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Survie Midi Pyrénées

Génocide des Tutsi au Rwanda : levons le secret défense !

30 Mars 2014 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #communiqués

Génocide des Tutsi au Rwanda : levons le secret défense !
Pétition : Rwanda, 20 ans après le génocide, la France ne doit plus cacher la vérité !

Bonjour,
Signez et faites signer

Demandez la déclassification et la publication de tous les documents se rapportant à l’action de la France au Rwanda de 1990 à 1994 dans ses volets diplomatiques, militaires, politiques, et financiers.

Pétition : Rwanda, 20 ans après le génocide, la France ne doit plus cacher la vérité !

En 1994, le génocide des Tutsi au Rwanda a fait entre 800 000 et 1 million de victimes, massacrées pour la seule raison qu’elles étaient tutsi ou opposées au génocide. Des dirigeants politiques et militaires français ont apporté leur soutien aux génocidaires avant, pendant et après le génocide. 20 ans après, toute la lumière doit être faite sur la politique de la France au Rwanda.

Depuis 20 ans, les travaux de nombreux chercheurs, journalistes, juristes, organisations de la société civile et des rescapés et de leurs familles, ont démontré l’implication française dans le dernier génocide du XXe siècle. Des procédures judiciaires sont en cours, mettant potentiellement en cause des Français (enquête sur l’attentat contre l’avion du président rwandais, plaintes de rescapé-e-s tutsi contre des militaires français, plainte contre Paul Barril ex-gendarme de l’Elysée).

Mais l’Etat français continue de nier son rôle et met un frein à la justice, en dissimulant un grand nombre de documents officiels, tels que les archives sur les opérations militaires françaises au Rwanda, ou les archives de l’Elysée non expurgées. Si les autorités politiques et militaires françaises n’avaient rien à se reprocher, comme elles ne cessent de l’affirmer, pourquoi refuseraient-elles de rendre publics ces documents ? Considérant qu’il est urgent et indispensable de faire avancer la justice, et que les citoyen-ne-s français-e-s, les rescapé-e-s et les familles des victimes ont le droit de connaître toute la vérité, nous demandons pour le 20e anniversaire du génocide la déclassification et la publication de tous les documents se rapportant à l’action de la France au Rwanda de 1990 à 1994 dans ses volets diplomatiques, militaires, politiques, et financiers.

Signez la pétition sur Avaaz

Pétition adressée au Président de la République, au Premier ministre, au Ministre de la Défense, au Ministre des Affaires étrangères et au Ministre des Finances.

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Radio Françafrique n° 48: la recomposition de la famille françafricaine

29 Mars 2014 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #Documents audios et vidéos

Dimanche 30 mars à 17h et rediffusé samedi 5 avril à 9h.

 

Radio Françafrique n° 48 diffusé sur Campus fm 94 mhz

"François Hollande et la recomposition de la famille françafricaine"

« Françafrique n° 48 », émission de l’association Survie sur les relations particulières qu’entretiennent la France et ses anciennes colonies en Afrique, ce mois-ci avec Fabrice Tarrit, président de l'association Survie, nous propose de découvrir les rouages et l'envers du décor d'une françafrique renouvelée: le parcours de l'exécutif depuis 2012, les interventions au Mali et en Centrafrique, et la constitution d'une nouvelle famille Françafricaine, réunie en décembre 2013 à Paris lors du "sommet de l'Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique".

Fabrice Tarrit, président de l'association Survie, a coordonné en 2007 le Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente (L'Harmattan) et en 2013 La France en guerre au Mali, enjeux et zones d'ombres (Tribord).

Site de Campus FM

Pour écouter l'émission en ligne: http://www.afriradio.net/auteur51.html

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Rencontre débat: officiers français et génocide Tutsi

19 Mars 2014 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #Débats, #films et conférences

Mercredi 2 avril 2014 à 19h à la librairie Terra Nova,

18 rue Gambetta à Toulouse

carte

 

Rencontre avec François Graner autour de son livre

Le sabre et la machette : officiers français et génocide tutsi, aux éditions Tribord.

Rencontre débat: officiers français et génocide Tutsi
 

Une démarche originale pour comprendre le rôle des officiers français dans le génocide tutsi: partir de leurs propres déclarations. Evénement majeur, ce génocide s'est déroulé au Rwanda il y a tout juste vingt ans : à partir du 7 avril 1994, près d'un million de Tutsis ont été tués en quelques semaines. Depuis, des polémiques sur la responsabilité de la France ont enflé. Des officiers français ont été mis en cause. Pour justifier leurs actions, ils écrivent des livres et multiplient encore aujourd'hui les déclarations publiques. Les recouper fait émerger des informations inédites et permet aux non-spécialistes de se faire leur propre opinion.

