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Survie Midi Pyrénées

actualites francafricaines, communiques, archives.

Congo B: Vigilance à l’approche d’un drame politique annoncé

10 Juillet 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Elections présidentielles du 12 juillet 2009 en Rép. du Congo :
Vigilance à l’approche d’un drame politique annoncé


Appel des Organisations de la Société Civile congolaise et française présentes en France

Communiqué, le 9 juillet 2009

Fédération de Congolais de la Diaspora (FCD), Peuples solidiaires, Réseau Foi et Justice Afrique Europe Antenne France, Secours catholique, Survie.

Les Organisations de la Société Civile congolaise et française présentes en France souhaitent alerter la communauté internationale et l’opinion publique sur les dramatiques conditions de préparation de l’élection présidentielle prévue le 12 juillet prochain.

En 1997, Denis Sassou Nguesso, avec la bénédiction de l'Elysée et de la multinationale ELF devenue TOTAL, s'autoproclamait Président de la République du Congo après avoir déclenché la guerre civile. La jeune démocratie congolaise était alors complètement déstabilisée, la constitution consensuelle abrogée et les représentants légaux élus par le peuple remplacés. Depuis, le pouvoir militaire et dictatorial instauré n'a cessé d’étendre sa puissance tant matérielle que sociale sur une population réduite à un taux de pauvreté alarmant et à la peur permanente du lendemain à la suite des nombreux massacres orchestrés par le pouvoir en place (cf l’affaire des disparus du Beach, relancée récemment par la Cour de Cassation à Paris).

C'est précisément dans ce même climat que vont se tenir les prochaines élections présidentielles. Tous les Congolais appelés aux urnes le 12 juillet 2009 ont en mémoire le déroulement peu démocratique des élections de 2002 au cours desquelles la manipulation des résultats avait permis à Denis Sassou Nguesso d'afficher une victoire écrasante avec 89,41% des suffrages exprimés, score peu crédible mais salué par la France.

Ils ont aussi en mémoire le score de l’actuel président lors du seul scrutin déclaré libre et transparent par l’ensemble de la communauté internationale en 1992 : moins de 17%, en troisième position.

Depuis 2002, la situation politique ne s’est pas améliorée, en témoignent par exemple les législatives de juin et juillet 2007 qui se sont tenues dans des conditions catastrophiques et dont, fait probablement unique au monde, les résultats ont été proclamés sans annoncer le nombre d’électeurs inscrits et de votants.

Dans le même temps, le Congo a enregistré une hausse vertigineuse de ses revenus pétroliers (plus de 2 milliards d’euros d’excédent budgétaire en 2008, soit 50% du budget de l’Etat) ne profitant qu’aux proches du Chef de l’Etat, comme en témoigne entre autres l’affaire des Biens Mal Acquis, et alors que 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté et dans une paupérisation croissante et un non développement.

Les conditions pour une élection libre et transparente sont-elles réunies aujourd’hui ? Malheureusement, le gouvernement congolais en place n’ayant pas donné suite à l’offre de l’Union Européenne d’observer le processus électoral, il est illusoire de s’attendre à autre chose qu’un simulacre d’élection avec des résultats déjà connus à l’avance étant données les conditions de préparation :

- Commission Electorale Nationale Indépendante refusée par le régime en place,
- Droits de l’opposition systématiquement bafoués pendant la campagne électorale,
- Absence de clarté des listes électorales basées sur le recensement tronqué de 2007,
- Non-respect continuel de la Constitution.

Nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu’elle reste vigilante et relève, publiquement et de façon impartiale, toutes les failles de cette réélection annoncée. Car, pour les forces citoyennes, la seule alternative possible au gouvernement actuel réside non pas dans l’existence de candidats d’opposition dits crédibles mais dans la refonte des bases du processus même des élections et du système politique.

Le risque est grand qu’au lendemain du 12 juillet, le Congo sombre à nouveau dans des troubles graves.

Cet appel s’adresse particulièrement à la France qui entretient des liens toujours ambigus avec ce pays, cas d’école de la Françafrique, comme en témoignent les déclarations du Président Nicolas Sarkozy à Brazzaville le 28 mars dernier : « grâce au Président SASSOU NGUESSO, le Congo a retrouvé la stabilité et la sécurité », alors qu’il est le premier responsable des années de guerre civile et de massacres entre 1997 et 2002.

La France pourrait s’inspirer des positions qu’elle avait prises au moment des élections au Zimbabwe en 2008 : elle avait condamné par avance des élections faussées. En 2002, la communauté internationale avait également condamné le Zimbabwe pour ses élections truquées alors qu’elle fermait les yeux sur celles du Congo qui s’étaient déroulées dans des conditions d’organisation similaires.

Contacts presse :
- Anne Bonnefont, Secours catholique : anne-bonnefont@secours-catholique.asso.fr, 06 07 12 46 36.
- Benjamin Moutsila, Fédération des Congolais de la Diaspora, 06 83 12 12 92.
- Olivier Thimonier, Survie : olivier.thimonier@survie.org, 01 44 61 03 25.


Denis Sassou Nguesso, vu par Eric Teyssie

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2009, Tour de france des Paradis Fiscaux

6 Juillet 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

05-07-2009

"2009 : LE TOUR DE FRANCE DES PARADIS FISCAUX"

Les paradis fiscaux par les avantages fiscaux qu’ils procurent à leurs clients, mais aussi par le secret bancaire et l’immunité judiciaire qu’ils assurent, jouent un rôle essentiel dans la mondialisation des activités financières criminelles. Cette année les organisateurs du "Tour de France" ont eu la bonne idée de le faire partir de Monaco avec des étapes à Andorre et en Suisse, trois paradis fiscaux.

A cette occasion et à quelques jours du G8 en Italie, ATTAC France, le CCFD-Terre Solidaire, le SNUI, SURVIE et les autres membres de la plate-forme « Paradis Fiscaux et Judiciaire » (PFJ) entreprennent une série d’actions symboliques pour rappeler que le problème reste entier.

 


Pour l'étape Andorre St Girons, voir pour la préparation de cet événement le site d'ATTAC Toulouse:

http://90plan.ovh.net

billet_tdf_recto.jpg

 

Le programme :

 

MONACO – 3 au 5 juillet


Le 3 juillet 2009, Place de la liberté à Cap d’Ail près de la frontière avec Monaco.

14h30 : Conférence de presse de lancement. En présence de Dominique Plihon (président du conseil scientifique d’Attac) et Jean Merckaert (CCFD-Terre Solidaire, coordinateur de la plate-forme paradis fiscaux et judiciaires).

15h00 : Action symbolique sous l’impulsion du CCFD-Terre Solidaire. « Paradis fiscaux contre pays du Sud » :
opportunités vidéo, son et photos.

