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Survie Midi Pyrénées

actualites francafricaines, communiques, archives.

samedi 23 janvier 2010 Les frasques ordinaires d'un fils de dictateur

23 Janvier 2010 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

samedi 23 janvier 2010

Les frasques ordinaires d'un fils de dictateur


Teodoro alias Tedorín Obiang Nguema Obiang Mangue
est le fils de
Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, l'inamovible  narco-pétro-dictateur de la Guinée équatoriale et son successeur dynastique putatif.
Lisez le rapport de Global Witness
La vie cachée d’un accro du shopping, ou comment le play-boy de fils d’un dictateur africain est arrivé à dépenser des millions de dollars aux États-Unis
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Madagascar La Françafrique dans l’ombre de Rajoelina

18 Janvier 2010 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Lundi 18 janvier 2010


Madagascar
La Françafrique dans l’ombre de Rajoelina

 

 

C’est le pire scénario qui se dessine à Madagascar après le coup d’Etat, le 17 mars, de l’ancien disc jockey et ancien maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina. En décembre, la tension est montée d’un cran après le torpillage des pourparlers inter-malgaches. Doit-on s’en étonner à l’heure où le pays est au bord de l’explosion ?

Après plusieurs mois de troubles, des négociations avaient débuté au mois d’août à Maputo (Mozambique). Ces pourparlers réunissaient les chefs de quatre principaux partis, dont Rajoelina et le président déchu. Après plusieurs rounds de négociations sous l’égide du Groupe international de contact (GIC), « Billets d’Afrique » (n°187, octobre 2009) avait estimé que les perspectives de sortie de crise étaient minces, polluées par les efforts de la diplomatie française pour légitimer le putschiste Andry Rajoelina à la tête d’une Haute autorité de transition.

Comment, en effet, régler, une crise majeure sur une base de travail aussi peu crédible que celle de proposer la présidence du gouvernement de transition à un putschiste ? Comment peut-on condamner le putsch sans condamner les putschistes ?


Un accord « bancal »

C’est exactement l’avis des médiateurs africains après quatre jours de négociations tumultueuses, début novembre, à Addis Abeba. Les quatre principaux dirigeants politiques malgaches – Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, et les anciens présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy – y avaient paraphé un « acte additionnel » aux accords de Maputo signés le 9 août. Ce texte confirmait Rajoelina comme président de transition, mais flanqué de deux « coprésidents » issus des mouvances Ravalomanana et Zafy, la mouvance de Didier Ratsiraka conservant le poste de Premier ministre, confié à Eugène Mangalaza.

Au-delà de l’optimisme de façade, les doutes se sont donc clairement exprimés sur la capacité à fonctionner « d’une telle usine à gaz », selon les termes d’un diplomate de l’Union africaine (UA). Le médiateur de l’organisation internationale de la Francophonie, Edem Kodjo, cherchait, lui aussi, à se rassurer en qualifiant l’accord de « bancal » : « Cette architecture du pouvoir correspond parfaitement à la conception de la vie en société du peuple malgache : on se retrouve ensemble sur un minimum commun » (sic !). Quant au Commissaire paix et sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra, il usait de la méthode Coué : « Même une monstruosité juridique peut représenter une sortie de crise. »


Les accords de Maputo à la poubelle

Il n’y avait que Kouchner pour se féliciter, toujours lyrique, d’un accord qui augurait d’une « sortie de crise pacifique », « du sens des responsabilités des responsables malgaches » et appeler « toutes les forces malgaches, à faire preuve du même sens de l’intérêt national durant la période de transition qui s’ouvre ». L’ambassadeur de France, Jean-Marc Chataignier, pouvait donc présenter ses lettres de créance à Andry Rajoelina.

La déclaration de Kouchner s’est révélée être de pure forme alors que Rajoelina refusait de participer, début décembre, à une rencontre – la troisième à Maputo depuis le mois d’août – où chaque mouvance présentait la liste de ses candidats au gouvernement de transition, conformément à l’accord d’Addis Abeba. Tandis qu’un « collectif de jeunes officiers » issus du Corps des Personnels et des Services Administratifs et Techniques (CAPSAT), des conseillers à la présidence, conduits par deux faucons, les lieutenants-colonels Charles Randrianasoavina et René Lylison faisaient monter la pression pour exiger que les ministères régaliens reviennent à la mouvance Rajoelina, celui-ci a prétexté de ne pas vouloir négocier à l’étranger la composition du futur gouvernement d’union. Randrianasoavina et Lylison, bien connus pour leurs méthodes musclées, ont joué un rôle clé dans le coup d’Etat du 17 mars. De source bien informée, ils sont, l’un ou l’autre, de tous les voyages à l’étranger de Rajoelina. Pour l’escorter ou le contrôler ?


La diplomatie française comme tuteur

Quant à la diplomatie française, qui pourtant appelait au sens des responsabilités, elle trouvait le moyen d’appuyer implicitement Rajoelina en regrettant, dès le lendemain de la consultation de Maputo « que les résolutions signées le 8 décembre par les trois chefs de file malgaches présents à Maputo s’écartent du cadre consensuel prévu par ces accords ».

Un feu vert pour Rajoelina qui, criant au coup d’Etat, estimait, six jours plus tard, qu’une cohabitation avec ces trois mouvances était désormais « impossible » tout en leur interdisant un retour à Madagascar. Le 16 décembre, il annonçait unilatéralement la tenue de législatives le 20 mars et le 20 décembre, il nommait, un nouveau Premier ministre, Cécile Manorohanta, aussitôt remplacée par le colonel Albert Camille Vital. Par ailleurs, les journaux malgaches ont mentionné l’arrivée d’un nouveau conseiller technique français pour le partage des postes ministériels et le voyage en France d’un proche de Rajoelina, Norbert Ratsirahonana, qui aurait rencontré des autorités françaises à l’Elysée. Claude Guéant ?