La conclusion de cette recherche est d'une étonnante actualité pour le public français.

Rencontre débat: officiers français et génocide Tutsi
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15 Mars 2014 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #communiqués

Communiqué Survie, CPCR

Simbikangwa condamné, le génocide des Tutsi reconnu, le CPCR et Survie restent mobilisés

 

Paris, le 14 mars 2014 - A l’issue du verdict du Jury de la Cour d’Assises de Paris, le CPCR et Survie, parties civiles dans le procès du rwandais Pascal Simbikangwa expriment leur satisfaction de voir l’accusé reconnu coupable et condamné à 25 années de réclusion pour des actes commis durant les 3 mois du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Nos organisations rappellent que ce procès historique est le premier d’une longue série à venir.

A quelques semaines de sa 20 ème commémoration, ce verdict a ouvert une brèche contre l’impunité des auteurs présumés de ce génocide en France résidant en France, après des lenteurs de procédures qui ont vu la France condamnée en 2004 par la Cour Européenne des Droits de l’Homme dans l’affaire Wenceslas Munyeshaka.

Organisé dans de bonnes conditions, après une instruction sérieuse, ce procès, au-delà de ce seul verdict a permis de réaffirmer que le génocide des Tutsi au Rwanda n’était pas contestable. C’est ce qui ressort clairement du prononcé de la feuille de motivation du verdict, exposée par le Président Olivier Leurent.

Le déroulement des audiences avait pourtant été marqué par la répétition par l’accusé et ses défenseurs de discours visant à atténuer la réalité et l’ampleur du génocide des Tutsi, par le biais notamment de la contestation de certains faits, tels que la préméditation et l’organisation soigneuse de ce génocide, ou d’accusations « en miroir ». Une stratégie du déni et du mépris adoptée par la défense jusque dans sa plaidoirie qui a choqué de nombreuses personnes présentes, parties civiles et rescapés en particulier.

L’avocate de la défense a ainsi prononcé des mots particulièrement choquants pour les familles des victimes présentes, insistant sur l’absence des victimes du côté des parties civiles. Alain Gauthier, président du CPCR avait pourtant rappelé à la barre que « la marque du génocide, c’est le silence de nos morts »

La Cour d’Assises de Paris a considéré que « la thèse soutenue par l’accusé d’un mouvement populaire chaotique spontané, incontrôlable, non concerté et inorganisé ne concorde nullement aux constatations réalisées tant par les historiens que par les témoins visuels, journalistes, rescapés et diplomates qui ont tous relaté au contraire la préparation et l’organisation particulièrement efficaces des massacres perpétrés en raison de motifs politiques ou raciaux. Cette thèse du chaos généralisé est également incompatible avec l’ampleur des tueries commises et leur propagation à tout le pays. »

De même, la Cour s’est dite « convaincue que le crime de génocide tel que défini par l’article 211-1 du Code Pénal, à savoir l’existence d’atteintes volontaires à la vie ou d’atteintes graves à l’intégrité physique ou psychique, en exécution d’un plan concerté, tendant à la destruction totale ou partielle du groupe ethnique Tutsi a bien été commis au Rwanda entre avril et juillet 1994 ».

La tenue de ce procès 20 ans après les faits, le faible nombre de rescapés, donc de témoins, la prescription des accusations de torture auront été autant d’obstacles pour l’accusation et pour les jurés qui ont cependant, en leur âme et conscience, décidé d’inculper Pascal Simbikangwa de « crime » de génocide, comme réclamé par le Ministère public dans son réquisitoire, et non de simple « complicité » de génocide, pour des faits commis à Kigali.

L’importance du dossier d’accusation constitué lors de l’instruction pour la préparation de ce premier procès d’un présumé génocidaire en France a confirmé la nécessité de voir le Pôle génocide et crimes contre l’humanité du TGI de Paris, créé le 1er janvier 2012 disposer de moyens suffisants, à renforcer dans la perspective des nombreux procès à venir.