Le 4 juillet 2009, sur le parcours du Prologue à Monaco

Banderoles, tractage (notamment à la gare) et animations par plusieurs associations, sous l’impulsion d’Attac. Slogan « paradis fiscal, enfer social ! ».

Contacts :
- CCFD–Terre Solidaire : Véronique de La Martinière (Paris) au 01 44 82 80 64 / Jean Merckaert (sur place) au 06 81 84 30 64.
- Attac France : Geneviève Legay au 06 16 91 15 22 / Dominique Plihon 06 82 22 27 11.


ANDORRE - St Girons –  11 juillet


•    Des actions symboliques au Pas de la Case, à Ax-les-Thermes et Saint-Girons.
•    Une conférence de presse à 11 heures, à Saint-Girons (Place Jean Ibanes - Centre ville). Prises de parole d'Attac, du SNUI, du CCFD, de Solidaires et de Survie.

- Contact : Renaud Tzanos - renaud.tzanos@free.fr – 06 83 17 22 65.


SUISSE (Verbier) – 19 juillet

Actions symboliques à l’initiative d’un collectif d’associations suisses (à préciser).

- Contact : Olivier Longchamp - longchamp@ladb.ch - +41 (0)21 620 03 09.

ANNECY – 23 juillet


Actions symboliques de plusieurs associations (ATTAC, CCFD, SURVIE, SNUI) : distribution de tracts, mise en scène autour d’un espace "paradis fiscal", îlots flottants sur le lac.

Contacts :
- Thomas Borrell (Survie) - thomasborrell@yahoo.fr – 04 76 84 60 02.
- Jean-Noël Hyacinthe (CCFD-Terre Solidaire) - 06 61 51 89 57

 

Le Tract :

 

http://www.attac.org/fr/groups/le-tour-de-france-des-para...

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Les observatoires de santé d’Areva au Niger et au Gabon : Payer (un peu) pour polluer librement.

29 Juin 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

29 juin 2009,
CP du Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger

Les observatoires de santé d’Areva au Niger et au Gabon : Payer (un peu) pour polluer librement.


Le 19 juin dernier, Areva a annoncé la mise en œuvre d’observatoires de la santé sur ses différents sites miniers, en particulier au Gabon puis au Niger, en accord avec des associations (Médecins Du Monde et Sherpa).


Cet accord intervient peu après l’inauguration de la gigantesque mine d’Imouraren au Niger, dont l’exploitation fait craindre des conséquences désastreuses. Conséquences déjà bien visibles autour d’autres mines que la Cogema, devenue Areva, exploite depuis 40 ans à Arlit.


Des organisations et des autorités locales y dénoncent depuis des années les ravages sanitaires, sociaux et environnementaux causés par Areva. Car ce sont non seulement les travailleurs des mines, mais aussi les quelque 60.000 habitants de la ville d’Arlit qui sont potentiellement touchés par la pollution de l’eau et vivent au contact de matériaux et résidus miniers radioactifs ou pollués par la radioactivité – ainsi, des stériles sont laissés à l’air libre, même à proximité de l’hôpital.


Areva a toujours ignoré les revendications des populations réclamant des mesures pour réduire les dégâts causés par l’exploitation uranifère, à l’exception d’actions mineures (normes de sécurité pour les travailleurs des mines, récupération de matériaux contaminés utilisés par les habitants d’Arlit).


L’accord signé le 19 juin viserait à indemniser les seuls travailleurs des mines qui en font la demande et pouvant prouver les liens entre leur maladie et leur activité ; à faire apparaître les évolutions de l’état de santé des populations locales ; à « faire des propositions pour l’amélioration de l’hygiène et de la sécurité sanitaire des sites miniers ».


Mais cet accord soulève de nombreuses questions sur sa mise en œuvre : • Areva est omniprésente dans ces observatoires. Elle est aussi l’unique pourvoyeur de fonds de ce projet. N’est-elle donc pas juge et partie ? Ces observatoires de la santé peuvent-ils alors travailler en toute indépendance ? • Comment ces observatoires peuvent-ils afficher un objectif d’indemnisation et passer outre tout engagement relatif à l’information sur la possibilité d’être indemnisé, à la prévention, ou à la sensibilisation des populations sur les risques sanitaires ? Areva peut-elle donc décider elle-même de l’indemnisation des dégâts dont elle est responsable ? N’est-ce pas le rôle d’une autorité judiciaire indépendante ? • L’accord parle d’ « impact éventuel » des activités minières alors que l’impact sanitaire et environnemental (traitement des déchets, l’emprise sur les ressources en eau …) a déjà été documenté. Faut-il attendre que des personnes soient déclarées malades pour s’en alarmer ? Pourquoi cet accord ne part-il pas du principe de précaution ?


Il apparaît donc que la mise en place de ces observatoires de la santé s’inscrit davantage dans une opération de communication destinée à redorer l’image désastreuse d’Areva qui communique massivement sur le « développement durable » et l’« énergie propre ».

Areva trompe aussi l’opinion publique en séparant la question sanitaire de la question environnementale, comme si l’une et l’autre n’étaient pas inextricablement liées. Au Niger, Areva continue donc à exploiter l’uranium sans se soucier de la pollution qu’elle engendre. Elle continue à épuiser les ressources hydriques dans une région qui en manque cruellement.


Cet accord apporte également une caution sociale à Areva, ce qui devrait faciliter l’obtention d’un financement du projet d’Imouraren par la Banque européenne d’investissement (BEI) à hauteur de 1,2 milliards d’euros. Une décision qui devrait tomber dans les prochaines semaines ! Par cet accord, Areva tente également de se dégager de sa responsabilité pénale et civile à moindre coût. Cet accord limité à la santé des seuls travailleurs des mines (et non des populations) devrait concerner, annuellement pour le Niger, entre 15 et 30 personnes.


Le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger demande donc, pour le site d’Imouraren, qu’Areva et le gouvernement nigérien assurent :
- un moratoire sur la mise en exploitation de la mine tant qu’une étude d’impact indépendante n’aura pas été faite et n’aura pas rendu ses conclusions
- plus largement, la reconnaissance et la réparation par Areva des dommages sociaux et environnementaux causés par ses exploitations
- la mise en oeuvre de l’ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives) dès mars 2010 comme annoncé récemment par le gouvernement nigérien pour que la population bénéficie effectivement de l’exploitation des ressources naturelles
- que tous les travailleurs de la mine ainsi que les populations vivant à proximité de l’exploitation bénéficient d’un examen médical complet, d’une évaluation rétrospective des doses subies et de l’inscription dans un programme de suivi sanitaire à long terme réalisé par des organismes médicaux compétents et indépendants
- que des taxes parafiscales, comme il en existe en France, soient prélevées et confiées à un organisme de gestion spécialisé et indépendant pour la remise en état des sites après extraction et pour une gestion saine, équitable et concertée des ressources en eau.