« Rajoelina otage de son clan »

Tandis que la France invitait mollement à une reprise du dialogue et à des élections transparentes, la déclaration de la Commission parlementaire paritaire ACP-UE réunie à Luanda (Angola), début décembre, n’avait rien de diplomatique. Elle fustigeait, en effet, « l’intransigeance » de Rajoelina, « autoproclamé » président de la République « lequel apparaît comme l’otage de son clan », « la répression par les forces militaires des nombreuses manifestations de protestation populaire » et exigeait « le rétablissement immédiat du parlement malgache », « l’ouverture d’une enquête internationale indépendante chargée de faire la lumière sur les violations des droits humains et les répressions répétées contre la population », « la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et l’annulation des procédures judiciaires contre ceux-ci ». Enfin la commission demandait /« à tout gouvernement intérimaire de Madagascar de ne conclure aucun accord ou contrat avec d’autres pays ou entreprises portant sur les richesses naturelles et le patrimoine national, avant (…) que la population malgache n’octroie un mandat légitime à un nouveau gouvernement. » Conséquence du coup de force de Rajoelina, l’Union européenne menace d’annuler son aide, actuellement bloquée, d’un montant de 580 millions d’euros. Les Etats-Unis ont également pris des sanctions. Seule la France poursuit sa coopération bilatérale.

Il semblerait, en fait, que la France ne voulait pas d’un nouveau Maputo. L’ambassadeur de France, Jean-Marc Chataignier, si bavard jusque là et très actif dans les négociations a été plus que discret au mois de décembre. Aurait-il perdu son rôle de chef de file de l’Union européenne à Madagascar comme il aimait à se présenter, au profit de l’ambassadeur d’Allemagne comme le pense la presse malgache ? De là à torpiller les accords de Maputo, il n’y a qu’un pas à franchir. Areva dans l’ombre de Total Comme trop souvent, l’action de la France est motivée par la seule défense de ses intérêts économiques.


Dans un billet du 25 mars, /Le Canard Enchaîné/ expliquait l’aversion qu’inspirait Ravalomanana à la France et soulignait que sa chute ne désespérait pas vraiment l’ancienne puissance coloniale, celle-ci jugeant le coup d’Etat « de changement de pouvoir hors norme ».

Le contentieux datait de 2002 où Paris avait mis cinq mois pour reconnaître son élection. Ravalomanana lui avait ensuite rendu la monnaie de sa pièce en mettant les entreprises françaises en concurrence avec les entreprises chinoises, américaines ou canadiennes. Le groupe Bolloré avait été écarté de l’appel d’offre pour la gestion du port de Toamasina. « Quant au groupe Total, il ne devra qu’à l’intervention personnelle de Sarko d’arracher, en 2008, (…) un permis de prospection terrestre ».

Areva s’est également invité dans la danse, officiellement dans l’appui logistique à …Total à la prospection des sables bitumineux de Bemolanga. Curieux hasard, il y a aussi de l’uranium dans la même zone comme dans d’autres régions de Madagascar. Areva a-t-elle normalement des activités d’appui logistique dans la prospection pétrolière ? Il serait intéressant d’avoir la réponse…


Raphaël De Benito
Billets d’Afrique et d’ailleurs, n°187, janvier 2010.

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Cinquante ans d'indépendance : le bilan d'Achille Mbembé

16 Janvier 2010 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Cinquante ans d'indépendance :
le bilan d'Achille Mbembé
L'historien camerounais Achille Mbembe livre ici son bilan des cinquante années de l'Afrique indépendante. Un beau texte désespéré d'où ne sort malheureusement aucune proposition concrète... Le "New Deal" qu'il évoque est en effet impraticable sur le terrain, tout simplement parce qu'il s'oppose à la souveraineté des Etats. Lisez.

mbembe2-187x254.jpgNous voici donc en 2010, cinquante ans après la décolonisation. Y-a-t-il vraiment quoi que ce soit à commémorer ou faut-il au contraire tout reprendre ?

Restauration autoritaire par-ci, multipartisme administratif par là, ailleurs maigres avancées au demeurant réversibles et, à peu près partout, niveaux très élevés de violence sociale, voire situations d’enkystement, de conflit larvé ou de guerre ouverte, sur fonds d’une économie d’extraction qui, dans le droit fil de la logique mercantiliste coloniale, continue de faire la part belle à la prédation – voilà, je dirais, le paysage d’ensemble.

Dans la plupart des cas, les Africains ne sont toujours pas à même de choisir librement leurs dirigeants. Trop de pays sont toujours à la merci de satrapes dont l’objectif unique est de rester au pouvoir à vie. Du coup, la plupart des élections sont truquées. On sacrifie aux aspects procéduraux les plus élémentaires de la concurrence, mais l’on garde le contrôle sur les principaux leviers de la bureaucratie, de l’économie, et surtout de l’armée, de la police et des milices. La possibilité de renverser le gouvernement par la voie des urnes n’existant pratiquement pas, seul l’assassinat, la rébellion ou le soulèvement armé peuvent contredire le principe de la continuation indéfinie au pouvoir. Globalement, les choses sont donc plutôt bloquées, surtout en Afrique francophone où, les manipulations électorales et les successions de père en fils aidant, l’on peut dire que l’on vit, de facto, sous des chefferies masquées.

Où allons-nous ?

Quatre tendances lourdes me frappent aussi. La première est l’absence d’un réel projet démocratique, d’une pensée de la démocratie qui constituerait une véritable alternative au modèle prédateur en vigueur à peu près partout.