Le verdict de ce procès n’est en effet qu’une étape dans la voie de la vérité et de la justice qui vient de s’ouvrir en France. 27 des 33 affaires instruites par le Pôle génocide et crimes contre l’Humanité concernent le Rwanda, dont 7 concernent la complicité présumée de militaires et mercenaires français dans le génocide. L’association Survie, partie civile dans ces 7 dossiers, milite depuis de nombreuses années pour que la responsabilité de dirigeants français, politiques et militaires soit également établie et jugée, ce qui n’ était pas l’objet du procès Simbikangwa.

Les parties civiles de ce procès, qui n’ont pas été épargnées par l’accusé et par sa défense, accusées de disposer de moyens considérables et de manipuler les témoins, ont tenu à montrer dans leurs interventions et plaidoiries que leur présence n’était pas liée à un acharnement contre un homme, mais bien à un combat citoyen contre l’impunité, appelé à se poursuivre. Pour le CPCR, dont l’unique objectif est la poursuite des présumés génocidaires complaisamment accueillis en France, ce verdict est un formidable encouragement à continuer ce combat contre l’impunité, "sans haine ni vengeance", mais avec détermination.

Soutenez-nous dans nos démarches judiciaires : faites un don.

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Le procès Simbikangwa, une étape décisive dans la lutte contre l’impunité des auteurs et complices du génocide des Tutsi au Rwanda.

14 Mars 2014 , Rédigé par survie.midipyrenees@gmail.com Publié dans #communiqués

Tribune de Fabrice Tarrit, président de Survie sur http://www.slateafrique.com

Le procès Simbikangwa aura marqué une étape décisive dans la lutte contre l’impunité des auteurs et complices du génocide des Tutsi au Rwanda.

Croquis de Pascal Simbikangwa lors de son procès / AFP

 

 

 

 

 

 

 

 

Croquis de Pascal Simbikangwa lors de son procès / AFP

Avant le prononcé du verdict du Jury de la Cour d’Assises de Paris, Survie tient à exprimer ses impressions concernant le procès du présumé génocidaire rwandais Pascal Simbikangwa. Organisé dans de bonnes conditions, après une instruction sérieuse, ce procès, quelle qu’en soit l’issue, a permis de réaffirmer que ce génocide n’est pas contestable. Il a ouvert une brèche contre l’impunité de ses auteurs et complices en France, à quelques semaines de la 20ème commémoration.

Un procès historique

Le 4 février dernier commençait à la Cour d’Assises du Tribunal de Grande Instance de Paris le procès de Pascal Simbikangwa, accusé de complicité de crimes contre l’humanité pour des actes commis durant les 3 mois du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, et même de crime de génocide par le ministère public dans son réquisitoire, il encourt la perpétuité. Survie est partie civile dans ce procès. Il s’agit du premier procès d’un présume génocidaire rwandais tenu en France, où ils ont été nombreux à se réfugier après le génocide. Les 3 premières semaines se sont centrées sur le parcours de l’accusé et sur le contexte du génocide. La plupart des témoignages ont rappelé l’aspect planifié du génocide et démontré le rôle de Simbikangwa dans le développement de l’idéologie raciste et de la répression envers les Tutsi et les opposants Hutu. Si certains des témoignages tendent à démontrer le rôle d’importance joué par l’accusé avant le génocide au sein des services de renseignements en particulier, c’est seulement sur son rôle durant les 100 jours du génocide des Tutsi et des massacres d’opposants Hutu qu’il est jugé. Les témoins des faits ont été entendus entre le 24 février et le 6 mars. Certains ont accusé Simbikangwa de s’être rendu régulièrement aux « barrières » pour encourager les miliciens extrémistes (Interahamwe) à massacrer les Tutsi et pour leur fournir des armes, notamment dans le quartier de Kiyovu à Kigali.

La confirmation que Simbikangwa a joué un rôle clé

Le nom de Pascal Simbikangwa a été cité dans le rapport de la mission internationale de 1993, puis dans l’ouvrage « Complicité de génocide ? » publié en octobre 1994 par François-Xavier Verschave, ancien président de Survie. Pour l’association, ce nom qui fait trembler encore bien des rescapés aujourd’hui n’est pas celui d’un personnage fantasmé. Tout au long du procès, l’accusé n’a cessé d’exposer ses théories martiales à propos de sa lutte à mort contre le FPR et les Tutsi et a démontré dans ses nombreuses prises de parole, avec une certaine jubilation, qu’il connaissait mieux que personne tous les rouages politiques, sécuritaires, militaires de l’Etat rwandais, le fonctionnement des médias, qu’il était l’œil et l’oreille de personnalités de premier plan. Pour Maître Jean Simon, l’avocat de Survie « il faut retenir son autorité, elle ressort des débats, il tente de faire croire qu’il est un homme de peu à partir de 1992 mais cela ne tient pas la route car au moment du génocide il a la liberté de circuler plus que tous ceux de son quartier. Son véhicule est reconnu dans Kigali. On ne l’arrête pas, on ne le contrôle pas. Et hors de son quartier, quand on le contrôle, son seul nom sert de laisser passer. Son vêtement militaire renforce cette autorité. Un des gardiens parle de lui comme l’homme le plus fort du quartier ».