Le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger : %Attac – Beyond Nuclear - Cedetim - CNT - Collectif Tchinaghen Les Verts – NPA - Réseau Sortir du Nucléaire – Stop Marchands de Sable Sud Energie/Solidaires - Survie - Via Campesina


Email : arevaneferapaslaloi(at)gmail.com - Site : http://areva.niger.free.fr


Contacts presse :

Tchinaghen : Samira Clady – clady.samira(at)neuf.fr - 06 85 05 07 74 Survie : Olivier Thimonier – olivier.thimonier(at)survie.org - 01 44 61 03 25

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Campagne de soutien à Alain Deneault, Ecosociété et les auteurs de Noir Canada !

18 Juin 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Jeudi 18 juin 2009

En France aussi !
Campagne de soutien et de solidarité avec Alain Deneault, Ecosociété et les auteurs de Noir Canada !
Participez à la campagne !

Vous êtes nombreux à avoir apprécié le passage d’Alain Deneault dans plusieurs villes de France ce mois-ci (St Etienne, Dijon, Grenoble, Toulouse, Nantes, St-Ouen l’Aumone, Paris, etc...). Alain est rentré aujourd’hui au Canada, où il va continuer à se défendre contre les deux multinationales de l’or qui le poursuivent.

En effet, comme vous le savez, il est un des auteurs du Collectif Ressources d’Afrique, poursuivi pour son ouvrage "Noir Canada : Pillage, corruption et criminalité en Afrique".

Une grande campagne de solidarité et de soutien a lieu au Canada, mais leur combat reste assez peu connu en France.

C’est pourquoi, nous proposons de redynamiser cette campagne en France, sous différentes formes :

- faire le relais de cette information par email, et partout où cela est possible,
- publier sur vos sites internets des encarts sur cette affaire,
- faire signer leur pétition en ligne : http://slapp.ecosociete.org/fr/node...
- organiser des soirées-débats sur la question, autour des pratiques de SLAPP et de ce cas précis,
- organiser des concerts de soutien, dont les bénéfices sont reversés à la campagne de soutien d’Ecosociété,
- distribution / promotion et vente de Noir Canada,
- participation à la campagne de don à Ecosociété

Alain Deneault, Delphine Abadié, William Sacher, ainsi que l’équipe d’écosociété rentrent dans une phase particulièrement harassante, avec l’approche du début du procès.

Ils ont besoin maintenant de notre soutien. Ils ont aussi besoin d’argent pour se défendre, et pour continuer à vivre librement.


Ci-dessous, quelques actualités complémentaires :


Attaque à la liberté d’expression : Écosociété est l’objet de deux SLAPP*

Les sociétés minières canadiennes Barrick Gold et Banro poursuivent les Éditions Écosociété ainsi que les trois auteurs de Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique pour diffamation. Montant total exigé : 11 millions de $ canadiens.


Écosociété demande toutes les formes d’appui possible pour mener ce combat de David contre Goliath.

 Le prix Richard Arès 2008 de l’Action nationale décerné à Noir Canada

Le prix Richard-Arès de l’Action nationale du meilleur essai de 2008 fut décerné le 10 juin dernier à Alain Deneault, Delphine Abadie et William Sacher pour leur ouvrage Noir Canada : Pillage, corruption et criminalité en Afrique.

Le prix Richard-Arès est attribué chaque année depuis 1991 par la Ligue d’action nationale à l’auteur d’un essai publié au Québec qui témoigne d’un engagement à éclairer nos concitoyens sur les grandes questions d’intérêt national. Ce prix a pour objectif essentiel de promouvoir la culture nationale en encourageant l’expression de la pensée.

Allocution livrée lors de la remise du prix par Michel Seymour, Professeur au département de philosophie à l’Université de Montréal et membre du jury

Efficacité de la loi sur les poursuites abusives : Écosociété sera le test

Montréal, le 4 juin 2009 - Les Éditions Écosociété saluent l’adoption de la Loi modifiant le Code de procédure civile pour prévenir l’utilisation abusive des tribunaux et favoriser le respect de la liberté d’expression et la participation des citoyens au débat public et remercient les parlementaires d’avoir voté une telle loi.

Écosociété et les auteurEs de Noir Canada se saisiront bientôt des nouveaux outils législatifs à leur disposition. Leur cas permettra alors de tester l’efficacité de la loi.

http://slapp.ecosociete.org

Groupe sur Facebook : http://www.facebook.com/group.php?gid=46275435432

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Omar Bongo et Nicolas Sarkozy: petit rappel utile pour les curieux

10 Juin 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Vendredi 12 juin 2009

Mort d’Omar Bongo
Petit rappel utile pour les curieux…

 

 
Extrait du livre Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée, Samuël Foutoyet, éditions Tribord, 2009 Sous-titre chapitre 3, « Des dictateurs à l’Élysée »*

« Je veux être le président de la France des droits de l’homme. […] Je ne veux être le complice d’aucune dictature à travers le monde. » Nicolas Sarkozy, meeting de l’UMP, Paris, 14 janvier 2007.


Le 25 mai 2007, Nicolas Sarkozy accueille Omar Bongo, second chef d’État africain reçu à l’Élysée depuis le 6 mai. La veille, le nouveau président recevait Ellen Johnson-Sirleaf, présidente depuis 2005 du Liberia, pays ravagé par quinze années de guerre civile. La première femme chef d’État d’Afrique n’a cependant été reçue qu’un quart d’heure. Omar Bongo, lui, est accueilli avec une toute autre faveur. Il faut dire que l’amitié entre les deux hommes n’est pas récente. En témoigne cette interview du dirigeant gabonais sur les ondes de Radio France International, quelques jours avant leur rencontre :


- RFI : « Depuis combien de temps vous connaissez-vous [avec Nicolas Sarkozy] ? »
- O. Bongo : « Ben, je le connais il n’était même pas encore au gouvernement. Quand Chirac était à la Mairie, dans les années 80 et quelques. »
- RFI : « Est-ce que vous vous tutoyez par exemple, ou est-ce que vous vous vouvoyez ? »
- O. Bongo : « On se tutoie ! Puisque vous voulez être dans les secrets des parfums, hier [le 6 mai, jour de l’élection] il m’a même téléphoné. Bon, alors ! Si ça peut vous arranger, voilà ! On se tutoie depuis 80 et quelques. »
- RFI : « Et alors, que vous a-t-il dit ? »
- O. Bongo : « Non, non, non… Mais vous croyez pas tout de même que je vais me livrer à ce genre de confidences, non ? Il m’a dit tout simplement : merci pour certains de tes conseils, voilà ! Et je lui ai dit félicitations pour m’avoir compris parfois. » [1]


Des conseils, le dirigeant gabonais en a copieusement prodigué. De janvier 2004 à mars 2007, il a rencontré Nicolas Sarkozy au moins sept fois, la plupart du temps dans son luxueux hôtel particulier, à Paris [2]. Le 22 mars 2007, au sortir d’un énième entretien, le futur président français est piégé par une télévision gabonaise. Un rien gêné, il confie avoir « écouté les conseils » d’Omar Bongo et « recueilli ses sentiments d’amitié » [3].