La deuxième est le recul de toute perspective de révolution sociale radicale sur le continent. La troisième est la sénilité croissante des pouvoirs nègres – le fait que plus ils sont vieillissants, plus ils deviennent hystériques et carnassiers, et plus les successions deviennent des affaires de famille.
La troisième est l’enkystement de pans entiers de la société et l’irrépressible désir, chez des centaines de millions, de vivre partout ailleurs sauf chez eux – le désir généralisé de défection et de désertion.

À ces dynamiques structurelles vient s’ajouter une autre – l’émergence d’une culture du racket, de l’émeute sanglante et sans lendemain et qui, à l’occasion, tourne facilement à la guerre de pillage. Cette sorte de lumpen-radicalisme, à la vérité violence sans projet politique alternatif, n’est pas seulement porté par les « cadets sociaux » dont « l’enfant-soldat » et le « sans-travail » des bidonvilles constituent les tragiques symboles. Cette sorte de populisme sanglant est aussi mobilisé, lorsqu’il le faut, par les forces sociales qui sont parvenues à coloniser l’appareil d’État.

Il faut craindre que cette violence sans projet politique alternatif ne se généralise. Elle provoquerait en retour le raidissement d’un État qui, bien qu’illégitime ou amputé de la plupart de ses prérogatives classiques, bénéficie du soutien d’une classe qui en a fait l’instrument de son enrichissement personnel ou, simplement, une ressource privée ou encore une source d’accaparements en tous genres, dans le contexte de la lutte quotidienne soit pour l’accumulation, soit pour la survie pure et simple. Quitte à détruire l’État, l’économie et les institutions, cette classe est prête à tout pour conserver le pouvoir, la politique n’étant d’ailleurs à ses yeux qu’une manière de conduire la guerre civile ou la guerre ethnique par d’autres moyens.

Ces brusques observations ne signifient toutefois pas qu’il n’existe aucune saine aspiration à la liberté et au bien-être en Afrique. Ce désir peine cependant à trouver un langage, des pratiques effectives, et surtout une traduction dans des institutions nouvelles et une culture politique neuve où le pouvoir n’est plus un jeu à somme nulle.

La violence des « sans-parts »

Pour que la démocratie puisse s’enraciner en Afrique, il faudrait qu’elle soit portée par des forces sociales et culturelles organisées ; des institutions et des réseaux sortis tout droit du génie, de la créativité et surtout des luttes des gens eux-memes et de leurs traditions propres de solidarité. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi une Idée dont elle serait la métaphore vivante et absolue. Ainsi, en réarticulant par exemple le politique et le pouvoir autour de la critique des formes de vie, ou plus précisément de l’impératif de nourrir les « réserves de vie », on pourrait ouvrir la voie à une nouvelle pensée de la démocratie dans un continent où le pouvoir de tuer reste plus ou moins illimité, et où la pauvreté et la maladie rendent l’existence si précaire.

Au fond, une telle pensée devrait etre utopique. Elle devrait etre, de nécessité, une pensée de l’émergence et du soulèvement. Mais ce soulèvement devrait aller bien au-delà de l’héritage anti-colonialiste et anti-impérialiste dont les limites, dans le contexte de la mondialisation et au regard de ce qui s’est passé depuis les indépendances, sont désormais flagrantes.

En attendant, deux facteurs décisifs constituent des freins à une démocratisation du Continent. D’abord une certaine économie politique. Ensuite un certain imaginaire du pouvoir, de la culture et de la vie.

D’une part, la brutalité des contraintes économiques dont les pays africains ont fait l’expérience au cours du dernier quart du XXe siècle - et qui se poursuit sous la férule du néo-libéralisme – a contribué à la fabrication d’une multitude de « gens sans-part » dont l’apparition sur la scène publique s’effectue de plus en plus sur le mode de la tuerie lors de bouffées xénophobes ou à l’occasion de luttes ethniques, surtout au lendemain d’élections truquées, dans le contexte des protestations contre la vie chère, ou encore dans le cadre des luttes pour les ressources de base.

Ce sont des gens qui n’ont strictement rien à perdre, qui de surcroit sont totalement livrés à l’abandon – condition de laquelle ils ne peuvent souvent échapper que par la migration, la criminalité et toutes sortes d’illégalismes. C’est une classe de « superflus » dont l’État (là où il existe), voire le marché lui-meme, ne savent que faire. Ce sont des gens que l’on ne peut guère vendre en esclavage comme aux débuts du capitalisme moderne, ni réduire aux travaux forcés comme à l’époque coloniale et sous l’apartheid. Du point de vue du capitalisme tel qu’il fonctionne dans ces régions du monde, ils sont complètement inutiles - des rebuts humains livrés à la violence, à la maladie, à l’évangélisme nord-américain, aux croisés de l’Islam et à toutes sortes de phénomènes d’illumination.

D’autre part, la brutalité des contraintes économiques a aussi vidé de tout contenu le projet démocratique en réduisant celui-ci à une simple formalité – un rituel sans contenu ni symbolique, et plus grave encore sans conséquence réelle sur la vie quotidienne des gens ordinaires. Puis, comme je le suggérais à l’instant, l’incapacité à sortir du cycle de l’extraction et de la prédation dont l’histoire, d’ailleurs, prédate la colonisation. Ces facteurs, pris ensemble, pèsent énormément sur les formes que prend le politique dans nos pays.

À ces données fondamentales s’ajoute l’événement qu’aura été la grande diffraction sociale commencée au milieu des années 80. Cette diffraction de la société a conduit à peu près partout à une informalisation des rapports sociaux et économiques, à une fragmentation sans précédent du champ des règles et des normes, et à un processus de dés-institutionalisation qui n’a pas épargné l’État lui-même.