Un procès qui a réveillé l’expression de discours négationnistes

Le déroulement des audiences, suivies par une trentaine de militants de l’association Survie, a confirmé certaines craintes de l’association, à travers la réitération par l’accusé et ses défenseurs de discours révisionnistes, de négation et une focalisation de l’accusé sur le rôle des Tutsi et du FPR dans le déclenchement des hostilités, puis des crimes. Au cours des audiences, Pascal Simbikangwa a choisi d’éluder les questions, de tout nier, y compris l’évidence, une stratégie du déni et du mépris, particulièrement choquante. « La personnalité de cet homme s’articule sur le déni du réel, il n’a pas vu de cadavres dans une ville qui en a compté au moins 110 000 ! » s’est indigné Me Jean Simon, l’avocat de Survie lors de sa plaidoirie du 12 mars. « A qui le faire croire, alors que les réfugiés chez lui voyaient jusque 3 camions bennes par jour pour leur ramassage macabre au début du génocide ? ». Pour Me Simon « il ne peut reconnaître ces morts car le génocide c’est tuer et c’est aussi effacer les traces. ». Pour le Président de Survie, Fabrice Tarrit, auditionné en tant que partie civile « cette insulte à la mémoire des victimes et de leurs proches place cet homme parmi les personnages les plus emblématiques de ce mépris, ce négationnisme et ce sentiment d’impunité contre lesquels l’association Survie se bat depuis 20 ans ».

Pour expliquer les crimes commis dans son pays, Simbikangwa a également donné une vision fantasmée et caricaturale du Rwanda et de l’Afrique en général, tentant de crédibiliser l’idée d’Africains pas vraiment mûrs pour la démocratie, capables de se livrer à un génocide « spontané ». Il s’agit là d’un contre-feu fréquemment utilisé pour contester les travaux qui ont prouvé que ce génocide était organisé, planifié, qu’il a bénéficié de soutiens économiques, militaires, y compris français, qu’il s’est appuyé sur des élites intellectuelles, militaires rwandaises, dont incontestablement faisait partie Monsieur Simbikangwa.

Un procès qui n’était pas celui de l’implication française dans le génocide

Pour l’avocat de Survie, Me Jean Simon « ce procès n’aura pas permis d’avancer sur l’implication française dans le génocide des Tutsi du Rwanda car c’est le procès d’un homme et non celui du génocide et de ses soutiens ».

Toutefois, l’ombre des multiples complicités françaises a plané tout au long de l’audience, dès l’exposé de la synthèse du dossier par le Président du tribunal, le 4 mars, celui-ci insistant notamment sur les livraisons d’armes de la France au régime génocidaire. L’audition du lieutenant-colonel Robardey a également été éclairante sur un point : la permanence de discours exprimés par des militaires français ayant exercé au Rwanda avant ou pendant le génocide.

Cet officier français présent au Rwanda de 1990 à 1993 a travaillé au bureau G3 de l’État Major de la gendarmerie à la formation des officiers de police judiciaire, notamment pour leur enseigner des techniques d’enquête. Il a donné à la barre une vision révisionniste du génocide, évoquant une montée de tension et des violences qui ne seraient qu’une réaction aux actes de guérilla du FPR et aux crimes perpétrés au Burundi voisin, affirmant que « si tout cela s’est fait, ce n’était pas organisé », considérant comme une « injustice le fait que seuls les crimes commis contre les Tutsi soient considérés comme un génocide » et réclamant « une requalification des crimes commis contre les Hutu ».

Rappelons que 27 des 33 affaires instruites par le Pôle génocide et crimes contre l’Humanité concernent le Rwanda, dont 6 traitent de la complicité présumée de militaires français dans le génocide et une de celle de l’ancien gendarme de l’Elysée, le capitaine Paul Barril. L’association Survie, également partie civile dans ces 7 dossiers, milite depuis de nombreuses années pour que la responsabilité de dirigeants français, politiques et militaires soit établie et jugée.

