouattara, aux Ivoiriens.
Pour cerner l’immense responsabilité de la diplomatie française dans l’impasse que vit actuellement la Côte d’Ivoire, il est nécessaire de poser quelques jalons historiques.


À l’automne 2002, l’Élysée refuse l’application des accords de défense à une Côte d’Ivoire en proie à une rébellion armée approvisionnée par un pays voisin. Au contraire, un cessez-le-feu est imposé, entérinant la partition du pays.


En janvier 2003, lors des accords de Marcoussis, la diplomatie française impose l’entrée des rebelles dans le gouvernement ivoirien. À Abidjan, des manifestants refusent que les portefeuilles de la Défense et de l’Intérieur soient confiés aux rebelles, comme le prévoyait l’exécutif français.


En novembre 2004, un engrenage tourne au drame. Au cours d’une offensive aérienne de l’armée ivoirienne sur les zones rebelles, neuf soldats français de l’opération Licorne et un civil américain trouvent la mort. Craignant un putsch orchestré par l’armée française après qu’elle a détruit l’aviation militaire ivoirienne, des manifestants envahissent certains quartiers d’Abidjan.L’armée française tire sur des manifestants, faisant plus de soixante morts.


Les accords de Pretoria d’avril 2005 calquent la structure de la Commission Électorale Indépendante (CEI) sur le plan de table des négociations de Marcoussis, aboutissant à une surreprésentation des rebelles, assurant aux partis d’opposition une large majorité [1]. Dans la foulée, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) est créé à Paris, réconciliant deux anciens ennemis [2], Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, autour d’un accord électoral destiné à assurer la victoire de l’un des deux sur Laurent Gbagbo. L’Union Européenne impulse, à travers les Nations Unies, un Programme d’Appui aux Processus Électoraux dont la CEI est le principal bénéficiaire. Le descriptif de ce programme [3] laissait déjà augurer un passage en force :
« Pour les prochaines échéances électorales, il est à prévoir que le problème de confiance se posera avec une acuité encore plus grande et exigera le recours à des pouvoirs décisionnels exceptionnels pour contrecarrer l’incapacité d’atteindre des consensus politiques en temps utile. »


Début 2007, depuis Ouagadougou, Michel de Bonnecorse, chef de la cellule africaine de l’Élysée sous Jacques Chirac, annonce que la fin de la rébellion n’est pas un préalable aux élections [4]. Quelques semaines plus tard, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, leader de la rébellion, et Blaise Compaoré, président du Burkina, signent les accords de Ouagadougou : Guillaume Soro devient premier ministre. Fin 2007, un accord complémentaire a pour unique objet de confier à la société française Sagem Sécurité le volet technique de l’élaboration des listes électorales [5].


Ce 2 décembre 2010, le Conseil Constitutionnel ivoirien, essentiellement favorable à Laurent Gbagbo, constate l’expiration du délai imparti à la CEI pour annoncer les résultats provisoires. En effet, la CEI a échoué à trouver un consensus sur l’ampleur d’irrégularités dans le scrutin. Le président de la CEI Youssouf Bakayoko se rend alors au Golf Hôtel, où se trouvent déjà Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Guillaume Soro, le représentant du secrétaire général de l’ONU et les ambassadeurs français et américain. Ces derniers lui promettent protection jusqu’à l’aéroport, en échange de la proclamation de résultats. Bakayoko annonce la victoire de Alassane Ouattara devant les caméras occidentales. Le lendemain, le Conseil Constitutionnel annonce l’invalidation du scrutin dans sept départements de la zone contrôlée par les rebelles et la victoire de Laurent Gbagbo.

 

Pays déchiré, par Noémi, thepot

Prétendre organiser une élection satisfaisante sans mettre fin à la partition du pays [6] était absurde. On s’étonne qu’aucune autorité internationale ne l’ait exigé sérieusement. Malgré les énormes moyens mis en œuvre, le scrutin n’a pas offert les garanties brandies par l’ONU.
Croire que l’élection présidentielle sortirait la Côte d’Ivoire de la crise était un leurre. Aucun des candidats du second tour ne sera capable à lui seul de guérir la société ivoirienne de ses plaies. Ni Alassane Ouattara, l’économiste libéral qui a fait carrière dans les grandes institutions financières internationales, l’adepte des privatisations, des coupes dans les budgets sociaux et autres plans d’ajustement structurel, l’ami très apprécié de l’Élysée. Ni Laurent Gbagbo, le socialiste devenu rapidement allié des grands groupes français, le nationaliste souvent - et sans doute volontairement - ambigu.