Cette diffraction a également provoqué un grand mouvement de défection de la part de nombreux acteurs sociaux, ouvrant dès lors la voie à de nouvelles formes de la lutte sociale – une lutte sans pitié pour la survie centrée autour de l’accès aux ressources. Aujourd’hui, le bidonville est devenu le lieu névralgique de ces nouvelles formes d’affrontements souvent sans tete apparente. Il s’agit d’affrontements de type moléculaire et cellulaire qui combinent des éléments de la lutte des classes, de la luttes des races, de la lutte ethnique, des millénarismes religieux et des luttes en sorcellerie.

Pour le reste, la faiblesse des oppositions est connue. Pouvoir et opposition opèrent en fonction d’un temps court marqué par l’improvisation, les arrangements ponctuels et informels, les compromis et compromissions diverses, les impératifs de conquête immédiate du pouvoir ou la nécessité de le conserver à tout prix. Les alliances se nouent et se dénouent constamment. Mais surtout, l’imaginaire du pouvoir ne s’est guère transformée. L’imaginaire structurant de la politique en Afrique reste celui de la guerre civile permanente. Et tant que l’on ne découplera pas la politique et la guerre, le potentiel de violence restera explosif.

Décolonisation et internationalisation

Ce cinquantenaire de la décolonisation n’est pas seulement une affaire africaine. On me dit que la France, en particulier, veut faire de 2010 une « Année de l’Afrique ». La France, justement, donne l’impression de n’accepter que du bout des lèvres la démocratisation du Continent. Dans son pré-carré, elle s’y est opposée farouchement depuis 1960, n’hésitant pas, le cas échéant, à recourir à l’assassinat et à la corruption.

Aujourd’hui encore, elle est connue, à tort ou à raison, pour son soutien le plus tenace, le plus retors et le plus indéfectible aux satrapies les plus corrompues du continent et aux régimes qui, justement, ont tourné le dos à la cause africaine.

Il y a une raison simple à tout cela – les conditions historiques dans lesquelles s’est effectuée la décolonisation et le régime des capitations qu’ont cimenté les accords inégaux « de coopération et de défense » signés dans les années 1960.

On ne le sait peut-etre pas assez, l’objet de ces accords secrets, ce fut non pas de liquider le rapport colonial, mais justement de le contractualiser. C’est au nom de cette contractualisation des vieux rapports coloniaux que la France continue, de facto, d’exercer un droit de propriété sur le sol, le sous-sol et l’espace aérien de ses anciennes colonies.

Lors de son dernier voyage officiel en Afrique du Sud, le Président Nicolas Sarkozy avait promis de rendre public ces accords. Je ne sais s’il l’a déjà fait.

Les États-Unis ne s’opposent peut-être pas activement à la démocratisation de l’Afrique. Cynisme et hypocrisie suffisent largement – encore que de nombreuses institutions privées américaines apportent une aide multiforme à la consolidation des sociétés civiles africaines. C’est par exemple le cas des nombreuses fondations américaines. Mais le caractère moralisateur et évangélique de leurs interventions laisse à désirer.

Un fait majeur des cinquante prochaines années sera la présence de la Chine en Afrique. Cette présence est sinon un contrepoids, du moins un expédient à l’échange inégal si caractéristique des relations que le Continent entretient avec les puissances occidentales et les institutions financières internationales. Il est vrai que pour le moment, la relation avec la Chine ne sort pas du modèle de l’économie d’extraction – modèle qui, ajouté à la prédation, constitue la base matérielle des tyrannies nègres. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que la Chine soit d’un grand secours dans les luttes à venir pour la démocratie.

L’influence de l’autre puissance montante, l’Inde, est pour l’instant marginale.

Quant à l’Afrique du Sud, elle ne peut pas, à elle toute seule, promouvoir la démocratie en Afrique. Elle n’en a ni les moyens, ni la volonté, ni les ressources de l’imagination. Du reste, elle doit d’abord approfondir la démocratie chez elle avant de penser à la promouvoir chez d’autres. Il est dommage que des forces externes continuent de faire pression sur elle pour qu’elle exerce sur le Continent un role de gendarme qui ne lui sied pas du tout et pour lequel elle est si mal équipée.

Ce à quoi il faudrait arriver, c’est à une sorte de « New Deal » continental collectivement négocié par les différents États africains et par les puissances internationales – un « New Deal » en faveur de la démocratie et du progrès économique qui viendrait compléter et clore une fois pour toutes le chapitre de la décolonisation.

Survenant plus d’un siècle après la fameuse Conférence de Berlin qui inaugura la partition de l’Afrique, ce « New Deal » serait assorti d’une prime économique pour la reconstruction du continent. Mais il comporterait également un volet juridique et pénal, des mécanismes de sanction, voire de mise au ban, dont la mise en oeuvre serait nécessairement multilatérale, et dont l’inspiration pourrait etre trouvée dans les transformations récentes du droit international. Ceci impliquerait qu’à l’occasion, des régimes coupables de crimes contre leurs peuples pourraient légitimement etre déposés par la force et les auteurs de ces crimes poursuivis devant la justice pénale internationale. La notion de « crimes contre l’humanité » devrait elle-meme faire l’objet d’une interprétation étendue qui inclue non seulement les massacres et les violations aggravées des droits humains, mais aussi des faits graves de corruption et de pillage des ressources naturelles d’un pays. Il va de soi que des acteurs privés loaux ou internationaux pourraient également etre visés par de telles dispositions.

C’est à ce niveau de profondeur historique et stratégique qu’il importe désormais d’envisager la question de la démocratisation et du progrès économique en Afrique.
La démocratisation de l’Afrique est d’abord une question africaine, certes. Mais elle a aussi des dimensions internationales.

Ré-ouvrir le futur

Pour le demi-siècle qui vient, une partie du role des intellectuels, des gens de culture et de la société civile africaine sera justement d’aider à « internationaliser » la question de la démocratisation de l’Afrique, dans le droit fil des efforts des dernières années visant à mutualiser le droit international et qui ont vu l’apparition d’instances juridictionnelles supra-étatiques.