La compagnie d’Omar Bongo est certainement très instructive, tant le dirigeant gabonais connaît bien les coulisses de la vie politique française. Au pouvoir depuis 1967, il a connu tous les présidents de la Ve République. Son investiture fût organisée par la France. Le 17 août 1960, le général de Gaulle déclare l’indépendance du Gabon et place à sa tête Léon M’Ba, proche de l’administration coloniale. À la mort de M’Ba en 1967, Jacques Foccart choisit de le remplacer par son directeur de cabinet, membre des services secrets français : Albert-Bernard Bongo, rebaptisé Omar Bongo lorsqu’il se convertit à l’Islam en 1973. Jeune trentenaire, ce dernier fonde le Parti Démocratique Gabonais, parti unique qui régnera sans partage pendant 25 ans. En 1990, le multipartisme est instauré, mais Omar Bongo remporte invariablement toutes les élections, notoirement connues pour leur trucage [4] . L’opposition politique est encadrée par un système policier sophistiqué, utilisant intimidations, assassinats et corruption [5]. Le Gabon et la Françafrique


Le Gabon, petit État pétrolier du golfe de Guinée d’1,4 million d’habitants, est une caricature de la Françafrique. Pays aux richesses exceptionnelles, exportant manganèse, pétrole, gaz, fer, bois et uranium, sa population reste très pauvre : système médical défaillant, infrastructures scolaires, routières et sanitaires délabrées, mortalité infantile élevée, analphabétisme. 70% des Gabonais vivent en dessous du seuil de pauvreté.


Deux indicateurs résument ce paradoxe : le Gabon est le 84e pays le plus riche du monde si on considère son Produit Intérieur Brut par habitant, mais il dégringole à la 119e place sur 177 États dans le classement de l’Indicateur du Développement Humain [6] . Cet écart de 35 places, l’une des pires performances de la planète, illustre combien les richesses du pays profitent peu à la population et sont concentrées dans les mains du clan au pouvoir et des entreprises françaises. Ces dernières sont présentes dans tous les secteurs de l’économie, la France constituant 80% des investissements étrangers au Gabon. La principale entreprise est Elf, désormais TotalFinaElf. Une proximité franco-gabonaise ouvertement assumée par Omar Bongo : « L’Afrique sans la France, c’est la voiture sans le chauffeur. La France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant. » [7]


Les deux pays entretiennent une coopération militaire très étroite, avec une base militaire permanente à Libreville rassemblant huit cents soldats français. Des accords spéciaux prévoient la mise en place d’une garde présidentielle supervisée par Paris. Créée par l’agent secret Bob Maloubier, équipée d’armes modernes, c’est la meilleure unité combattante du pays [8].


Dans toutes les enquêtes sur la Françafrique, le Gabon est désigné comme une plateforme militaire, pétrolière et financière au cœur des ’’réseaux Foccart’’. Base logistique de la guerre du Biafra (qui, de 1967 à 1970, provoqua la mort de deux millions de personnes), point de départ des expéditions mercenaires de Bob Denard (qui y disposait d’un ranch d’entraînement), ou encore base arrière du coup d’État de 1997 du congolais Denis Sassou Nguesso (beau-frère d’Omar Bongo), le Gabon mérite certainement son surnom de ’’Foccartland’’ [9].

D’après les enquêtes menées pendant l’affaire Elf, Omar Bongo a participé au financement de partis politiques français, mouvances gaullistes en tête, généralement sous forme d’argent liquide. Pour l’ancien directeur de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), Pierre Marion, « Les subsides de Bongo servent à tout le monde lors des élections françaises et créent une sorte de colonialisme à l’envers » [10] . Est-ce la raison pour laquelle tant de personnalités politiques (dont François Bayrou, lui aussi ’’piégé’’ par la télévision gabonaise) se sont empressées de rencontrer Omar Bongo pendant la campagne présidentielle de 2007, à commencer par Nicolas Sarkozy ? Non, affirme un proche du leader UMP interrogé à ce sujet : « Nicolas n’a pas besoin de valoches » [11] – allusion aux valises de billets. Entre Nicolas Sarkozy et Omar Bongo, une simple relation d’amitié ? Nicolas Sarkozy au Gabon


Quelques mois plus tard, pour clore sa première tournée africaine, Nicolas Sarkozy se rend à Libreville, capitale du Gabon. Aux journalistes s’étonnant de ce choix contradictoire avec les discours de ’’rupture’’, Nicolas Sarkozy argumente : « En Afrique, le statut d’ancien, cela compte. Ne pas aller à Libreville, c’était humilier Bongo. […] S’agissant du Gabon, je ne pense pas que ce soit le pays qui ait le plus à rougir du point de vue de la démocratie interne. » Vraiment ? Derniers contre-exemples en date : en janvier 2008, les autorités gabonaises suspendent les activités d’une vingtaine d’organisations de la société civile qui critiquaient la façon dont le gouvernement utilise la manne pétrolière [12] . En juin 2008, le coordonnateur de la coalition Publiez ce que vous payez [13] Gabon, Marc Ona, est interdit de sortie du territoire, accusé de porter atteinte à la sûreté de l’État, puis interpellé par la police sans charges ni mandat fin juillet 2008 [14] .


Lors de sa visite, Nicolas Sarkozy annonce une réduction de 20% de la dette bilatérale du Gabon, une décote exceptionnelle qui ressemble fort à un ’’renvoi d’ascenseur’’, et qui n’empêchera cependant pas la moitié du budget du Gabon, au bord de la faillite, de passer dans le service de la dette [15] . Le président français visite également une forêt classée au nord de Libreville. Accompagné de la spécialiste britannique des primates Jane Goodall, il déclare : « Je ne veux pas qu’on pille la forêt africaine ». Près de lui, on distingue Francis Rougier, PDG d’une entreprise maintes fois dénoncée pour ses pratiques de pillage des bois africains [16].