L’association Survie, une partie civile légitime dans ce procès

Les 5 parties civiles de ce procès n’ont pas été épargnées par l’accusé et par sa défense, qualifiées de « parquetiers », accusées de disposer de moyens considérables et de manipuler les témoins. Pourtant, tout au long de leurs interventions et de leurs plaidoiries, ces parties civiles ont montré que leur présence n’était pas liée à un désir de vengeance ni à un acharnement contre un homme, mais bien au désir de voir la vérité et la justice triompher après 20 ans de lenteurs judiciaires.

Lors de son audition du vendredi 7 mars, le président de Survie, Fabrice Tarrit, a rappelé le rôle de l’association dans ce dossier. « Survie a fait de la lutte contre l’impunité des auteurs et complices du génocide des Tutsi au Rwanda un de ses combats fondateurs, qui l’amène à être partie civile dans plusieurs affaires, dont celle de Pascal Simbikangwa. Sa présence au procès s’inscrivait donc dans la continuité d’un combat, en cohérence avec les objectifs de l’association, dont un des objectifs statutaires est depuis 1995 la lutte contre la banalisation du génocide, face notamment aux discours de négation, exprimés y compris au plus haut niveau de l’État ».

En plus d’être une des premières associations à avoir alerté dès 1993 sur les risques de génocide et à s’être mobilisée pendant le génocide, Survie et ses membres ont été parmi les premiers à déposer des plaintes contre des présumés génocidaires réfugiés en France (dès 1995, avec une première constitution de partie civile en 2002).

Depuis 1994, la mobilisation n’a pas faibli, malgré les moyens modestes de l’association. Ce combat a mobilisé des milliers d’individus depuis. Il s’agit d’un engagement citoyen, totalement désintéressé, loin des fantasmes véhiculés par certains négationnistes. La plupart des militants de Survie avaient moins de 20 ans en 1994. Leur exigence à connaître la vérité est forte. Les générations se renouvellent et le combat continue.

Une organisation du procès et une qualité des débats à saluer

La présence à la Cour d’Assises de Paris de Survie visait également à montrer l’exigence forte de l’association vis à vis de l’institution judiciaire qui a tant tardé à instruire certains dossiers.

Survie a parlé d’un procès nécessaire mais tardif, rappelant que la France a été condamnée en 2004 par la Cour européenne des Droits de l’Homme pour la lenteur de la Justice dans l’affaire Munyeshaka, dossier dans lequel Survie est partie civile. L’association a également milité pour la création d’une Cour pénale Internationale, puis plus tard pour l’adaptation du statut de Rome en droit français – un sujet qui n’est toujours pas clôt –, et a réclamé des moyens pour le Pôle génocide et crimes contre l’humanité du TGI de Paris, créé le 1er janvier 2012.

Les représentants de l’association qui ont assisté au procès expriment leur satisfaction quant au déroulement des audiences, conduites en toute impartialité par le Président du tribunal, au temps consacré aux exposés de témoins de contexte, au nombre de témoins convoqués à la barre.

L’importance du dossier d’accusation constitué lors de l’instruction confirme la nécessité de voir le Pôle génocide et crimes contre l’humanité disposer de moyens suffisants, à renforcer dans la perspective des nombreux procès à venir.

Qu’attendre du verdict ?

Le verdict de ce procès n’est qu’une étape dans la voie de la vérité et de la justice qui s’est enfin ouverte en France. La tenue de ce procès 20 ans après les faits, le faible nombre de rescapés, donc de témoins, la prescription des accusations de torture auront été autant d’obstacles pour l’accusation, mais c’est en leur âme et conscience que les jurés décideront du niveau d’implication de Pascal Simbikangwa dans les faits qui lui sont reprochés. Accusé de crime de génocide par le ministère public dans son réquisitoire, il encourt la perpétuité. D’autres procès suivront, à un rythme soutenu. Les procès programmés ne concernent pour l’instant que des présumés génocidaires résidant en France. Mais pour Survie, au vu des éléments rassemblés concernant les complicités politiques, militaires et économiques de la France, il serait inconcevable que des responsables français n’aient pas à leur tour à répondre à la Justice.

L’association vient de lancer une campagne intitulée « 20 ans d’impunité : la France complice du génocide des Tutsi au Rwanda », avec une revendication phare : la déclassification des archives françaises concernant le Rwanda.
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