Encore faut-il aller au-delà de la conception traditionnelle de la société civile, celle qui est étroitement dérivée de l’histoire des démocraties capitalistes. D’une part, il faut tenir compte du facteur objectif qu’est la multiplicité sociale – multiplicité des identités, des allégeances, des autorités et des normes – et, à partir d’elle, imaginer de nouvelles formes de mobilisation et de leadership.

D’autre part, la nécessité de création d’une plus-value intellectuelle n’a jamais été aussi pressant. Cette plus-value doit etre réinvestie dans un projet de transformation radicale du continent. La création de cette plus-value ne sera pas uniquement l’oeuvre de l’État. Elle est, à mes yeux, la nouvelle tache des sociétés civiles africaines. Pour y parvenir, il faudra à tout prix sortir de la logique de l’urgence et de la logique des besoins immédiats qui a, jusqu’à présent, colonisé le débat sur l’Afrique.

Tant que la logique de l’extraction et de la prédation qui caractérise l’économie politique des matières premières en Afrique n’est pas brisée, et avec elle les modes existants d’exploitation des richesses du sous-sol africain, nous n’irons pas loin. La sorte de capitalisme que favorise cette logique allie fort bien mercantilisme, désordres politiques et militarisme. Cette sorte de capitalisme, on en voit déjà les prémisses à l’époque coloniale, avec le régime des sociétés concessionnaires. Tout ce dont il a besoin pour fonctionner, ce sont des enclaves fortifiées, des complicités souvent criminelles au coeur des sociétés locales, le minimum possible d’État et l’indifférence internationale.

Si les Africains veulent la démocratie, c’est à eux d’en payer le prix. Personne ne le paiera à leur place. Ils ne l’obtiendront pas non plus à crédit. Ils auront néanmoins besoin de s’appuyer sur de nouveaux réseaux de solidarité internationale, une grande coalition morale en dehors des États – la coalition de tous ceux qui croient que sans sa part africaine, notre monde décidément sera plus pauvre encore en esprit et en humanité.

Source : Le blog de Théophile Kouamouo, 10/01/2010
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Envoyez vos vœux à votre banquier ! Interrogez-le sur ses activités dans les paradis fiscaux

16 Janvier 2010 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

15 janvier 2010

Envoyez vos vœux à votre banquier !

Interrogez-le sur ses activités dans les paradis fiscaux.


Les annonces récentes des banques françaises concernant la fermeture de leurs activités, en mars 2010, dans les paradis fiscaux figurant sur la liste « grise » de l’OCDE n’ont en réalité qu’une portée très limitée : cette liste se vide au rythme des « petits arrangements entre amis ». Pour rappeler aux dirigeants des banques françaises sa détermination à ne pas voir cette question enterrée, le collectif Stop paradis fiscaux vous propose aujourd’hui une nouvelle forme d’action citoyenne. Interrogez votre banquier sur la nature de ses activités réelles dans ces territoires et exigez plus de transparence, en lui envoyant vos vœux par courrier. Nous vous proposons un modèle ci-dessous.


                     Madame, Monsieur le directeur,

                     Les récentes annonces de banques françaises concernant la fermeture de leurs activités dans certains paradis fiscaux m’incitent à vous écrire aujourd’hui.

                     Les « paradis fiscaux » sont des zones de non-droit qui permettent à quelques grandes entreprises et à des personnes riches de s’exonérer de leur contribution par l’impôt à la couverture des dépenses publiques. Ils diminuent fortement les recettes fiscales, chez nous mais aussi, avec des conséquences dramatiques, dans les pays en développement. Ils favorisent souvent le recyclage et le blanchiment de l’argent issu d’activités criminelles (trafic d’armes ou de drogue par exemple). Ils font aussi le lit d’une spéculation financière effrénée. Leur existence, au vu et au su des autorités de contrôle de tous les pays, est un scandale dans un contexte de crise financière, économique et sociale plongeant le monde dans une profonde récession et entraînant la perte de dizaines de millions d’emplois.

                      Les médias, comme certains responsables politiques, ont révélé que la plupart des banques, y compris les banques françaises, utilisaient les services des paradis fiscaux pour permettre l’évasion fiscale et le contournement de la réglementation financière et bancaire.

                      Cette situation, inacceptable, a conduit les dirigeants des pays du G20 à annoncer des sanctions, lors des deux derniers sommets, à Londres et Pittsburgh. Face à un vaste mouvement citoyen, le gouvernement français, en particulier, a demandé aux banques françaises de se retirer des territoires qui figureraient encore sur la « liste grise » des paradis fiscaux établie par l’OCDE en mars 2010.

                     C’est un pas en avant, mais le fait que Luxembourg, la Suisse, Hong-Kong, Singapour, Chypre, Monaco, Jersey, Delaware, Malte ou encore les îles Caïmans aient intégré si facilement la « liste blanche » de l’OCDE, comme s’ils étaient devenus des territoires parfaitement transparents, n’est pas pour me rassurer.

                     En tant que client(e) de votre banque, je m’interroge sur la nature des opérations que vous effectuez dans ces territoires. C’est pourquoi, sauf à ce que votre établissement se retire de ces territoires, je souhaite que vous m’expliquiez de façon détaillée votre présence et les activités que vous y menez.

                      Dans l’attente de votre réponse, Madame, Monsieur le directeur, je vous prie d’agréer mes meilleurs vœux et mes fidèles salutations.