Une ombre vient cependant assombrir cette visite officielle : l’enquête dite des Biens mal acquis. En mars 2007, trois associations françaises, Survie, Sherpa (groupement de juristes spécialisés dans la criminalité économique) et la Fédération des Congolais de la Diaspora déposent une plainte pour « recel de détournement d’argent public » visant l’acquisition de biens en France par des chefs d’États africains et leurs familles. Cinq chefs d’État sont visés : le gabonais Omar Bongo Ondimba, le congolais Denis Sassou Nguesso, le burkinabé Blaise Compaoré, l’angolais Eduardo Dos Santos et l’équato-guinéen Teodoro Obiang. Motif ? Les biens immobiliers et financiers de ces chefs d’État en France semblent disproportionnés par rapport à leurs salaires officiels. Les trois associations puisent leurs arguments dans un rapport intitulé Biens mal acquis… profitent trop souvent, réalisé en 2006 par le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD).


En juin 2007, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire confiée à l’Office Central de Répression de la Grande Délinquance Financière (OCRGDF). Les premières investigations aboutissent à des résultats impressionnants [17]. En témoigne cet extrait du journal Le Monde, qui publie les principales informations des trente-quatre procès-verbaux rédigés entre juin et novembre 2007 : « La découverte la plus spectaculaire se situe entre les Champs-Élysées et la plaine Monceau, dans le 8e arrondissement de la capitale. Là, un hôtel particulier a été acquis le 15 juin 2007 pour la somme de 18,875 millions d’euros par une société civile immobilière (SCI). Celle-ci associe deux enfants du président gabonais, Omar Denis, 13 ans, et Yacine Queenie, 16 ans, son épouse Edith, qui se trouve être la fille du président congolais Denis Sassou Nguesso, et un neveu de ce dernier, Edgar Nguesso, 40 ans. […] Au total, sont répertoriés 33 biens (appartements, hôtel particulier et maisons) appartenant au gabonais Omar Bongo ou à sa famille : deux appartements avenue Foch (88 m2 et 210 m2) et un de 219 m2 lui aussi situé dans le 16e arrondissement. À Nice, une propriété est constituée de deux appartements, trois maisons. Ali Bongo, qui est son fils et aussi son ministre de la défense depuis 1999, est également propriétaire avenue Foch tandis que son épouse Edith possède deux immenses logements dans le 7e arrondissement, non loin de la tour Eiffel. De Nice à Neuilly-sur-Seine en passant - souvent - par le 16e arrondissement parisien, l’enquête recense aussi les propriétés de Jean Ping, ex-gendre d’Omar Bongo et actuel ministre des Affaires étrangères, et d’autres fils du président gabonais comme Omar-Denis junior et Jeff, ainsi que ses filles comme Audrey, Yacine Queenie, ou petite-fille comme Nesta Shakita. » [18]


Les enquêteurs répertorient onze comptes ouverts au nom d’Omar Bongo à Paris, Nice ou Créteil, ainsi que l’achat d’un impressionnant parc automobile de luxe. La richesse immobilière et les revenus publics du président gabonais sont largement disproportionnés par rapport à son salaire officiel, 15 000 euros par mois. D’où provient la fortune d’Omar Bongo ? Deux chèques découverts pendant les investigations de l’OCRGDF sont éloquents. En février 2004, la femme du président (qui n’est pas membre du gouvernement) achetait une voiture de luxe Maybach, payée intégralement par le Trésor public gabonais : les enquêteurs français ont découvert un chèque de 390 795 euros, tiré sur le compte de la paierie du Gabon. Ce même compte, ouvert à la Banque de France, a également servi à financer la moitié d’une Mercedes à 75 000 euros achetée en septembre 2006 à Paris par Pascaline Bongo, la fille du président.


En 1999, le Sénat états-unien enquêtait déjà sur l’origine de la fortune du président gabonais, mettant au jour de multiples comptes à Jersey, à Londres, au Luxembourg, à New York et en Suisse, pour un montant total dépassant les 130 millions de dollars. Selon la City Bank et les sénateurs états-uniens, « l’argent provenait d’une allocation budgétaire, 8,5 % du budget gabonais – soit 111 millions de dollars – étant chaque année réservés au président. […] Les fonds gouvernementaux du Gabon sont bien la source première des avoirs se trouvant sur les comptes d’Omar Bongo » . [19]


Et pendant ce temps, le pays s’endette. Alors que le Gabon continue d’exporter plus de 13 millions de tonnes de pétrole brut par an, la dette publique contractée par Omar Bongo s’élevait déjà à 4 milliards de dollars en 2002. L’opulente fortune du chef d’État gabonais nous laisse présager des profits colossaux réalisés par Elf, Bolloré, Bouygues et toutes les multinationales profitant du pillage des ressources africaines, cela pendant que les populations de ces pays s’appauvrissent.


Mais revenons à la visite gabonaise de Nicolas Sarkozy. Ce jour-là, un journaliste questionne justement le président sur l’affaire des Biens mal acquis. Le président français, visiblement agacé, rétorque : « Si à chaque fois qu’il y a des enquêtes il faut arrêter nos relations, on ne les aurait pas arrêtées seulement du côté africain, si vous voyez ce que je veux dire… Attendez que la justice fasse son travail et on verra bien. » [20] Cette scène, qui montre le visage embarrassé du président Bongo, s’affiche sur plusieurs chaînes de télévision française à des heures de grande écoute.


Attendre que la Justice fasse son travail ? Le 13 novembre 2007, le parquet de Paris décide de classer cette enquête sans suite. Motif ? « Les investigations n’ont pas permis, en l’état, de mettre en évidence des infractions pénales », pourtant révélées par les deux chèques de la paierie du Gabon en France. Difficile de ne pas imaginer derrière cet opportun classement juridique, lorsque l’on connaît les détails du dossier, une décision politique prise au plus haut niveau.


Le 3 mars 2008, la chaîne de télévision France 2 diffuse cependant un reportage sur les Biens mal acquis, en particulier ceux d’Omar Bongo. La diplomatie gabonaise réagit aussitôt par un communiqué dénonçant un « acharnement médiatique » mettant « en péril l’intégrité physique (sic) [d’Omar Bongo] ainsi que celle de sa famille ». Quelques mois plus tôt, le dirigeant gabonais expérimentait déjà cette stratégie de victimisation. Le 2 décembre 2007, célébrant le 40e anniversaire de son arrivée au pouvoir, Omar Bongo dénonçait les « détournements », la « course pour l’enrichissement illicite », la « corruption » et « l’impunité ambiante » du reste de la classe dirigeante, accusant celle-ci d’avoir fait « main basse » sur les fonds destinés au développement : « Je sais que l’état de notre réseau routier, de nos infrastructures sanitaires et scolaires, de nos moyens de transport publics, a connu une grave dégradation […] [le Gabon] est aujourd’hui affaibli par l’ethnisme, le clientélisme, l’affairisme, la corruption, la politisation outrancière, qui ont gangrené les pouvoirs publics. » [21] On n’eut pas dit mieux.