Il est urgent que les initiatives d’apaisement soient privilégiées [7]. Si la « communauté internationale » a une once de bon sens, c’est dans cette voie qu’elle doit pousser les acteurs de cette crise et non dans le refus de voir la réalité et dans l’illusion qu’on peut imposer une solution de force à un pays divisé. Le risque est de plonger la Côte d’Ivoire dans la violence.


Nous demandons que tout soit fait, à commencer par le retrait de l’opération Licorne au profit d’un renforcement de l’ONUCI, pour la réconciliation des Ivoiriens et non pour assurer la victoire d’un camp sur l’autre, ce qui serait lourd de menaces pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.


Contact presse :
Stéphanie Dubois de Prisque - Chargée de communication
stephanie.duboisdeprisque(a)survie.org
01 44 61 03 25
06 89 31 17 18
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 Rawlings préconise une approche pacifique à la crise ivoirienne

par Nicole Bancouly, Notre Voie
L’ancien président ghanéen, Jerry John Rawlings, a réitéré son appel pour une retenue extrême dans la gestion de la crise en Côte d'Ivoire. Dans un message publié jeudi, trois jours après qu'il a réclamé de la retenue et de la maturité de la part de tous les acteurs de la crise, le Président Rawlings a dit que la situation en Côte d' Ivoire n'était pas un simple conflit électoral, mais un enchevêtrement des complexités ethniques et politiques qui devaient être gérées avec tact et diplomatie plutôt que par des allusions ouvertes à l’usage de la force. L'ancien Président a déclaré que les résultats contestés indiquent clairement que la Côte d'Ivoire est abruptement divisée en lignes ethniques, fait dont devrait se préoccuper les parties prenantes telles que la CEDEAO, l'UA et l'ONU au moment où elles étudient des options pour résoudre l'impasse.

“Les deux hommes au centre du conflit ont indiqué leur volonté d’accepter un recompte ou une revérification des résultats par des observateurs neutres. Y a-t-il une raison cachée à ne pas vouloir accepter l’offre faite par les deux parties ?
Il est également important que nous ne nous précipitions pas dans aucune forme d'intervention de force. Cela ne garantira pas une résolution définitive de la crise et peut au contraire exacerber une situation déjà volatile qui pourrait résulter en une guerre civile complète avec des effets désastreux sur les populations de toute la sous-région.
Les tentatives de recueillir du soutien pour une intervention militaire ne sont pas fondées et exposeront plutôt l’hypocrisie de l'ONU, la CEDEAO et l'UA.
Des résultats d'élection plus outrageants ont eu lieu sans intervention. Comment pouvons-nous justifier une intervention dans ce cas, quand les résultats sont si serrés et divisés selon des lignes ethniques ? Laissez-nous étudier toutes les options de paix disponibles plutôt qu'une intervention militaire, qui ne peut pas aboutir à une transition politique pacifique en Côte d'Ivoire.
La situation est certainement embarrassante pour l’Afrique, mais tout aussi inquiétant est le fait que les médias internationaux ont fait l’impasse sur beaucoup d’éléments. Des rapports de certains principaux observateurs des élections condamnant la conduite des élections dans plusieurs parties du pays ont été totalement ignorés par les médias internationaux. Dans certaines régions, le nombre de suffrages exprimés est plus élevé que le nombre total de votants. Dans une région, il y a 159.788 suffrages exprimés pour 48.400 votants. Ceci, additionné au fait que dans certaines régions, le personnel de la commission électorale et certains agents électoraux n'ont pas été autorisés à contrôler le processus, appelle à ce qu’une enquête appropriée soit instamment diligentée. Il y a tant de questions cruciales sans réponse. Les détails du rapport de l’envoyé de l’Union africaine, le Président Thabo Mbeki, devraient être rendus publics pour aider à mieux comprendre la nature de la situation.
Il est également impératif que la CEDEAO convoque une réunion d’urgence pour inviter les deux parties au centre de la crise ainsi que des représentants de toutes les missions d'observation qui ont couvert les élections à présenter leur cas. C'est ce qui a été fait par le passé et cela nous fera avancer d’un grand pas dans la recherche de la solution.
Nous devons agir avec précaution pour le bien des populations de Côte d'Ivoire qui sont les vraies victimes de cette tragédie. J'invite la CEDEAO et les autres institutions internationales impliquées dans la crise à analyser la situation avec la plus grande attention et à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour la résoudre d'une façon pacifique», a dit le Président Rawlings.

 

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