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Rencontre avec Sunjata, écrivain, cinéaste et musicien Guinéen

9 Janvier 2010 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Vendredi 15 janvier à 19h à la librairie Terra Nova
 
Rencontre avec Sunjata, écrivain, cinéaste et musicien.
L'auteur présentera son ouvrage et fera une mise en perspective du contexte politique et socio-culturel de la Guinée Conakry

A l'occasion de la parution de son dernier roman "Kalachnikov blues", éditions Vents d'ailleurs (2009), rencontre avec Sunjata.

Rencontre organisée en partenariat avec le GERCA


Sur les rives du Zali, le commissaire Doré Dynamite coule ses journées à bâfrer des bananes plantain, à roupiller et à baffer la multitude de piéteurs de sa ville dans l’espoir d’un aveu encore plus menteur que la vérité. Mais que pèse-t-il dans les tours de passe-passe orchestrés par les multinationales et les politiques de ce pays béni des dieux, aux sous-sols plus que riches de minerais nécessaires à son développement ?

Entre torpeur et brèves de maquis au détour d’une bière frelatée, entre complots cossus dans les salons des puissants et sordides assassinats dans les ruelles démocratiques, Sunjata signe ici un premier polar drôle, grinçant, acerbe sur un pays pris dans la nasse de la Françafrique, entre les petits vols des moins que rien et les scandales inépuisables des « affaires africaines ».
Dans la collection "Fragments", dirigée par Raharimanana.

Voir lea biographie de Sunjata Koly sur son site http://sunjatakoly.wordpress.com/biographie-2
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lundi 4 janvier 2010 Cameroun : « Libérons Lapiro ! »

5 Janvier 2010 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Lundi 4 janvier 2010

Cameroun : « Libérons Lapiro ! »

Des musiciens se mobilisent en faveur d’un chanteur camerounais emprisonné

http://mp3.mondomix.com/liberons-lapiro

Une compilation téléchargeable gratuitement sera offerte à tous les internautes qui signeront la pétition pour la libération du chanteur camerounais Lapiro de Mbanga. Une action soutenue par l’ACAT-France, le Comité de soutien de la diaspora camerounaise, Freemuse et Survie.




                                 De son vrai nom, Pierre Roger Lambo Sandjo, Lapiro est un des chanteurs les plus populaires de son pays, actuellement incarcéré à Douala, au Cameroun, à l'issue d'un procès particulièrement inéquitable. Condamné à 3 ans de prison, assortis d'une amende de 200 millions de francs CFA, il lui est officiellement reproché d'être l'instigateur « des émeutes de la faim » qui ont éclaté à Mbanga en février 2008. La hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires ainsi qu’un facteur politique - le projet de modification constitutionnelle qui permet au président Paul Biya de se présenter pour un nouveau mandat alors qu'il est au pouvoir depuis 1982 – ont été les déclencheurs de ce soulèvement populaire au Cameroun.


Mais en réalité, ce que le pouvoir reproche à Lapiro, c'est une chanson intitulée “Constitution constipée”, qui évoque à mots couverts la fatigue de Paul Biya, aujourd'hui âgé de 76 ans. C’est donc la liberté d’expression du chanteur qui est remise en cause. Plusieurs musiciens ont donc manifesté leur solidarité et, avec le soutien de Mondomix, proposent cette compilation inédite.

Le 25 novembre dernier, le chanteur Lapiro a reçu un prix d’Oxfam Suisse, le « Freedom to create » qui récompense les artistes qui utilisent leur talent pour défendre la liberté d’expression et les droits de l’homme.
En février 2008, la sortie du rapport « Cameroun : Une répression sanglante à huis clos » par l’Observatoire national des droits de l’homme, en appui avec l’ACAT-France, dénonçait déjà les exactions et la violence des forces de sécurité camerounaise durant les « émeutes de la faim » qui ont causé la mort d’au moins 139 personnes. Aujourd’hui encore, aucune commission d’enquête n’a été constituée afin d’établir la vérité sur ces quatre journées de violences (du 25 au 29 février 2008) ni aucun élément des forces de sécurité n’a fait l’objet de sanctions ni de poursuites judiciaires.

Agissez ! Signez la pétition !
http://mp3.mondomix.com/liberons-lapiro

Et télécharger gratuitement la compilation « Libérons Lapiro » composée de titres inédits ou rares écrits par des différents artistes.

Contact presse : François Mauger / francois.mauger@neuf.fr / 06 63 65 17 64 ou Cécile Michiardi /cecile.michiardi@acatfrance.fr / 01 40 40 74 10
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Communiqué: Procès en diffamation de Bolloré contre France Inter,

15 Décembre 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Communiqué de Survie, le 15 décembre 2009
Procès en diffamation de Bolloré contre France Inter,
ou comment intimider les médias
qu'on ne peut pas contrôler ?

Devant les révélations qui se multiplient sur les pratiques du groupe Bolloré en Afrique, Vincent Bolloré contre-attaque par voie judiciaire. Une manière de prévenir tous ceux des journalistes et militants associatifs, français et camerounais, qui enquêtent sur ses activités africaines ?

Ce mardi 15 décembre, France Inter, Lionel Thompson (producteur) et Benoît Collombat (journaliste) sont cités à comparaître pour diffamation publique devant la 17ème Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris.
La raison ? Le 29 mars 2009, France Inter diffusait dans le cadre de l’émission Interception, à de multiples reprises primée pour sa qualité, « Cameroun, l’empire noir de Vincent Bolloré ». Un reportage riche en témoignages sur les entreprises Bolloré au Cameroun : gestion du chemin de fer, dragage du port, gestion des plantations de palmiers... C’était un éclairage supplémentaire sur les pratiques du groupe Bolloré après les nombreuses accusations de violation des droits sociaux, déforestation ou pollution environnementale portées par Survie, des personnalités (1) et ONG françaises (2) et camerounaises.
Après avoir investi dans le contrôle direct de la presse écrite et audiovisuelle (Direct 8Direct Soir…) ou indirect via ses annonceurs (par exemple Havas), le groupe Bolloré, soucieux de préserver l'image de ses juteuses activités africaines, opte aujourd'hui pour la stratégie d'intimidation à l'égard des médias et journalistes qui délivrent encore à son sujet une information fiable et indépendante.