* Publié avec l’aimable autorisation de l’éditeur Tribord

Notes

[1] RFI, 8 mai 2007.

[2] Rue Dosne, Paris XVIe. Cf. La Lettre du Continent, 16 février 2006, 29 juin 2006, 14 septembre 2006, 12 octobre 2006, 25 janvier 2007, 22 février 2007.

[3] L’Express, 18 juin 2007, scène également visible sur le site internet Dailymotion.

[4] Billets d’Afrique et d’ailleurs n° 141, novembre 2005.

[5] Cf. Noir Chirac, déjà cité.

[6] Rapport du PNUD 2007/2008.

[7] Rapporté dans Affaires africaines, Pierre Péan, Fayard, 1983.

[8] Cf. Noir Silence, déjà cité.

[9] Cf. Noir Procès, ouvrage collectif, Les arènes, 2001.

[10] ibid.

[11] L’Express, 18 juin 2007.

[12] Journal Du Dimanche, 18 Janvier 2008.

[13] La coalition internationale « Publish What You Pay », lancée en 2002, milite pour une plus grande transparence des entreprises et des États dans l’exploitation des ressources pétrolières et minières.

[14] Cf. communiqué de l’association Survie, 1er août 2008, disponible sur http://survie.org

[15] Remboursements annuels du capital et des intérêts de la dette.

[16] Les activités de Francis Rougier sont dénoncées dans Les pillards de la forêt, Arnaud Labrousse, François-Xavier Verschave, dossier noir n°17, Agone, 2002.

[17] Les résultats de cette enquête ainsi que celle réalisée par le CCFD sont rassemblés dans la brochure Biens mal acquis des dictateurs africains en France, brochure de l’association Survie, juin 2008, disponible sur http://survie.org

[18] Le Monde, 1er février 2008.

[19] L’Express, 8 juin 2000 et Rapport du Sénat américain, Private Banking and Money Laundering, 1999.

[20] Est républicain, 28 juillet 2007.

[21] AFP, 2 décembre 2007.

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Areva au Niger : Imouraren, un désastre annoncé !

4 Mai 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Communiqué  4 mai 2009,
Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger


Areva au  Niger : Imouraren, un désastre annoncé !



Ce 4 mai 2009, Areva et les autorités nigériennes inaugurent l’exploitation uranifère d’Imouraren, le plus grand projet industriel jamais envisagé au Niger. Plus importante mine d’uranium d’Afrique et deuxième au monde, Imouraren devrait voir se prolonger le scandale de l'exploitation de l'uranium nigérien.

Anne Lauvergeon, présidente du groupe français, Mamadou Tandja, président nigérien et l'ambassadeur de France au Niger, font le déplacement. Cette inauguration a lieu un mois après le passage du président Nicolas Sarkozy à Niamey, le 27 mars, venu consacrer l'accord entre le gouvernement nigérien et Areva signé en janvier 2009. Quelques semaines auparavant, la rébellion au Nord Niger sévissant depuis février 2007 avait annoncé une accalmie pour des pourparlers. En somme, tous les acteurs politiques semblent avoir oeuvré pour démarrer rapidement l'activité de la mine.

 
Le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger s'inquiète des conditions de mise en œuvre de ce projet, au niveau écologique, économique et du respect des populations. En effet, Areva, anciennement Cogema, exploite l'uranium au Niger depuis 1968, exploitation qui ne contribue ni au développement du pays ni à l'amélioration du niveau de vie des Nigériens et qui a des conséquences sanitaires et sociales désastreuses pour la population locale (à majorité touareg) et pour l'environnement.


La relation bien particulière de la France avec le Niger avait permis par le passé un accès exclusif à l'uranium à un prix ridicule, grâce à un accord signé en 1961. Le contrat d'Imouraren reste dans la même lignée : le gouvernement nigérien n'a que 33% des parts de la société d'exploitation tandis que le prix d'achat de l'uranium reste bien en deçà des cours du marché international.


Les mesures de la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) de 2004 et 2005 montrent que les eaux distribuées dans la ville minière d’Arlit où opère Areva ne sont pas aux normes de potabilité, avec un taux de contamination dépassant de 7 à 110 fois les recommandations de l'OMS. La surconsommation d’eau nécessaire aux mines contribue à l’épuisement accéléré des ressources fossiles dans une région qui en manque cruellement.


Selon la CRIIRAD encore, d'énormes masses de déchets radioactifs, dits improprement « stériles », et des boues radioactives générant des poussières et des gaz comme le radon sont laissées à l’air libre. Un « stérile » a même été identifié à l’entrée de l’hôpital d’Arlit ! Pire, des ferrailles contaminées sont utilisées par la population, l’exposant ainsi directement à la radioactivité.


Alors que la société civile nigérienne (notamment l'association Aghir In Man, le réseau ROTAB, …) a alerté Areva et les responsables politiques nigériens sur la question, rien n'a été fait pour revoir cette faite gestion faite au mépris des populations. Il y a fort à craindre qu'Areva s'apprête à reproduire les même conditions d’exploitation à Imouraren, une mine à ciel ouvert beaucoup plus étendue, située à proximité de zones habitées et de zones de pâturages primordiales pour les populations locales. Rien que du fait des simples explorations précédant la future extraction, le site de la mine a d’ores et déjà un taux de radioactivité particulièrement élevé. Les résultats de l'étude d'impact réalisée par Areva sont quasi confidentiels et aucune contre-expertise scientifique indépendante garantissant la fiabilité des données n'existe, ce qu'ont pourtant exigé la société civile et des responsables locaux.


Les enjeux liés à l'eau, à l'accès à la terre et aux conséquences sociales ne semblent pas non plus faire partie des préoccupations du gouvernement français. De même, les décisions liées au nucléaire sont discrétionnaires et émanent directement de l'Élysée. Ainsi, l'exploitation de l'uranium au Niger se trouve dans une double opacité. 


Pour obtenir le contrat d'Imouraren au Niger, Paris a soigneusement évité d'évoquer les questions qui fâchent relatives aux exactions de l'armée nigérienne au Nord Niger constatées par l'ONU ou de revenir sur l'éventuelle prolongation  du mandat du président nigérien, qui serait anticonstitutionnelle, alors que les élections présidentielles sont prévues en décembre 2009.