Atteint dans « son honneur », Bolloré n’est pourtant plus si pressé d’en découdre. Alors que la défense fait appel à des employés du groupe Bolloré, syndicalistes, journalistes, organisations de défense des droits de l’Homme et même hauts cadres de l’administration camerounaise ayant traité avec le groupe Bolloré, celui-ci a demandé, sans succès, le report de l'audience, espérant visiblement limiter la présence de ces témoins camerounais (3). Peur d’un grand déballage ? Curieux hasard : l’un des témoins s’est même vu refuser le visa d’entrée en France alors qu’il y voyage très régulièrement, et surtout, qu’il est cité à comparaître !

L’association Survie dénonce ce nouvel exemple d'instrumentalisation de la Justice pour étouffer l'information liée au pillage françafricain, à l'instar des procès subis par Survie, Denis Robert ou encore les auteurs et éditeurs de Noir Canada outre-Atlantique. Alors que le groupe Bolloré s’en prend au devoir d’informer des journalistes, il est important de rappeler que la liberté de la presse est un pilier non négociable de la démocratie, surtout lorsque sont mis en cause des pouvoirs économiques proches de l’exécutif.

(1) Eva Joly, Présidente de la Commission du Développement au Parlement Européen, l’a classé en bonne place parmi les pilleurs françafricains du continent.
(2) Le groupe Bolloré s’est notamment vu attribuer le mois dernier la première place du « Prix Pinocchio du développement durable », catégorie « Droits humains », décerné chaque année par les Amis de la Terre.
(3) Pius Njawé, directeur du journal Le Messager, Emmanuel Etoundi Oyono, actuel directeur de la Mission d’aménagement et d’équipements des terrains urbains et ruraux (Maetur), Hilaire Kamga, président de l’ONG Nouveaux droits de l’homme, Edouard Tankoué, secrétaire général du Syndicat national des inscrits maritimes et assimilés du Cameroun et Jean Marc Bikoko, président de la Centrale syndicale du secteur public.

Contact presse : Olivier Thimonier olivier.thimonier@survie.org Tél. : 01 44 61 03 25

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-12-14-Bollore
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/interception/index.php?id=77736
http://www.rue89.com/2009/03/28/voyage-au-coeur-de-lempire-noir-de-bollore-au-cameroun
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Communiqué: Pour un retour à l'ordre constitutionnel au Niger L'UE doit appliquer les accords de Cotonou

8 Décembre 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Le 8 décembre 2009

Communiqué du collectif Areva ne fera pas la loi au Niger,

de la Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie au Niger (CSD) et Survie,

 

Pour un retour à l'ordre constitutionnel au Niger

L'UE doit appliquer les accords de Cotonou

 

 

Ce 8 décembre, un émissaire du pouvoir nigérien se déplace à Bruxelles pour débuter les consultations avec l'Union Européenne (UE), conformément aux accords de Cotonou[1]. Nos organisations demandent à l'UE de faire en sorte que ces consultations aboutissent, dans les plus brefs délais, à un retour à l'ordre constitutionnel basé sur la constitution de 1999.


Par le référendum sur la révision de la constitution en août dernier, le président du Niger, Mamadou Tandja, a  organisé un coup d'Etat constitutionnel pour s’octroyer les pleins pouvoirs et profiter encore de la rente de l'uranium. Il peut ainsi rester à la présidence 3 ans de plus et se représenter à volonté. La société civile, les syndicats et la majorité des partis politiques nigériens refusent cet état de fait et en appellent à une élection présidentielle, au terme du mandat du président le 22 décembre prochain, comme prévu avant la révision constitutionnelle.

 

En octobre, malgré les menaces de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l'UE, le Niger a maintenu des élections législatives illégitimes. En conséquence, la CEDEAO l’a suspendu au titre d'"une violation grave de son protocole A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance". L'UE a aussi durci le ton, appliquant ce que prévoient les accords de Cotonou en cas de manquements en matière  de droits de l'Homme et de gouvernance : en appeler à des consultations et prendre des mesures conservatoires, notamment la suspension de son aide budgétaire au Niger.

 

Ces consultations UE-Niger pouvant aller jusqu'à 120 jours, leur démarrage a été repoussé au maximum par l'Etat nigérien. Cependant l'action conjointe CEDEAO - UE peut inciter le président nigérien à un dialogue avec l'opposition citoyenne et politique, laquelle exige un retour à l'ordre constitutionnel.

 

Nous notons avec satisfaction que l'UE ait commencé à appliquer les articles 9 et 96 des Accords révisés de Cotonou qui prévoient la non-exécution de ceux-ci en cas de violation des principes démocratiques et lui demandons de tout faire pour peser sur le cours de la démocratie au Niger, en appliquant ces mesures jusqu'à leur terme, s'il le faut. Nous demandons à l'UE de refuser tout compromis provoqué par des considérations économiques et par une position française complaisante.

 

Ces consultations sont une occasion et une chance pour l'Union Européenne de concrétiser son attachement à la démocratie et aux droits de l'Homme. Le retour à l'ordre démocratique au Niger serait un signe porteur d'espoir et de changement pour tous les pays africains, notamment ceux qui organisent des élections en 2010 : Togo, Tchad, Centrafrique, Burkina Faso, Madagascar. 