Le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger demande, pour le site d’Imouraren, qu’Areva et le gouvernement nigérien assurent :


- un moratoire sur la mise en exploitation de la mine tant qu’une étude d’impact indépendante n’aura pas été faite et n’aura pas rendu ses conclusions

- la reconnaissance et la réparation par Areva des dommages sociaux et environnementaux que ses exploitations ont commis au Niger

- la mise en oeuvre de l’ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives) dès mars 2010 comme annoncé par le gouvernement nigérien pour que la population bénéficie effectivement de l’exploitation des ressources naturelles

- que tous les travailleurs de la mine ET les populations vivant à proximité de l’exploitation bénéficient d’un examen médical complet, d’une évaluation rétrospective des doses subies et de l’inscription dans un programme de suivi sanitaire à long terme réalisé par des organismes médicaux compétents et indépendants

- que des taxes parafiscales, comme il en existe en France, soient prélevées et confiées à un organisme de gestion spécialisé et indépendant pour la remise en état des sites après extraction et pour une gestion saine, équitable et concertée des ressources en eau.




     Le Collectif
%Attac - Cedetim - CNT - Collectif Tchinaghen - Les Verts - NPA
Réseau Sortir du Nucléaire - Sud Energie/Solidaires - Survie - Via Campesina

Email : arevaneferapaslaloi@gmail.com - Site : http://areva.niger.free.fr

 

Lire aussi
Charlie Hebdo - Le lobbying d'Areva pour l'uranium du Niger, par Guillaume Dasqué avec Agathe André, 29/4/2009
"La Françafrique au secours de l’uranium" d’Imouraren : Areva propose d’aider Tandja à "mater la rébellion touarègue"
Dossier de la CRIIRAD : AREVA du discours à la réalité / L’exemple des mines d’uranium du Niger
La malédiction de l’uranium - Le Nord-Niger victime de ses richesses
Le destin confisqué, par Issouf ag MAHA - Préface de Pierre RABHI

Issouf Maha à Lannion, TV Trégor par tchinaghen

Rhissa ag Boula à Valence 26 réunion Criirad envoyé par papadoc1

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Référendum du 29 Mars à Mayotte : un déni de démocratie et de droit

27 Mars 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 24 MARS 2009
Suite à la conférence de presse du 23 mars à Paris


Référendum du 29 Mars à Mayotte : un déni de démocratie et de droit

CAAC - Survie - MRAP


L’archipel des Comores, ancienne colonie française, constitué de quatre îles, Mayotte/Maoré, Anjouan, Grande Comore et Mohéli, est devenu un indépendant le 6 juillet 1975.

C’est au travers du journal de 20h que les Français apprendront sans doute que la France compte désormais un 101ème département, suite à un référendum à Mayotte/Maoré, sans aucune consultation ni débat préalable en France, et ce, en violation de 20 résolutions de l’ONU. Le gouvernement français persiste à remettre en cause l’intégrité territoriale d’un état indépendant.
La délégation du PCF, dont faisait partie la sénatrice Eliane Assassi, qui s’est rendue la semaine passée dans l’Archipel des Comores, a confirmé que seuls les partisans de «Mayotte département» ont la possibilité d’exprimer leur point de vue.
En Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion, les travailleurs ont mené une longue lutte pour faire reconnaître leurs droits de citoyens. Le statut proposé par la départementalisation de Mayotte / Maoré ne fera des Mahorais que des citoyens de seconde zone, comme le montre l’exemple du mini-SMIC.

Les conditions de vie à Mayotte gagneraient pourtant à voir progresser les droits humains qui sont quotidiennement bafoués :
- Centre de Rétention Administrative indigne de la République Française,
- Expulsions illégales de Comoriens, chez eux à Mayotte en vertu du droit international,
- Plus de 6000 morts noyés victimes du « visa Balladur – Pasqua », dans ce qui est appelé le « plus grand cimetière marin » du monde,
- Risque à terme d’un foyer de tension en raison d’une xénophobie exacerbée.

Nous, signataires de ce texte, appelons :

- à l’annulation du référendum déjà considéré comme nul et non avenu par les instances internationales,
- à un règlement du contentieux entre les autorités françaises et comoriennes sous arbitrage international.- à la suppression du visa « visa Balladur – Pasqua » et à l’arrêt des expulsions, pour restaurer la libre circulation des Comoriens dans l’ensemble de l’archipel.

Depuis 1975, la partie indépendante de l’archipel est victime de manœuvres de déstabilisation qui ont généré la pauvreté. La solution ne peut être dans ce référendum mais doit être dans une logique de développement endogène de l’archipel, permettant une amélioration du niveau de vie de tous.

Les signataires
CAAC (Collectif des Associations et Amis des Comores), 06-99-93-10-20, www.sos-comores.org
SURVIE : contact@survie.org, 01-44-61-03-25, http://www.survie.org
MRAP : accueil@mrap.fr, 01-53-38-99-99, http://www.mrap.fr.
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Cameroun : l'empire noir de Vincent Bolloré, sur France Inter

27 Mars 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

Dimanche 29 mars à  9H00


Cameroun : l'empire noir de Vincent Bolloré

« Interception », France-Inter, le dimanche 29 mars 2009


Tout le monde se souvient du yacht prêté par Vincent Bolloré à Nicolas Sarkozy, au large de l'île de malte, au lendemain de la présidentielle de mai 2007. Mais que se cache-t-il derrière réellement les investissements de l'ami du président de la République, dont le groupe réalise plus de 6 milliards d'euros de chiffre d'affaire ?


Aujourd'hui, une grande partie de la richesse de l' « empire » Bolloré provient du continent noir, notamment en Afrique de l'Ouest : Côte d'Ivoire, Cameroun, Congo, Gabon... Alors que Nicolas Sarkozy doit se rendre dans la région (RDC, Congo-Brazzaville...), le 27 mars prochain, l'émission « Interception » enquête sur les investissements de Vincent Bolloré au Cameroun, l'une de ses principales bases arrières en Afrique.L'homme d'affaire règne ici en maître, en situation de quasi-monopole dans tous les secteurs économiques du pays.


Port autonome de Douala, chemin de fer ou encore plantations d'huiles de palmes : « Interception » a recueilli, à travers tout le pays, le témoignage de camerounais qui dévoilent, pour la première fois, l'envers du décor de l'empire Bolloré...

« Cameroun : l'empire noir de Vincent Bolloré », une enquête de Benoît Collombat, prise de son : Didier Sudres, émission « Interception » présentée par Lionel Thompson, diffusion : le dimanche 29 mars 2009 (9H-10H)

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France-Afrique : Nicolas Sarkozy est-il capable de se projeter vers l’avenir ?