 

Contact presse :           - Stéphanie Dubois de Prisque - Chargée de communication Survie

stephanie.duboisdeprisque@survie.org   -  01 44 61 03 25

- Moctar Chekaraou, Membre de la CSD - 06 50 40 59 56



[1] L'accord de Cotonou signé en 2000 entre l'Union Européenne et les États d'Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP)  a pour objectif de rétablir les équilibres macro-économiques, de développer le secteur privé, d'améliorer les services sociaux, de favoriser l'intégration régionale, de promouvoir l'égalité des chances hommes-femmes, de protéger l'environnement et d'abolir de manière progressive et réciproque les entraves aux échanges commerciaux.

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La France doit assumer son rôle dans la lutte contre les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité

20 Novembre 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

20 novembre 2009
La France doit assumer son rôle dans la lutte contre les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité


Au moment où les autorités allemandes viennent, le 17 novembre, d’interpeller le président des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et son adjoint, d’importants responsables de ce mouvement criminel résident en France en toute impunité.

À l’abri de toute enquête judiciaire et de poursuites, les responsables présents en France font seulement l’objet des sanctions prévues par la résolution 1804 du Conseil de sécurité des Nations unies, tels qu’un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager.

Les ONG signataires de ce communiqué rappellent donc à la France son devoir d’adapter son droit au Statut de la Cour pénale internationale,ce qu’elle tarde à faire depuis près de 10 ans, pour permettre la poursuite de responsables de crimes internationaux.

Organisations signataires

Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT - France) , Amnesty International France, Fédération des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et ses organisations membres en RDC (Groupe Lotus, Ligue des Electeurs, Association africaine des droits de l’Homme - ASADHO), Survie.

Complément d’information

Depuis de nombreuses années, les FDLR se sont rendus responsables d’innombrables meurtres de civils, viols, enlèvements de femmes et de jeunes filles à des fins d’esclavage sexuel, recrutements d’enfants, destructions de villages et d’autres atteintes aux droits humains dans les provinces de l’est de la RDC.

La Cour pénale internationale (CPI) a engagé plusieurs procédures contre les responsables de forces ou groupes armés impliqués dans les violences commises dans cette région, mais elle ne peut juger à elle seule tous les suspects de crimes contre l’humanité ou crimes de guerre. Son Statut indique clairement qu’« il est du devoir de chaque État de soumettre à sa juridiction criminelle les responsables de crimes internationaux ».

Bien qu’ayant ratifié le Statut de Rome en juin 2000, la France a attendu 2006 pour déposer un projet de loi adaptant le droit pénal français pour permettre ces poursuites. Malgré un vote du Sénat le 11 juin 2008, ce projet de loi n’a toujours pas été inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Ainsi à ce jour, la France, qui se targue pourtant volontiers de soutenir la justice pénale internationale, reste en réalité une terre d’accueil pour les responsables de mouvements criminels, faute de volonté politique pour participer, à l’instar de l’Allemagne, à l’effort collectif d’une justice pénale internationale effective.

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Appel à don spécial anniversaire de Survie !

20 Novembre 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

12 novembre 2009
Appel à don spécial anniversaire de Survie !



Chers adhérents et adhérents, donateurs et donatrices. Survie, créée en 1984, fête en cette fin d’année 2009 ses 25 ans d’existence.


Un quart de siècle d’un inlassable engagement de l’une des rares associations françaises militant contre le néocolonialisme en Afrique.

Mobilisée à ses débuts en faveur d’une « loi pour la Survie et le développement » et d’un contrôle accru de l’Aide publique française, Survie, en tant qu’association de plaidoyer et d’« éducation populaire », s’est progressivement singularisée au sein du paysage associatif français par son engagement pour une réforme en profondeur de la politique française en Afrique et sa dénonciation de la « Françafrique ».


Un combat d’une cruelle actualité Désormais partagé par bon nombre d’organisations et de citoyens, ce combat doit être poursuivi. Car la Françafrique, « décomplexée » sous l’ère Sarkozy, se perpétue. Elle n’en finit pas de contrevenir à l’émancipation des populations africaines et au développement du continent : coups d’Etat en Mauritanie et à Madagascar, coup d’Etat constitutionnel au Niger, coup d’Etat électoral au Gabon, etc, organisés avec la bienveillance ou la complicité de la France et de certaines multinationales tricolores (Bolloré, Total, Areva, etc.).

Ainsi, Survie n’a pas l’intention de baisser les bras. Au contraire, la volonté du président français N. Sarkozy de faire de 2010 « l’année de l’Afrique » doit nous amener à nous mobiliser de nouveau contre ce « plus long scandale de la République ».


Toutefois, Survie est aujourd’hui confrontée à des difficultés financières. Celles-ci l’ont amenée ces derniers temps à puiser dans ses réserves qui, malheureusement, s’amenuisent progressivement, ce qui risque de remettre sérieusement en cause sa capacité à mener de nouvelles campagnes.

Ainsi, comme à chaque étape de sa vie, Survie a besoin de soutiens. De soutiens bénévoles et militants, bien entendu, pour mettre en œuvre ses chantiers, mais aussi de soutiens financiers pour pouvoir continuer à exister et à mener à bien ses projets.

Vous trouverez donc ci-joint un appel à don, qui rappelle l’engagement de l’association sur ces dernières 25 années et qui présente les projets que nous entendons mettre en œuvre en 2010.

Nous vous invitons, en soutenant financièrement Survie et en investissant dans cette campagne, à poursuivre ensemble l’aventure (pour rappel, vos dons sont déductibles des impôts à hauteur de 66%).


Espérant que ces informations vous permettent de mieux apprécier le travail effectué et de vous y impliquez si vous le désirez, nous vous remercions chaleureusement pour tous vos soutiens, passés, présents et futurs.


Odile BIYIDI, Présidente de Survie Olivier THIMONIER, Secrétaire général

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Appel à don 25 ans de
Survie et campagne 2010
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