25 Mars 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.


25mars09.Communiqué de la Plate-forme France-Afrique.
France-Afrique : Nicolas Sarkozy est-il capable de se projeter vers l’avenir ?


Nicolas Sarkozy effectue les 26 et 27 mars prochains une tournée qui doit le conduire dans les deux Congo et au Niger. Première étape de cette troisième tournée du président français en Afrique, une visite à Kinshasa dans un contexte politique et sécuritaire encore très précaire. Cette visite peut permettre de remettre au sommet de l’agenda diplomatique et médiatique international la situation de la RDC. Nous resterons vigilants afin que l’action de la France soit favorable aux intérêts des populations congolaises. Suit un passage à Brazzaville, terre présentant un intérêt particulier pour les groupes français, en l’occurrence Total et Bolloré, et à quelques mois d’une élection présidentielle sous forte tension. Le président se rendra enfin au Niger où le groupe Areva est leader dans l’exploitation de l’uranium dont l’impact social et environnemental est très contesté. Cette visite diplomatique nous fait craindre que la nature des relations entre la France et les pays africains continue à être fortement influencée par les perspectives de gains de marchés pour les entreprises françaises et ce au détriment des aspirations des citoyens. Deux ans après les promesses de rupture avec la Françafrique, nos organisations attendent que le président français change de grille de lecture et prenne pleinement en compte les demandes de réformes politiques, de transparence dans la prise de décision, de satisfaction des aspirations des peuples africains et de respect de leur souveraineté.


  La politique de soutien aux droits de l’Homme annoncée dans le discours d’investiture de Nicolas Sarkozy, apparaît comme la première grande sacrifiée de la rupture. Artisan de ce renoncement, le secrétaire d’Etat à la coopération Alain Joyandet, est devenu de fait l’émissaire officiel du président pour une défense totalement décomplexée des intérêts économiques français en Afrique quelle que soit la nature du régime en place. Le soutien à des régimes dictatoriaux, corrompus et vieillissants, ne se dément pas, malgré les actes de répression constatés. Les tensions récentes avec Libreville, due à la médiatisation de certains scandales, ne masquent pas la poursuite de la « politique de la stabilité » menée par la France.


  Le contrôle parlementaire, bien qu’encouragé par la réforme constitutionnelle de juillet 2008, facteur essentiel de transparence réclamé par nos organisations, n’en est malheureusement encore qu’à ses balbutiements. Il reste en particulier largement insuffisant sur le contrôle des opérations extérieures, malgré les débats intéressants qui ont précédé le vote du 28 janvier dernier sur la prolongation de certaines Opex engagées par la France. De même, les exportations d’armements françaises en général et en Afrique en particulier, ne font toujours l’objet d’aucune question parlementaire. La timidité des parlementaires à se saisir des outils institutionnels à leur disposition s’incarne dans le manque d’ambition du rapport de la mission d’information parlementaire sur les relations franco-africaines publié en décembre dernier, rapport dont la plupart des sujets fâcheux ont été soigneusement écartés.


  La réforme de la coopération militaire, annoncée comme une « remise à plat » a pris du retard, malgré l’annonce récente de la signature d’un partenariat de défense avec le Togo. Les modalités de négociation et de publication des nouveaux accords « renégociés » restent par ailleurs floues. Nos organisations réclament l’extension de la renégociation aux autres accords de coopération militaire (pour les pays non concernés par un accord de défense comme le Tchad) et une amélioration du contrôle parlementaire sur les opérations extérieures, au delà de la validation a posteriori proposée par lé réforme récente de la Constitution.


  Le soutien de la diplomatie française à la société civile africaine, aux citoyens et associations qui s’organisent, construisent des espaces démocratiques et tentent de construire des alternatives est encore largement insuffisant. Les principaux interlocuteurs de la diplomatie française restent les régimes en place, qui se montrent de plus en plus répressifs face aux revendications populaires.

 


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Sarkozy en RDC: des ONG dénoncent une "Françafrique décomplexée"

25 Mars 2009 , Rédigé par survie.midipyrenees@free.fr Publié dans #Actualités françafricaines, communiqués, archives.

AFP / 25 mars 2009 17h23
Sarkozy en RDC: des ONG dénoncent une "Françafrique décomplexée"

PARIS - Plusieurs ONG ont dénoncé mercredi, à la veille d'une tournée éclair de Nicolas Sarkozy en République démocratique du Congo (RDC), au Congo et au Niger, une "Françafrique décomplexée" très éloignée des discours présidentiels sur une "rupture" avec les pratiques du passé.


Fabrice Tarrit, secrétaire national de l'association Survie, s'est inquiété lors d'une conférence de presse de voir "les intérêts économiques de grandes entreprises françaises primer sur les questions de démocratie et de droits de l'Homme dans le cadre de ce que l'on peut appeler une Françafrique décomplexée".


Les 12 ONG de la plateforme citoyenne France-Afrique souhaitent que la défense des droits de l'Homme, la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance et le soutien à la société civile constituent les axes principaux de la politique française sur le continent.


Elles demandent par ailleurs un contrôle parlementaire de la politique française en Afrique et regrettent que les modalités de la réforme de la coopération militaire "restent floues".


Ces ONG, parmi lesquelles le Comité catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD-Terre solidaire), Oxfam France-Agir Ici et le Secours Catholique-Caritas, se sont montrées particulièrement sévères concernant l'escale de M. Sarkozy au Congo-Brazzaville.


"Quelles peuvent être les motivations diplomatiques ou humanistes du président français qui justifieraient cette visite à un des dirigeants les moins recommandables du continent?", a martelé Grégoire Niaudet, chargé de projet Afrique centrale au Secours catholique.


Le passage de M. Sarkozy au Congo, dirigé par Denis Sassou Nguesso, "permet d'éclairer le rôle des entreprises françaises en Afrique, notamment de Total, Bolloré et la BNP-Paribas, et le soutien français à des régimes autoritaires et corrompus", a-t-il ajouté.


Un véritable changement de cap consisterait pour M. Sarkozy à "annoncer le gel des avoirs immobiliers et bancaires en France détournés par le clan Sassou Nguesso", a poursuivi M. Niaudet.


"Nous serons très attentifs au discours de Nicolas Sarkozy à Brazzaville", a souligné M. Tarrit, "dans un contexte où se profilent des élections présidentielles à haut risque en juillet".


A Brazzaville, mercredi, la principale formation d'opposition congolaise, l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), a affirmé attendre de M. Sarkozy pour sa première visite qu'"il écoute les Congolais" dans la perspective de la présidentielle.


Les législatives de 2007 et locales de 2008 avaient été marquées par des fraudes et dysfonctionnements dénoncés par l'Union africaine (UA).


(©AFP / 25 mars 2009 17h23)

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